La nouvelle est tombée il y a moins d'une heure, le tribunal londonien a validé la demande d'extradition déposée par la Suède. Les avocats du fondateur de WikiLeaks ont aussitôt annoncé leur intention de faire appel
Un tribunal londonien a jugé recevable ce jeudi la demande d'extradition de Julian Assange vers la Suède, au terme d'une brève audience en présence du fondateur australien de WikiLeaks. «Je dois ordonner l'extradition de M. Assange vers la Suède», a déclaré le juge Howard Riddle.
La décision du juge britannique est importante, mais probablement pas décisive, l'Australien disposant de nombreuses possibilités de recours. La procédure judiciaire pourrait prendre au final plusieurs mois. Les autorités suédoises ont émis un mandat d'arrêt européen pour interroger Assange dans le cadre d'une enquête pour agression sexuelle et viol présumés, ouverte après la plainte de deux jeunes Suédoises.
Julian Assange, en liberté surveillée depuis le 16 décembre, a acquis une notoriété internationale avec la diffusion, depuis fin novembre sur son site internet WikiLeaks, de centaines de télégrammes diplomatiques secrets qui ont irrité plusieurs pays, États-Unis en tête. Il a toujours nié les accusations de viol et agression sexuelle qui pèsent contre lui, affirmant qu'elles faisaient partie d'une campagne de dénigrement destinée à discréditer son travail et à le faire taire.
Début février, des documents confidentiels de la police sur cette affaire ont été publiés sur Internet. S'ils n'apportent pas de nouveaux éléments pour les avocats d'Assange, qui les avaient déjà en main, ils jettent une lumière crue sur les accusations visant le fondateur de WikiLeaks. Selon l'un de ces documents, l'une des femmes qui a porté plainte contre l'Australien raconte, dans le menu détail, un rapport sexuel initié, selon elle, par Assange alors qu'elle dormait et pour lequel il aurait refusé de mettre un préservatif.
UNE CENTAINE DE SMS
Deux femmes affirment avoir été victimes de lui, d'agression sexuelle pour l'une et de viol pour l'autre. M. Assange, assigné à résidence en Grande-Bretagne, conteste les faits qui lui sont reprochés et explique avoir eu des relations sexuelles librement consenties avec les deux femmes.
A l'audience, plusieurs SMS ont provoqué de multiples rebondissements, tant du côté de la défense que de l'accusation. Björn Hurtig, l'avocat suédois de M. Assange, a également expliqué qu'il avait pu consulter une centaine de SMS échangés par les deux plaignantes, contredisant en partie leurs témoignages, et laissant entendre qu'elles étaient motivées par un désir de vengeance. En revanche, la défense avait dû reconnaître que les services du procureur suédois avaient bien envoyé un message pour organiser un interrogatoire de Julian Assange tant que ce dernier se trouvait en Suède, ce que niait la défense.
Sources : LeFigaro.fr, LeMonde.fr