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  • : Le blog satirique du Papy Mouzeot
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Erick Bernard

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 20:16

Sarko AcademieQuel autre candidat bénéficie
d'autant de privilèges ?

 

Les médias qui ont osé rélater l'accueil particulier réservé au candidat à sa propre succession lors de sa visite provocatrice et "impromptue" en pays Basque se sont contentés d'annoncer qu'une cinquantaine de CRS protégeaient l'accès au désormais célèbre Bar du Palais où s'était réfugié le monarque. Par quelle mégarde ces professionnels de "l'information" ont omis de nous dévoiler les véritables moyens qui étaient mis en œuvre pour cette étape de campagne ?

Ces images permettront peut-être de vous apprendre ce que l'équipe de campagne de Sarközy souhaitait nous cacher...

 

 

 

 

Source : Xarlo EtCHEzaharreta

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 05:28

http://img11.hostingpics.net/pics/805513SarkoFrancePasForte.jpgCoup de béret à nos audacieux
voisins Basques !

 

Le signal nous est lancé par nos voisins Basques, accueillons tous le candidat UMP comme il se doit ! Vous n'aurez aucun mal à vous procurer les ingrédients de base, farine, œufs, banderoles, tracts, etc... 

 

Le monarque se souviendra longtemps de cette déconfiture Basque du 1er mars 2012, piqué au vif, là où ça lui fait le plus mal, à son petit égo surdémesuré.

Certains slogans hurlés par la foule n'étaient pas sans nous rappeler ceux adressés au dictateur tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali, et proche de notre monarque : « Sarközy dégage ! »

 

MAM, dont on entendait plus parler depuis son limogeage de l'an dernier voit s'envoler tout espoir de s'envoyer à nouveau en l'air avec la République française. Le courroux du monarque est sans pareil... Et quand il annonce qu'il restera tout le temps que les les bayonnais voudront de lui c'est pour mieux s'échapper chez lui à Bruxelles pour aller sauver le monde d'une nouvelle catastrophe imminente non sans oublier de lâcher : « Le Président de la République française doit pouvoir se rendre partout dans la République française ». Mais qui était à Bayonne ? Le candidat Sarközy ou bien le président rejeté par la majorité des français ?

 

 

Les retors de son service de communication, Copé en tête, ont vite fait de détourner le camouflet de leur challenger en attaque sournoise du PS : « C'est inadmissible. Ces manifestations sont le fait d'indépendantistes basques et de militants socialistes. Si c'est cela que nous propose Monsieur Hollande, on n'a pas envie de les voir venir ». Une manipulation supplémentaire visant à occulter les faits réels et envoyer un coup bas à son principal adversaire.

 

Après cinq années de mensonges et de manipulations à tous les étages les français ne sont plus dupes, ils ont eu plus de temps qu'il n'en fallait pour connaître le vrai personnage qui se cache dans le costume du président des riches. 

 

Retour en images sur une journée inédite...

 

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Quelques heures auparavant le président-candidat devait visiter une ferme à Itxassou, alors qu'une centaine de manifestants se tenaient à proximité de cette ferme, un groupe d'individus avait réussi à contourner le service d'ordre à travers bois pour s'approcher de la ferme d'où ils ont tiré des fusées en l'air. Après une course-poursuite à travers champs, trois personnes ont été interpellées et conduites à Bayonne par les forces de sécurité pour "vérification d'identité".

 

http://img11.hostingpics.net/pics/544244Itxassou02.jpg« Chef, on vient d'arrêter une dangereuse terroriste ! »

 

http://img11.hostingpics.net/pics/475019Bayonne05.jpg« Papiers du véhicule, assurance, permis de conduire et qu'ça saute ! »

 

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http://img11.hostingpics.net/pics/973803Bayonne08.jpgUne foule massive venue acclamer le monarque comme il se doit 

 

http://img11.hostingpics.net/pics/205607Bayonne09.jpgUn bon monarque qui se respecte ne se déplace jamais sans sa garde prétorienne

 

http://img11.hostingpics.net/pics/545372Bayonne10.jpg« Je veux être le candidat du peuple de France... » (Sarközy le 19 février à Marseille)

 

http://img11.hostingpics.net/pics/902616Bayonne11.jpg« Je vais à la rencontre des Français pour leur parler de l'autorité... »
(Sarközy le 19 février à Marseille)

 

http://img11.hostingpics.net/pics/111303Bayonne12.jpg« ... Un monde sans autorité est un monde sans liberté ! »
(Sarközy le 19 février à Marseille)

 

http://img11.hostingpics.net/pics/953066Bayonne13.jpg
«
Nous ne voulons pas que l'on sacrifie notre identité à la mode du moment ! »
(Sarközy le 19 février à Marseille)

 

http://img11.hostingpics.net/pics/509060Bayonne14.jpg« Je ne vous demande qu'une chose : aidez-moi... »
(Sarközy le 19 février à Marseille)

 

http://img11.hostingpics.net/pics/954353Bayonne15.jpgIl y a tout de même une blonde que ça fait marrer...

 

 

 

 

Crédits photos : SudOuest.fr

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 18:47

 

Pour tout connaître sur les secrets
des banques... ou les dérives
du capitalisme libéral

 

 

Ma zapette fait des miracles... hier soir, alors que je m'étais programmé une petite soirée spéciale "célibataire" devant un bon western (c'est comme ça qu'on appelle les films érotiques ici) sur je ne sais plus quelle chaîne du soir qu'il fait très tard, voilà que je tombe sur l'émission "L'autre séance" sur le canal LCP pendant les pubs...

Re-PAN dans la tronche du Papy, que j'ai encore traversé la 4ème dimension que j'me suis dit !

LCP, nom de code pour La Chaîne Parlementaire, que tu te dis que parlementaire c'est synonyme de palabres et baratins en tout genre. Je m'apprêtais donc à faire défiler les chaînes lorsqu'en sous-titre apparaissait ceci : « Si nous ne créons pas un nouveau mode de répartition des richesses, ce qui a abouti à la Seconde Guerre mondiale se reproduira sous une autre forme. C’est une nouvelle ère de barbarie qui s’ouvrira » (dixit Hermann Scheer, lauréat du prix Nobel alternatif et député allemand).

Intrigué par ce discours je me suis laissé séduire par cette émission qui en fait nous proposait la diffusion du documentaire réalisé par l'autrichien Erwin Wagenhofer, déjà connu pour son premier long métrage We Feed the World (Le marché de la faim - 2005), Let's Make Money (sortie dans les salles françaises en 2009).

 

Le documentaire Let's Make Money est incontournable pour qui souhaite comprendre les folles dérives du capitalisme financier. Dans cet exercice de dénonciation de l’argent fou, Hermann Scheer excelle avec cette démonstration implacable sur les conséquences humaines, démographiques et écologiques de la dérégulation économique, notamment sur les pays pauvres.

 

Une machine à produire des inégalités

 

Des mines d’or du Ghana aux banques londoniennes, des champs de coton du Burkina Faso aux gratte-ciel de Singapour, des bidonvilles de Madras aux plages de Jersey, le cinéaste autrichien s’attaque à l’opacité d’un système complexe dont il tente de démonter les mécanismes tortueux et de montrer toute l’iniquité.
Le film reflète, par sa construction, la juxtaposition d’univers que tout oppose, Nord et Sud, riches et pauvres, investisseurs et paysans, hommes d’affaires et enfants des rues… Il enchaîne plans-séquences et témoignages multiples, qui illustrent les risques d’une économie sans garde-fous et les méfaits du néolibéralisme triomphant : spéculation effrénée, investissements fictifs, chantage économique, évasion fiscale, surexploitation de la main d’œuvre, pays du Sud ruinés par le protectionnisme occidental, privatisation des services publics, pollution…

 

Le vertige des chiffres

 

Il en montre aussi les aberrations. Dans l’industrie cotonnière, les subventions accordées aux agriculteurs américains empêchent les pays du Sud d’accéder au marché mondial et coûtent par exemple au Burkina Faso 80 milliards de dollars par an, un manque à gagner dont le montant est quatre fois supérieur à la somme que perçoit ce pays sous forme d’aide.
Autre scandale, on estime qu’actuellement plusieurs milliers de milliards de dollars dorment à l’ombre des paradis fiscaux où ils échappent à toute forme de taxe. Si cette richesse était imposée au taux très modéré de 30%, les gouvernements du monde entier toucheraient 250 milliards de dollars de recettes annuelles supplémentaires, qu’ils pourraient dépenser pour endiguer la pauvreté et atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement de l’ONU…
Au-delà du vertige procuré par de tels chiffres, le film de Wagenhofer cherche à interpeller le citoyen ordinaire, mais aussi le simple contribuable. Celui dont l’argent, une fois déposé en banque, est introduit dans le circuit monétaire international et contribue, sans qu’il le sache, à alimenter un système qui, à l’échelle du globe, ne profite qu’aux populations riches d’Etats privilégiés. Plaidoyer pour une redistribution équitable des richesses, ce film engagé est avant tout un bel hommage aux valeurs citoyennes de l’information indépendante.

 

 

http://img11.hostingpics.net/pics/452406LetsMakeMoneyMovie.jpg

 

Réalisation : Erwin Wagenhofer

Date de sortie en France : 15 avril 2009

Durée : 1h47

• Version originale sous-titrée

 

 


Let's make Money - partie 1/2

Let's make Money - partie 2/2

 

Entretien avec le réalisateur
de “Let's make money”

 

Rencontre avec la bête noire des néo-libéraux de tous poils et Mathilde Blottière (journaliste à Télérama)

 

Mathilde Blottière : Après les ravages écologiques et humains de l'industrie agroalimentaire, vous vous attaquez aux aberrations du système financier mondial. Comment êtes-vous passé de l’un à l’autre ?
Erwin Wagenhofer : Cela s’est fait naturellement. Après m'être interrogé sur la provenance de notre nourriture, j'ai décidé d'enquêter sur la destination de notre argent, et l'usage qu'en font les banques. Let’s Make money commence d'ailleurs là où se terminait We feed the world : sur le Mont-Pèlerin, au-dessus du lac Léman, en Suisse. C'est là que se situe le siège mondial de Nestlé, l'un des plus gros groupes agroalimentaires de la planète. Dans We feed the world, le président de la multinationale m'avait confié son rêve : privatiser l'eau… Pour Let's make money, je suis retourné dans cet endroit car c'est aussi le lieu de naissance de la Société du Mont-Pèlerin, haut-lieu de promotion du néo-libéralisme économique.

Comment prépare-t-on un film sur un sujet aussi complexe que le circuit monétaire international ?
L'important est de réussir à incarner son sujet. Avant même de connaître leurs noms, je savais exactement qui je voulais rencontrer. Pour préparer le tournage, j'avais élaboré un plan très précis où j'avais listé les fonctions ou les titres d'interlocuteurs potentiels : un investisseur autrichien en Asie, le directeur de la Banque mondiale ou encore le maire de Jersey. Bien sûr, toutes les rencontres n'ont pas pu se faire, mais dans l'ensemble, j'ai recueilli les témoignages que je souhaitais.

Comment avez-vous convaincu les magnats de la finance de vous recevoir ?
Depuis le succès international de We feed the world (un million de spectateurs dans le monde), les gens savent que je ne milite pas pour le grand capital… Cela compliquait les démarches. C'est pourquoi j'ai engagé une célèbre journaliste autrichienne pour assurer l'intermédiaire entre les financiers et moi. Ça n'a pas toujours fonctionné comme je l'aurais souhaité… La persuasion exige beaucoup de rigueur et d'obstination : pour We feed the world, j'avais rencontré tous mes interlocuteurs avant le tournage, pour tâcher de les convaincre les yeux dans les yeux. Ça m'avait pris trois ans...

 

“J'ai essayé de capter des images fortes, qui portent des traces évidentes de cette course à l'argent.”

 

L’argent peut être un sujet extrêmement abstrait. Comment filme-t-on une valeur ?
J'ai essayé de capter des images fortes, qui portent des traces évidentes de cette course à l'argent. Lorsque j'avais filmé les gigantesques serres espagnoles pour We feed the world, j'avais déjà repéré les énormes complexes touristiques fantômes de la Costa del Sol. Voilà une conséquence très concrète de la spéculation : des paysages ravagés, des bâtiments immondes qui pourrissent au soleil, des quantités d'eau gaspillée pour entretenir des terrains de golf dont personne ne profite... Je voulais aussi tourner à Jersey : l'argent y est invisible, mais quelque part, derrière les cailloux et le sable, des sommes colossales prospèrent tranquillement. Et puis, bien sûr, je tenais à montrer la misère engendrée par cet accaparement de l'argent par quelques-uns : la pauvreté absolue, telle qu'on la trouve dans les bidonvilles des grandes villes indiennes.

 

Quel est ce « nous » auquel se réfère le titre ?
C'est le même « nous » que celui de We feed the world : il s'adresse à nous autres, citoyens des pays riches. C'est une manière de responsabiliser les gens, de leur signifier que ce qu'ils voient à l'écran les concerne. Au-delà de cela, Let's make money est vraiment le slogan de ces vingt dernières années. Il y a quelque chose de lubrique dans cette formule, qui fait penser à une autre expression anglophone : « let's make love ». On imagine très bien un banquier se levant de bon matin avec cette idée gourmande en tête : « Allons faire du fric ! »

 

“Pour perdurer, le système capitaliste pompe l'énergie des gens les mieux formés de nos sociétés. C'est désolant.”

 

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué lors de votre enquête ?
J'ai eu le sentiment d'un immense gaspillage de matière grise. Pour perdurer, le système capitaliste pompe l'énergie des plus gros cerveaux, des gens les mieux formés de nos sociétés. Plutôt que d'employer leur intelligence à régler les problèmes urgents de la planète, ils passent leur temps à se demander comment maximiser les gains en un minimum de temps. C'est désolant.
D'un point de vue émotionnel, le plus frappant est évidemment la pauvreté des oubliés de la machine à fric. Involontairement, nous sommes responsables de leur misère car c'est bien notre argent, ou au moins une partie, que les banques injectent dans le circuit. Le seul levier que nous ayons pour contrer ce processus, c'est le vote.

Let's make money est déjà sorti il y a plusieurs mois en Autriche, en Allemagne, en Suisse. Comment le public réagit-il ?
Je reçois tous les jours des retours de spectateurs. Qu'on l'apprécie ou non, le film ne laisse personne indifférent. Lorsque le festival de Sundance l'a programmé, en janvier dernier, le débat post-projection avait d'ailleurs failli virer à la guerre civile : d'un côté, ceux qui prennent acte du constat et veulent agir pour changer les choses ; de l'autre, les incrédules qui considèrent le film comme un tissu de mensonges.
Quant aux réactions des politiques, elles ne se sont pas faites attendre : à Vienne, la ville a commencé à racheter les tramways dont le film dénonçait la privatisation. Bien sûr, entre-temps, la crise est passée par là…

Justement, le film sort en pleine crise. Ironiquement, cela risque de lui profiter…
Let's make money critique un système et, au moment où il sort en salles, la réalité lui donne raison… Il est vrai que je n'aurais pu rêver campagne marketing plus efficace. Pour autant, je ne suis pas un gagnant de la crise, contrairement à mon producteur qui, lui, se frotte les mains… Plus sérieusement, quand j'ai commencé à tourner, je ne pensais pas que la crise était sur le point d'éclater. En revanche, je n'ai jamais douter de son caractère inéluctable : rien de sorcier là-dedans, il suffisait d'analyser froidement le système pour comprendre qu'il allait dans le mur. Le pire, c'est que tous les financiers qu'on voit dans le film le savaient eux aussi : ils n'ont pas voulu voir, le plus urgent pour eux, c'était de faire de l'argent. Et vite.

 

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 17:42

http://img15.hostingpics.net/pics/136400basque.jpgLe candidat Sarközy comme vous
ne le verrez pas au jité !

 

Sarközy a effectué un déplacement au Pays Basque ce jeudi dans le cadre de sa campagne électorale. Une visite qui a été mouvementée... De nombreux Basques attendaient depuis longtemps l'arrivée du président, mais pas tellement celle du candidat aux élections présidentielles.

Le président sortant s'est rendu d'abord dans une exploitation agricole à Itxassou pour rencontrer des agriculteurs, au moment où de nombreux agriculteurs basques étaient à l'honneur à Paris au salon de l'agriculture.

À son arrivée, il a été reçu par des militants indépendantistes basques qui réclamaient une plus forte implication de la France dans la résolution du conflit basque et par des anti-LGV. Ces derniers avaient installé des banderoles sur le parcours présidentiel pour dénoncer le projet de la nouvelle LGV au Pays Basque.

Des heurts ont éclaté entre les manifestants et les forces de l'ordre, au moment où des militants ont réussi à contourner le dispositif de sécurité. Des gaz lacrymogènes ont été lancés et trois personnes ont été interpellées, après avoir lancé des fusées en l'air.

Après sa visite à Itxassou, Sarközy s'est rendu à Bayonne, où l'attendaient des centaines de personnes, de nombreux policiers, une alerte à la pollution atmosphérique, mais surtout une grosse bousculade, des sifflets et des huées. Des membres du collectif altermondialiste Bizi brandissaient une banderole anti-Sarközy.

 

 

 

Le président-candidat devait rencontrer les habitants et les commerçants de la ville avant de s'envoler vers Bruxelles, mais il s'est jeté dans la gueule du loup. Le président-candidat a dû se réfugier dans le bar du Palais en attendant l'arrivée de renforts pour l'évacuer du Pays Basque.

 

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Les manifestants "sont une minorité de voyous et de terroristes"

 

(Nicolas Sarközy)

 

Au moment où une soixantaine de militants basques étaient toujours encerclés à Itxassou, des militants étaient également tenus à l'écart dans la capitale labourdine. Mais pas seulement les indépendantistes basques. La conseillère générale du Parti socialiste de Bayonne Est et le candidat suppléant aux législatives ont été contrôlés plusieurs fois lors de la venue de Sarközy, a dénoncé le mouvement des Jeunes socialistes du département sur son compte Twitter.


 

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C'est entre Itxassou et Bayonne, que le compte officiel de la campagne de Sarközy lance son premier message sur Twitter depuis le Pays Basque, notamment un instantané montrant la rencontre du monarque avec Serge Blanco, "le Pélé du rugby"...

Au Pays Basque, on attendait depuis longtemps l'arrivée de Sarközy pour l'interpeller sur de nombreux dossiers : la nouvelle ligne LGV, la situation des agriculteurs, la reconnaissance de la langue basque, la reconnaissance institutionnelle du Pays Basque nord, la nouvelle situation créée au Pays Basque après l'arrêt de la lutte armée de l'ETA, etc.

Or, à Itxassou, le président-candidat s'est limité à saluer la convergence de vues entre Paris et Madrid sur la question basque, déclarant suivre avec "beaucoup d'intérêt" le processus politique engagé en "Espagne", un processus qui, selon lui, a pu s'ouvrir grâce à "la fermeté contre les assassins de l'ETA et la main tendue à certaines revendications politiques".

Interrogé par un journaliste sur la question des prisonniers basques, le candidat Sarközy a déclaré que "le rapprochement des prisonniers basques est souhaitable". Rappelons que fin janvier, les députés avaient adopté à la quasi-unanimité une loi visant à favoriser le rapprochement familial des détenus condamnés.

 

Les journalistes de BFM TV semblent très paniqués...

 

 

 

 

Sources : Xarlo EtCHEzaharreta / eitb.com - BFM TV

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 13:27

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IL est partout !

 

Les chaînes de télévision seraient-elles des militantes de l'UMP ? A en croire les nombreux spots publicitaires partisans, diffusés sous forme de "flash info" sur quasiment toutes les chaînes d'info, on vient de dépasser le stade de l'overdose. Ce n'est plus du matraquage c'est du bourrage de crâne...

Les chaînes d'info en continu de la TNT, BFM TV et iTélé, pour ne citer qu'elles, tissent les destins électoraux en jabotant comme des perruches. Ce sont les colporteuses électroniques, sur lesquelles tablent le monarque et ses équipes pour imprimer la cadence UMP, donner le "LA" droitier en une France scotchée devant de tels postes.

La journée du 28 février fut un modèle du genre. Il y eut cette interminable visite de François Hollande au salon de l'agriculture. « Dix heures », soupirent les présentateurs et présentatrices. L'envoyé d'i>Télé sur place, Clément Meric, finira par lâcher, à 12 heures : « François Hollande progresse lentement, très lentement ». Non seulement il traînasse et nous casse notre cadence, semblent se plaindre les journalistes numériques terrestres, mais en plus il n'a rien à gagner puisque les agriculteurs votent à droite !


http://img11.hostingpics.net/pics/380000hollandemorano.jpgFrançois Hollande en visite au salon de l'agriculture

 

Comme pour défier le "déjà-candidat-de-2007-président-des-riches-candidat-de-2012-du-peuple", François Hollande oppose le jet d'eau au Kärcher du "déjà-candidat-de-2007".

 

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On joue une comédie proche d'un spectacle de marionnettes. Tel Guignol étourdi, le Corrézien s'étire entre fromages et fumier, alors que des commandos sarkozystes le canardent sans faillir : « Attention ! Hollande ! », s'écrie une partie du public. Mais que voulez-vous, la veille au soir, sur TF1, le socialiste s'est pris pour un socialiste. Il a joué avec le fisc comme avec le feu. Il a décrété que les émoluments dépassant le million d'euros par an seraient, à partir de cette somme astronomique, assujettis à un impôt doré sur tranche : 75 %.
Fabuleux tour de bonneteau linguistique sur les chaînes jumelles : ce n'est plus le salaire qui devient mirobolant, mais le taux d'imposition ! Chacun voit soudain se refermer sur son mollet la mâchoire de ces horribles 75 % ! Tandis que François Hollande trace son petit bonhomme de chemin à la porte de Versailles, le voici très vite affublé d'un bonnet d'âne, ce benêt attardé parmi les charcuteries : « Hollande veut moins de riches alors que Sarkozy veut moins de pauvres », cisèle, la mine gourmande, le ministre Chatel. Le ministre Juppé, avec l'air important de celui qui se retient, parle simplement de "confiscation fiscale". Les imprécations font mouche. Trois petites phrases et puis s'en vont.
Alain Juppé lâche une phrase lourde d'impression, à propos du prétendant PS : « Il rame pour suivre le flux de Sarközy ». Le message est massage, il s'inscrit, synchrone, dans ce bain bouillonnant d'infos des deux chaînes hystériques spécialisées : d'un côté le socialo ramollo qui s'égare, de l'autre le Speedy Gonzalès de l'Élysée.

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Un nerveux qui s'agite en faveur des riches

Pauvre Hollande si peu enclin à changer d'époque : il patine, il « perd pied » (dixit l'UMP Éric Ciotti). Il n'a rien appris et tout oublié. Il nous appauvrit puisqu'il s'attaque aux riches. Le chroniqueur Emmanuel Lechypre, sur BFM, qui croyait exécuter à lui seul le député de la Corrèze : « ce genre de mesure coûte plus cher qu'elle ne rapporte : trop d'impôt tue l'impôt », se fait voler la vedette par Bernard Tapie, deus ex machina, Jupiter tonnant contre ces 75 % scélérats : « Quand on fait maigrir les gros, on fait mourir les maigres ». Sur la lancée de son prétendu proverbe chinois, l'ancien ministre, estampillé radical de gauche largement renfloué par la Sarkozie, poursuit sa démolition de François Hollande : « Il a lancé son venin. Être soucieux des pauvres, c'est faire en sorte que les riches restent en France pour créer de la richesse ».


Le message, itératif, est clair : nous avons besoin d'un nerveux qui s'agite en faveur des riches, garants de notre prospérité. Et que voyons-nous, de flash en flash ? Un mou qui prend son temps parmi les péquenots.

L'heure n'est pas aux pépères qui prétendent ne jamais dévier de leur route, mais aux hybrides têtes à claques qui osent tous les tête-à-queue. Regardez ce chroniqueur à l'écharpe rouge, censé, par ailleurs, diriger la rédaction de L'Express. Il étrille, à gauche (surtout) comme à droite, dans sa séquence intitulée « le zap politique ». Un agité du bocal de première, ce Christophe Barbier. Au point que l'animateur de la tranche matinale ose un suspect : « À quoi marche-t-il ? » Au rythme ambiant, pardi !

Un autre chroniqueur tente de réduire à son tour Hollande à néant, mais il aura 84 ans le 1er mars. Ça commence à se sentir. C'est Philippe Tesson. Il n'arrive pas à prononcer, ni même à repérer, le nom de Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du candidat socialiste, qui eut le toupet intolérable de traiter Sarközy de « produit de contrebande imaginé par des cerveaux d'extrême droite ».

Le spectacle continue et laisse Tesson à ses hésitations. Pendant que Hollande « joue la proximité » (Clément Meric sur i>Télé), ou « esquive un lancer d'œuf » (Valérie Beranger sur BFM), Sarközy se profile sur des fronts moins folkloriques. Aux dires des chaînes jumelles, il va tout faire pour sauver Arcelor Mittal « s'il obtient gain de cause » totalement amnésiques de la promesse identique fait le 4 février 2008 à Gandrange. 

 

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Le président est absent mais omniprésent. On apprend qu'il s'est moqué du blocage des taxes sur l'essence imaginé par son rival et qu'il a vanté, en l'énergie nucléaire, une « véritable ressource alternative » – personne, bien entendu, pour persifler que le locataire de l'Élysée « joue la proximité » de l'atome : respect !

D'ailleurs les sondages volent au secours du candidat Sarközy. Mines réjouies à propos des projections concernant le premier tour : l'écart se resserre avec Hollande. Et toujours ce soupir, qui n'exclut pas un espoir encore à venir, au sujet du second tour : « Là, mauvaise nouvelle pour Nicolas Sarközy, ça ne bouge pas : 42 % contre 58 % à François Hollande ». Un peu plus tard dans l'après-midi, l'impression que, sous nos yeux, la partie s'affine : 43 % pour Sarközy et 57 % pour Hollande, selon une autre étude tout juste dévoilée...

 

Le président candidat se téléporte « internat d'excellence » à Montpellier, avant de tenir le  « quatrième grand meeting »  de sa campagne au Zénith de la ville. Il tacle Hollande (toujours enlisé au salon de l'agriculture), il « tape vite et fort » (ainsi parlait BFM). Sur le coup de 17 heures, voici le point d'orgue présidentiel à propos des 75 % d'impôts à partir de 1 million d'euros : « Improvisation, précipitation, pour tout dire amateurisme ».

Le président candidat se vante de l'exfiltration réussie vers le Liban de la journaliste Édith Bouvier, blessée à Homs, en Syrie. Puis il fait machine arrière en arguant de nouvelles contradictoires du fait d'une « situation complexe ». Ni improvisation, ni précipitation, ni pour tout dire amateurisme, bien entendu : il a de si lourdes responsabilités.

 

Tout est possible. Tout s'accélère. Le refrain victorieux de l'an 2007 reprend ses droits, lors de la réunion du candidat sortant avec la claque de l'UMP à Montpellier : « Faire travailler les enseignants plus longtemps en les payant davantage ! ». BFM TV c'est "Retour vers le futur".
 
François Hollande est sorti du salon de l'agriculture. Il y sera remplacé le lendemain par Jean-Luc Mélenchon. En ce jour ultime du mois, on trouvera le candidat du PS à Londres, nous annonce BFM. Bref, un socialiste erratique et un président sur le pont. Chacun fera son choix, en toute connaissance... objective, forcément objective ! Après ça vous continuerez de croire dans l'impartialité des médias...

 

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Source : Mediapart

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 03:21

La Planete des singes

Les origines du financement occulte
de la campagne de Sarközy en 2007

 

Le supplice chinois continue. L'ancien ministre du budget et trésorier de l'UMP, Éric Wœrth, a été mis en examen, jeudi 9 février, pour le "recel" de 150.000 euros présumés occultes destinés à la campagne présidentielle de Sarközy en 2007, dans l'un des volets de l'affaire Bettencourt, selon le parquet de Bordeaux et l'avocat d'Éric Wœrth. Cette mise en examen fait suite à une première, la veille, pour trafic d'influence passif

Avec cette nouvelle mise en cause judiciaire d'un protégé du président de la République, l'affaire Bettencourt, révélée en juin 2010 par Mediapart, vient de prendre une tournure politique de plus en plus embarrassante pour l'Élysée.

http://img11.hostingpics.net/pics/606001woerth.jpgL’ancien trésorier de l'UMP et ex-ministre du budget est notamment soupçonné d'avoir obtenu de l'héritière de L'Oréal des fonds occultes pour le financement de la campagne présidentielle de 2007 de Sarközy, à un moment où, selon une expertise médicale réalisée en juin dernier, la milliardaire commençait à souffrir de "démence mixte" et d'une "maladie d'Alzheimer à un stade modérément sévère", avec "un processus dégénératif cérébral lent".

 

« Ces faits n'ont pas existé, M. Wœrth s'insurge qu'on lui demande des comptes sur quelque chose qui n'a pas existé », s'est exclamé, jeudi soir, Maître Jean-Yves Le Borgne, l'avocat d'Éric Wœrth.

L’enquête des juges d’instruction de Bordeaux, qui se déroule dans le plus grand secret depuis un an, avait donné lieu ces derniers mois à des perquisitions au domicile d’Éric Wœrth, et au siège de l’UMP, en mars 2011. En décembre dernier, les juges ont par ailleurs mis en examen Patrice de Maistre, l’ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, ainsi que le photographe François-Marie Banier et son compagnon Martin d’Orgeval.

http://img11.hostingpics.net/pics/215657philippecourroye2.jpgQuand l’affaire Bettencourt a été dépaysée à Bordeaux voilà un an, le volet politico-financier du dossier, celui qui donne des sueurs froides à l’Élysée et que le procureur Courroye a tenté d’étouffer désespérément à Nanterre, pesait déjà lourd.

Pour commencer, les enregistrements clandestins du majordome de l’héritière L’Oréal ont levé un voile impudique sur les liens troubles entre la maison Bettencourt, la présidence de la République et l’UMP, dont Éric Wœrth fut le trésorier tout en étant ministre du budget (2007-2010).

Les enregistrements avaient aussi permis de jeter une lumière crue sur les dessous de l’embauche de l’épouse d'Éric Wœrth au service de Liliane Bettencourt. Dans les enregistrements, Patrice de Maistre, gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, l'explique en ces termes le 23 avril 2010 :


 

L'embauche a été faite en novembre 2007, suivie deux mois plus tard de la remise de la Légion d’honneur, par le ministre Wœrth, au gestionnaire de fortune de la milliardaire. Soit l’employeur direct… de Mme Wœrth. Un conflit d'intérêts manifeste qui pourrait rentrer dans le champ du "trafic d'influence" (passible de 10 ans de prison et 150.000 euros d'amendes), déjà reproché par la justice à l'ancien ministre du budget.


« De Maistre me dit que Sarkozy demande encore de l’argent »

Mais l’affaire a pris une ampleur dévastatrice après les révélations de l’ancienne comptable des Bettencourt, Claire Thibout. Selon ce témoin de premier plan, Mme Bettencourt, par l’intermédiaire du même Patrice de Maistre, a en effet participé, en 2007, au financement occulte de la campagne présidentielle de Sarközy.

Claire Thibout l’a d’abord raconté à Mediapart début juillet 2010. Le 12 juillet de cette même année, le monarque avait été interrogé par David Pujadas sur cette affaire. Il avait nié en bloc mais, surtout, avait apporté un soutien très appuyé à Éric Wœrth.


 

La comptable n’a cependant pas cessé de le répéter depuis. L’ex-comptable a ainsi affirmé à de nombreuses reprises, devant plusieurs magistrats et plusieurs policiers, qui se sont succédé pendant des mois pour l’entendre, avoir été sollicitée début 2007 par le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt. Celui-ci lui aurait réclamé 150.000 euros en espèces pour les remettre à Eric Wœrth, afin d’abonder secrètement la cagnotte présidentielle du candidat de l’UMP.

Sur ces 150.000 euros, 50.000 provenaient, d’après l’ex-comptable, d’un compte parisien (à la BNP) de l’héritière L’Oréal, et 100.000 avaient été acheminés de Suisse, où les Bettencourt ont disposé pendant des décennies d’une fortune cachée, comme Mediapart l’a encore raconté récemment.


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(voir Sarközy : le règne de la terreur)

Le 16 juillet 2010, dans le cabinet de la juge de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, qui s’est occupée (brièvement) d’une partie de l’affaire Bettencourt, Claire Thibout avait notamment présenté son agenda de 2007 dans lequel il était indiqué, à la date du 18 janvier : "Rendez-vous de Mme Bettencourt pour donner enveloppe qui donnera à Patrice". Or, l’enquête judiciaire a pu établir que dès le lendemain de ce rendez-vous, le 19 janvier 2007, Wœrth et de Maistre se sont rencontrés pour un café. Un nouveau rendez-vous, pour un café toujours, a eu lieu quelques jours plus tard, le 7 février.

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En décembre dernier, les juges de Bordeaux ont demandé la communication des comptes de campagne de Sarközy en 2007.

De manière inattendue, le journal intime du photographe François-Marie Banier, longtemps intime de Mme Bettencourt, a lui aussi donné du corps aux révélations de l’ex-comptable. Saisis lors d’une perquisition au domicile de l’artiste, les carnets manuscrits du photographe, que la justice de Nanterre s’était empressée de placer sous scellés sans les verser au dossier, évoquent eux aussi des liens financiers entre l’héritière du leader mondial des cosmétiques et le monarque. Tout particulièrement l’un d’entre eux, daté du 26 avril 2007, dans lequel on peut lire : « De Maistre me dit que Sarközy demande encore de l’argent ».

http://img11.hostingpics.net/pics/995851francoismariebanier.jpgM. Banier a expliqué aux policiers de la brigade financière que ces écrits constituaient des « observations de vies minuscules et de vice majuscule ». « Cela correspond aussi à ma réalité vécue », avait-il ajouté, tout en essayant de minimiser l’importance de ses notes sur Sarközy.

Les enquêteurs ont, en outre, été intrigués par une confidence de l’ancienne infirmière de Liliane Bettencourt, Henriette Youpatchou, selon laquelle la milliardaire avait dû apprendre par cœur une phrase à l’adresse de Sarközy, à l’occasion d’une rencontre à l’Élysée organisée par Patrice de Maistre en novembre 2008. Lourd de sous-entendus, le mot en question disait, selon l’infirmière : « Je vous ai soutenu pour votre élection avec plaisir, je continuerai à vous aider personnellement, j’ai des problèmes graves avec ma fille qui peuvent avoir des conséquences pour L’Oréal et donc pour l’économie du pays ».

Sans mettre en cause directement l’actuel hôte de l’Élysée, d’autres employés de la maison Bettencourt, l’ancien majordome au dictaphone-espion et une secrétaire particulière, avaient confirmé devant les policiers l’existence d’un ballet d’enveloppes remplies d’espèces pour des hommes politiques. Selon l’un de ces témoins, Chantal Trovel, les destinataires des précieuses enveloppes étaient essentiellement « des candidats qui cherchaient à financer leur campagne ». Le maître d’hôtel Pascal Bonnefoy avait quant à lui assuré aux enquêteurs : « Ces enveloppes, elles existent, j’en ai d’ailleurs vu une ».

 

Suite aux deux mises en examens d'Éric Wœrth, retrouvez l'intégralité du débat diffusé sur le site d'information indépendant le 23 février avec Antoine Gillot, avocat de l'ancienne comptable des Bettencourt et Christophe Régnard, président de l'USM.

 



 

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Source : Mediapart

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 22:56

Dexia

 

La faillite de Dexia : un scandale
plus grave que le Crédit Lyonnais

 

 

Un épais silence a vite recouvert la nouvelle. Ni le monde politique ni le monde financier n’ont très envie de s’étendre sur le sujet. Pourtant, le désastre est immense : Dexia est en faillite, et cette faillite est désormais comparable à celle du Crédit lyonnais. Jeudi, la banque franco-belge a publié le premier prix de sa mort annoncée dès octobre. En 2011, elle a enregistré une perte de 11,6 milliards d’euros. Ajoutés aux 6 milliards d’euros perdus depuis trois ans, l’addition s’élève déjà à plus de 18 milliards d’euros !

http://img11.hostingpics.net/pics/396259DEXIA.jpg18 milliards d’euros perdus dans le silence. A titre de comparaison, les pertes anticipées du régime de retraite à l’horizon de 2020 étaient de l’ordre de 20 milliards d’euros. Et le gouvernement jugea qu’il n’y avait pas une minute à perdre : il fallait dans l’urgence mener une réforme bâclée et injuste. Mais manifestement, les milliards des systèmes sociaux ne pèsent pas le même poids que les milliards du monde financier.

Cette facture ne reflète que les premiers comptes de son démantèlement en cours, devenu inévitable depuis octobre. La séparation de sa banque commerciale belge, reprise en urgence par l’Etat belge, lui coûte 4 milliards d’euros ; la cession d’autres activités, 500 millions de pertes ; les pertes sur la dette grecque, qu’elle avait conservée à la différence de tant d’autres banques et qu’elle a dû déprécier à hauteur de 75 %, 2,3 milliards ; les produits de couverture qui y étaient liés, plus d’1 milliard ; la liquidation d’une partie de son portefeuille obligataire et de ses produits toxiques, près de 2 milliards, etc.

L’addition ne peut que s’alourdir dans le temps. Le bilan de Dexia s’élève encore à plus de 500 milliards d’euros. Il reste plus de 100 milliards dans le portefeuille obligataire de la banque franco-belge. L’ensemble a été logé dans une structure de défaisance (une bad bank), qui bénéficie d’une garantie de 90 milliards d’euros de la part des Etats belge, français et luxembourgeois. Pour assurer ses financements au jour le jour, la banque ne survit plus que sous la respiration artificielle de la Banque centrale européenne. Celle-ci lui assure au moins 35 milliards d’euros de financement à court terme et lui a prêté 20 milliards d’euros supplémentaires dans le cadre du grand emprunt (LTRO) lancé par Mario Draghi, fin décembre.

L’Etat français, de son côté, a volé à son secours en reprenant la filiale française spécialisée dans le financement des crédits aux collectivités locales, Dexia Municipal Agency (ex-Crédit local de France) avec la Caisse des dépôts et la banque postale. Ce sont 15 milliards d’euros, au bas mot, qui vont être mobilisés dans cette opération.

On jongle avec les milliards, sans qu’il soit possible, à ce stade, de prédire le coût final de cette faillite. L’évolution de la crise de la dette, de la zone euro, des marchés financiers, comme l’exécution de l’extinction du groupe bancaire sont autant de facteurs qui peuvent modifier de façon spectaculaire l’équation. Mais quelles que soient les circonstances, le prix s’annonce déjà énorme pour les finances publiques. Car une fois de plus, ce sont les Etats qui sont appelés à la rescousse d’une finance privée défaillante.


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Un sauvetage sur mesure

Même si le monde bancaire a jeté un voile pudique sur le cas Dexia, les raisons de cette faillite, évidente depuis 2008, sont connues : l’hubris. Poussés par une volonté de pouvoir, une soif d’argent, déguisées sous les prétextes de la mondialisation et du libéralisme, ses dirigeants ont sombré dans toutes les folies financières. Ceux-ci ont arraché, pour leur seul profit, une structure publique spécialisée dans le financement des collectivités locales pour en faire un immense hedge fund privé, mais semblant toujours sous la protection de l’Etat.

Au plus fort de son développement, la banque franco-belge avait engagé plus de 250 milliards d’euros dans d’innombrables produits  structurés opaques. Elle était devenue rehausseur de crédit aux Etats-Unis, un des premiers acteurs sur le marché des subprimes, financier des municipalités américaines et japonaises. Quatorze salles de marché travaillaient en permanence pour les activités du groupe, pour assurer son financement et spéculer pour son compte.

« La crise nous a déstabilisé », a avancé comme excuse Pierre Richard, grand organisateur de l’aventure Dexia depuis le début. Sans la crise, la banque aurait tout de même explosé : à sa période de gloire, les besoins de financement à court terme de la banque  s’élèvaient à plus de 260 milliards d’euros ; 46 % de ses financements étaient assurés par les marchés.

Mais à cette faillite originelle s’ajoute désormais une autre question : le sauvetage de Dexia, tel qu’il a été organisé et mené depuis trois ans, convenait-il ? D’autant qu’il n’a pas empêché la faillite finale.

En octobre 2008, dans la panique de la chute de Lehman Brothers, Sarközy presse le gouvernement belge de voler au secours de Dexia, au bord de l’effondrement. Le monde bancaire multiplie les alarmes auprès de l’Elysée : « Dexia est en danger. Sa faillite représente un risque systémique pour le système bancaire ».
 

Michel Pébereau, le président de BNP Paribas, est dans le bureau de Christine Lagarde, alors ministre des finances, pour écrire lui-même le plan de sauvetage de la banque franco-belge, au plus fort de la crise. La solution s’impose : seule, la puissance publique a les moyens d’éviter le désastre.

Les Etats français, belge et luxembourgeois vont se porter au secours de Dexia. Curieusement, ils ne la nationalisent pas, sans autre condition. Ils préfèrent souscrire à une augmentation de capital d’un peu plus de 6,5 milliards d’euros, pour le plus grand bonheur  des actionnaires précédents. Alors que ces derniers auraient dû tout perdre, ils se voient au contraire ménagés : la recapitalisation des Etats se fait à 9,90 euros par action, alors que le cours est déjà à peine de 6 euros. D’emblée, les Etats acceptent de prendre une moins-value de 2,2 milliards d’euros, dont 900 millions d’euros pour les finances publiques françaises. Aujourd’hui, ils ont tout perdu.

« Cela restera comme la seule recapitalisation de l’histoire réalisée au-dessus de son cours de Bourse », ne peut s’empêcher de souligner un connaisseur du dossier,  toujours très étonné par le traitement privilégié réservé aux actionnaires précédents. Il y avait manifestement des intérêts à ménager.

Dans les discussions, le monarque a imposé que Pierre Mariani, son ancien bras droit au ministère du budget en 1993, devenu par la suite banquier à BNP Paribas, prenne la direction opérationnelle de Dexia. Pour respecter les apparences diplomatiques, Jean-Luc Dehaene, le roi du compromis à la belge de ces vingt dernières années, est nommé président de conseil de surveillance.

Quelle est alors la mission de ce curieux attelage ? D’abord, gagner du temps. Les dirigeants financiers et politiques sont persuadés  que la crise n’est que momentanée, que tout va revenir très vite comme avant. De plus, par tradition, les banquiers estiment que le temps est le meilleur allié pour déminer les situations explosives : les vieilles dettes et les erreurs finissent toujours par s’oublier sous la poussière des années. Et puis, comme dans le cas de la crise grecque, cela permet à chacun de prendre ses dispositions et de ne pas être pris par surprise.


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Qui aurait porté les pertes ?

Pierre Mariani devient ainsi syndic de faillite. Pendant des mois, il s’active à nettoyer le bilan de la banque. Les activités américaines sont vendues, le portefeuille obligataire est réduit de 265 milliards à une centaine de milliards, d’autres filiales cédées. Fin 2010, il assure que la banque est en voie de se redresser, avant que tout ne s’écroule huit mois plus tard. « Le sauvetage de la banque était jouable, si la deuxième crise de la dette n’était pas survenue à l’été 2011, si l’agence de notation Moody’s ne nous avait pas dégradé », a expliqué à plusieurs reprises Pierre Mariani. Pour lui, c’est cet enchaînement fatal qui a scié net la banque. En quelques semaines, la banque s’est retrouvée étranglée.

L’explication n’a jamais totalement convaincu. Dexia était-elle vraiment sur la voie de la convalescence ? N’a-t-on pas gagné seulement du temps pour désamorcer les dossiers les plus graves, notamment les engagements américains qui mettaient en danger l’Etat français ?

 

http://img11.hostingpics.net/pics/987603marianiposes.jpgCôté belge, on soupçonne Pierre Mariani de n’avoir travaillé que pour sauvegarder les intérêts français plutôt que ceux de la banque. Dès le printemps, surviennent une série de démissions chez les dirigeants belges de la banque, dont celle du directeur financier de la banque, marquant leur désaccord avec la conduite de Dexia.

Jugé comme la caricature du haut fonctionnaire français froid et arrogant, il est reproché à Pierre Mariani d’écarter tous les avis internes au profit des seuls conseils du cabinet Bain, généreusement payé au passage : plus de 100 millions d’euros. « Toute la banque a alors été vidée de sa substance », dit un ancien dirigeant belge.

Si le démantèlement était inévitable, pourquoi alors ne pas l’avoir mis en œuvre dès 2008 plutôt que d’avoir laissé le problème perdurer trois années ? Car la liquidation en bon ordre et sans trop de dégâts de la banque, de son portefeuille, de ses actifs semble encore plus difficile aujourd’hui qu’hier. « Peut-être était-il possible d'aller plus vite sur certaines ventes. Mais le démantèlement était impossible en 2008. A l’époque, le bilan de Dexia est de 650 milliards d’euros. Il était beaucoup plus gros que celui de Lehman Brothers. Cela représentait un risque systémique pour le secteur bancaire européen. Vendre vite aurait alors cristallisé les pertes. Qui les aurait portées ? Les autres banques n’ont pas eu à souffrir de ce désastre. Il n’y a pas eu de scandale », explique un proche du dossier, imbibé du mode de pensée de l’Inspection des finances.

Pour Bercy, pour l’Inspection des finances, il n’y a effectivement pas de scandale autour de Dexia. La banque va peut-être coûter plus cher aux finances publiques que le sauvetage de la Grèce mais l’important est que cela ne fasse pas de bruit. Les milliards de pertes sont en train d’être passés en douceur. Et désormais, on sait qui porte les pertes : les Etats.


En toute impunité

La Belgique a déjà dû débourser quatre milliards d'euros pour assurer la continuité de l’activité de banque de dépôts de Dexia dans le pays. Pour assurer la continuité d’une banque de crédit aux collectivités locales, la France a quant à elle dû revoir son plan de sauvetage tel qu’il avait été adopté en novembre par le parlement : la charge, transférée pour l’essentiel à la Caisse des dépôts, était trop lourde même pour l’institution gérant l’épargne publique des Français.

Au travers d’une usine à gaz, l’Etat va devenir actionnaire à hauteur de 46,3 %, aux côtés de la Caisse des dépôts et de La Poste pour recréer une banque des collectivités locales. Il est déjà prévu de détourner 12 milliards d’euros du Livret A pour assurer le financement de la banque et permettre aux collectivités de renégocier leurs 70 milliards d’emprunts toxiques.

Il faut enfin gérer l’extinction de la banque. Dans le plan de démantèlement prévu, les Etats belge, français et luxembourgeois se sont portés garants de fin de vie du bilan de Dexia. Celui s’élève encore à 500 milliards d’euros, c’est juste une fois et demie l’endettement de la Grèce. Mais là aussi, les chiffres sont sobrement tus. Les Etats ont tout accepté sans faire le tri sur les risques.

La garantie des trois Etats est de 90 milliards, dont 45 milliards pour la Belgique, 39 milliards pour la France et 6 milliards pour le Luxembourg. Pour la Belgique, la garantie représente 15 % de son PIB. La commission européenne, pourtant si sourcilleuse sur la rigueur des finances publiques, ne s’est pas beaucoup émue de cet engagement hors bilan. « On fait comme si cet engagement était sans risque, comme si les garanties ne devaient jamais être appelées. Mais qui le peut dire ? », remarque un proche du dossier.

Dans son communiqué de résultat, Dexia souligne elle-même les périls qui subsistent. Elle conditionne sa survie jusqu’à une fermeture ordonnée au maintien des Etats, à une rémunération très faible de ces garanties, à une acceptation de ces conditions par la Commission européenne. « En l’absence de mesures complémentaires correctrices, la non-matérialisation de l’une ou plusieurs de ces hypothèses pourrait avoir un impact sur la situation de continuité d’exploitation de Dexia et engendrer des tensions sur la situation de liquidité et de solvabilité du groupe. » En un mot, la banque peut sauter à tout moment et nous avec.

 

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De gauche à droite, Jacques Guerber, Pierre Richard, Gilles Benoist et
Rembert von Lovis au moment de la privatisation © DR

 

Devant une telle faillite financière, économique, morale, il serait légitime que les Etats demandent au moins des comptes. Le scandale du Crédit lyonnais avait conduit à des enquêtes parlementaires, à des explications publiques, à un procès et des condamnations. Mais sur Dexia, rien.
 

L’ancien dirigeant, Pierre Richard, inventeur de cette machine infernale, continue à couler des jours tranquilles comme conseiller de la Banque européenne d’investissement et parfois auprès du gouvernement sur la réforme des collectivités locales. Au titre d’ancien président de Dexia, il touche une retraite-chapeau, qui vient donc en supplément de sa pension normale, de 600.000 euros par an. Une provision de 11 millions a été constituée dans le bilan de Dexia pour assurer son versement.

Lors du conseil d’administration de Dexia, entérinant les pertes colossales, les administrateurs ont indiqué qu’ils étudiaient les éventuelles voies de recours pour suspendre cette retraite extraordinaire. Mais ils ne sont pas sûrs d’aboutir. Car désormais, dans ce monde, même quand les Etats paient les faillites privées, le contrat l’emporte sur la loi.

Les autres anciens dirigeants de la banque bénéficient eux aussi de la totale impunité, reconnue au monde de la finance en général, aux inspecteurs des finances en particulier. Bruno Deletré, ancien responsable des produits structurés chez Dexia, est désormais directeur général du Crédit foncier. Gérard Bayol, ancien directeur général de Dexia Crédit Local, est devenu directeur général délégué en charge du pôle entreprises et institutionnels de Crédit Mutuel-Arkéa. Alain Delouis, ancien directeur Dexia SA, a trouvé refuge chez Natixis comme directeur des ressources humaines. Sans oublier Gilles Benoist, qui a présidé aux débuts de l’aventure de Dexia aux côtés de Pierre Richard, qui dirige maintenant la CNP et aspire à en devenir président.

Il est vrai qu’il aurait été dommage pour le monde bancaire et financier de se priver de tant de talents. D’autant que les "banques n’ont rien coûté à l’Etat", comme le disaient certains...

 

 

 

Sources Mediapart

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 18:18

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© Illustration Géhèm

 

 

Vous êtes nombreux à avoir visionné ces petites séquences illustrées et pédagogiques qui sont accessibles sur la toile. Mais saviez-vous qu'elles sont à l'initiative du Front de Gauche ? Certains se les sont appropriés en coupant les quelques secondes du générique de présentation où figurent les logos du FdG et du PCF !

Dans un soucis d'équité et de justice je souhaite faire découvrir à tous ceux qui ne n'ont pas encore vu ces petites séquences très instructives tout en rétablissant la paternité à leurs auteurs originaux.

Voici donc les 6 premiers épisodes de cette série intitulée "En 2012, on va leur faire un dessin" ou le petit guide illustré du programme du Front de Gauche.

 

Ep.1 : En 2012, on va leur faire un dessin - "La vie chère" 



 

 

Ep.2 : En 2012, on va leur faire un dessin - "Le front de gauche"



 

 

 

Ep.3 : En 2012, on va leur faire un dessin - "La crise financière" 



 

 

 

Ep.4 : En 2012, on va leur faire un dessin - Justice au pays de l'or noir 

 

 

 

Ep.5 : En 2012, on va leur faire un dessin - Marine Le Pen amène le pire



 

 

Ep.6 : En 2012, on va leur faire un dessin - L'austérité ou la vie, il faut choisir

 

 

 

à suivre...

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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 14:03

Avrillier Le JusticierL'homme qui fait plier l'Élysée

 

Pour peu que vous n'êtes pas grenoblois son nom ne vous dira rien, pourtant Raymond Avrillier, citoyen retraité, est sur le point, à lui tout seul, de briser les derniers secrets entourant les sondages de l’Elysée.

 

En s’appuyant sur la loi de 1978 qui autorise toute personne à obtenir communication des documents détenus par une administration, il s’est vu reconnaître par le tribunal administratif de Paris, le 17 février dernier, le droit d’accéder à toutes les études qui ont circulé entre les mains des conseillers "opinion" de Sarközy de 2007 à 2009, qu’il s’agisse du très droitier Patrick Buisson (déjà épinglé par la Cour des comptes) ou de Pierre Giacometti (voir l'article "Sarkozy : immunité ou impunité ?").

Dans la liste des documents "libérables" : les conventions passées par la Présidence de la République avec "ses" instituts, les bons de commandes (y compris aux sous-traitants), les factures, mais aussi les sondages eux-mêmes (quitte à occulter certains passages) ou les conseils stratégiques pondus par ces "spin doctors". Une mine – 3,28 millions d’euros par exemple dépensés en 2008 – susceptible d’éclairer l’origine de certaines décisions présidentielles.

Dans son jugement, dévoilé par Mediapart, le tribunal enjoint au secrétaire général de la Présidence de transmettre ces pièces à Raymond Avrillier dans un délai d’un mois. Dans cette procédure, aucun recours devant la cour d’appel n’est plus possible. Seule porte de sortie éventuelle pour l’Elysée : un pourvoi en cassation avant la mi-avril.

 

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Raymond Avrillier a initié cette procédure il y a deux ans et demi, le 4 août 2009, en solitaire. Au lendemain d’un rapport de la Cour des comptes qui dénonçait le contrat irrégulier passé entre Patrick Buisson et l’ancienne directrice de cabinet de Sarközy (Emmanuelle Mignon), le grenoblois avait adressé un courrier à la Présidence, demandant communication "sous forme papier" des pièces suivantes  :

 

1. Conventions d'études commandées et financées par la présidence de la République durant les années 2007, 2008 et 2009;

 

2. Factures correspondant à ces études pour les années 2007, 2008 et 2009;


3. Commandes passées par les cabinets d'étude en convention avec la présidence de la République, agissant pour le compte de la présidence de la République, et facturées directement ou indirectement à la présidence de la République en 2007, 2008 et 2009;

 

4. Organismes consultés avant le choix définitif des organismes d'étude et, s'ils existent, avis d'appels d'offres;

 

5. Convention, signée le 1er juin 2007, entre la présidence de la République et un cabinet d'étude chargé de commander les études;

 

6. Contrats passés entre la présidence et le cabinet Giacometti-Péron et Associés entre 2005 et 2009 durée coût pour des conseils en strtégie fondée sur l'intelligence d'opinion;

 

7. Études produites par ces organismes.

 

 

Le secrétaire général de l’Élysée, bien sûr, avait fait le mort. Même après un avis de la Cada (commission d’accès aux documents administratifs) favorable à Raymond Avrillier, rendu le 5 novembre 2009.  C’est ce "refus implicite" que le militant vient de faire annuler par le tribunal administratif de Paris, qui lui accorde au passage 150 euros de "remboursement de frais", que l’État devra régler.

« La Présidence a violé la loi, résume Raymond Avrillier. Le tribunal rappelle que l’Elysée n’échappe pas au texte de 1978 sur l’accès aux documents administratifs. J'espère démontrer, par cette démarche, que les citoyens ont des droits, notamment en matière d'information, qui restent sous-utilisés alors qu'ils sont efficaces, même si ça demande du temps et de la ténacité ».

http://img15.hostingpics.net/pics/515822raymondavrillier.jpgCet écologiste, maire-adjoint honoraire de Grenoble et "lanceur d’alerte" opiniâtre, n’en est pas à son coup d’essai : c’est lui qui, dans les années 1990, avait enclenché le processus judiciaire qui fit tomber Alain Carignon (alors maire de Grenoble) dans une affaire de corruption avec la Lyonnaise des eaux. C’est d’ailleurs le retour du "corrompu" sur le devant de la scène en 2009, comme conseiller du monarque, qui a convaincu Raymond Avrillier de reprendre du service. Son credo ? L'article XV de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 : « La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration » Y compris à l’Élysée, donc.

Juridiquement, son pari ne semblait pas gagné d'avance. A la veille de l'audience, en effet, l’Élysée avait livré au tribunal un mémoire en défense, visant à prouver que « le Président de la République ne peut être assujetti aux mêmes obligations de communication que tout agent public ». Les arguments dégainés ? Le chef de l’État ne serait justement pas un "agent public" (terme de la loi de 1978), mais relèverait « des pouvoirs publics constitutionnels ». Surtout, il serait exempté de toute obligation de communication par l’article 67 de la Constitution, qui consacre son  immunité pénale et son "inviolabilité" : « La protection constitutionnelle qui s’impose à lui ne saurait souffrir d’exceptions », écrit le directeur de cabinet de Sarközy, Christian Frémont.

Enfin, l’Élysée a fait valoir qu’en matière de sondages, « il ne s’agit pas de dissimuler » quoi que ce soit, puisque les contrats « font l’objet de divulgation publique » dans les rapports annuels de la Cour des comptes consacrés au budget de la Présidence, ce qui est inexact. La commission des Finances de l'Assemblée, présidée par un socialiste, avait toutefois obtenu en 2010 une liste partielle des études d'opinion commandées par l'Elysée (de janvier 2008 à septembre 2009).

Dans son jugement du 17 février, le tribunal administratif balaie ces chicaneries. Lui ne voit pas, dans les arguments avancés par l’Élysée, pourquoi « les services de la Présidence de la République échapperaient, par principe, au champ d’application du droit d’accès ». Les dispositions de l’article 67 sur l’immunité du chef de l’État « ne font pas obstacle » à la demande de Raymond Avrillier, qui ne présente pas la même nature qu'« une action (…) d’instruction ou de poursuite judiciaire
». Enfin, « la circonstance que la Cour des comptes a eu accès à certains des documents en litige ne saurait être assimilée à une diffusion publique de ces documents », tranche le tribunal. En clair, l’Élysée doit s’exécuter.

 

A propos de Raymond Avrillier

 

http://img15.hostingpics.net/pics/558606systemeCarignon.jpgRaymond Avrillier, chercheur à l'université Pierre Mendès France de Grenoble, est conseiller municipal de Grenoble depuis mars 1989 (groupe écologiste).
Il a joué un rôle majeur dans le dévoilement public des mécanismes du système Carignon.

Pour la première fois sous la Ve République, un ministre est passé en trois mots du gouvernement à la prison.
A l'automne 1994, la chute brutale d'Alain Carignon, maire de Grenoble, président du conseil général de l'Isère, ancien ministre de l'Environnement puis de la Communication, a sonné comme un avertissement supplémentaire pour une classe politique désespérément myope ; mais tout n'a pas été dit, loin s'en faut, sur la logique et les mécanismes qui expliquent cette ascension et cette chute exemplaire. D'où l'intérêt de cet ouvrage qui, grâce à une enquête approfondie nourrie aux meilleures sources, révèle les arcanes du " système Carignon ".
Un système construit autour de la volonté et de l'ambition d'un homme, incarnation d'une nouvelle génération politique forgée par le marketing et qui a remplacé la confrontation d'idées par une stratégie de communication tous azimuts. Un système qui a su tirer sa force des faiblesses de la décentralisation, par laquelle l'Etat a relâché ses contrôles sans permettre l'affirmation de contrepouvoirs locaux. Grenoble-Paris, Paris-Grenoble : l'ascension d'un homme, la chute d'un système.
C'est cette double histoire que retrace ce livre, rigoureux et renseigné, combinant anecdotes inédites et analyses en profondeur. Un livre qui vient à son heure pour mieux apprécier les faux-semblants et les enjeux réels des réformes sur la moralisation de la vie politique adoptées après les incarcérations pour corruption liées à cette affaire.

 

Le système Carignon - Broché - Paru le : 1 mai 1995 - Editeur : La Découverte - Collection : enquetes - ISBN : 2-7071-2440-0 - EAN : 9782707124401- Nb. de pages : 368 pages

 

Site internet de Raymond Avrillier : http://raymondavrillier.fr/

 

 

 

Sources : Mediapart

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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 08:24
http://img15.hostingpics.net/pics/526874Mediapart2012.jpg
Mediapart 2012 :
Le grand débat avec Éva Joly

 

Suite aux deux précédentes journées exceptionnelles, Mediapart  ouvre librement ses portes aux internautes pour la troisième fois. Chaque mois le journal indépendant reçoit un candidat et nous propose de participer à plusieurs débats en streaming. Après avoir inauguré le concept avec François Bayrou le 28 janvier, c'était au tour d'Eva Joly de se confronter aux questions des journalistes de Mediapart et de leurs internautes.

 

Retrouvez cet entretien de 96 minutes animé par Frédéric Bonnaud et Edwy Plenel :

 

 

 

Si vous ne disposez pas d'assez de temps pour suivre l'intégralité de ce débat voici ce qu'il fallait retenir...

 

Les moments forts :

 

 

Eva Joly et la question nucléaire

 

 

 

Eva Joly et les questions sociales

 

 

 

Eva Joly et l'Europe

 

 

 

Eva Joly, les questions politiques

 

 

 

Eva Joly, les questions des internautes

 

 

 

 Eva Joly, les questions qui fâchent

 

 

 

Débat : Quelle place prend l'écologie dans votre vie ?

Je vous propose de vous exprimer au travers de quelques sondages mais n'hésitez surtout pas à intervenir en lâchant vos commentaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces sondages sont effectués à titre privé et vos IP ne seront pas communiquées à l'UMP même sous la torture.

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