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Le blog satirique du Papy Mouzeot

L'homme qui valait 3 kopecks mais qui nous a coûté 500 milliards

 

La nouvelle bombe qui déstabilise
LE candidat à sa propre succession

 

Cinq cent milliards d'euros, c'est la facture du bilan Sarközy. Emmanuel Lévy et Mélanie Delattre, respectivement journalistes à Marianne et au Point, ont évalué dans leur livre Un quinquennat à 500 milliards (disponible dès aujourd'hui aux éditions Les mille et une nuits)  le vrai coût du quinquennat sarkozyste. En distinguant ce qui relève de la crise économique des tribulations du président des riches.

La scène est surréaliste. « Tu vois, j'ai gagné ! J'ai gagné ! » lance, triomphant et vengeur, Sarközy au député du Nouveau Centre Charles de Courson, présent à l'Élysée pour une cérémonie début 2010. De quelle victoire si importante se prévaut donc le président de la République ? D'avoir fait baisser le chômage ou rétabli l'équilibre du commerce extérieur ? Rien de tout cela, bien sûr. Le Monarque se félicite des 390 millions d'euros qui vont échoir au couple Tapie (dont 45 au titre du préjudice moral) à la suite d'un arrêt du Conseil d'État qui rejette le recours intenté par quelques députés, dont Courson, contre les conclusions d'un tribunal arbitral sur l'affaire Adidas-Crédit lyonnais. « J'ai gagné ! J'ai gagné ! » Stupéfiant car, si victoire il y a, c'est bien celle de Tapie, l'ami du président. Et pas du tout celle de l'État, contraint de faire un gros chèque avec largent des contribuables !

 

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Auteurs d'Un quinquennat à 500 milliards, Mélanie Delattre, journaliste au Point, et Emmanuel Lévy, à Marianne, recensent avec gourmandise et sévérité les petites et grandes libéralités du président de la République avec ses "amis" Liliane Bettencourt ou Guy Wildenstein, ou, fait moins connu, avec Hubert Martigny, auquel l'État a racheté à prix d'or la salle Pleyel. Quand ils ne cherchent pas la petite bête, les deux auteurs se mettent aussi en surplomb pour livrer aux lecteurs-électeurs le "vrai bilan" économique du quinquennat Sarközy. Et là ils ne font pas dans la dentelle. Leur audit étant assez terrifiant, on pourrait le juger militant. Mais les faits sont les faits. Depuis que Sarközy est arrivé au pouvoir, la dette de la France a augmenté de 630 milliards d'euros, passant de 1 150 milliards à 1 780 milliards d'euros. Énorme ! L'Élysée, relayé par Bercy, met ces résultats - "calamiteux", pourrait dire Alain Juppé - sur le compte de la crise économique la plus grave depuis 1929... Trop facile, rétorquent Delattre et Lévy. S'appuyant sur des documents officiels, ils montrent que la crise de 2008, en abaissant les recettes et en grevant les dépenses, aurait alourdi la dette de 109 milliards d'euros. Mais le reste, entièrement imputable au président, s'élève à 520 milliards d'euros (le titre de leur livre l'arrondit à 500). Explications :  « Le budget dont a hérité Nicolas Sarközy, à l'instar d'une voiture mal réglée (...)  grillait 3,2 points de PIB ». Plutôt que de "soulever le capot pour régler la machine", l'Élysée a laissé filer. En ne freinant pas cette dérive, il a fait gonfler la dette de 370 milliards d'euros. Auxquels s'ajoutent 153 milliards, car "le nouveau président a aussi appuyé sur le champignon". Sarközy, l'homme qui voulait mettre l'État à la diète, a fait bondir la dette publique de la France de 20 points (dont seulement 5,5 imputables à la crise) !

 

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Le prix du mandat de Sarközy

Explication de François Écalle, professeur à l’université Paris-I et spécialiste des finances publiques :


« Pour réduire le déficit structurel, il faut soit réduire les dépenses, comme le prône en général la droite, soit augmenter les impôts, comme tend à le faire la gauche. Le problème, c’est que Sarkozy n’a fait ni l’un ni l’autre jusqu’en 2010, aggravant le problème. Car l’impact de ce mauvais déficit sur la dette est immédiat : le budget dont a hérité Nicolas Sarkozy, à l’instar d’une voiture mal réglée qui consommerait 3,2 litres de trop aux100 kilomètres, grille 3,2 points de PIB par an, qui s’ajoutent à la dette existante. Or, comme l’a montré François Écalle, le chef de l’État n’a pas soulevé le capot pour régler la machine : au bout de cinq ans, ce sont donc 370 milliards de dettes nouvelles qui se sont accumulées. Et en plus de n’avoir pas réglé le carburateur, le nouveau président a appuyé sur le champignon. Des choix politiques qui ont creusé le trou laissé par ses prédécesseurs de 153 milliards d’euros. Avec la crise de 2008, l’automobile, déjà fortement lestée, a dû affronter une terrible montée, elle aussi gourmande en carburant : encore 109 milliards de dette supplémentaire, à mettre cette fois sur le compte de la conjoncture. On le voit, sur les 632 milliards d’accroissement total de la dette – passée en cinq ans de 1 150 milliards d’euros à 1 780 –, la crise n’a compté que pour 109 milliards. Le reste est le fruit d’une mauvaise gestion du passé qui n’a pas été corrigée (370 milliards d’euros) et de décisions prises pendant le quinquennat qui ont considérablement puisé dans les ressources de l’État (153 milliards d’euros), soit au total un peu plus de 520 milliards d’euros. Le prix du mandat Sarkozy. »

 

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Sarkozy schizophrène

http://img4.hostingpics.net/pics/137543sarkogrimace.jpgOù est la "véritable révolution économique" promise au pays ? Le monarque a certes ouvert un nombre impressionnant de chantiers en s'attaquant au marché de l'emploi, à la représentativité syndicale, au regroupement de Pôle emploi et des Assedic, à la carte des tribunaux, à la formation professionnelle et même aux régimes spéciaux de retraite... En exposant les raisons de la dérive économique et financière du pays durant le quinquennat, les deux auteurs n'ont pu s'empêcher d'évoquer la personnalité d'un président qu'ils qualifient de "caméléon". Pour eux, Sarközy « n'a jamais eu de véritable substrat idéologique en matière économique ».

 

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Sarközy schizophrène, comme le prétendent les auteurs ? Quatre ans après, en tout cas, son "message est brouillé". Quand il arrive en 2007 à l'Élysée, Sarközy est attiré par la Grande-Bretagne (surtout celle de Margaret Thatcher) et ignore l'Allemagne. En fin de mandat, c'est tout le contraire. Élu en promettant de baisser les prélèvements obligatoires de 4 points, il a fait preuve d'une redoutable créativité pour inventer des impôts : taxe sur le poisson, les huiles de moteur, la copie privée des disques durs, la téléphonie et Internet, les sodas, les assurances... L'acte économique fondateur du quinquennat, cela n'a pas échappé aux auteurs, c'est, bien sûr, la loi Tepa de l'été 2007. L'esprit en est limpide : il faut laisser les riches s'enrichir, car toute la société en profitera. Voilà comment arrivent les exonérations massives des droits de succession et le fameux bouclier fiscal, manière déguisée de réformer l'ISF. Voilà comment arrive aussi, en vertu du "travailler plus pour gagner plus", l'exonération d'impôts et de charges sur les heures supplémentaires, manière de contester les 35 heures. À ces mesures coûteuses s'ajouteront la pérennisation, l'augmentation ou la création de niches fiscales (exonération des plus-values sur les cessions de titres des entreprises, crédit impôt-recherche, TVA réduite pour les restaurateurs...). Le plus déconcertant, c'est que, dans une volte-face rare, le monarque va détricoter une partie de la loi Tepa.  « Même au pays de l'instabilité fiscale, on n'avait jamais vu une majorité défaire en fin de mandat ce qu'elle avait voté à son arrivée ».


 

[ la suite sur LePoint.fr... ]

 

 

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