Encore un rendez-vous manqué
pour celui qui se prétend de la gauche !
Parmi les 200 à 300 personnes venues soutenir le leader charismatique des Conti jugé en appel aujourd'hui à Amiens, seuls quatre candidats à la présidentielle était présents : Jean-Luc Mélenchon (FdG), Nathalie Arthaud (LO), Philippe Poutou (NPA) et Eva Joly (EELV) décidément bien plus à gauche que le candidat désigné par le PS.
« Ce n'est pas la place des syndicalistes ou des faucheurs volontaires de se retrouver dans les fichiers. C'est la loi qu'il faut changer » a déclaré Eva Joly devant les manifestants.
Rappelons qu'une peine d'un mois de prison avec sursis avait été requise contre Xavier Mathieu début mai 2010 pour avoir refuser de se soumettre à un prélèvement ADN, tel un vulgaire criminel. Xavier Mathieu avait finalement été relaxé fin juin. Début juillet, le parquet de Compiègne avait interjeté appel de cette décision.
14h30 : Le magistrat du parquet dit que le saccage de la préfecture est un délit, et que même s'ils s'agit d'une action syndicale, cela reste un délit, et qu'en tant que tel son auteur doit être fiché. « On doit prendre en compte le mobile du délit pour la peine, mais pas pour la caractérisation de la peine » .
14h50 : L'avocat général a requis une condamnation de Xavier Mathieu, à une peine de d'amende de 1000 à 1500 euros.
Comme c'est l'usage, la cour d'appel ne rendra pas sa décision cet après-midi mais l'affaire sera mise en délibéré et la décision tombera le 3 février.
Il y a deux jours lors d'une conférence de presse qui s'est tenue à Paris, Xavier Mathieu a dénoncé l'acharnement du gouvernement qui n'a pas voulu accepter la décision des juges de Compiègne et continue « les poursuites contre ceux qui ont l'audace de lutter contre les licenciements ».
Aujourd'hui Xavier s'est exprimé devant la cour d'appel, je vous laisse apprécier :
« Moi, je ne vais pas parler juridique. Je vais parler honneur et dignité d'homme ». La voix étranglée, il a rappelé l'annonce dans la presse de la fermeture de l'usine de Continental en 2009, l'émotion alors suscitée jusqu'au sommet de l'Etat par cette décision et la promesse qui avait été faite aux salariés de poursuivre les dirigeants de l'entreprise : « Nous, on a été jugés et condamnés pour avoir saccagé la sous-préfecture, mais l'Etat a oublié de poursuivre les dirigeants de Continental qui ont saccagé des vies ».
Et puis, il a ajouté ceci : « j'ai un patrimoine génétique. Il m'a été donné par amour par mes parents, il a été transmis par amour à mes trois enfants et à mon petit-fils aujourd'hui. Jamais je ne donnerai mon ADN autrement que par amour ».
Sources : Courrier Picard, iTéle