3 juges se sont prononcés
contre sa libération immédiate
Trois juges de la Cour suprême sur cinq ont refusé de reconnaître que les droits humains et fondamentaux de Florence Cassez n'avaient pas été respectés et que, lors de son procès, cinq articles de la Constitution ont été violés.
Jean-Luc Romero, président du comité de soutien à Florence Cassez en reste "sans voix, abasourdi". Sur les cinq juges de la Cour Suprême du Mexique, seuls deux se sont prononcés en faveur de la libération de la Béthunoise emprisonnée depuis six ans. Il pourrait cependant y avoir un nouveau procès. Mais ce soir, Florence Cassez dormira encore en prison.
José Ramon Cossio s'est exprimé le premier, contre la libération de Florence, mais pour un nouveau procès.
C'est ensuite Guillermo Ortiz Mayagoitia qui a pris la parole. Le plus conservateur des cinq juges s'est prononcé contre la libération de la Béthunoise, mais pour une nouvelle sentence.
Jean-Luc Romero s'exprime alors : « Nos espoirs sont dans les 3 juges qui restent. Avec Charlotte et franck Berton, on retient notre souffle ».
Le troisième juge, Jorge Pardo Rebolledo, se prononce contre la remise en liberté, tout en reconnaissant la violation des droits de Florence Cassez.
Les deux derniers juges, Olga Sanchez Cordero et Arturo Zaldivar (le rapporteur de la Cour Suprême, auteur de la proposition de libération rendue publique le 7 mars), se prononcent pour une libération immédiate de la Béthunoise. A ce moment, même si les juges n'ont pas officiellement voté, l'affaire semble déjà mal engagée pour Florence Cassez.
Pourtant Jean-Luc Romero continue d'espérer : « Dans quelques minutes, les juges vont voter définitivement pour FlorenceCassez. À porte dorée avec Charlotte et Franck on ne respire plus ».
Mais les votes confirment : trois contre, deux pour, Florence Cassez reste en prison.
Ce verdict, terrible pour Florence Cassez, va décevoir tous les juristes mexicains qui soutenaient le juge Arturo Zaldivar et qui veulent, comme lui, lutter contre les dysfonctionnements de la justice mexicaine. Il indique clairement le type de justice que veut le gouvernement de Felipe Calderon et laisse carte blanche à la police et au juge pour interpréter la loi au lieu de l'appliquer fermement. Florence Cassez, qui a payé ces anomalies judiciaires en passant 2 295 jours en prison, du 8 décembre 2005 à ce jour, espérait une libération qui mette fin à ce cauchemar.
Ce verdict est un triomphe pour le gouvernement, pour le ministre de la Sécurité publique, Genaro García Luna qui a pourtant reconnu avoir organisé la mise en scène de l'arrestation, et pour les associations de victimes comme celle d'Isabel Wallace. C'est une décision très lourde pour l'avenir démocratique du Mexique, car c'est la démonstration que les Mexicains ne pourront toujours pas compter sur des procès équitables.
Florence Cassez et son ancien compagnon, Israel Vallarta,
lors de leur arrestation mise en scène pour les caméras de télévision,
le 9 décembre 2005 dans les environs de Mexico.
La journaliste Florence Aubenas raconte l'enquête qu'elle a menée et sa vision de la justice mexicaine...
Sources : LePoint.fr, LaVoixDuNord.fr, francetv.fr