Après la tentative manquée du Sénat qui souhaitait interroger Erard Corbin de Mangoux, directeur général de la sécurité extérieure (DGSE) et Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur (DCRI), dans l'affaire Merah, les ministres de la Défense et de l'Intérieur, Gérard Longuet et Claude Guéant, avaient refusé vendredi ces auditions par la commission sénatoriale pour le contrôle de l'application des lois, ce qui avait aussitôt provoqué une vive réaction du président du Sénat, Jean-Pierre Bel, contre ce "grave précédent", "mettant en cause les prérogatives constitutionnelles" de la haute assemblée.
Ces responsables, Erard Corbin de Mangoux et Bernard Squarcini, seront en revanche entendus le 4 avril par la délégation parlementaire au renseignement, dont les membres (4 députés, 4 sénateurs) sont tenus au secret.
Le président de la commission sénatoriale, David Assouline, a ainsi indiqué au Point.fr que les deux responsables "avaient confirmé leur participation". "D'ailleurs, ce programme d'auditions n'a, à aucun moment, été contesté ou critiqué par la vice-présidente UMP de ma commission", ajoute-t-il.
Au sujet de la délégation parlementaire au renseignement, créée en 2007, la députée socialiste Delphine Batho se fait un plaisir de relever "l'énorme bourde" de Gérard Longuet, qui a déclaré qu'elle existait depuis 1958.
Pour Bruno Le Roux, les déclarations de la droite constituent "une offense aux familles des victimes et à l'ensemble du peuple français ébranlé par ce drame qui attend toute la clarté sur le déroulement de ces opérations". Et "les soupçons de failles dans l'organisation des services se trouvent inévitablement renforcés", a-t-il ajouté.
La gauche a reçu le soutien de Nicolas Dupont-Aignan, candidat souverainiste, "choqué" du refus du gouvernement : "Il n'y a pas une démocratie au monde où on pourrait oser cela", a-t-il estimé, trouvant "normal que le parlement puisse auditionner les uns, les autres, ce ne serait pas un crime de lèse majesté".
Ce sont finalement les juges Jean-Michel Méchant et Renaud Van Desbombecke qui ont réunis leurs efforts en utilisant une faille de l'article 68 de la loi constitutionnelle n°2007-238 du 23 février 2007 portant sur la modification du titre IX de la Constitution pour léver l'immunité du monarque.
Le président-candidat sera donc convoqué dès la semaine prochaine pour être auditionné à titre de témoin dans l'affaire du financement occulte de sa camapgne en 2007 (affaire Bettencourt - Kadhafi) et celle d'Édouard Balladur en 1995 (affaire Karachi) où Sarközy était alors ministre du Budget.
Une révélation qui tombe au plus mal pour le président-candidat qui est actuellement donné favoris dans les sondages pour le premier tour des élections présidentielles.
A gauche, si on avance avec prudence sur ce dossier, les cibles sont toutefois clairement identifiées : Balladur et Sarközy.
Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande, a déclaré : « Je vais être extrêmement prudent parce que je ne crois pas qu'une campagne doive se faire dans un climat d'affaires ou d'affairisme ». Mais « il faudra bien qu'un jour, et Edouard Balladur et Nicolas Sarközy s'expliquent sur le financement de cette étrange campagne ou l'étrange financement de cette campagne ».
Contacté par la presse l'Élysée n'a pas souhaité s'exprimer.
Source : Les Dernières Nouvelles du Front, Le Monstre, Multimédiapart, l'Expresso, L'aberration, L'Humain-Niqué, le Connard déchaîné...