Au lendemain du terrible tremblement de terre de magnitude de 8,9, suivi d'un tsunami dévastateur et de nombreuses répliques, le Japon compte ses victimes et le bilan ne cesse de s'aggraver. Plus de 1 400 personnes sont mortes ou portées disparues, 215 000 ont été déplacées et sont actuellement dans des abris, tandis que des millions d'autres sont sans électricité.
De très fortes inquiétudes pèsent sur les installations nucléaires du pays et notamment sur la centrale nucléaire de Fukushima (à 250 km au nord de Tokyo), autour de laquelle 45 000 habitants ont été évacués. Ce matin à 10h24, une explosion s'y est produite, les murs et le toit d'un réacteur se sont effondrés... Une fusion serait à craindre dans le réacteur, selon l'Agence de sécurité nucléaire et industrielle, ce qui peut laisser craindre un grave accident nucléaire. Un total de onze réacteurs sur 55 se sont automatiquement arrêtés après le séisme.
Dans la région de Sendaï, dévastée par le tsunami, les secours sont à pied d'œuvre. Coupée du reste du pays, seule l'armée nippone peut s'y rendre pour venir en aide aux populations sinistrées. Ce sont 50 000 sauveteurs qui ont été envoyés sur place.
Sources : le parisien.fr, le figaro.fr, Youtube.com
Mise à jour du 12 mars à 14h30
Selon le gouvernement japonais, les radiations sur le site de la centrale ont baissé après l'explosion. Le Premier ministre se veut rassurant et appelle la population au calme.
Le caisson du réacteur de la centrale n'a pas subi de dégâts, a affirmé le porte-parole du gouvernement, citant l'opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco). Selon ce porte-parole, les radiations sur le site ont baissé après l'explosion.
Le gouvernement japonais se veut rassurant après cet incident et appelle la population au calme. "En prenant des mesures fermes, nous allons faire de notre mieux pour qu'aucune personne n'ait des problèmes de santé", a déclaré le Premier ministre Naoto Kan lors d'une conférence de presse, quatre heures après qu'une explosion soit survenue dans l'enceinte du réacteur N°1 de cette centrale éprouvée par le séisme de la veille dans le nord-est du Japon.
"J'aimerais que tout le monde prête attention aux informations délivrées par le gouvernement et les médias et agisse calmement", a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, un porte-parole officiel a confirmé l'information : le gouvernement a "été informé qu'une sorte d'explosion" s'était produite sur place, a-t-il déclaré. "Nous faisons de notre mieux pour être parfaitement au courant de ce qui s'est passé. Nous étudions les radiations avec attention", a-t-il indiqué.
Le gouvernement a par ailleurs annoncé l'envoi de "super pompiers" formés pour les situations d'urgence, afin d'aider les sinistrés. Une équipe médicale d'urgence a également été dépêchée pour faire face à d'éventuels cas d'exposition aux radiations.
Le rayon d'évacuation autour des centrales a été étendu à 20 kilomètres par les autorités, d'après l'agence Kyodo. Les télévisions japonaises conseillent aux riverains de se calfeutrer, et de fermer leur fenêtre.
Les experts et les journalistes conseillent aussi aux personnes qui se trouvent à l'extérieur de protéger leurs voies respiratoires avec une serviette mouillée, et de se couvrir au maximum pour éviter les contacts directs de la peau avec l'air.
Du césium radioactif a été détecté près de cette centrale nucléaire Fukushima N°1. Le niveau de radioactivité constaté sur place serait de 20 fois supérieur à la normale, toujours d'après la télévision japonaise. La radioactivité reçue en une heure par une personne se trouvant sur le site correspond au seuil annuel admis, annonce quant à elle l'agence Kyodo.
NHK, qui cite des sources ministérielles, explique que l'explosion s'est produite samedi aux environs de 16 heure ( 7 heure GMT). On ignore pour le moment la cause exacte de l'incident. D'après l'opérateur Tepco cité par la chaîne japonaise, l'explosion se serait produite après une "secousse". Un expert nucléaire avait pourtant affirmé qu'il pourrait s'agir d'une explosion "intentionnelle".
L'Agence de sécurité nucléaire et industrielle a en effet estimé un peu plus tôt qu'une fusion pourrait être en cours dans le réacteur N°1 de la centrale nucléaire.
Un porte-parole de la compagnie Tepco avait cependant affirmé qu'un tel phénomène "n'était pas en cours" et que la compagnie tentait "de faire remonter le niveau d'eau", pour refroidir le réacteur.
Des dysfonctionnements du système de refroidissement de ce réacteur N°1 avaient auparavant été signalés, ainsi qu'une élévation anormale de la pression interne.
Tepco avait alors reçu des autorités l'instruction de laisser s'échapper des vapeurs comportant des substances radioactives pour faire descendre la pression, après avoir évacué la zone dans un rayon de 10 kilomètres.
La compagnie d'électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco) a averti samedi d'un risque d'interruption de l'alimentation électrique dans la capitale et alentours, en raison des dommages causés par le séisme de vendredi dans les centrales qui alimentent la région.
Tepco a supplié les citoyens de réduire leur consommation de courant, estimant que la demande pourrait atteindre en fin d'après-midi une puissance excédant ses capacités.
Tepco a en outre demandé aux autres compagnies desservant les autres régions du Japon de lui apporter de l'aide, a affirmé l'agence Kyodo.
La compagnie envisage néanmoins de couper l'électricité durant des phases de trois heures par rotation dans les zones qu'elle dessert à partir de dimanche, a également précisé Kyodo.
Aucune hausse de la radioactivité n'a pour le moment été enregistrée en Extrême-Orient russe, où des contrôles renforcés étaient en cours samedi, ont annoncé les autorités.
"On n'est pas a priori sur un risque d'explosion de type Tchernobyl, mais plutôt sur un risque d'endommagement du réacteur, sans exclure qu'il y ait relâchement de radio-éléments", estime Olivier Gupta, directeur général adjoint de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). D'après l'agence, la situation dans la centrale japonaise ressemblait davantage à l'accident qui s'est produit en 1979 à la centrale de Three Mile Island, aux Etats-Unis, avec un problème de refroidissement du réacteur et du combustible liée aux pannes de prise d'eau en mer.
Il est peu probable qu'il y ait de sérieux dégâts au niveau du caisson du réacteur, avance l'agence Kyodo, ce qui viendrait confirmer ce scénario. Le correspondant au Japon de LCI avance quant à lui que l'explosion ne se serait pas produite au niveau du réacteur lui-même.
Source : NouvelObs.com