Après le "Mangez des pommes" de Chirac...
le "J'vous prends pour des poires" de Sarközy !
Voyager plus pour gagner plus de voix en 2012. Nicolas Sarközy a effectué, mardi matin, un déplacement dans une usine des Ardennes pour parler du pouvoir d'achat. En 2006, c'est dans ce même département et sur ce même thème qu'il avait lancé sa campagne présidentielle. En matière de déplacements, les choix du président de la République ne doivent rien au hasard.
Il vise les ouvriers et les paysans
Premier enseignement : le chef de l'Etat a pris la clé des champs depuis la rentrée de septembre 2010. Au propre comme au figuré. Sur les huit derniers mois, il a ainsi effectué 54 déplacements, dont 38 en France, contre 37 voyages, dont 28 dans l'Hexagone un an auparavant. L'international mis à part, ce sont les thèmes de l'agriculture et de la ruralité qui préoccupent le plus le chef de l'Etat (18%). «Le monde rural n'est pas forcément une clientèle énorme pour lui, précise Frédéric Dabi, directeur du département opinion à l'Ifop. Mais un Français sur quatre vit en campagne. Et le Président le sait bien». Derrière la ruralité, le second thème de prédilection du chef de l'Etat n'est ni la sécurité ni l'immigration, mais bien l'industrie et le sort des ouvriers au chevet desquels il s'est rendu à six reprises depuis septembre. Un an auparavant, le chef de l'Etat n'y avait consacré qu'une seule visite.
Souvenir du Salon de l'Agriculture 2008
Ça se passe de commentaire...
Un déficit de notoriété
«On pense souvent à l'insécurité. Et votre enquête vient corriger cette impression, poursuit Frédéric Dabi. C'est clairement une stratégie présidentielle basée, d'un côté, sur le thème du social et du pouvoir d'achat et, de l'autre, sur celui de la société». Mais, en 2007, Nicolas Sarkozy était au top de sa notoriété. Aujourd'hui, il est à 28 % de bonnes opinions. Il reste un an pour reconquérir le terrain. Demain, il fera un nouveau déplacement en province.
Cinq ans après, que reste-t-il des promesses sociales de Sarkozy ?
Le 18 décembre 2006, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur et candidat à l'élection présidentielle, tenait à Charleville-Mézières un discours important adressé à «la France qui souffre», introduisant son slogan de campagne «travailler plus pour gagner davantage».
Ce mardi, le président de la République est revenu dans les Ardennes, où il a visité une usine avant de rencontrer des élus locaux. Ce retour dans ce département est l’occasion de dresser les réussites et les échecs de plusieurs promesses annoncées par le Président en 2006.
Découpage des moments clés de ce discours :
Depuis la crise économique et financière, l’idée de l’endettement des ménages pour relancer la croissance a pris du plomb dans l’aile. Les crédits renouvelables "revolving" et leurs abus ont notamment fait l’objet d’une loi sur la réforme sur le crédit à la consommation.
La promesse a été tenue. La loi TEPA "en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat" d’août 2007 a permis l'exonération des heures supplémentaires. En 2007, la ministre de l’Economie Christine Lagarde a déclaré que le coût des heures supplémentaires était de six milliards d’euros par an pour l'Etat, soit plus de la moitié du coût global du projet de loi, estimé entre 10 à 11 milliards d'euros et à 13,6 milliards d’euros en régime de croisière.
La fiscalité écologique était au programme du Grenelle de l'environnement. Mais les mécanismes mettant en place la taxe carbone ont progressivement visé les particuliers plus que les entreprises. La taxe carbone a été annulée par le Conseil constitutionnel en décembre 2009.
L'idée d'un contrat de travail unique, proposé par Dominique de Villepin, alors Premier ministre, puis reprise par Nicolas Sarkozy a été abandonnée.
Selon les chiffres de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) entre 2008 et 2009, les déclarations de femmes battues ont enregistré une hausse de 15%: 654.000 femmes déclarent avoir subi des violences, physiques ou sexuelles en 2009. Indicateur en légère baisse : le nombre de femmes tuées par leurs conjoints ou ex-conjoints: 140 femmes en 2009 contre 156 en 2008. Ces violences en hausse sont pourtant médiatisées. Sous l’impulsion d’un collectif d’associations, la lutte contre les violences faites aux femmes était désignée «grande cause nationale 2010» par le Premier ministre, François Fillon.
L’immigration choisie passerait aujourd’hui, pour la majorité, par une baisse de l’immigration légale, selon le ministre de l’Intérieur Claude Guéant. Quant à Xavier Bertrand, le ministre du Travail s’est déclaré favorable à la formation des chômeurs dans les métiers dits "en tension", plutôt qu’aux immigrés. Quant aux besoins du pays d’origine, le thème n’est pas évoqué par la majorité.
Promesse irréalisable? Depuis le début de l’année 2011, 82 personnes sont mortes dans la rue, selon le collectif les Morts dans la rue.
Des efforts auraient été faits dans cette politique de politique de construction du logement étudiant : En 2010, 30 000 chambres supplémentaires sont prévues en trois ans, selon le ministère de l'Enseignement supérieur. Valérie Pécresse a également indiqué très récemment que "Le plan Anciaux de 2004 prévoit la réhabilitation de 70 000 chambres et la construction de 50 000 autres d'ici à 2014".
Pour plus de précision voir cette vidéo du collectif Jeudi Noir :
La désindustrialisation s’est poursuivie dans les Ardennes. Selon l'Union des maires des Ardennes, le département des Ardennes a perdu 3351 emplois salariés depuis dix ans et plus de 20% de ses effectifs dans le secteur industriel. «La situation de la vallée de la Meuse avec la fermeture, par Idéal Standard, de l'usine Porcher et le licenciement de ses 148 salariés est l'exemple le plus cruel de cette mort lente», a précisé Claudine Ledoux, maire PS de Charleville-Mézières.
Source : 20minutes.fr