Keuj' vous zexplique c'qui c'est passé...
Après quelques milliers d'heures de service sur la blogosphère il était nécessaire que je prenne une semaine de congés bien méritée, loin des turpitudes de la toile. Finalement, cette semaine de vacances a été tellement fatiguante qu'il m'a fallu plus d'un mois pour m'en remettre !
Tout à commencé vers la mi-août lorsque j'ai découvert qu'il y avait un fil électrique qui dépassait à l'arrière de mon ordinateur. J'ai suivi ce fil et je me suis aperçu qu'il était branché dans une prise de courant fixée dans un mur, un vrai, fait de briques et de plâtre. Tudjûu ! Autour de moi il y avait quatre murs, j'étais encerclé voire carrément enfermé ! Tu te rends compte ? Ce vieux couillon que je suis et qui passe la plupart de son temps à se chicaner pour défendre des questions de libertés, il était lui-même prisonnier. C'est pas un comble ça ?
Silence total mais pas glacial, je vous rappelle qu'au mois d'août c'était la canicule partout en France (à part peut-être en Corrèze), donc les vieux on les enferme bien au frais, il paraît que c'est pour mieux les conserver.
Soudain un morceau de l'un des murs s'est ouvert (il paraît qu'on appelle ça une porte) et que là j'ai entendu :
Devant moi se tenait une forme, d'apparence humaine, avé deux bras, deux jambes, une grosse tête et tout de blanc vêtue, que je serais David Vincent c'eût été le moment où j'aurais commencé à croire aux "petits zhommes verts". Les sons semblaient provenir de cet étrange petit être et étaient apparement dirigés dans ma direction. Il y avait quelque chose de bizarre, de presque surnaturel. La "forme" avait quelque chose de particulier que je n'avais pas l'habitude de voir. La "chose" qui m'était apparue ne semblait pas évoluer sur un plan en deux dimensions, comme la plupart des gens que je connais. Les courbes que je distinguais me laissaient entrevoir une image en trois dimensions, comme si elle était en relief. Ni une, ni deux, il fallait que je m'en assure. J'entrepris de mesurer avec mes mains les contours du volume qui se présentait face à moi, histoire de m'asssurer que je n'étais pas victime d'une hallucination. A peine avais-je approché mes paluches en direction des rondeurs qui attiraient mon regard que je fus stoppé net par quelque chose de très marquant. En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, je m'étais retrouvé dans une position inconfortable, le cul par terre, avec la joue droite toute rouge et très irritée...
Cette sensation désagréable qui picotait ma joue droite, me faisait réaliser soudain avec douleur que la "chose" était bien en relief, je n'étais pas victime d'une hallucination mais d'un cauchemar. Je venais de prendre une beigne en pleine poire. C'est dégueulasse, on frappe pas les vieux, je me plaindrai à mon syndicat !
Un nouveau sentiment désagréable parcourait ma vieille carcasse. Je regardais désespérement autour de moi pour trouver une autre victime, en vain, la "chose" s'approchait dans ma direction, bien décidée de mettre sa menace à éxécution. Il paraît que dans ces moments là on voit se dérouler le film de sa vie devant nos yeux, ben dans mon cas ça n'a pas marché, j'avais dû oublier de payer mon abonnement. A mesure que je sentais le pieu déchirer mon épiderme pour venir s'enfoncer au plus profond de ma chair, la vue plongeante qui se présentait à moi se troublait de plus en plus, tétanisé par autant d'arguments j'étais dans l'incapacité de réagir et je sombrais lentement dans un trou noir. Cette fois c'en était bien fini du Papy Mouzeot, ces cochons de capitalistes avaient fini par avoir ma peau, je quittais ce monde dans un dernier râle...
C'est le genre de question qu'on peut éventuellement se poser lorsqu'on est encore en vie, mais quand "t'es mort" (coucou Thierry), la seule chose que tu sais c'est qu'il y avait une vie avant la mort et que maintenant il te reste l'éternité pour regretter de ne pas avoir profité suffisament de ce passage si bref sur la Terre. Je réalisais soudain que j'étais en train de réfléchir et donc si je pense, je suis... Y aurait-il quelque chose après la mort ? Je n'osais ouvrir les yeux par peur de découvrir cette cruelle vérité. Enfer ou paradis ?
Ce sont des mots que j'avais entendu en bas quand j'étais vivant mais je les avais effacés de mon vocabulaire principalement à cause de tous ces religieux qui ont usé et abusé de ces termes pour imposer leur pouvoir jusqu'à l'extrême (onction).
Pas de réponse, apparement la "voix" avait raccrochée, au prix des forfaits mobiles ça ne m'étonne pas ! Il ne me restait plus qu'une seule alternative pour découvrir où j'avais échoué ; "ouvrir les paupières". Oui, mais comme je vous ai dit que ça me foutait les chocottes d'être confronté à la réalité, il fallait que je trouve un autre moyen. Je profitais donc de ce sursis qui m'étais offert par la maison pour pousser ma réflexion, au moins c'est toujours ça que la faucheuse elle m'aura pas pris !
L'enfer, c'est bon, j'en viens, j'ai connu que ça en bas et je ne suis pas très emballé d'y retourner. Je réalisais aussi que je ne m'étais jamais senti aussi bien depuis très longtemps. Je ne ressentais plus aucune douleur, les souffrances que me faisait endurer mon enveloppe corporelle avaient totalement disparues. Vous n'imaginez pas à quel point c'est joussif de ne plus être encombré par ce boulet qu'on est obligé de traîner chaque jour de sa misérable vie. Peut-être est-ce cela le paradis ?
J'optais donc pour le paradis sans grande conviction, de toute façon je ne pouvais pas stationner plus longtemps, ça commençait à bouchonner sérieusement derrière moi. Il y avait une queue, je ne vous raconte pas, c'est fou le nombre d'indécis qui encombrent le couloir de la mort.
Arriva donc le moment fatidique, il était temps d'être confronté au jugement dernier... Enfer ou paradis ?
Pour l'occasion je vous propose un petit jeu... En cliquant sur l'option de votre choix (ci-dessous) c'est vous qui déciderez du destin du Papy.
N'hésitez pas, allez-y franco, de toute manière je ne ressens plus rien, je suis encore sous anesthésie.
Rôôôh, les ptits bras que voilà ! Mais kicé qui m'a foutu une telle équipe de bras cassés ?
C'est malin ça... pour une fois kcé pas moi qui vous sonde v'là kcé moi qui l'ai dans le dos !
La faucheuse, honteuse et confuse, jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus...
Et ouaip on ne peut pas gagner à tous les coups... la vie c'est un peu comme au poker, ce qui compte, ce n'est pas le jeu que tu as en main mais le jeu que ton adversaire se figure que tu as (dixit un ancien joueur repenti).
Acte II - Ze Papy is back
« Bah alors le Papy, on a fait un gros somme ? Comment il va maintenant ? »
Cette voix m'était familière...
« Ah merci Adam, c'est tout de suite plus clair avec mes lorgnons ! Mais au fait, t'es là toi ? Kektu fous ici ?
– Ben j'attends la suite ! Tu crois pas que j'vais barrer maintenant, ça fait plus d'un mois qu'on poireaute avec les pom'potes que monsieur daigne se réveiller !
– Heu... j'ai comme l'impressiong keuj suis tombé dans les pômmes, con !
– C'est ce qu'on a cru comprendre, alors la suite, elle vient ?
– Heu... la suite, con ! Quelle suite, fatche de con ?
– T'en étais à : "Voilà une voix qui m'était familière..."
– Ah ? Alors atteng keuj me souvienne... »
Cette voix familière... ah oui ! C'était celle de la Louloutte. La Louloutte c'est l'infirmière en chef, que c'est celle qui est payée pour me supporter, en long, en large et avec tous mes travers.
« Alors ça y est, il a fini sa sieste le Papy ? Et comment on se sent à présent ?
– J'ai faim, con ! (tu m'étonnes après un mois et demi de sieste, ça creuse un peu).
– Aujourd'hui on a de la purée de brocolis au menu, ça ira ?
– Naaan ! J'aime pô les brocolis, j'veux du laligot !
– Pour la purée de patate fallait se réveiller hier papy, aujourd'hui c'est brocolis.
– Qué purée de patate ? Ça va pas la tête, con ? Qué sacrilège, le laligot c'est pas de la purée, con !
– Ah oui ? Et c'est quoi la différence ?
– Fan dé peute ! Dites-moi pas kcé pas vrai ! Elle sait pas ce que c'est que du laligot ! Oh con !
– Et Papy, je suis infirmière pas cuistot !
– C'est ça, c'est ça, gna-gna-gna, tu vois pas que tu m'escaguasses là que tu sais pas ce que c'est que du laligot ? Tè vé, tu me fais monter la boufaillisse, con ! Tè, c'est comme si tu me disais que tu sais pas ce que c'est que la bouillabaisse !
– Ah si, ça je sais, c'est de la soupe de poissons.
– Manquait plus que ça, écoutez-moi ça, "LA bouillabaisse, une soupe de poisson", on aura tout entendu, con ! Et pourquoi pas du Liebig aussi, con ? Té donnes-moi mon casque et prends-en un pour toi que je vais te montrer moi, ce que c'est que du laligot !
– Des casques ? Pour faire de l'aligot ?
– Et ouais, con, des casques ! Tu crois pas qu'on va grimper sur ma moto sans casque en plus ? Elle est complétement fada celle-là !
– Mais...
– Y'a pas de mêêêê qui tienne, pour se taper un bon laligot, il faut une carte... routière (je préfère préciser au cas où elle confondrait avec un menu de restaurant). Que tu cherches AUBRAC dessus le plan et que tu y vas. C'est pas plus compliqué que ça ».
Et que m'voilà parti avec la Louloutte en direction d'Aubrac pour déguster un véritable aligot et pas une de ces merdes toutes prêtes servies dans un faux restaurant aveyronnais ou pire, un resto avec un faux aveyronnais dedans.
Mouaip, mais ça c'était sans compter qu'avec la Louloutte il faut s'arrêter tous les 500 mètres. Naaan Adam, pas à cause de l'incontinence... à cause des photos ! On n'avait pas fait 10 bornes que déjà on s'arrêtait pour la première pause photo...
La vallée de l'Hérault
C'est mon terrain de jeu lorsque je pratiquais encore le VTT. Mon maffre connaît chaque pierre de toutes ces pistes que j'ai parcouru en long, en large, et sur le tafanari.
A quelques hectomètres du sommet du col de l'Arboras
Note pour mes camarades Serge des Bois et Diablo : si vous viendez dans les parages pensez à monter un triple-plateau et prévoyez de quoi pouvoir mouliner, l'Hérault n'est pas ce plat pays dont les plagistes font la promo à longueur de prospectus.
La vallée de l'Hérault, une nature sauvage
Note pour les touristes : s'il vous prend l'idée de pique-niquer dans la nature, pensez-vous à regarder où vous poser vos fesses... ça pique, d'où l'expression "pique niquer" ! Et surtout pensez à ne pas laisser traîner vos ordures, embarquez-les avec vous et jettez les dans un des containers mis à votre disposition . La nature mérite qu'on la respecte.
Vue surplombant la ville de Millau
Étape indispensable pour rejoindre Aubrac : MILLAU. Son territoire communal s'étend au cœur des Grands Causses, à cheval sur une partie du causse Rouge, du causse du Larzac et du causse Noir. Autrefois capitale de l'industrie gantière (depuis 1750), Millau aura pourtant connue la famine lors de la crise économique de 1929, notamment suite à une grève générale de plus de six mois en réponse à la volonté des patrons gantiers d'imposer une baisse des salaires des ouvriers d'environ 30%. Il faut savoir qu'au début du XXe siècle, 12 000 habitants sur les 18 000 que comptait la ville, vivaient de l'industrie des cuirs et des peaux. L'histoire n'est qu'un perpétuel recommencement.
A ce jour Millau, bien que fortement ancrée dans l'agriculture et l'élevage, représente encore à elle toute seule un bon tiers de la production française du cuir et de la peau. En outre ses reliefs font le paradis des motards amoureux de belles courbes mais aussi de tous les sports dits "outdoor" (randonnées pédestres ou en VTT, parapente, kayak, canyoning...), sans oublier la mythique épreuve des 100 km de Millau qui se dispute chaque dernier samedi de septembre depuis 1972.
Le viaduc de Millau
Dernière attraction en date de cette sous-préfecture de l'Aveyron (à part José Bové), le viaduc de Millau, qui a fait tant couler d'encre suite aux divers mouvements d'opposition qu'a rencontré ce projet face à plusieurs associations, lobbies et partis politiques telles que la WWF, la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports, les Verts et même le président de la région Auvergne, Valéry Giscard d'Estaing. Finalement, ce sera la solution du "viaduc multihaubané" du cabinet de l'architecte Sir Norman Foster (Norman Foster & Partners) qui sera retenue par le ministre de l'Équipement de l'époque, Bernard Pons, le 15 juillet 1996.
Restait à trouver une solution pour financer ce projet pharaonesque pour lequel le gouvernement Jospin était frileux à investir les quelques deux milliards de francs (320 millions d'euros) nécessaires à la construction de l'édifice, sans compter les travaux d'aménagement (péage de Saint-Germain, extension de la barrière de péage, aire de repos de Brocuéjouls). Finalement le gouvernement socialiste opta pour un financement privé et paradoxalement c'est le ministre communiste Jean-Claude Gayssot et la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'environnement, Dominique Voynet (écologiste) qui cosignèrent le décret de mise en concession le 20 mai 1998 !
La première pierre (béton) est donc posée le 14 décembre 2001 et le viaduc sera ouvert à la circulation le 16 décembre 2004, (trois ans après le début des travaux), inauguré deux jours auparavant par Jacques Chirac.
Le viaduc de Millau sera ainsi le premier aménagement autoroutier à être financé par des fonds privés dans le cadre d'un contrat de concession dont le bénéficiaire sera le groupe Eiffage via sa Compagnie Eiffage du viaduc de Millau pour une durée de 78 ans et deux mois et non 75 ans comme cela l'avait été annoncé à maintes reprises.
Rendez-vous au 1er janvier 2080 pour ceux d'entre-vous qui seront encore de ce monde afin de vérifier si vous n'aurez plus à payer les 8,60 € (soit environ 3,50 € au km en été) pour franchir les 2 460 mètres de ce viaduc qui se situe à près de 270 mètres d'altitude en son point le plus culminant avec une des piles atteignant 343 mètres. J'ai déjà mon idée sur la réponse mais je crains de ne pouvoir la vérifier de mon vivant. En moyenne les tarifs pour franchir le viaduc de Millau augmentent de 5% au 1er février de chaque année.
Source : le site officiel du viaduc de Millau
Note à l'attention des conducteurs respectueux des limitations de vitesse : bien que cette portion de l'A75 soit le seul tronçon payant, la vitesse maximale de 130 km/h a été ramenée à 110 km/h par décret préfectoral du 31 mai 2005 et pour veiller à ce que ce décret soit bien appliqué, la traversée du viaduc de Millau est "radarisée".
Personnellement je me contrefous de ce viaduc que je n'emprunte pas, non pas que je sois sujet au vertige quoique les 3,50 € du kilomètre me paraissent assez vertigineux, mais je ne manquerais pour rien au monde la descente viroleuse sur Millau d'autant plus que la réalisation de ce viaduc a surtout permis de désengorger la fatale traversée d'Aguessac et son feu tricolore assassin en période estivale.
Bon c'est pas tout ça mais on discute, on discute, et pis on s'arrête tous les 500 mètres pour prendre des photos et je n'ai pas vu le temps qui défilait. Ce qui me reste de foie commençait à battre la chamade, c'était déjà l'heure du pastis passé d'une bonne heure ! Changement de programme et passage au plan B : trouver illico un bistrot et accessoirement un restaurant ouvert avec si possible de l'aligot à la carte. A Millau c'est loin d'être un challenge, y'a que ça dans le centre ville, bref, on a que l'embarras du choix. J'ai donc jeté mon dévolu sur une auberge typique, proposant uniquement des spécialités locales avec le bar qui va bien. Le moment était venu pour moi de faire découvrir à la Louloutte ce qu'est un véritable aligot et de faire mon Cyril Lignac.
L'aligot, une spécialité culinaire qui nécessite d'avoir la patate
Une fois n'est pas coutume, je troque mon intégral pour une toque de chef...
La recette de l'aligot de l'AUBRAC Pourquoi de l'Aubrac ? Existerait-il plusieurs recettes pour l'aligot ? NON ! Faux, archi-faux ! Il n'y a qu'une seule recette de l'aligot et elle trouve ses origines en Aubrac. Bon, on se calme, j'ai dit Cyril Lignac, pas Jean-Pierre Coffe. Pour réussir un bon aligot pour environ 4 personnes, prévoyez 1 bon kg de pommes de terre (la bintje conviendra très bien), 400 grammes de Tome fraîche de l'Aubrac ou à défaut de Laguiole (indispensable), 1 à 2 gousses d'ail (pour éloigner les vampires), 10 à 15 cl de crème fraîche (plutôt 15 que 10) et pas de lait, 100 à 150 g de beurre, du sel et du poivre, une spatule solide (force 12) et de bons biscotos ! Ah, si possible préférez un poelon en cuivre. Commencez par éplucher les pommes de terre (sinon c'est moins pratique à écraser), lavez-les et faites les cuire dans de l'eau salée (10 g de sel par litre) à feu doux pendant environ 45 mn. Pendant que les pommes de terres prennent leur bain d'eau chaude profitez-en pour découper votre tome fraîche de l'Aubrac en fines lamelles et pelez l'ail que vous hacherez finement puis découpez le beurre en parcelles d'un cm. A ce stade de la recette vous pouvez vous servir un pastis, faut pas trois quarts d'heure pour éplucher 1 kg de pommes de terre et 2 gousses d'ail, surtout que dans quelques minutes vous n'aurez plus le temps de picoler. Au bout de 45 minutes la cuisson de vos pommes de terre est terminée. Plantez le bout d'une fourchette ou d'un couteau pour vous en assurer, ça doit rentrer tout seul sans forcer. A partir de là ce n'est plus le moment de ranconner, vous finirez votre pastaga plus tard. Egouttez les pommes de terre que vous passerez ensuite (tant qu'elles sont encore chaudes) dans un moulin à légumes (pas au robot) disposé sur votre poelon afin d'obtenir une "purée". Mettez l'ensemble à feu doux en commençant à touiller (toujours dans le même sens) puis au bout de 2 à 3 minutes commencez par ajouter le beurre, toujours en touillant dans le même sens, puis ajouter la crème fraîche, puis l'ail et le poivre en poursuivant toujours le touillage. A partir de là vous avez obtenu une purée de tartifle à l'ail et au poivre, mais nous c'est de l'aligot qu'on veut. C'est donc le moment d'incorporer les fines lamelles de tome de l'Aubrac, petit à petit et toujours en touillant mais cette fois on touille aussi de temps en temps de bas en haut. Normalement si tout se passe bien ça devrait commencer à prendre et vous constaterez que votre aligot commence à "filer" (la tome forme des fils en fondant), d'ailleurs on peut touiller de plus en plus haut ! Continuez à touiller de la sorte en intégrant le reste de tome jusqu'à obtenir l'élasticité souhaitée. Goûtez et rectifiez l'assaisonnment si nécessaire. Lorsque votre mélange est suffisamment filant, votre aligot est prêt à être servi (toujours chaud évidement), accompagné d'un petit Estaing blanc, vous m'en direz des nouvelles. |
« Alors la Louloutte, kekt'en dis du laligot ?
– C'est sûr que c'est autre chose qu'une purée ordinaire, mais ça cale vraiment trop. Dis Papy, une chance que tu n'avais pas envie de manger une choucroute !
– Plains-toi... imagine si j'avais voulu te faire goûter una ropa vieja * !!! Bien, on descend sur la Canebière maintenant, tu vas découvrir ce que c'est qu'une vraie Bouillabaisse !
– Heu... sans façon, je te crois sur parole Papy, je suis gâvée là.
– Quelle coïncidence... moi zaussi ! Tu prends un dessert ?
– Juste un café, j'en peux plus !
– SI, SI, TU PRENDS UN DESSERT ! Tu verras, tu vas apprécier, c'est une espécialité locale...
- Naaan mais oh, kicé l'chef ici, sans blaaaague ! »
* Ropa vieja : spécialité cubaine composée de bœuf frit "à la cubaine"
Après cet excellent 4P couronné de sa Zaz, il était temps de reprendre la route du Sud via un petit crochet par les gorges de la Jonte.
Les gorges de la Jonte : un petit paradis pour les motards
Encaissées entre le Causse Méjean et le Causse Noir, les gorges de la Jonte ont été sculptées par la Jonte qui prend sa source dans le massif de l'Aigoual et nous offre un paysage éblouissant, sauvage et majestueux.
De nombreuses falaises se prêtent aux défis des randonneurs escaladeurs qui ont parfois l'occasion de croiser quelques vautours (ceux avé des plumes pas les bordilles avé des cravates) qui ont été réintroduits depuis les années 70.
Vue sur Meyrueis (Lozère)
La Jonte, ou plutôt ce qu'il en reste, traversant Meyrueis
Une pause bibine fraîche s'imposait d'urgence, d'où ces photos de Meyrueis. Pas le temps de s'éterniser car j'étais impatient d'arriver au manège de l'Espérou avec sa succession d'enfilades et d'épingles où le pilotage prend des allures de danse... plutôt Rock'n'Roll.
C'est écrit sur le panneau !
Manque de bol, je fus forcé de reporter ma petite gâterie car au passage la Louloutte avait repéré cet espèce de grosse crevasse.
Je sais pas pour vous, mais là il fait soif alors, je vous laisse quelques instants avec cet interlude (désolé pour la musique, je plaide non coupable, je ne suis pas l'auteur de cette vidéo).
HOLA ! Faut se réveiller les papynautes !
Regarde-moi ça, on dirait qu'ils ont tous été piqués par une mouche tsé-tsé, con !
Alors je vous laisse à peine 7mn23 et vous en profitez tous pour faire la sieste, con ! Surtout qu'on arrive au meilleur moment, tout du moinsse pour moi !
Que voici le manège de la descente de l'Espérou en images qui bougent...
Juste un petit conseil pour les cœurs sensibles avant de regarder cette vidéo... Prendez un sachet ou une cuvette, c'est plus prudent !
Je tiens à préciser aux "messieurs tout en bleu" que ces images ne sont pas de moi et que je ne figure pas sur cette vidéo car je ne possède malheureusement pas de caméra embarquée. Il est donc inutile de perdre votre temps à identifier ma plaque minéralogique et de m'envoyer un "faire-part" comme il vous arrive trop souvent de le faire.
Point de chute en bas de la descente : Valleraugue
Au pied du Mont Aigoual (Gard), la petite bourgade de Valleraugue a la particularité d'être située au confluent du Clarou et de l'Hérault. Très prisée par les randonneurs, cette commune est célèbre pour sa Montée des 4000 marches, reliant le parvis de son église à l'observatoire météo du Mont Aigoual perché à 1 565 mètres d'altitude. Un tracé qui devrait faire baver d'envie notre ami et papynaute Christophe...
Sur le sentier des 4000 Marches
Point culminant de l'ascension
la station météorologique du Mont Aigoual à 1 565 mètres
Demi-tour et retour vers la "civilisation"...
Et c'est reparti pour une plongée en direction des gorges de l'Hérault via la vallée de Buèges, un autre petit coin de paradis...
Le Pont Neuf, ouvert à la circulation
Les gorges de l'Hérault : un paradis sur Terre
Vue sur le village médieval de Saint-Guilhem-le-Désert
Comme inscrit sur la pancarte : l'ancienne abbaye de Gellone
Sant Guilhèm dau Desèrt (en occitan) est un de nos plus beaux fleurons touristiques. Fondée en 804 par le duc d'Aquitaine Guillaume d'Orange, l'abbaye tient son nom de par sa situation géographique, le vallon de Gellone. Ce n'est que deux siècles plus tard que l'abbaye sera rebaptisée en abbaye de Saint Guilhem (du nom occitan de son fondateur qui fut canonisé en 1066). Le nom "le désert" serait dû non pas à cause du peu d'âmes qui composaient la commune mais par l'aspect désertique du paysage "consommé" par les habitants qui autrefois, utilisaient la végétation pour s'alimenter et se chauffer, jusqu'à tout raser aux alentours de Saint-Guilhem devenu un désert. Une autre version se rapportant à cette notion du désert, voudrait que Guillaume (Guilhem) duc d'Aquitaine, ait lui-même souhaité ériger son abbaye en un lieu isolé afin d'en faire un sanctuaire. C'est ainsi qu'il aurait décidé de s'établir dans ce massif fait de roches et d'eau pure. Ce n'est pas donc pas un hasard si Saint-Guilhem-le-Désert est l'une des étapes incontournables d'un des quatres chemins de France du pélerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle (via Tolosane).
Pour la petite anecdote sachez que la série télévisée "l'Or du diable", produite par FR3 Marseille et réalisée par Jean-Louis Fournier en 1988, fut tournée dans les décors naturels de Pégairolles de Buèges, située dans la forêt domaniale de Saint-Guilhem-le-Désert. Ce feuilleton en six épisodes retraçait la vie énigmatique de Béranger Saunière, plus connu en tant que Curé de Rennes-le-Château, disparu en 1917 dans des circonstances mystérieuses, emportant avec lui son terrible secret. Les scènes d'opéra que l'on voit dans la série ont été tournées à l'opéra de Montpellier et le fameux château de Cabrières censé se trouver près de Millau n'est autre que celui de l'Engarran, situé à Lavérune, à quelques kilomètres de Montpellier. Quant à la grotte de Clamouse, une des plus belles de France, c'est elle qui a servi de décor pour représenter la mystérieuse grotte abritant les fabuleux trésors découverts par l'abbé Saunière, toujours tant convoités de nos jours.
Grotte de Clamouse
La célèbre légende de la Clamouse raconte que dans les temps anciens, une famille de paysans très pauvre vivait dans les Gorges de l'Hérault.
Lorsque le fils aîné fut en âge de travailler, on le plaça comme berger sur le causse du Larzac, prés de La Vacquerie. A cause de l'éloignement, il ne venait que rarement voir sa famille qui se désolait de ne pas avoir plus souvent de ses nouvelles.
Or, à l'un de ses passages, il eut la surprise d'apercevoir dans les mains de mère un bâton qu'il avait sculpté en gardant son troupeau, puis jeté dans un gouffre profond du causse; les eaux souterraines l'avaient entraîné jusqu'à la source où sa mère venait puiser de l'eau.
Depuis, tous les mois, le petit pâtre envoyait par ce moyen un objet qui faisait connaître aux siens qu'il était en bonne santé et qu'il pensait à eux. Une nuit, la mère guetta de longues heures le présent de son fils; tout-à-coup, ce fut le corps même de son enfant qu'elle vit apparaître...
Le berger avait été entraîné dans le gouffre par un agneau vigoureux dont il voulait faire cadeau à sa famille. La mère, devenue folle, vint désormais clamer chaque nuit sa peine devant la source en hurlant de désespoir.
Les gens l'avaient surnommée "la clamousa" (la hurleuse) et ce nom est resté à la source.
(Lire le texte original de François Dezeuze dit "l'Escoutaïre)
Des légendes comme celles-ci il en existe à foison dans certaines régions de France, comme par exemple celle du Pont du Diable, situé à une centaine de mètres en contrebas de la grotte de Clamouse.
On dénombre environ une trentaine de Ponts du Diable en France et celui de Saint-Jean-de-Fos n'échappe pas à cette légende qui revient assez souvent. En règle générale ces ponts datent de l'époque médiévale et l'on dit que les villageois ont réalisé un pacte avec le Diable afin qu'il bâtisse un pont qu'il est le seul à pouvoir construire. Le Diable accepte mais exige en contrepartie la première âme qui traverse ce pont. Selon les régions, le Diable est trompé de différentes manières. Dans certaines versions les hommes font traverser un animal ou bien ils font chanter un coq avant le lever du jour, le Diable s'étant engagé à bâtir le pont en une seule nuit. Croyant que le jour s'est levé, le Diable lâche la dernière pierre et se jette à l'eau.
Cette légende se perpétue encore de nos jours et il n'est pas rare de voir quelques jeunes téméraires volants tenter le diable en se jetant du Pont du Diable (à 20 mètres de l'eau) et aussi du Pont Neuf ** (ouvert à la circulation et d'une hauteur de 27 mètres). Si vous passez par ce site surtout ne vous précipitez pas vers eux, laissez-les faire, ces jeunes ne sont pas en train de se suicider, ils font ça de leur plein gré. La preuve en images qui bougent...
Note à l'attention des pitchounets qui liront ce sujet : faisez gaffe les minots, ne vous fiez pas à l'âge de ces voltigeurs ! Ils sont tous très entraînés et expérimentés dans l'art du Cliff-jumping. La valeur n'attend point le nombre des années, ce sont des semi-professionnels avertis qui rêvent tous de devenir de futurs compétiteurs des célèbres Red-Bull Cliff-Jumping et Cliff-Dumping, évoluant dans leur élément naturel, les gorges de l'Hérault, qui leur offre autant de spots hors du commun. Cette discipline demande beaucoup d'entraînement et de concentration. Elle n'est donc pas à la portée des novices, ne tentez pas de les imiter sans être encadrés par des spécialistes confirmés car la moindre faute peut être fatale , ce qui est malheureusement trop souvent le cas chaque année. La moindre rafale de mistral peut vous envoyer vous écraser contre les rochers ou bien le passage inopiné d'un kayakiste qui se pointe au mauvais moment pourrait se terminer irrémédiablement en drame.
Bref, il était temps de rentrer à l'hospice en espérant qu'il n'y ait pas de purée de brocolis au menu...
Quelques jours plus tard...
Acte III - Au-delà du virtuel
Il arrive parfois dans la vie que l'on fasse des rencontres ephémères que l'on souhaiterait éternelles. La visite de La Baronne en fut une.
Qu'est-ce que j'aurais aimé voir sa tronche lorsqu'elle a débarqué à l'hospice et qu'elle s'est adressée à l'accueil...
« B'jour, on est complet ! Z'avez pas vu la pancarte à l'entrée ?
– Bonjour madame, je ne viens pas pour ça, je suis la baronne. Je viens voir le papy...
– Le papy ? Lequel ?
– Pourquoi, vous en avez beaucoup ?
– Ah ça, des papés on en a des moulons ! On en a de toutes les tailles et de toutes les couleurs...
– Dîtes madame, c'est un hospice ou la Halle aux vêtements ici ?
– Ah je vois, madame est une comique, si c'était la Halle ici, je vous ferais un destockage massif, les dix pour le prix d'un seul ! Donc vous voulez voir le papy ? Bougez pas je vous l'appelle... LE PAPY EST DEMANDÉ À L'ACCUEIL... ET FISSA !
10 minutes plus tard...
– Alors ma nine, on a trouvé son bonheur ?
– Et bien non, le mien il a une barbe comme celle du Père Noël...
– Avé des cheveux longs et des lunettes noires ?
– C'est exactement ça !
– Oh pauvrette, c'est le jobastre ! Vous êtes venue esprès pour voir "Mouzeot-le-calu" ?
Après un temps d'hésitation, le temps d'enclencher son décodeur, la Baronne a fini par comprendre le mode d'emploi de l'hôtesse d'accueil...
– Oui, c'est bien son nom, c'est vrai, il a l'air un peu dérangé, mais il n'est pas vraiment méchant...
– Hé bé, c'est pas gagné avé vous ! Bon, après tout c'est vous qui voyez... Je vous l'appelle : "Avisse à la population, tous aux abris, on va lâcher le fauve... LE PAPY MOUZEOT EST DEMANDÉ À L'ACCUEIL PAR UNE AUTRE JOBASTRE !"
– Dîtes madame, rassurez-moi, ce n'est pas Hannibal Lecter que je viens voir...
– Peuchère, je vous rassure, votre fadòli, il n'est plus récupérable !
5 minutes plus tard...
– Vous êtes certaine qu'il est là le Papy Mouzeot ?
– Oh vous savez, avé lui il y a une chose qui est sûre, c'est qu'on ne sait jamais où il va s'escoùndre cette cougourde ! T'inquiète, il va rappliquer dans pas longtemps, vous allez voir...
C'EST L'HEURE DU PASTAGA !
Pendant ce temps, non loin de là...
(Ne pas cliquer sur la pancarte)
Dé... bor... dé ! S'il y a bien quelque chose qui m'escagasse, c'est d'être dérangé en plein tra... trav... oh fatche de con, qu'est-ce que j'ai du mal à le prononcer sans m'estoufader ça... "en plein boulot !" Ça y est, je l'ai dit, con ! Surtout que c''était mon jour de corvée, parce que vous le savez peut-être pas mais non seulement ces hospices nous coûtent un bras mais en plus on se fait esploiter comme des esclaves ! Ils appellent ça "le changement" ! Con, sans blague, vous avez vu quelque chose de changé vous depuis le mois de mai ? Nous autres les petits de la France d'en bas, c'est sûr, on va pas payer plus d'impôts, on n'a pas les moyens de s'en payer ! Alors pour compenser ils nous font bosser tant qu'on est pas complétement mort. C'est la crise économique, qu'ils disent à la télé. Et alors, si moi j'ai pas envie d'en faire des économies, pourquoi on m'obligerait à en faire ? T'en connais beaucoup autour de toi qui ont les moyens de faire des économies aujourd'hui, hein ?
Pour faire des économies il faudrait être riche et on sait tous que ce sont justement les riches qui paient pas leurs impôts ! Sans déconner, tu crois que je suis né con ou que j'ai pris des cours par correspondance pour le devenir ? Faudrait pas me prendre pour un pacoulin !
Bon d'un autre côté c'est pas tout le monde qui peut s'offrir les services d'un "conseiller fiscal", un voyou si vous préférez, alors c'est toujours plus facile de piquer quelques centaines d'euros aux millions de couillons qui n'ont que pour seul droit de fermer leur gueule ! Et voilà que maintenant on doit faire aussi des économies pour ceusse des autres pays qui n'en font pas. T'as capité quelque chose toi ? Non, je te demande ça paske si t'as compris kèkechoze, tu nous espliques, hé, con ! C'est pas très logique tout ça si je te le dis !
Bon, c'est pas tout ça mais j'ai encore du boulot qui m'attend...
C'EST L'HEURE DU PASTAGA !
DERNIÈRE SOMMATION !
Zoù maï ! Qué cagad'oooh, elle voit pas l'autre cagole, là, que je suis complétement estoufadé par la gâche sous ce grilladou ? A tous les coups tu vas voir que cette toti elle va me coller un rapport si je me transporte pas là-bas, que je vais encore me retrouver au mitard pendant deux mois ! Finalement n'ayant pas trop le choix, je laissais ma corvée en plan pour aller voir la matonne.
– Oh, figure de poulpe, c'est pas l'heure du pastaga, tu me l'as déjà faite celle-là !
– Tu sais ce qu'elle te dit la figure de poulpe, vieux croûton ?
– Je m'en doute mais vas-y un peu pour voir...
– Elle te dit de te retourner, y'a quelqu'un pour toi !
Je me retourne con, et qu'est-ce que je vois pas ?
– Bonjour Papy, tu ne me reconnais pas, je suis la Baronne !
– Heu... gueu... gulp ! C'est toi ? C'est toi LA Baronne ? Et bé je te voyais pas comme ça, le con de Manon !
– A vrai dire moi non plus papy ! Tu te portes pas trop mal pour une personnage de ton âge.
– Héhéhé ! Faut pas être impressionnée comme ça... (je sais, je leur fais toujours cet effet aux pacholes !) Et tu m'étonnes, je sors tout juste de deux mois de sieste ! Mais dis-moi, il est avec toi le jeune homme derrière toi ?
– Mais Papy, c'est mon Pouronchon, tu sais bien.
– Peuchère, si c'est pas malheureux ça ! Déjà que j'ai du mal avé les dialogues maintenant je vais devoir innover avé les trialogues !
Alors, esseptionnellement et en eslusivité pour les papynautes je vais tenter de trialoguer. Soyez indulgents, c'est la première fois que je trialogue...
– Dis-moi, la Baronne, il parle le sudiste ton Pouronchon ?
– Sûrement mieux que toi mais tu n'as qu'à lui demander...
– Adieu collègue, t'es né avé la crépine toi, tu le sais ? Elle est bien tanquée ta Baronne !
— Faï tira, papé, tu es brave mais un peu gounflaïré alors méfi, c'est pas la peine de furer et de faire ton pistachier, autrement tu peux te séguer !
– Hoï, aquest'aco ! Tu as raison Baronne, il blague le sudiste ton Pouronchon, con !
– Je te l'avais dit, alors c'est ici que tu vis ?
– Des fois, pas tout le temps, je vadrouille, en ce moment je suis au cabanon, c'est juste à côté...
— Oh Zé, Papy et tu vis seul ?
– Malheureusement non, justement on va aller voir ma caille. Hein, on va pas rester là plantés comme des santons et vous trouvez pas que ça emboucane ici ?
– Tiens toi aussi tu as des oiseaux ?
— Ha ha ha ! Mais non, sa caille c'est sa galinette !
– Oh Garri, tu sais que tu me plaîs toi ! Oh fan, il est 11 heures, c'est l'heure du jaune ! Allez on bouge, que de blaguer ça m'assèche la gargamelle et l'autre figure là avé son pastaga, elle a fini par me donner soif ! On va aller retrouver la Louloutte... »
Bon, je vous le fais pas tout en sudiste, c'est pas dit que les corréziens ils comprennent tout et en plus je débute dans le trialogue alors vous comprenez, ça donne trois fois plus soif. Bougez pas, je file au ravitaillement et n'en profitez pas pour faire les dormiasses, je reviendre tout de suite...
Un jaune plus tard...
Bien, il reste encore du monde alors on continue. Je pense que je vais quicher un peu sur l'épilogue, ça commence à faire long, ce n'est plus un billet c'est carrèment un chéquier. Et encore j'ai dû résumer pour préserver mes doigts qui viennent à peine de repousser ! C'est dommage, paske je vous ai passé les détails sur... Mais naaaan, je blague, c'est pour vous faire bisquer !
Bref (heu... c'est juste une espression, c'est pas pour de vrai), qu'on en était avec la Baronne et son Pouronchon, voilà c'est ça... Donc on a rejoint la Louloutte, qui au passage a tapé dans l'œil du Pouronchon (un direct du gauche). Je vous passe aussi les détails intimes, sinon je vais devoir fermer ce beulogue aux mineurs ! Re-bref, on a fait connaissance de visu, et ça c'est quand même autre chose que de se causer en s'usant les moignons sur un clavier devant un écran qui nous rend dépendant. On s'est vu en vrai, pas pour de faux et quoi que certains en pensent, un regard ne trompe jamais.
Bon, mais ce n'est pas le sujet, on verra ça plus tard... Pour le moment on en était avec le Pouronchon qu'on avait réussi à se dépéguer des femmes et qu'on en a profité pour faire les couillons. Fatalement, tu joues jamais avec un sudiste, ça Pouronchon il le savait, mais lui aussi est joueur sauf que nous dans le sud en plus on est tricheurs. Ce n'est plus un scoop, vous êtes au courant des combines des paris truqués. Alors on a commencé par jouer à "tu paries que..." avec Pouronchon. Après ça a fini en "même pas cap" et les galinettes nous ont arrêtés avant qu'on se fasse embarquer au poste...
Là sur cette photo du dessus, c'est ce rascal de Pouronchon qui me fait l'estérieur sur la voie d'assélération pour entrer sur l'A750. Enculé (chez nous c'est pas un gros mot, c'est une ponctuation), t'inquiète Poupou je t'aurais lors de la revanche.
Et là-dessus c'est juste devant le barrage des schtroumpfs alors que je venais de pourrir le Pouronchon sur une petite route de campagne. Y'a vraiment pas de justice ! Bon, d'un autre côté si les galinettes n'avaient pas sorti nos cartes d'invalides on seraient encore au gnouf avé Poupou. T'inquiètes mon Pouronchon, tu ne perds rien pour attendre, quand je vais viendre t'arsouiller sur tes terres !
Ça faisait vraiment très longtemps que je n'avais pas passé un aussi bon moment avec des vrais Humains. Mon seul regret aura été la brièveté du passage de ce couple extraordinaire car malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, la Baronne et son Pouronchon avaient programmé de faire un safari à Sigean dès le lendemain matin, ce qui me ramen