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Le blog satirique du Papy Mouzeot

Affaire Spanghero : Après l'étalon dans l'estomac...

Spanghero Delicatessen pour les salariés ça va être
l'estomac dans les talons !

 

 

Comme promis, Benoît Hamon, le ministre délégué à la consommation a annoncé hier après-midi les premiers résultats de l'enquête rondement menée par les agents de la DGCCRF sur la fraude à la viande de cheval estampillée "viande de bœuf".

La vitesse à laquelle cette enquête a été conduitee a de quoi nous laisser perplexes et nous amène à cette question légitime : "qui d'autre que Spanghero savait" ?

Tout le monde savait, à part les salariés eux-mêmes. À priori, c'est l'ensemble de la filière agroalimentaire qui pourrait être mise en cause y compris les industriels et distributeurs, jusqu'aux marchés financiers. L'omerta règne, chacun protègeant ses propres intérêts.

Le ministre de la consommation évoque un profit de 550 000 euros portant seulement sur 750 tonnes de viande commercialisée depuis plusieurs mois dans le cadre de cette fraude... pour cette entreprise qui en vend 22 000 tonnes chaque année.

 

 

Sanction avec effet immédiat prononcé par le minisitre de l'Agriculture et des Forêts, Stephane Le Foll : suspension de l'agrément sanitaire pour l'entreprise.

 

Benoît Hamon conclut que Spanghero s'est rendu coupable d'une tromperie économique et ses dirigeants seront traduits en justice si la tromperie est avérée. Spanghero ? Je pense que monsieur le ministre devrait être plus prudent et plus précis dans ses déclarations à la presse. Car non seulement il plonge une entreprise encore plus dans le chaos social mais aussi toute une famille dans la honte. Donnez-nous des noms monsieur Hamon, afin de dissiper tous les malentendus auxquels vous contribuez vous aussi !

 

 

3 points très importants m'interpellent dans le cadre de cette affaire

 

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- 1°) L'ESCROQUERIE SE TRANSFORME EN SCANDALE HUMANITAIRE

 

A quoi vont être destinés les 4,5 millions de produits frauduleux retirés de la vente par les 28 sociétés qui ont distribué ces plats cuisinés dans 13 des états européens ?

Jusqu'à présent tout indique que ces plats ne sont pas impropres à la consommation mais uniquement à la vente. Vont-ils être "réemballés" sous une autre désignation ou purement et simplement détruits ?

A l'heure où le parlement européen vient de voter la baisse consacrée à l'aide alimentaire aux plus démunis (PEAD) alors que la situation des Banques Alimentaires, Croix-Rouge, Restaurants du Cœur et Secours populaire français sont des plus préoccupantes devant la montée de la pauvreté. Pourquoi notre gouvernement ne prend pas la décision de faire saisir tous ces produits alimentaires et les destiner à ces organisations humanitaires ?

Ce gâchis est une véritable honte !

 

 

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-2°) DÉCISION DE STEPHANE LE FOLL : UNE BOUCHERIE !

 

Quand on en arrive à ce stade de l'enquête, où visiblement les ministres de la Consommation et de l'Agriculture sont intimement convaincus de la responsabilité des auteurs de l'escroquerie, pour quelle raison valable Stephane Le Foll sanctionne TOUS les salariés de l'entreprise Spanghero alors que seule la Direction semble être impliquée ?

N'y aurait-il pas assez d'éléments pour lancer une mise en examen des véritables responsables ?

Une décision lourde de conséquences, que le ministre de l'Agriculture aura à assumer si elle se confirme et devient définitive car elle laissera 300 salariés sur le carreau dans une région déjà sévèrement touchée par le chômage avec un taux atteignant 13,5% fin 2012.

Claude Hill, délégué du personnel CFDT de l'entreprise, complétement abasourdi, dénonce avec vigueurce qui est ressenti comme une injustice de la part des salariés.   

 

Avant de prendre une sanction, on doit réfléchir aux conséquences !

 

Pourquoi fait-on appel aux services vétérinaires pour prétexter la fermeture "provisoire" de l'entreprise alors qu’il s’agit d’une affaire d'escroquerie commerciale ?


 


-3°) RÉHABILITER L'HONNEUR DE LA FAMILLE SPANGHERO

 

Cette famille de rugbymens célèbres dont le nom se trouve mêlé à ce scandale alors qu'ils n'ont été que les fondateurs de cette société depuis 1970 et qui à son plus fort niveau possédait jusqu'à 500 salariés, a cédé ses parts en 2009 pour un euro symbolique à la méga-coopérative Lur Berri où le vice-président n'est autre que le PDG actuel de Spanghero : Barthélémy Aguerre, qui est aussi maire de Luxe-Sumberraute et Conseiller général du canton de Saint Palais (64).

Encore une fois il apparaît que la politique et les affaires font bon ménage...

Entre autres condamnations la société filiale de Lur Berri ne mériterait plus de porter le nom de cette famille qui a fait la gloire du Languedoc-Roussillon depuis plus de 50 ans.

 

 

 

Le principal suspect

 

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Comme nous pouvions le prévoir Barthélémy Aguerre, l'actuel PDG de Spanghero, et son équipe de direction agitent le spectre du licenciement massif en se plaçant en victimes d'une machination qui leur échappe. La direction de Spanghero n'a cesse de répéter  « qu'elle n'a jamais commandé de la viande de cheval » et qu'elle « n'a jamais su qu'elle revendait de la viande de cheval [...] Il y a une enquête en cours qui déterminera les éventuels erreurs et manquements », tout en assurant avoir collaboré étroitement avec les enquêteurs et rappellant avoir porté plainte contre X pour tromperie. Un comble pour celui qui  dirige également la société de production de viande Arcadie Sud-Ouest. Une coopérative déjà mise en examen en 2008 pour "tromperie sur les qualités substantielles et sur l’origine d’un produit, tromperies aggravées sur les risques pour la santé humaine" et "mise en vente de denrées corrompues".

Comme il l'a fait savoir à la presse, le "responsable" de l'entreprise nie toute accusation de fraude : « Nous n’avons jamais commandé de viande de cheval. Nous avons commandé du bœuf, reçu du bœuf et revendu de la viande réputée de bœuf. Nous avons été accusés de tromperie. Je récuse ces accusations, nous n’avons trompé personne ». Après avoir soutenu qu'il détenait des preuves qui mettrait hors de cause la société Spanghero, Barthélémy Aguerre a mis de l'eau dans son vin : « Je pense que je vais faire la preuve de notre innocence, de mon innocence en tout cas, et de celle de nos collaborateurs » pour finalement commencer à reconnaître une négligence.

 

 

« Pour nous, le code à 8 chiffres identifiant les palettes incriminées, que la répression des fraudes considère comme la référence douanière relative à de la viande de cheval surgelée, ne correspond pas à un code douanier, mais à un code article. Nous l’avons pris pour un code article, et rien d’autre. Je me suis renseigné auprès de plusieurs connaissances, personne ne le connaît. Ce n'est pas une pratique dans le métier ». (Note du Papy : dans la mesure où ces professionnels ne travaillent qu'avec du bœuf, sinon ils sont tous censés connaître ce code)

A la DGCCRF, on s'étonne par cette ligne de défense. « Tous les professionnels de la viande connaissent ces codes. D’ailleurs, Spanghero savait parfaitement être dans les clous quand il le fallait. Nos enquêteurs ont retrouvé dans leurs locaux des factures envoyées à Tavola [le fabricant de plats surgelés, ndlr], qui utilisaient le code douanier adéquat, celui du bœuf. On peut comprendre que Spanghero se cherche une ligne de défense, mais là... »

« La nomenclature douanière est connue de tous les professionnels qui font des opérations d'achat de viande en Europe et hors Europe... Par ailleurs, ils ont l'obligation de déclarer les échanges intra-communautaires en reprenant ces codes douaniers » a également confirmé Interbev, l'interprofession de la viande et du bétail.

 

 

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Un employé confirme les propos tenus par José Bové la semaine dernière : « Ce sont de gros magouilleurs »


Alain, un salarié s'est confié au micro d'Europe 1. Il travaille depuis quinze ans chez Spanghero et soupçonnait depuis trois ou quatre mois sa hiérarchie de se livrer à des pratiques douteuses. L'appel de son chef de service, jeudi soir, pour lui dire de ne pas venir à l'usine ne l'a pas vraiment surpris. Depuis, il ne mâche pas ses mots :  « Ce sont de gros magouilleurs. Chez nous, les directeurs sont associés à des mafieux. Ils veulent griller des sous mais en faisant n'importe quoi ».

Si Alain estime que la maison-mère, la coopérative basque Lur Berri, est "clean", il accuse "le négociant qui allait en Roumanie" et "le directeur commercial" de Spanghero d'être complices dans cette affaire.  « On n'a jamais eu de preuves. On en discutait tous les jours, on s'est dit 'ils ne sont pas clean". Nous on se retrouve à la rue et eux, qu'est-ce qu'ils risquent ? J'espère qu'il ira en taule ! ».

 

 

Le déroulement de cette affaire promet d'être très long et les salariés ne seront pas fixés sur leur sort avant une semaine voire plus. En attendant, continuez de faire confiance à votre boucher traditionnel...

 

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Sources : LeParisien.fr, LesEchos.fr, Liberation.fr, BFMtv.com, Europe1.fr

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