Quand faut y aller, faut y aller ! Trois semaines après leur affrontement du premier tour des présidentielles, le héraut du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, s'est finalement décidé de prendre sa revanche en allant défier directement Marine Le Pen sur des terres qui lui sont inconnues et qui furent pourtant un haut lieu du socialisme, à Hénin-Beaumont.
Sur la toile quelques internautes qui ne manquent pas d'imagination ont remis à jour une séquence du film "La Chute" avec un Adolf Hitler plus vrai que nature.
Extrait en images qui bougent...
Mélenchon n’entend pas faire la moindre concession au localisme. Il ne s’engage seulement, concernant sa circonscription, que sur « la mise en œuvre d’ateliers législatifs avec qui veut, afin de préparer ensemble les textes de loi. Car nous, on veut de l’implication populaire, pas du clientélisme ! ». Selon lui, l’ambition n’est pas mince, et dépasse largement le bassin minier. « Je viens ici car c’est une bataille qui a une signification nationale et même, j’ose le dire, internationale. » Car selon Jean-Luc Mélenchon, battre Marine Le Pen, c’est battre « la figure principale de l’extrême droite européenne ».
L’objectif premier de Mélenchon reste dans un premier temps de passer devant le PS au premier tour. Et cela semble dans ses cordes. Les socialistes sont toujours plus divisés localement, les accusations de bourrages d’urnes internes se multiplient et des dissidences sont annoncées. Mélenchon ne le cache pas, il compte bien avoir quelques tête-à-tête avec des cadres socialistes locaux. Un signe ? Guy Bedos a déjà proposé ses services pour venir faire un spectacle de soutien !
La force électorale du clientélisme ne l’inquiète pas. « Je ne peux pas acheter, mais je peux convaincre », lance-t-il. Son objectif : « secouer les socialistes dans leurs convictions ». Et il appelle sans vergogne ses anciens camarades à une prise de conscience, face au socialisme local dévoyé. « J’ai été des leurs assez longtemps pour qu’ils puissent me donner leurs voix, quand même ! » dit-il. Comme un soulagement d’ancien cadre du PS ayant souvent fermé les yeux sur la situation, Mélenchon « confirme que les élections internes du PS du Pas-de-Calais sont truquées depuis 30 ans. J’ai toujours été accueilli de façon effrayante dans cette fédération ».
La ligne de discours de Jean-Luc Mélenchon est claire, devant les militants, dénonçant à la fois PS et FN : « Nous ne venons pas vous bercer, vous cajoler, sortir des emplois cachés de notre musette. Mais nous vous demandons de choisir quelle est la solution à nos problèmes ! S’en prendre à l’immigré ou s’en prendre au banquier ? Pour nous, c’est le banquier ! ». Cette fois hors de question de se laisser entraîner dans des spéculations et des projections vers le second tour, comme lors de la présidentielle. « Cette fois-ci, je ne répondrai pas aux questions sur le désistement et l’appel à voter, explique-t-il dans le train du retour. Car je vais les plier. Tous ! ».
Source : Mediapart