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Erick Bernard

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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 23:46
• Interview

Entretien avec Sharan Burrow, dirigeante de la Confédération syndicale internationale.

Recueilli à Cancun (Mexique) par Christian Losson

 

Sharan Burrow (photo ci-contre) est secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale. Présente à Cancún à la conférence sur le climat, elle bataille pour de vrais plans de relance verte. Elle revient, pour Libération, sur les conséquences de la crise sur le monde du travail et fustige la «capitulation» des gouvernements «face aux marchés».

 

Il y a deux ans, on vantait l’économie verte telle une clé anticrise. C’est devenu un mirage…

Ces attentes n’ont pas disparu pour les syndicats. Investir dans l’économie verte est un levier de croissance indispensable. Mais on vit le manque de volonté des gouvernements comme une frustration incroyable. La crise a coûté 220 millions d’emplois dans le monde. Et 45 millions de jeunes vont intégrer le marché du travail chaque année dans les dix ans. C’est un problème politique, un enjeu économique, et aussi un désastre social. La solution passe par des vrais plans de relance, axés sur l’économie du futur, une vraie politique de l’emploi. Pas des coupes budgétaires radicales…

 

Les plans de rigueur se généralisent, mais les protestations restent très faibles dans le monde…

La colère et l’exaspération gonflent. Et on va en avoir la démonstration en 2011. Les gouvernements sont tétanisés par les marchés. Ils font trop peu, trop tard… L’activisme pousse, les mouvements étudiants au Royaume-Uni ou en Italie en attestent. Et les syndicats connaissent un regain d’adhésion réel.

 

Les appels à reformer le capitalisme sont-ils restés lettre morte ?

Et comment ! Les marchés demandent de réduire les déficits ? Les gouvernements s’y plient. Ils veulent des mesures d’austérité sur fond d’impunité totale des financiers qui ont déclenché la crise ? Les Etats en rajoutent. C’est un cercle vicieux. Sans marge de manœuvre, ils aggravent la crise et en obèrent la sortie. Tailler dans le secteur public, c’est pousser, comme en Grande-Bretagne, 500 000 personnes au chômage. Une blague ! C’est moins de consommation, moins de demande, moins de croissance. Donc, avec du décalage, plus d’austérité à la clé. On s’oriente vers un scénario de double dip[récession suivie d’une autre encore plus marquée après une reprise timide, ndlr].

 

On reviendrait donc aux mêmes remèdes classiques ?

C’est le retour de la vieille orthodoxie sous la houlette du Fonds monétaire international. Dominique Strauss-Kahn, son patron, peut dire des choses pleines de bon sens sur le partenariat social quand il discourt à l’Organisation internationale du travail, mais le FMI copilote des plans de rigueur, en Roumanie, en Grèce ou en Irlande, où il taille à la serpe les acquis sociaux.

 

Un paradoxe, vraiment ?

Non, c’est schizophrénique. DSK a beau avoir une vue claire et promouvoir un nouveau modèle, axé sur une nouvelle gouvernance, il accepte les potions infligées aux pays en pleine restructuration… L’OCDE ? Pareil. Elle peut fournir dans ses rapports un vrai travail sur les nouvelles taxations, les paradis fiscaux, les emplois verts et, de l’autre, faire l’apologie de la réforme du marché du travail, les coûts salariaux minimums, la nécessité d’assouplir les protections sociales… On est revenu à l’époque du consensus de Washington [pilier de la théorie libérale axé sur la privatisation, la rigueur budgétaire, etc.]. L’antithèse d’un développement économique et social durable !

 

Les Etats sont-ils impuissants ?

Les marchés financiers et les banques ont repris le gouvernail de l’économie. Ils dictent les politiques aux Etats, qui ont capitulé. Les spéculateurs ont cédé des miettes sur la régulation et les soi-disant contrôles des rémunérations. Mais à l’arrivée, les bonus battent des records. En dépit des belles paroles sur la réforme, de Sarkozy ou de Merkel, la régulation est si timorée qu’elle ne produit aucun effet, à part, peut-être, aux Etats-Unis. Le Conseil de stabilité financière, chargé de la surveillance des institutions financières ? Un conseil d’opacité, plutôt. Le contrôle sur la spéculation sur les matières premières ? On est plutôt sur le point de voir éclater une nouvelle bulle sur les prix alimentaires…

 

Que préconisez-vous donc ?

Les syndicats ne sont pas contre des ajustements fiscaux ou budgétaires. Mais il faut des contreparties sur l’emploi et les salaires, et des projets d’avenir. Or, on ne voit rien venir. Sauf la rigueur qui touche les plus faibles. A l’image des réformes des retraites. En Russie, elle vient de passer à 65 ans, quand l’espérance de vie est de 57 ans 62,8 ans* pour les hommes… Ayons un vrai dialogue social, pas comme ce qui s’est passé en France. Sinon, on court vers la faillite économique et sociale.

 

 

Source : Libé

 


 

Derrière les marchés ne retrouverait-on pas ces multinationales qui ont fondé le capitalisme libéral et qui organise les guerres depuis un siècle ?

Un cercle très vicieux en quelques sortes...

 

 

* Rectification du Papy Mouzeot après vérification sur le site de l'INED,  l'espérance de vie des hommes en Russie en 2009 : 62,8 ans

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commentaires

T
<br /> <br /> Lorsqu'à la fin, elle parle du capitalisme libéral, cela laisse supposer, comme savent le faire droite et gauche caviar en France, qu'il existe un capitalisme gentillet<br /> <br /> <br /> Il n'existe qu'une forme de capitalisme. Il faut l'écraser sous peine d'en crever<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Tout à fait, le capitalisme gentillet est un fantasme, ça n'existe que dans la tête de la "goche" comme le dirait si bien notre camarade Patrice !<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> <br /> Attention camarade, la CSI n'est pas une référence, c'est tout le contraire de la Fédération Syndicale Mondiale, créée notamment par la CGT en 1945.<br /> <br /> <br /> La FSM est l'organisation syndicale de lutte de classes à l'échelle mondiale.<br /> <br /> <br /> La confédération CGT s'est désafilliée de la FSM au grand regret des militants de lutte de classes qui forment l'ossature de nos bases CGT.<br /> <br /> <br /> La CES, courroie de transmission du capitalisme européen est tout naturellement membre de la CSI, "syndicat" réformiste mondial qui doit sa création notamment et pour beaucoup au très<br /> réactionnaire Vatican.<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Héhéhé, merci pour cette remarque pleine de bon sens mon camarade. J'ai publié volontairement cette interview de Sharan Burrow qui dénonce aussi les excès du capitalisme et qui rejoint le<br /> discours que nous tenons. Un discours reste un discours et n'est certainement pas représentatif des idéaux de chacun, il arrive parfois que nos discours aient des points communs surtout quand ils<br /> concernent la dure réalité de ce que nous vivons. Le Papy est un rêveur, tu le sais bien, il a un idéal de lutte œcuménique et je suis persuadé que ce jour viendra où tous les opprimés<br /> combattrons côte à côte face à la racaille capitaliste.<br /> <br /> <br /> <br />

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