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Le blog satirique du Papy Mouzeot

Depuis aujourd'hui le citoyen Sarközy est-il enfin un justiciable "normal" ?

Sarkozy JailUne retraite de courte durée...

 

Ce tout jeune retraité de 57 ans qui n'aura pas à travailler jusqu'à 60 ans et plus pour jouir de sa retraite se retrouve déjà avec un agenda judiciaire assez chargé depuis aujourd'hui. Pour cause, l'immunité présidentielle dont il bénéficiait est arrivée à échéance.

Un certain nombres d'affaires politico-financières qui touchent certains proches de l'ancien monarque pourraient rapidement lui remonter à la figure, ce que dément formellement l’intéressé qui dénonçait des "boules puantes".

« Je m’apprête à redevenir un français parmi les français »

C’est par ces mots que s’est adressé Sarközy à ses partisans le 6 mai, au soir de sa défaite à l’élection présidentielle. Rendez-vous est donc pris et nous verrons bien si le monarque déchu sera traité comme n'importe lequel des français.

 

Les sondages de l’Elysée

L’association Anticor (qui lutte contre la corruption) a prévu de saisir la semaine prochaine le juge d’instruction en charge de cette affaire afin qu’il relance les investigations. La justice avait suspendu l’enquête en raison de l’immunité de l’ancien chef de l’Etat qu’elle avait même étendu à ses proches collaborateurs. « Mais dès ce vendredi, il n’y aura plus aucune raison de s’opposer à tout ça », confie Jérôme Karsenti, l’avocat de l’association Anticor. A ce stade, l’association n’a toutefois pas prévu de demander l’audition de Sarközy lui-même : « Il faut d’abord que le juge avance sur les faits » a  poursuivit l’avocat.

Les faits remontent à 2007, date à laquelle l’Elysée a passé contrat avec la société du conseiller du Président Patrick BuissonPublifact, à hauteur de 1,5 million d’euros par an, en plus de 10.000 euros par mois. La Cour des comptes s’est intéressée à ce contrat, pointant qu’il n’y avait pas eu d’appel d’offres, alors que pour de telles sommes, c’est obligatoire.

Avrillier Le JusticierPour cela, le juge pourra s’appuyer sur le travail de Raymond Avrillier. Elu écologiste de Grenoble (Isère), ce membre de l’association Anticor s’est battu pendant des années pour obtenir des informations sur les sondages commandés par l’Elysée entre 2007 et  2012. « Il m’en manque encore une partie, confie-t-il. Mais je sais déjà que l’Elysée a fait réaliser plus de 300 enquêtes d’opinion pour un montant au moins égal à 9,4  millions d’euros... Et puis, certains sondages n’avaient rien à voir avec la fonction de chef de l’Etat de Sarkozy ». Plutôt avec celle de candidat à la présidentielle. Dans la pile de documents qu’il s’est procurée, l’élu a été surpris de découvrir un sondage sur la perception qu’ont les français du mariage Sarközy / Bruni et même un autre sur la candidature potentielle de DSK. « Le délit de favoritisme est flagrant ! », conclut Raymond Avrillier.

 

Financements illégaux de la présidentielle 2007

 

Acte 1 - L’affaire Bettencourt

Sarkozy JusticeL’affaire Bettencourt recouvre des soupçons de financement de la campagne présidentielle 2007 de Sarközy par Liliane et André Bettencourt (décédé depuis). L’ancienne comptable de la milliardaire, Claire Thibout, a affirmé que le gestionnaire de fortune de la vieille dame, Patrice de Maistre, lui avait demandé de retirer de fortes sommes d’argent en liquide, à hauteur de 150.000 euros, afin de financer la campagne du candidat Sarközy. L’affaire a déjà touché deux proches de l'ancien monarque, avec la mise en examen de Patrice de Maistre et du trésorier de la campagne présidentielle de Sarközy en 2007, à savoir Eric Wœrth.

 

Acte 2 - Les présumés financements libyens

Une autre accusation de financement illicite présumé de la campagne 2007 de Sarkozy a été lancée par le Libyen Saïf Al Islam, fils de colonel Khadafi, le 16 mars 2011, juste avant les opérations armées contre la Libye. Le fils du dictateur a accusé dans une vidéo avoir la preuve que les Libyens ont financé sa campagne.
Des accusations de financement libyen qui ont été reprises par le site d’informations Mediapart, qui a récemment publié deux documents : le premier concerne un témoignage d’un ex-proche de l’homme d’affaires Ziad Takieddine, écrivant que ce dernier a participé à des financements libyens pour la campagne 2007 de Sarközy; le deuxième est une lettre dans laquelle le colonel Khadafi donnerait son accord pour financer la campagne du candidat, à hauteur de 50 millions d’euros. Sarközy, qui a attaqué Mediapart pour faux, a été ensuite attaqué par le site d’information pour dénonciation calomnieuse.

 

L’affaire Karachi

Sarkozy BallarkozyL’affaire Karachi présente un volet politico-financier. La justice enquête sur des faits remontant à 1995, lors de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur. Sur le compte du candidat, dix millions de francs avaient été versés en espèces. La justice s’interroge sur un éventuel financement illégal, via des rétrocommissions concomitantes à des contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie saoudite.
Sarközy était proche en 1995 d’Edouard Balladur. Il était son ministre du Budget, mais aussi porte-parole de la campagne du candidat. D’autres proches de Sarközy ont été directement mis en cause par la justice : Thierry Gaubert, Nicolas Bazire, et Ziad Takieddine ont été mis en examen dans cette affaire et d'autres simplement entendus comme Brice hortefeux.

 

 

Les dernières révélations de Mediapart au sujet de l'affaire Takieddine

Alors que Nicolas Sarközy perd son immunité pénale ce vendredi 15 juin, un lot de documents compromettants pour l’ancien président de la République a été communiqué au juge Renaud Van Ruymbeke, dans l’affaire des ventes d’armes du gouvernement Balladur. Selon ces éléments, saisis au siège de l’office d’armement Sofresa, Nicolas Sarközy a personnellement autorisé, par un accord écrit, quand il était ministre du budget (1993-1995), des versements de pots-de-vin au “réseau Takieddine” à l’occasion d’un contrat d’armement avec l’Arabie saoudite, baptisé Mouette/ROH. Ce contrat portait sur la réhabilitation de frégates françaises.

Ces sommes, versées en avril 1995, juste avant le premier tour de l’élection présidentielle, aux sociétés offshore d’Abdulrahman El-Assir, un associé du marchand d’armes Ziad Takieddine, représentent à elles seules plus de 12 millions d’euros (80 millions de francs).

Selon les documents saisis chez Sofresa, qui ont fait l’objet d’une note de synthèse des policiers, Sarközy a outrepassé les réticences de sa propre administration : elle n'a pas hésité à dénoncer des "errements" dans un courrier de mars 1995 adressé à l’ancien ministre.

Ces récentes découvertes pourraient entraîner la mise en cause de Sarközy pour des faits de "complicité" dans l’affaire Takieddine, alors que plusieurs de ses proches sont déjà poursuivis. Thierry Gaubert, membre de son cabinet ministériel à l’époque, Nicolas Bazire, alors directeur de cabinet du premier ministre Edouard Balladur, et Renaud Donnedieu de Vabres, qui était chargé de mission auprès du ministre de la défense François Léotard, ont déjà été mis en examen pour "abus de biens sociaux" au détriment des sociétés Sofresa et Direction des Constructions Navales (DCN).

Les enquêteurs ont aussi engagé des vérifications sur les patrimoines personnels de messieurs Balladur, Léotard et Donnedieu de Vabres.

Le contrat Mouette/ROH, qui menace aujourd’hui Sarközy, fait partie des quatre marchés militaires, l’un signé avec le Pakistan et trois avec l’Arabie saoudite, au centre des investigations du juge Van Ruymbeke. Les deux intermédiaires sont aujourd’hui mis en cause dans cette tentaculaire affaire "d’abus de biens sociaux" et "blanchiment aggravé". Après Ziad Takieddine, en septembre, son associé Abdulrahman El-Assir s’est vu signifier sa mise en examen, à Genève, il y a quelques jours.

En Suisse, la justice a déjà pu établir la mise en place, entre 1994 et 1995, d’un circuit de blanchiment de ces commissions, par des retraits d’espèces massifs. D’après l’enquête, l’argent noir dégagé par les intermédiaires s’est élevé à 82,6 millions d’euros (541 millions de francs). Une partie aurait financé secrètement la campagne présidentielle de 1995 d'Édouard Balladur.

Des "errements", selon la direction du budget...

Sarközy, qui fut l’un des piliers du gouvernement Balladur puis porte-parole de sa campagne, a toujours nié avoir joué un quelconque rôle dans cette affaire. Les faits, aujourd’hui, le contredisent. Lors d’une perquisition menée au siège de la Sofresa, les enquêteurs ont mis la main sur un document officiel, daté du 25 janvier 1995, qui l’implique directement. Le ministre du budget a lui-même validé, par un feu vert écrit, le paiement anticipé des commissions occultes du contrat Mouette.

Il s’agit du compte-rendu d’une réunion du 20 janvier 1995 qui s’est tenue entre le directeur financier de la Sofresa, José-Manuel Barbero, et une chargée mission de la direction du budget, Patricia Laplaud. « Madame Laplaud est assez largement revenue sur ce contrat dont les termes financiers lui ont “posé tant de problèmes”, peut-on lire dans le document. Madame Laplaud a fait des remarques très vives sur le "balourd" de FCE (frais commerciaux exceptionnels) qu’elle n’a, dit-elle, accepté que contre un accord écrit de son ministre (Nicolas Sarközy) ». Contactée à plusieurs reprises, Patricia Laplaud n'a pas souhaité répondre aux
journalistes de Mediapart.

 

Le "balourd" signifie le paiement anticipé des commissions, soit en l'occurrence un montant d'au moins 80 millions de francs versés par la Sofresa aux intermédiaires les 18 et 20 avril 1995, avant le premier tour de la présidentielle. Or, ces versements précipités d’argent occulte sont parfaitement dérogatoires. La règle veut que les commissions soient honorées au prorata des paiements du pays acheteur. L’intervention de l’ancien ministre du budget en faveur du "balourd" a ainsi permis au réseau Takieddine/El-Assir de toucher l’argent plus vite que prévu, via un archipel de sociétés-écran (Estar, Tesmar et Rabor) domiciliées dans des paradis fiscaux.

Mais il y a plus... Selon un autre document, les versements anticipés de commissions, autorisés par l’ancien ministre du budget, ont fait sursauter sa propre administration.

Dans un courrier du 1er mars 1995 adressé à Sarközy, également saisi par les policiers, la directrice du budget de l’époque, Isabelle Bouillot, note que « la mise en place (du contrat Mouette/ROH) a occasionné toute une série de difficultés et de dérogations » provenant « exclusivement du paiement des FCE en début de contrat ». « Il semblerait aujourd’hui que la direction du Trésor soit consciente de ses errements et serait disposée à ne pas renouveler cette expérience », poursuit la fonctionnaire, qui n'a pas donné suite à aux sollicitations du site d'information. 

Ce n’est pas la première fois que le rôle de Sarközy en tant que ministre du budget est pointé du doigt dans cette affaire. Un rapport de la police luxembourgeoise de janvier 2010 avait relevé que l’ancien ministre du budget avait validé la création, au Luxembourg, d’une société-écran de la DCN, Heine, permettant aussi des paiements anticipés de commissions au réseau Takieddine-El Assir, sur le marché des sous-marins pakistanais cette fois.

 

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Sources : 20minutes.fr, Mediapart.fr

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