Pendant qu'on nous enfume avec une actualité totalement consacrée aux frasques sexuelles de DSK et de celle qui n'a été peut-être qu'une de ses nombreuses maîtresses et la fin d'un tyran qui n'en aurait plus que pour quelques heures alors qu'il reste toujours introuvable en ce moment même, un autre scandale bien plus grave se prépare dans les coulisses du Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie.
Ce scandale, révélé récemment par le site owni.fr concerne une des plus grandes régressions digne de ce gouvernement et de ce qu'il est capable de faire (destruction du service public, dégradation de la sécurité, recul de l'âge de la retraite) : LA FIN DE L'INTERNET ILLIMITÉ !
Nicolas Sarközy, symbole d'une France qui progresse de plus en plus... vers la régression !
Dire que Sarközy exécre internet et sa population est un pléonasme. D'ailleurs aurait-il cherché ne serait-ce qu'un seul instant à faire l'effort de comprendre les mystères du "mulot" ?
Bien au contraire, conscient depuis peu qu'internet n'est pas un média et par conséquent difficilement voire impossible à maîtriser, la seule solution logique qui s'impose à lui est de détruire cet espace "de délinquants boutonneux" où le monarque n'y est pas vraiment populaire.
Pour cela, le lieutenant idéal qui sera chargé de nettoyer le web au Karcher sera son fidèle Juda, Éric Besson en personne !
Que dire de plus sur ces professionnels de la politique totalement incompétents en matière d'internet ?
La seule chose qu'ils ont retenu de cette révolution technologique démocratisée par Tim Berners-Lee (informaticien du CERN et père du WWW) est la "Net-Économie" et son dieu Nasdaq (National Association of Securities Dealers Automated Quotations). Voilà en quoi se résument les connaissances de nos dirigeants en matière de l'internet. Tout ce qui ne rentre pas dans leur champ de compétence est assimilé à du piratage, voire une nuisance à la sécurité de leurs intérêts.
Comme à son habitude le ministre chargé de l'économie numérique (saisissez bien la nuance), proteste et dément vigoureusement : « Le gouvernement n'envisage aucune restriction de l'accès à Internet et travaille bien au contraire au développement du très haut débit fixe et mobile sur l'ensemble du territoire et pour l'ensemble des français ! ».
Traduction en bon français : Notre gouvernement entend bien vous baiser en imposant une norme Très Haut Débit Fixe et Mobile, bien décidé à laisser choir l'ADSL tel qu'il existe aujourd'hui sur l'ensemble du territoire !
« Le gouvernement travaille à encadrer l'utilisation du terme "illimité" par les opérateurs afin de protéger les consommateurs contre certains abus [...] Certains consommateurs ayant souscrit des offres prétendument "illimitées" ont en effet pu constater des débits qui n'avaient rien d'illimité ».
Traduction... si, si, c'est nécessaire et même notoire que les internautes sont des cons et ne connaissent même pas la définition du terme "illimité" ! Ben voyons, je suis tellement con (et internaute) que j'ai pris la peine d'aller voir la définition sur le Dico de chez l'Internaute :
illimité, adjectif
Sens : Sans limite. Anglais : unlimited
Peut-être que monsieur Besson n'utilise pas le même dico que nous !
Mais notre ami l'Internaute nous dit qu'illimité c'est sans limite, un peu comme la mauvaise foi de Besson si vous préférez !
Donc si certains consommateurs ont souscrit des offres prétendument "illimitées" et qu'elles ne le sont pas, Besson n'a qu'à faire ce pour quoi il est payé. Après tout, n'est-ce pas aussi lui le patron de la DGCCRF ?
Sans déconner !
« Le trafic échangé sur Internet croît globalement de 50 % chaque année [...] Face à ce risque de saturation, se pose la question de la régulation du trafic [...] Les associations représentant les camionneurs, c'est-à-dire ceux qui occupent une place dominante et sans cesse croissante des autoroutes, prônent une neutralité totale vis-à-vis du trafic. Mais en cas de saturation, ce seront l'ensemble des utilisateurs qui ne pourront plus avancer, y compris les particuliers utilisant leurs voitures, y compris les ambulances nécessitant un trafic accéléré ».
Excellent, voilà maintenant que Besson fait dans la métaphore !
Traduction : la population internaute croît de 50% chaque année, voilà une manne financière très alléchante.
Sous un fallacieux prétexte de saturation du traffic, Besson introduit gentiment ses "poids lours de la télécommunication" représenté depuis peu par la FFT (Fédération Française des Télécoms), présidée par Frank Esser (le pdg de SFR depuis 2002, rien que ça !) et dirigée au quotidien par Yves le Mouël (ex-vice-président de France Télécom qui a démissionné de son poste pour se consacrer à plein temps à la direction de la FFT). A savoir aussi que cette FFT est constituée par les trois plus gros opérateurs de la télécommunication : Orange, SFR, Bouygues Telecom plus l'opérateur historique France Télécom. Quid d'Illiad (Free) et Numéricâble, principaux concurrents de la triade FFT, qui ont quitté cette "association de malfaiteurs" au 1er janvier de cette année.
Les propos de Besson sont bien évidemment soutenus par Yves Le Mouël qui pourtant se contredit...
« Il n'est pas question de la fin de l'Internet illimité sur les lignes fixes [...] Cette affaire n'est pas à l'ordre du jour » a-t-il insisté auprès de l'Agence France Presse puis « Le fait que certains opérateurs réfléchissent à des offres d'Internet limité est un secret de polichinelle » déclairait-il aux journalistes du Monde qui l'ont questionné suite à la publication des documents publiés par le site owni.fr
« Des offres plus adaptées, peut-être plus chères mais avec un débit plus important [...] Le document de la FFT entend "dresser un cadre qui soit le même pour tous les opérateurs" en recensant des conditions pour leurs offres, mais il appartient à chacun d'eux de définir ce qu'ils proposent à leurs clients et ce qu'ils ne proposent pas [...] Nous sommes dans un domaine tout à fait concurrentiel" avec "de très nombreux opérateurs" » confirmait-il encore.
Traduction en bon français : est-ce vraiment nécessaire ? Le Mouël a au moins le mérite de ne pas pratiquer la langue de bois contrairement à son ministre !
« Certains services très connus, comme Google ou Facebook, occupent une place sans cesse croissante sur les réseaux, fixes et mobiles, sans contribuer d'aucune manière au financement des infrastructures ou de la création. Ces sociétés sont établies dans des pays étrangers, ne paient aucun impôt en France, et occupent dans le même temps des positions de quasi monopole sur le marché français ».
Encore une preuve de la limitation intellectuelle de Besson qui voit aussi des frontières géographiques sur la toile !
Définition du world wide web (www) : toile d'araignée mondiale, terme qui désigne une application fonctionnant sur Internet qui permet de consulter des pages accessibles sur des sites au moyen d'un navigateur (Firefox, Safari, Chrome, Opera, etc...).
Traduction : Google, Facebook, mais aussi YouTube, eBay, Amazon et nombre de sociétés américaines qui sont les principaux acteurs de la toile, s'enrichissent sur le dos du fisc français !
C'est le retour du fameux projet couramment appelé "Taxe Google" dont Yves le Moël en est le principal artisan avec sa théorie du Net-goinfre, largement défendu par le sénateur UMP Philippe Marini, qui de la théorie passe aux actes avec une mesure visant à taxer les revenus de la publicité en ligne (estimé à 20 millions d'euros de revenus pour l'État). Ce projet de loi qui n'a pas été adopté suite à de nombreux obstacles juridiques, il pourrait en effet constituer une violation des règles européennes sur la fiscalité et la libre concurrence, n'a pourtant pas été abandonné par le député UMP et le ministre de la "Net-économie".
La FFT précise que ces propositions ont l'accord des associations de consommateurs ce que dément Edouard Barreiro, en charge des questions numériques au sein de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir qui au contraire affirme qu'une limitation de l'accès illimité à l'internet fixe est "inacceptable" : « les opérateurs ont manipulé beaucoup de gens, élus comme représentants de consommateurs. Mais cette décision reste inacceptable. Limiter Internet sur le fixe n’a aucune justification économique. Les coûts fixes ne varient pas selon la consommation des utilisateurs, ou très peu. Les opérateurs cherchent à rançonner des deux côtés : d’abord les fournisseurs de contenus comme Google, puis les consommateurs. Les opérateurs se croient tout puissants ».
Bien que réfutée par nombre d'opérateurs, tous membres de la FFT, Jean-Marie Culpin, porte-parole du groupe Orange confirme lui aussi la mise en place d'une nouvelle stratégie et concède que la pillule sera difficile à avaler pour les consommateurs : « Pour le fixe, c’est plus délicat car il ne s’agit pas d’une phase de nouvel équipement, comme pour les smartphones dans le mobile [...] il y a certains forfaits sur lesquels on risque de mettre des seuils... ».
Voir le document de travail sur lequel planche la FFT diffusé sur le site owni.fr et lire l'interview d'Yves le Mouël publié sur le site ITespresso.fr
Free (groupe Iliad) se dit "plus que réservé sur la pertinence d’une telle proposition, qui irait à l’encontre des fondamentaux" et Numéricable explique n'être "en rien" associé aux réflexions en cours. Gageons que ces FAI sauront tirer les marrons du feu.
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