Décidément l'actualité internationale fait bien les choses et permet de masquer certaines informations qui en temps normal nous glaceraient le sang !
Pourtant ce que nous révèle l'article de Médiapart en date du 18 avril a tout d'une bombe (pas glacée) et avait amplement de quoi embraser la colère des français qui subissent un gel de leur salaire sous prétexte de "Crise" et voient leurs économies (pour ceux qui en possèdent encore) fondre comme neige au soleil.
Pendant que le moral des français dégringole à -30° sous zéro, les banksters sont tout feu tout flamme et se dorent la pillule sous le soleil radieu du CAC 40.
Jamais depuis ces temps de crise, les bénéfices des banques n'auront été aussi colossaux alors que l'État (nous) étions venus à leur secours pour leur éviter la douche froide.
Il n'est donc pas étonnant d'entendre le nom de Christine Lagarde, cité à plusieurs reprises, pour remplacer DSK à la tête du FMI. Le lobby européen, soutenu par le Parti Socialiste français, exerce ses pressions afin de placer celle qui fût élue 5ème femme d'affaires europénne en 2002 et 30ème femme la plus puissante du monde en 2006, au sommet du FMI qui resterait ainsi aux mains des européens. L'illustre ministre de l'Économie et des finances, bien qu'impliquée personnellement dans des affaires, est donc en passe de prendre la tête du FMI au nez et à la barbe de ses concurrents des pays emmergents (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sans oublier la Belgique, le Mexique, le Japon et surtout les États-Unis.
Ce qu'elle vient d'affirmer à l'instant même...
« J'ai décidé de présenter ma candidature à la direction générale du Fonds monétaire international" (...) Cette décision, je l'ai prise après mûre réflexion et en accord avec le président de la République et le Premier ministre, qui me soutiennent totalement dans cette démarche » allant jusqu'à ajouter hypocritement « Je ne suis pas la candidate des banques et du système. Si je suis libérale, je suis d'un libéralisme tempéré (...) Je ne suis ni la candidate de l'Eurogroupe, ni la candidate européenne, ni la candidate française (...) Etre européenne n'est pas un handicap ni un atout, être Française n'est pas un handicap ni un atout ».
Il se pourrait bien que Lallouette (nom de jeune fille de Christine Lagarde) finisse par tous nous plumer contrairement à la célèbre comptine !
Mais que vient faire Christine Lagarde dans ce billet consacré à François Pérol ?
En premier lieu, souvenez-vous que la nomination de l'ancien secrétaire général adjoint de la présidence à la tête de la BPCE a été voulue par Nicolas Sarközy en personne.
En 2009, François Pérol prend la vice-présidence de la Fédération bancaire française.
Je sens déjà que vous comprenez où je veux en venir...
Il paraît évident qu'en plaçant Christine Lagarde à la tête du FMI les banques européennes et notamment françaises auront la part du lion !
Joli tour de passe-passe... D'un côté, j'élimine mon concurrent direct aux prochaines élections présidentielles de 2012 et de l'autre je place un de mes fidèles lieutenants à la tête du premier organisme mondial de la finance !
Elle n'est pas belle la vie ?
Ci-dessous l'enquête publiée sur Médiapart le 18 avril :
François Pérol s’est bien augmenté de +247% en 2010
Si la grande majorité des Français a traversé une année 2010 déplorable, avec à la clef une stagnation ou une baisse du pouvoir d'achat, François Pérol, le patron de la banque BPCE, n'a pas franchement pâti de la crise. Sa rémunération globale est en effet passée de 461.884,10 euros en 2009 à 1.606.000 euros en 2010. C'est ce qui apparaît dans le "document de référence" que le groupe bancaire vient de publier pour l'année écoulée. Alors que le gouvernement cherche une mesure purement symbolique pour calmer la grogne salariale qui se propage dans le pays, et évoque en particulier une prime pour les salariés des groupes qui servent des dividendes à leurs actionnaires, la bonne fortune de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée ne passe pas inaperçue. Pour lui, la majoration de ses salaires a atteint l'an passé... 247% ! Largesse inouïe d'un côté, austérité de l'autre...
Lors d'une audition très tourmentée devant la Commission des finances de l'Assemblée nationale, le 25 mars 2009, il avait ainsi cherché à faire taire la vague de critiques des députés en soulignant qu'il aurait un salaire modeste – toutes proportions gardées – par rapport aux autres banquiers de la place. Interrogé sur son salaire, il avait répondu: «J'ai demandé que ma rémunération soit égale à celle de mon prédécesseur, soit 550.000 euros brut annuels, et partagée entre les deux groupes. J'ai demandé aussi qu'elle ne comporte pas de part variable au titre de l'année 2009.»
La même rémunération que celle du PDG de la Société générale Un an plus tard, la décision du conseil de surveillance de BPCE de multiplier environ par trois la rémunération de son président, en maintenant son salaire fixe à 550.000 euros, et en lui attribuant un salaire variable équivalent à 200% au maximum de cette somme, avait donc fait du bruit. On avait alors de bonnes raisons de penser que sous le feu des critiques suscitées par sa nomination, François Pérol s'était montré raisonnable dans son niveau de rémunération. Avant de se montrer autrement plus gourmand, à peine un an plus tard...
Mais encore une fois, le patron de BPCE avait rétorqué qu'on lui faisait de nouveau un mauvais procès, en soulignant qu'il ne percevrait cette part de variable de sa rémunération que si BPCE enregistrait de très bons résultats financiers.
Or, c'est en cela que la lecture du document de référence de BPCE pour 2010 (on peut le télécharger ici), qui vient d'être publié, retient l'attention. Il révèle en effet que la banque a engrangé de très bons résultats – comme toutes les autres banques françaises, en grande partie grâce aux financements publics qui ont été consentis par la puissance publique pendant la crise, sans vraie contrepartie. Résultat : François Pérol n'a eu aucune difficulté à réaliser les performances, en vérité très modestes, sur lesquelles était indexée la part variable de sa rémunération.
Le bilan est donc celui que l'on découvre dans le tableau ci-dessous, figurant à la page 98 du document de référence de BPCE.
Alors qu'il n'est arrivé à la présidence de BPCE qu'à la fin de février 2009, François Pérol n'a naturellement perçu la part fixe de son salaire qu'au prorata du temps passé dans l'entreprise, soit 457.594,10 euros. A cela sont venus s'ajouter des avantages en nature pour un montant de 4.290 euros, mais pas de part variable, comme annoncé. L'affaire Pérol devant la Cour de cassation |