« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde »
Mahātmā Gandhi
Ces quelques paroles de Gandhi que j'ai prononcé avant-hier ont provoqué l'étonnement de mon petit-fillot...
« Hollande ! qu'il me lança aussitôt.
– Quoi ça Hollande ?
– C'est Hollande qui a dit ça Papy...
– Héhéhé (rire narquois) ! Pas vraiment, c'est quelqu'un de bien plus important. Il s'agit d'un petit homme qui fût avocat...
– Non, pas Sarközy ! C'est pas possible, pas lui ? dit-il en m'interrompant.
– Comme tu dis, c'est pas possible. Non, il ne s'agit pas d'un politicien français mais de l'un des plus grands guides spirituels hindou du nom de Mohandas Karamchand Gandhi.
– Gandhi ? Connais pas.
– J'me demande bien ce qu'on vous enseigne à l'école aujourd'hui ! Bon, tu connais Bob Marley au moins ?
– Ah ouais, le rasta, bien sûr !
– Bien, bien... Ben c'est le même sans les dreadlocks, tu l'éclaircis un peu, tu lui rajoutes une paire de binocles façon sécu et surtout tu n'oublies pas de l'affûbler d'un dhotî.
– Un dhotî ? C'est quoi ça ?
– C'est comme le sârî mais pour les hommes. C'est mieux comme ça ?
– Ah ouais, c'est genre Bollywood !
– Qu'est-ce les chewing-gum viennent foutre là dedans ?
– Arrrf le vieux ! MAIS NON, JE TE DIS PAS HOLLYWOOD... C'EST BO-LY-WOOD ! PAS AVEC UN O, AVEC UN B !
– Hé oh garçon, c'est pas la peine de hurler, ch'uis pas encore complétement sourdingue ! Tu veux connaître la suite ou pas ?
– J'ai le choix ?
– Pas vraiment, sinon mon article il tombe à l'eau !
– Hé j'te charrie Papy, vas-y ça tombe bien, j'ai 4 ou 5 heures à tuer...
– Bien, je vais te raconter la vie de celui que le peuple hindou surnommait "Bapu" (Père) et aussi "Mahatma" qui signifie "Grande Âme". Gandhi a été reconnu comme le Père de la Nation en Inde.
– Pas comme l'autre qu'on a ici ?
– Pas vraiment non... Gandhi a été et continue d'être une icône de la sagesse pour des générations d’Occidentaux. Il aura placé toute son action politique sous le signe de la non-violence, le Mahatma a montré que la loi du plus faible pouvait devenir celle du plus fort. Sans armes, sans violence et sans haine. Ça t'en bouche un coin, hein mon p'tit gars ?
– Et comment il s'y est pris ?
– Je vas te raconter ça mais d'abord roule-moi une de tes cigarettes qui font tousser, je les aime bien celles-là...
Quand Mohandas Karamchand Gandhi est né le 2 octobre 1869 à Porbandar dans le Gujarat, un état à l'ouest de l'Inde, il était tout "petit petit". Il était originaire d’une famille importante, ses grands pères ayant été premier ministre d’une petite principauté, son père, Karamchand Gandhi, fût membre du tribunal du Rajasthan et même premier ministre de l’état princier de Rajkot. Sa mère, Poutlibai, était la quatrième et dernière épouse de son père, une femme très pieuse. Gandhi était le cadet de 4 enfants issus de cette union. Il appartenait donc à une famille politiquement influente issue de la caste des marchands (le nom Gandhi signifiant d’ailleurs épicier) et plus précisément de la caste des Vayshia, relativement aisée.
Tu vois sur cette photo Gandhi à 7 ans. Il a passé toute son enfance en Inde. Tout d’abord à l’école primaire de Porbandar où il était considéré comme un élève plutôt médiocre puis par la suite au collège de Rajkot, où là, ses professeurs le définissent comme un élève studieux quoique timide et sensible. Pour autant, conformément aux coutumes de sa caste, c’est à l’âge de 13 ans, en mai 1883 que Gandhi, sous l’ordre de ses parents, se marie à la jeune Kasturba Maskhanji, elle aussi âgée de 13 ans. Elle lui donnera par la suite quatre enfants entre 1888 et 1900.
– Marié à 13 ans ! La vache, ça craint !
– Héhé ! Tu sais, dans certains pays ce ne sont pas aux enfants de décider, ce sont de vieilles coutumes ancestrales qui régissent tout ça.
Là à gauche c'est Gandhi, à 13 ans, avec son camarade de classe Sheikh Mehtab qui l’initiera à l’Islam. Puis en 1886, Karamchând, le père de Mohandas Karamchand Gandhi, décède. C'est une catastrophe financière pour la famille, tous les espoirs familiaux se portent sur Mohandas et son frère aîné, Lakshmidâs, qui vient de partir étudier le droit à Bombay.
En 1887, il réussit, sans brio particulier, l’examen de sortie du collège de Râjkot. Ses oncles décident donc du destin de Mohandas, il sera avocat. C’est le métier le plus lucratif parmi ceux qui s’offrent à sa caste et le seul, qui donne une chance de devenir un jour diwân comme son père, son oncle et son grand-père. L’année suivante, il est envoyé au Samaldus College de Bhavnajar, à 150 kilomètres au sud-est de Râjkot, toujours dans la Kâthiâwâr, car c’est la plus proche localité abritant un établissement d’enseignement supérieur. Mais les cours sont dispensés en anglais, de surcroît, la charge de diwân étant désormais réservée à des gens issus d’une université indienne et possédant au moins un doctorat en droit ou en lettres, ou alors issus d’une université anglaise.
Au printemps 1888, alors que toute la famille prend conscience qu'il ne brillera pas dans les études, Mavji Davé, un ami de la caste brâhmane, explique aux oncles de Mohandas qu'ils devraient l'envoyer à Londres, où son propre fils étudie et ou les diplômes semblent plus faciles à obtenir. Gandhi, très enthousiaste dû affronter l'opposition de sa mère qui refusait son départ pour la Grande Bretagne, la nation colonisatrice de l'Inde. Il lui fallait aussi obtenir l'accord de ses aînés qui lui opposèrent une des lois de leur code religieux qui spécifie que les membres de la caste des Modh Vanik n'ont pas le droit de voyage. Malgré les menaces d'exclusion de sa caste, Mohandas prononce trois vœux solennels à sa mère : « A Londres je ne toucherais pas au vin , à la viande, ni aux femmes » puis il embarque pour la Grande-Bretagne, laissant femme et enfant pour y faire ses études de droit.
Mohandas Karamchand Gandhi à Londres
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Gandhi étudiant à Londres |
Le 4 septembre 1888, Gandhi entre l'University College de Londres et fait partie des 380 étudiants originaires de l'Inde qui étudient en Grande Bretagne dont 320 à Londres. C'est paradoxalement à Londres que Gandhi lit les principaux textes de l'hindouisme, notamment la Baghavad-Gita qui l'influencera profondément. Il découvre aussi la vie de Bouddha, Jésus, Mahomet et fait la connaissance des théosophes anglais. Il choisira le français comme langue moderne. En juin 1890, il réussit son premier examen, la matriculation lui permet d'entrer dans sa dernière année à l'université de Londres.
Il reprend le bateau pour l'Inde le 12 juin 1891, deux jours après avoir été facilement admis au barreau d'Angleterre et du Pays de Galles, arrivé 34ème sur 309 candidats. Il a en revanche beaucoup plus de mal à exercer son métier d'avocat. Sans expérience et aucune connaissance du droit indien il éprouve aussi des difficultés à s'exprimer en public. Il tente d'abord de s'installer à Bombay mais il renoncera au bout de six mois par manque de réussite. Gandhi retourne travailler avec son frère à Râjkot mais finalement il est vite écœuré par cet environnement malsain où il est coutume de faire des courbettes devant les officiers britanniques.
Une nouvelle opportunité se présente alors sous la forme d'un contrat à durée déterminée pour une année à Durban, une ville de la province du Natal en Afrique du Sud. Son rôle consistera notamment à effectuer des traductions de l'anglais au "gujarâtî" (sa langue natale) pour défendre les intérêts d'une compagnie du Gujarat. Gandhi saute sur l'occasion et embarque pour Durban en avril 1893. Il ne le sait pas encore mais ce choix sera le tournant de sa vie...
Avril 1893, Gandhi à rendez-vous avec son destin
Dès son arrivée là-bas Gandhi est confronté à la discrimination raciale. Six jours à peine après son arrivée, Mohandas habillé comme un gentleman britannique, il prend le train muni d'un billet de première classe. Il est seul dans le wagon jusqu’à l'arrêt de Pietermaritzburg où un blanc le découvre et fait un scandale auprès des contrôleurs exigeant que Gandhi soit "transféré" dans le wagon à bagages avec les autres "coolies". Mohandas refuse, justifiant de la légalité de sa présence en éxhibant son billet de première classe. Finalement il est jeté hors du train sur le quai de la gare. À une autre occasion, voyageant en diligence, il est battu par un conducteur parce qu'il refuse de voyager sur le marchepied pour faire de la place à un boer. Lors de ce voyage, il se voit rejeté de nombreux hôtels à cause de sa couleur de peau.
Il s'aperçoit très vite que les britanniques et les boers dominent sans partage les populations noires et immigrées (à cette époque 100 000 indiens vivent en Afrique du Sud). Il est choqué de voir que les sujets de l'empire britannique ne sont pas traités de la même manière suivant la couleur de leur peau. C'est en étant témoin direct de l'intolérance, du racisme, des préjugés et de l'injustice contre les Indiens d'Afrique du Sud que Gandhi commence à réfléchir au statut de son peuple et à sa propre place dans la société. Gandhi réagit par de premières protestations et obtient que les Indiens "habillés à l'européenne" puissent voyager en première classe
En 1894, à l'issu du procès, gagné, pour le lequel il était venu, Gandhi décide de lutter contre une loi visant à interdire aux indiens le droit d'élire des représentants à l'assemblée de l'état du Natal. Il fait signer une pétition à 10 000 personnes et obtient le retrait du projet de loi. Gandhi avait surtout réussi à faire prendre conscience aux indiens qu'il fallait s'unir.
Son contrat terminé, Gandhi s'apprêtait à retourner en Inde mais devenu populaire, il décide de poursuivre le combat. Gandhi était considéré comme l'avocat des pauvres. En 1896 il va chercher sa femme et ses enfants en Inde et revient en Afrique du Sud. Il y travaille comme avocat jusqu'en 1899.
11 ocotobre 1899, début du second conflit des Boers
La seconde guerre opposant les Boers (colons franco-néerlandais-germaniques) aux colons britanniques éclate. Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l'effort de guerre s'ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d'ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Gandhi est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s'améliore pas, et continue même à se détériorer.
En 1904, après avoir fondé le journal "Indian opinion", la lecture de Unto This Last de John Ruskin l'influence profondément et pousse Gandhi à changer radicalement de vie dans les années qui suivent. Il rachète peu après l'établissement Phoenix, qui devient la "Tolstoï farm", nommé en l'honneur de l'écrivain, où tous les rédacteurs du journal participent aux travaux agricoles et reçoivent le même salaire sans distinction de métier, de nationalité ou de couleur de peau. Il commence la pratique du jeûne, arrête de consommer du lait, coupe ses cheveux lui-même et nettoie ses latrines incitant sa femme et ses amis à faire de même.
Vers 1905-1906, la réputation de compétence et d'intégrité de Gandhi en font l'homme de loi privilégié des marchands gujarati, ce qui assure une activité soutenue au prospère cabinet d'avocat qu'il dirige. (source Wikipédia)
En 1906 une nouvelle loi ségrégationniste est votée au Transvaal. Elle enjoint les asiatiques à se faire inscrire sur des listes destinées à contrôler de près leurs activités. Gandhi réussit à convaincre 3000 délégués de ne pas se soumettre à la nouvelle loi et de résister quel qu'en soit le coût, mais sans violence. Gandhi est arrêté et incarcéré pendant six mois. En 1909 il publie "Hind Swaraj", livre dans lequel il développe les théories du combat par la non-violence : la SATYÂGRAHA.
Mohandas Karamchand Gandhi en 1908
Pendant huit ans, Gandhi ne cessera de s'opposer aux lois ségrégationnistes en s'engag eant dans une lutte au cours de laquelle des milliers d'Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s'enregistrer, brûlé leur carte d'enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C'est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes.
Finalement, le 30 juin 1914, le général Jan Christiaan Smuts et Gandhi signent un accord sur l'abrogation d'une grande partie des lois raciales. Le 18 juillet 1914 Gandhi quitte l'Afrique du Sud pour toujours et rentre en Inde. Il aura effectué son baptême politique en terre africaine à l'âge de 45 ans.
Le 9 janvier 1915, lors de son retour en Inde, Gandhi découvre qu’il ne connaît pas son propre pays. Il décide alors de le parcourir de long en large, allant de village en village, afin de rencontrer l’âme indienne et connaître ses vrais besoins. Son périple dure un an à l'issue duquel il établit un ashram près d'Ahmedabad. Son nom est désormais associé à la lutte contre l'injustice. C'est pourquoi, début 1917, Gandhi se rend au Bihar à l'appel des cultivateurs de l'indigo exploités sans vergogne par les industriels britanniques.
Alors que Gandhi participait à un congrès, un paysan de champâran, centre mondial de la production d'indigo (colorant bleu tiré d'une plante de l'Inde, l'indigotier), vint le voir, chez lui la situation est désastreuse, à la fin du 19ème siècle, tous les paysans ont l'obligation de produire de l'indigo en masse. Puis au début du 20ème siècle, après la création d'un indigo de synthèse par l'Allemagne, le marché de l'indigo naturel s'effondre, les Européens : locataires des terres et sous-traitants ces terres aux paysans indiens les contraignent alors à payer des taxes sur l'eau des canaux d'irrigation, des contibutions pour l'achat d'une maison ou d'une voiture. En 1914, la situation s'intensifie, l'indigo synthétique n'a plus de succès et les paysans sont de nouveau obligés de cultiver l'indigo sous peine d'amende s'ils refusent. Fatigués de subir le bon désir des blancs, les émeutes se multiplient, un propriétaire blanc est tué, l'armée intervient.
Gandhi arrive dans le Champâran en 1917 et il rassemble autour de lui de nouveaux disciples qui deviendront plus tard de grands hommes politiques. Kripalani, grand participant à la lutte pour l'indépendance, sera le président du congrès au moment de l'indépendance. Prasâd, lui, deviendra le premier ministre de l'Union Indienne après l'indépendance. Deux jours après son arrivée, Gandhi est sommé de quitter Champâran, il refuse. Il est alors convoqué au tribunal où il vient accompagner de milliers de paysans. Lors du procès il déclare : « Je plaide coupable. Je suis un citoyen respectueux des lois; si j'ai refusé d'obéir à l'ordre qui m'était donné, ce n'est pas par manque de respect envers l'autorité légale, mais en accord avec la loi supérieure qui nous gouverne : LA VOIX DE LA CONSCIENCE ». Le juge décida sa libération contre une caution de 100 roupies. Gandhi refusa de payer. Le juge céderaa et prononcera sa libération sans caution. Gandhi, fier de sa première victoire envoya un télégraphe au vice-roi, au congrès et à la presse. Pour calmer le jeu, le vice-roi décida de créer une commission avec Gandhi à sa tête pour trouver une solution au problème du Champâran. Gandhi accepte et après quelques jours de discussion la commission recommande à l'unanimité l'abolition de ce système et un remboursement par les propriétaires anglais de 25% de ce qu'ils avaient extorqué aux paysans.
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Le général Reginal Dyer |
Le 6 avril 1919, pour impressionner les anglais, Gandhi appelle le peuple à manifester publiquement dans tout le pays et à entamer une grève nationale. La manifestation est un énorme succès. C'est à partir de cette époque que Gandhi est baptisé par le peuple Bapu et Mahatma. La célébrité de Gandhi s'étend alors à l'Inde entière. Au Kheda, Sardar Vallabhbhai Patel représenta les fermiers et obtint la même victoire.
Le 13 avril, à Amritsar, la population manifeste de nouveau malgré l'interdiction. Le général Dyer ordonne alors à ses hommes de tirer sur la foule pacifique. Le bilan est effroyable : plus de 300 morts et plus de 1000 blessés. Horrifié, Gandhi suspend immédiatement la satyagraha.
En 1920 Gandhi repense ses moyens d'action. Soutenu par le parti du Congrès et par les musulmans, il appelle à la non coopération avec l'administration britannique et se prononce pour le boycott des produits textiles d'origine européenne. L'Inde tout entière bouge et la tension ne cesse de monter. De nombreux leaders sont emprisonnés et des affrontements ont lieu. Pendant l'un d'eux, 22 policiers sont lynchés par la foule. Le Mahatma, comme on l'appelle désormais, décide de mettre fin à toute action.
Il est cependant arrêté puis condamné à 6 ans de prison. Il restera emprisonné 2 ans pendant lesquels le mouvement va sensiblement s'essouffler.
À sa sortie de prison Gandhi appelle à la cohésion nationale et il réclame l'égalité sociale pour les intouchables qu'il appelle affectueusement les harijans (enfants de Dieu). Il mènera d'ailleurs deux grèves de la faim pour qu'ils puissent entrer dans les temples.
Au début des années 30, Gandhi a retrouvé toute sa fougue. Il bénéficie d'une influence considérable. À chacun de ses mots d'ordre l'Inde s'immobilise. Le 12 mars 1930 le Mahatma entreprend son action la plus célèbre : LA MARCHE DU SEL. Son objectif est de dénoncer le monopole anglais de la vente du sel. Pendant 24 jours et sur 350 km le cortège ne cessera de gonfler. Arrivé à son but Gandhi ramasse une poignée de sel et annonce qu'il commence la désobéissance civile. Il est de nouveau arrêté...
1930 : la marche du sel
Je pense que ce documentaire t'en apprendra beaucoup plus encore sur la vie du Mahatma. Pendant ce temps je vais en profiter pour faire une petite sieste...
Gandhi, Mort pour la paix - partie 1/6
Gandhi, Mort pour la paix - partie 2/6
Gandhi, Mort pour la paix - partie 3/6
Gandhi, Mort pour la paix - partie 4/6
Gandhi, Mort pour la paix - partie 5/6
Gandhi, Mort pour la paix - partie 6/6
– C'est fini ! Oh Papy, réveilles-toi, c'est terminé le film !
– Muhf ? Keucé keuss bordel ?
– J'ai regardé tout le documentaire.
– Ah, c'est bien et alors qu'est-ce que tu en penses ?
– C'est triste.
– Qu'est-ce qui est triste mon gamin ?
– Tout ! D'abord j'ai du mal à croire que quelqu'un comme lui a existé et puis ce bonhomme il a passé toute sa vie pour libérer son pays des colons anglais et finalement il s'est fait assassiner par un des siens et puis aussi qu'ils se sont entretués entre musulmans et hindous.
– Tu sais, après l'assassinat de Gandhi, Albert Einstein avait dit : « Les générations futures auront du mal à croire qu’un tel homme de chair et de sang a réellement existé ! ». Il ne s'était pas trompé. Mais le plus triste n'est pas la fin de Gandhi, il a accompli son destin même s'il n'est pas parvenu à réaliser son rêve, celui d'une Inde libre et unifiée. C'était sans compter sur les rivalités réligieuses et la volonté de division instaurée par Churchill qui a tout fait pour s'opposer à l'unification de l'Inde... "Diviser pour mieux régner !" On retrouve toujours ce principe imposé par les dictatures. Le plus triste, mon garçon, c'est qu'aujourd'hui nous avons oublié les enseignements du Mahatma.
Sa doctrine reposait sur le Satyagraha, un mélange de désobéissance civile basée sur l'ahimsa, qui se traduit par la non-violence et le Swaraj qui est un concept d'autogouvernance qui, vu par Gandhi considère l'autodétermination comme l'élément central d'une politique indépendante. Cette autodétermination définie par Gandhi est la notion des peuples à disposer d'eux-mêmes hors de toute influence étrangère à la nation. C'est la clé de l'émancipation pour tous les peuples qui souhaitent sortir du joug des dictatures capitalistes ou autres.
La révolution par la non-violence, voilà quel était le principal enseignement du Mahatma Mohandas Karamchand Gandhi. Il nous appartient à tous de perpétuer ce que ce grand sage nous a laissé en héritage. Médites bien ça mon grand, tu as encore beaucoup d'années devant toi pour accomplir ton propre chemin et je trouve qu'à ton âge tu es déjà bien en avance sur les jeunes de ta génération.
L'ashram de Sabarmati à Ahmedabad (l'ashram de Gandhi) en 2006
Sources : "Biographie de Gandhi" par Christine Jordis, "L'Inde Britannique ou les joyaux de la couronne" de Claude Markovits, "Que sais-je ? Gandhi" de Robert Deliège, Wikipédia et connaissances personnelles du Papy Mouzeot.