5 novembre 2011
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Plus royaliste que son monarque
Nadine Morano, née Pucelle, surnommée "Nadine Commando", ministre de l'apprentissage de son état (ce qui signifie en gros qu'elle est payée une fortune pour apprendre le métier de ministre), semble avoir fait abstraction de ses livres d'histoire et oublié qu'un certain 4 août 1789 les privilèges venaient d'être abolis.
Le commando de Nicolas Sarkozy n'a que faire de l'Histoire pourtant elle ne cesse d'en créer à chacun de ses déplacements.
Outragée par l'outrecuidante plume de Christophe Dollet qui avait relaté un incident survenu dans un aéroport italien, l'ex-Pucelle devenue Morano de par le nom de son ex-époux, ordonna donc à ce que l'impudent soit châtié en conséquences.
La ministre de l’Apprentissage et de la Déformation professionnelle réclamait 15.000 euros de dommages et intérêts au journaliste du quotidien de l’Est Républicain.
Pucelle et capricieuse
Mais qu'aurait donc révélé l'effronté journaliste pour mériter un tel courroux ?
L'article litigieux, titré "Caprice", relatait tout bonnement que Morano aurait refusé de passer les contrôles de sécurité à l'aéroport de Rome-Fiumicino lors d'un déplacement privé, accompagnée de sa mère et sa fille, le 4 mars dernier. Selon le journal, l'incident aurait provoqué un quart d'heure de retard au décollage de l'avion. Cette information avait été recueillie par Christophe Dollet auprès d'une nancéenne dont un proche, employé à l'aéroport de Rome, lui avait confié les raisons de cet incident.
La veille du procès, la ministre avait dit à l'AFP « qu'un ministre ne passe jamais le contrôle avec le public, mais par un salon privé [...] Cet article n'était qu'un pur mensonge ce que j'ai démontré devant la justice sur la base de preuves irréfutables », avait-t-elle réagi vendredi dans un communiqué où elle salue la condamnation du journaliste. « Alors que l'on exige à juste titre l'exemplarité des responsables politiques, il convient d'exiger la même chose des journalistes » avait ajouté la grande gueule. C'est l'hôpital qui se fout de la charité !

Ainsi donc la justice rétablit Mme Morano dans son bon droit !
Que dit le jugement ?
« Le témoignage de Mme Marcardier (la représentante de l’ambassade de France à Rome qui accompagnait la ministre jusqu’à l’avion) et les documents émanant de la compagnie Air France versés au débat, laissent planer un doute sur la réalité des faits relatés ». Ainsi, le doute ne bénéficie ici non pas à l’accusé, mais à l’accusatrice. On lit plus loin : « Même si aucune certitude ne ressort du dossier, il apparaît que les vérifications opérées par l’auteur de l’article n’ont pas été complètes et qu’il a manqué à la plus élémentaire prudence, en se fondant uniquement sur des propos rapportés, et sur aucun témoignage direct ». Ce jugement ne peut que ravir la ministre. Par contre, elle n’obtiendra pas l’argent espéré puisque le tribunal estime que si sa partie civile est recevable, « en l’absence de preuve démontrant l’importance du préjudice, il ne peut être accordé qu’un euro ». Le président Formet a rejeté la demande de publication légale.
Source : L’Est Républicain