La mise en péril de notre démocratie
126 947 français de l'étranger ont voté par internet, de mercredi à mardi, pour les élections législatives, participant au premier scrutin numérique organisé en France pour une consultation nationale, malgré les critiques de certains internautes et les mises en garde des candidats du Parti Pirate. Le scrutin numérique, pour le premier tour, s'est déroulé sur six jours, de mercredi 12h00 (heure de Paris) à mardi 12h00. Ses résultats ne seront connus qu'une fois que l'ensemble des français de l'étranger auront voté.
« Les conditions constitutionnelles exigées pour tout scrutin politique ont été respectées : secret du vote, sincérité du suffrage et accessibilité du scrutin. Il en a été de même au plan technique » affirme le Quai d'Orsay.
Le Parti pirate avait émis des réserves sur la sécurité informatique du scrutin par l'intermédiaire de la "pirate" Mathilde Cameirao : « La fiabilité repose sur la parole des prestataires, techniciens venant d'entreprises privées », qui déplore « l'abandon du contrôle démocratique à des sociétés privées ». De plus, les "pirates" affirment avoir « constaté des défauts de sécurité importants : l'ouverture de l'urne a eu lieu avec des outils informatiques dont l'intégrité n'est pas garantie et les clefs électroniques pour ouvrir l'urne ont pu être dupliquées par toute personne ayant accès aux ordinateurs ayant permis leur génération ». (voir le communiqué du Parti Pirate plus bas)
François Saint-Paul Directeur des Français de l'étranger
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Pourtant, un jeune informaticien nantais, Laurent Grégoire, assure qu'il est possible d'injecter un virus modifiant le vote de l'internaute à son insu, après qu'il l'a validé, dans un rapport de 20 pages et une vidéo qu'il a publié où il montre comment avec un code informatique, il peut connaître le vote d'une personne, voire même le modifier. « Pour voter, le ministère des Affaires étrangères propose d'installer un programme Java qui se lance sur l'ordinateur de l'électeur. Or, dans ce logiciel censé être sécurisé, il est possible d'injecter un code malveillant via un virus. J'ai essayé sur ma propre machine et je me suis aperçu qu'avec un simple code il est possible de savoir pour qui je vote, voire même de modifier ce vote juste avant validation au profit d'un autre candidat ». Une affirmation que le ministère n'avait pas commentée mardi.
Démonstration en images qui bougent :
Désolé pour cette version sans son, qui est la seule que j'ai réussi à trouver, toutes les autres ont été effacées ou censurées depuis leurs misent en ligne.
Communiqué du Parti Pirate en date du 21 mai 2012 :
Le Parti Pirate dénonce l’opacité du vote par Internet des Français à l’étranger et l’abandon du contrôle des élections à des sociétés privées
Pour la première fois, dans 48 heures, 700 000 Français à l’étranger sont appelés à voter sur Internet à partir du 23 mai pour élire les 11 députés qui les représenteront. Sur les cinq délégués des candidats présents lors de la cérémonie officielle de clôture de l’urne électronique, vendredi 18 mai, quatre représentaient le Parti Pirate. Les délégués ont observé des insuffisances graves, pouvant remettre en cause la sécurité du vote, dans le contrôle des quelques procédures qui leur ont été données à voir. Le Parti Pirate va continuer à surveiller le déroulement du scrutin sur Internet. Il appelle tous les Français à l’étranger à faire part de leur expérience de vote en ligne sur un site dédié : http://vote-electronique.partipirate.org
Plus d’un million d’électeurs français résidant à l’étranger sont appelés à élire 11 députés pour les représenter à l’Assemblée Nationale. Selon le Ministère des Affaires Étrangères, environ 700 000 d’entre eux pourront exprimer leur vote sur Internet à partir du 23 mai, une première en France de cette ampleur. L’ensemble des opérations de vote est surveillé par un unique Bureau de vote électronique (BVE). Ce Bureau de vote est le plus important de France ; il est équivalent, en nombre d’électeurs inscrits, aux villes de Lyon, Toulouse et Nice réunies. Conformément à la possibilité offerte par la loi, les quatre candidats du Parti Pirate sur les circonscriptions des Français de l’Étranger ont chacun désigné un délégué pour contrôler les opérations de vote électronique. Pour 178 candidats des Français établis hors de France, seulement cinq délégués, dont quatre du Parti Pirate, étaient présents pour observer les opérations de vote. Le Bureau de vote électronique s’est réuni la première fois le vendredi 18 mai. Lors de la clôture officielle de l’urne électronique, les délégués du Parti Pirate ont constaté des défauts de sécurité importants. Ainsi la génération des clefs électroniques permettant l’ouverture de l’urne à l’issue du scrutin a eu lieu avec des outils informatiques dont l’intégrité n’était pas garantie. Par ailleurs, les clefs, censées être uniques et soumises à la garde des titulaires du bureau de vote, pourraient être dupliquées par toute personne ayant accès aux ordinateurs ayant permis leur génération, ces matériels n’ayant pas été correctement nettoyés devant les membres du Bureau de Vote. Face à cette situation, les délégués du Parti Pirate ont demandé l’accès au code source des programmes permettant le vote électronique, ce qui leur a été refusé. Philippe Blanc, autre délégué du Parti Pirate, a conclu : « Nous avons assisté à un cérémonial mis en scène pour donner une impression de sécurité et rassurer les officiels, alors qu’il y a une opacité totale des points clefs. ». Constatant l’absence de prise de conscience sur ces enjeux majeurs, le Parti Pirate a décidé de donner la parole à ces électeurs dont le scrutin est abandonné aux mains de personnes privées et de systèmes opaques.
Le Parti Pirate, 21/05/2012 |
Sources : PartiPirate.org, Express.fr, FranceSoir.fr