Devant un parterre de 400 journalistes seul Mathieu Magnaudeix (Mediapart) a eu l'audace d'interpeller le chef de l'État sur la question de l'affaire Aurore Martin.
Seulement trois petites questions adressées par ce journaliste en ce qui concerne un dossier brûlant qui frise l'incident diplomatique et qui a réuni 15 000 personnes samedi dernier à Bayonne. Serait-ce un sujet tabou ?
« Estimez-vous que son arrestation près de Mauléon le 1er novembre était fortuite ? »
« Avez-vous valider personnellement cette extradition ? »
« Ensuite, en juillet 2011, après l'échec de l'arrestation d'Aurore Martin, vous jugiez sur France Bleu, je crois, qu'il y avait un principe de clémence à respecter. Est-ce que vous avez changez d'avis ? »
Réponse du Président de la République Française :
« Je vous remercie pour votre question... », ce qui signifie en clair, « j'apprécie combien vous m'emmerdez avec votre question » (pour ceusse qui ne comprennent pas la langue de bois).
En infirmant être intervenu personnellement dans l'arrestation et l'extradition d'Aurore Martin, le chef de l'État fait corps avec son ministre de l'Intérieur, pourtant confondu par les parents de la militante basque (ci-dessous). La position du Président de la République est sans équivoque : il n'interviendra pas en faveur de la libération d'Aurore Martin et n'a aucune intention d'être à l'écoute des 15 000 voix qui se sont unies massivement samedi dernier contre lui et son gouvernent. Il va même jusqu'à manifester sa "pleine confiance" dans la justice espagnole !
"Il y a le mandat d'arrêt européen qui est considéré comme un grand progrès. A aucun moment je n'ai donné la moindre consigne pour qu'Aurore Martin puisse être contrôlée où que ce soit et par qui que ce soit (...). Cette arrestation a conduit la gendarmerie à présenter Aurore Martin devant le parquet général. C'est automatique. A aucun moment un membre du gouvernement, ou le Premier ministre, ou le président de la République, à aucun moment nous n'avons été interpellés pour dire quoi que ce soit au nom de la France"
François Hollande |
Bien entendu la famille et les proches d'Aurore Martin ne croient pas un traitre mot de ce qui est répété sans cesse, à savoir "un contrôle fortuit" et va plus loin dans la dénonciation des mensonges de Manuel Carlos Valls dans un communiqué paru ce jour sur Kazeta.info .
• 1er mensonge de Manuel Valls : |
Le conseiller général de Biarritz et secrétaire départemental UMP, Max Brisson, estime lui aussi que François Hollande était bien au courant de l'arrestation, comme l'avaient confirmé Mediapart et le député MoDem Jean Lassalle et de rajouter « En plus, personne au Pays Basque ne croit le président ! ». Max Brisson ajoute encore dans un communiqué « Depuis quelques semaines le gouvernement socialiste sur les dossiers du Pays Basque renie sa parole, fait preuve de brutalité, met de l'huile sur le feu, pratique la provocation et favorise un jeu trouble qui balaie le travail des élus et de la société civile en faveur de l'apaisement et du vivre ensemble ».
La Ligue des Droits de l'Homme avait quant à elle exprimée son désaccord au travers d'une lettre ouverte à François Hollande : "Admettre qu’une ressortissante française puisse faire l’objet de poursuites pénales pour des faits légaux en France, mais réprimés en Espagne, atteste d'une incohérence de l'Etat de droit européen qui porte préjudice à l’idée même de justice."
Les conclusions de la famille et des proches viennent s'ajouter aux révélations faites la semaine dernière par le site d'information Mediapart (lire : Affaire Aurore Martin : le premier HollandeGate ?).
Selon les informations communiquées par la famille et les proches d'Aurore Martin nous en arrivons à la conclusion évidente que Manuel Carlos Valls ainsi que le gouvernement socialiste, dont la Garde des Sceaux en personne, mais surtout François Hollande ont menti dans cette affaire.
Une question légitime réside désormais : quel crédit accorder à ce gouvernement socialiste ?
Ze Papy Mouzeot
Sources : Xarlo Etchezaharreta, eitb.com, Kazeta.info, Marko Trément