J'aurais très bien pu intituler ce billet "les baisés, comptez-vous" mais je préfère éviter les vulgarités... On nous impose sans cesse de nouveaux plans d'austérité pour faire face à une crise financière montée de toutes pièces par les suppots du capitalisme. Même la réforme des retraites exigée par le MEDEF, engagée par Sarközy et sa clique de malfrats, qui promettait un retour à l'équilibre des finances en 2020 ne suffira pas. Notre gouvernement de gauche capitaliste va-t-il prolonger l'âge de la retraite jusqu'à 70 ans, voire plus ?
Les syndicats, par l'intermédiaire de Philippe Pihet, secrétaire confédéral FO, réclament eux-mêmes une augmentation des cotisations...
Pourtant, ce soir le CAC 40 clôturait à la hause à +0,29%, atteignant jusqu'à +0,31%, à 3.649 points dès 9h45.
Pourtant, 40 sociétés du CAC 40 distribuent 92 milliards de dividendes… à leurs actionnaires (sur un résulat de 109 milliards).
Pourtant et malgré les promesses de réformes, 39 des 40 entreprises du CAC 40 ont au moins un administrateur en commun les unes avec les autres.
Dans les moments difficiles l'union fait la force, comme le démontre ce graphique ci-dessous, issu du site Alternatives Economiques (en date du 19 mai 2010 mais tristement toujours d'actualité) :
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Et pendant ce temps en France...
Le taux de pauvreté en France en 2010 a atteint 14,1% de la population, son plus haut niveau depuis 1997. 8,6 millions de personnes vivaient ainsi en 2010 en dessous du seuil de pauvreté monétaire (964 euros par mois), la moitié d’entre elles vivant avec moins de 781 euros par mois. Le niveau de vie médian (la moitié de la population est au-dessus, l’autre en dessous) en France métropolitaine atteignait 1.610 euros par mois en 2010.
Les moins de 18 ans sont plus particulièrement touchés : leur taux de pauvreté a progressé de 1,9 point en 2010, atteignant 19,6%.
Les jeunes ne sont pas mieux lotis : la part des 18-24 ans vivant sous le seuil de pauvreté a atteint 22,5%. 19,4% des étudiants vivent sous ce seuil. Dans les Zones urbaines sensibles (ZUS), le taux dépasse même 40%. Plus d’un million de jeunes sont ainsi confrontés à des situations de grande précarité.
Ils seraient entre 1,9 et 3,3 millions en France, une fourchette large car les experts peinent à cerner le phénomène croissant des travailleurs pauvres, qu’ils imputent notamment au temps partiel, dans les services à la personne ou la restauration. Selon l’économiste Denis Clerc, « la pauvreté laborieuse concerne plus de 2 millions de personnes ». Pour Pierre Concialdi, de l’IRES, la vérité s’établit entre 2 et 3,3 millions.
En 2012, la Fondation Abbé Pierre évalue à plus de 3,6 millions le nombre de personnes mal logées ou sans abri. Elle recense notamment plus de 685 000 personnes privées de domicile personnel (dont 133 000 sans domicile, 38 000 en chambre d’hôtel, 85 000 dans des "habitations de fortune" et 411 000 chez des tiers) et plus de 2,7 millions vivant dans des conditions de logement "très difficiles", sans confort ou dans des logements surpeuplés.
3,8 millions de ménages en France ont un taux d’effort énergétique supérieur à 10% de leur revenu tandis que 3,5 millions déclarent souffrir du froid dans leur logement. Soit 14,8% des ménages. Cette proportion atteint 22 % chez les ménages modestes. Les ménages modestes sont surtout exposés au froid car ils cumulent des contraintes financières et un habitat peu performant. 621 000 ménages souffrent des deux formes de précarité.
20% des Français ont renoncé au cours des deux dernières années à des soins, ou les ont retardés, selon une enquête du Centre d’études et de connaissances sur l’opinion publique (CECOP) et l’Institut CSA. Expliquant pourquoi ils ont renoncé à se faire soigner ou ont différé des soins, 57% ont répondu "par manque d’argent", 41% "parce que le remboursement aurait été insuffisant". Selon Médecins du Monde, l’accès aux soins pour les plus pauvres s’est dégradé en 2011 et leur santé s’est détériorée : les 21 centres de soins de l’ONG en France ont accueilli 29 466 personnes et effectué 40 627 consultations (+ 5,2% depuis 2010 et + 22% depuis 2008). Parmi ces patients, 38% (24% en 2010) se sont fait soigner trop tardivement, et plus de 20% ont renoncé à des soins au cours des 12 derniers mois.
Pour aider les plus démunis, il existe au total une dizaine de minima sociaux afin d’assurer un revenu minimal à une personne (ou à sa famille) en situation de précarité. Ce sont des prestations sociales non contributives, c’est-à-dire qu’elles sont versées sans contrepartie de cotisations, selon la définition de l’Insee. 3,6 millions de personnes en sont allocataires, 6,3 millions si l’on inclut enfants et conjoints. Soit environ 10% de la population française.
Chaque année, ce sont 5,3 milliards d’euros de Revenu de solidarité active (RSA), 700 millions de couverture maladie universelle complémentaire (CMUC) et 378 millions d’euros d’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS), qui, selon les estimations, ne sont pas versés à leurs ayants droit. Le non-recours aux droits sociaux est bien plus massif que son pendant, la fraude sociale, estimée à 4 milliards d’euros par an, selon le livre L’envers de la fraude sociale, écrit par les chercheurs de l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore), rattaché au CNRS, et publié début novembre. Ainsi, 33% des personnes éligibles au RSA socle (ex-RMI) ne le touchent pas, faute d’en avoir fait la demande. Le taux de non-recours atteint 68% pour le RSA activité.
En 2011, les Restos du Cœur ont distribué 115 millions de repas à 870 000 personnes. Les banques alimentaires ont quant à elles distribué l’équivalent de 178 millions de repas à environ 750 000 personnes. Les mères seules avec enfants représentent 40% des personnes accueillies, devant les personnes âgées et les jeunes.
Le surendettement ne cesse de progresser : 207 700 dossiers ont été déposés en moyenne chaque année au cours des cinq dernières années. Au total, le nombre de ménages en cours de désendettement, c’est-à-dire ayant bénéficié ou étant sur le point de bénéficier de mesures destinées à remédier à leur état de surendettement, est d’environ 765 000 en septembre 2012. Entre 5 et 6 millions de personnes sont en situation d’exclusion bancaire, selon des estimations produites en décembre 2011 par la Croix Rouge française notamment.
La France est devenue un pays pauvre et c'est peut-être pour cette raison que les riches partent à l'étranger. Ce ne serait juste qu'une question de standing...
Sources : Marko, alternatives-economiques.fr, l'express.fr