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Le blog satirique du Papy Mouzeot

La corruption, grande gagnante des paris en ligne

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Paris gagnés pour la corruption !
Les jeux d'argent riment toujours avec maffia...


Moins d’un an après l’ouverture à la concurrence du marché des paris sportifs en ligne, menée tambour battant pour coïncider avec le début de la Coupe du monde, le bilan apparaît encore plus négatif que prévu. Sur le plan économique, la clientèle n’est pas au rendez-vous, puisque après un démarrage poussif, les chiffres publiés par l’Arjel, l’autorité de régulation, indiquent un fort “décrochage” en début d’année. Alors que les paris hippiques se maintiennent et que le poker confirme son succès, le sport ne représente qu’un quart du produit brut des jeux en ligne - dont à peine plus de la moitié pour le football, attendu à un bien meilleur rang. Les opérateurs, tous déficitaires et qui voient certains d’entre eux renoncer, vont crescendo dans leur dénonciation d’une fiscalité désavantageuse et d’un taux de retour aux joueurs plafonné à 85%. En bonne logique, leur modèle économique s’avérant inadapté, ils réclament que la loi s’adapte.


ALERTE INTERNATIONALE

Du côté des pouvoirs publics comme des pouvoirs sportifs, un leitmotiv est devenu obsessionnel ces derniers temps: corruption. En début de mois, le Comité international olympique a réuni à Lausanne tous les acteurs concernés par la lutte contre les paris illégaux. En dépit d’une analyse alarmiste de la situation, il est apparu au terme de cette réunion que la création d’une agence mondiale anti-corruption devrait attendre. Pourtant, comme l’a affirmé Chantal Jouanno à cette occasion, “il est incontournable d’avoir une organisation internationale, rattachée à une organisation existante, pour partager les informations entre mouvements sportifs, opérateurs et États. Sinon, on cherchera une aiguille dans une botte de foin”. Au sein même de l’Union européenne, la disparité des législations, la difficulté à les appliquer, l’absence de données centralisées et la prolifération des sites - près de 15.000, dont 85% opéreraient sans licence - donne une idée du problème et des boulevards qui s’ouvrent pour l’industrie de la fraude.

 

Si les paris illégaux sont souvent désignés comme le principal, voire le seul, foyer de corruption, les paris légaux posent exactement le même problème en favorisant eux aussi la corruption: les fraudeurs peuvent truquer les rencontres et utiliser les circuits légaux pour miser. Depuis la saison passée, plusieurs affaires de corruption ont éclaté et les spécialistes diagnostiquent une recrudescence des rencontres douteuses. Le directeur de Sportradar, prestataire de la FIFA, de l’UEFA ou de la LFP, estime que “sur 30.000 matches européens par an, 3.000 sont suspects”, soit 10%… 


PLUSIEURS TEMPS DE RETARD

On découvre alors que les autorités ont attendu de voir ce qui allait se passer pour réfléchir à des mesures de prévention et de sanction. La France “ne dispose pas d’instrument dédiés afin de rechercher, d’identifier et de traiter efficacement ce type de fraude sportive”, constate le rapport remis en début de mois par Jean-François Vilotte, président de l’Arjel. Ainsi, rien n’est prévu pour s’assurer que les parties prenantes (joueurs, entraîneurs) respectent l’interdiction de jouer, et l’on s’inquiète seulement maintenant de mener des campagnes d’information auprès des sportifs. Le financement de la lutte contre la corruption apparaît insuffisant et, sans surprise dans notre pays, la question des conflits d’intérêts n’a pas été pensée ni anticipée - concernant par exemple les sociétés qui assurent à la fois l’élaboration des cotes et la surveillance des paris suspects. Constatant l’absence de sanction pénale actuelle, le gouvernement envisage la création d’un délit de fraude sportive, et d’un groupement d’intérêt public (GIP) pourrait être chargé de la surveillance électronique des paris. De son côté, la Commission européenne publie un livre vert et lance une vaste consultation sur les jeux en ligne.

La libéralisation des paris en ligne devait fatalement ouvrir des marchés à la corruption organisée. Pourtant, les autorités s’en inquiètent seulement maintenant, en semblant prendre très tardivement la mesure du péril. Non seulement la manne économique, à part pour les clubs professionnels qui y ont glané de nouveaux sponsors et touchent un “droit au pari” (1% des mises sur les compétitions), n’est pas au rendez-vous, mais les risques pour l’intégrité des compétitions se trouvent démultipliés. Personne ne gagne rien aux paris sportifs… Seul motif de satisfaction, toute relative: les conséquences sanitaires de l’addiction au jeu seront peut-être moins importantes. Mais le sport, lui, se retrouve avec un grave problème à gérer, sans en avoir les moyens.

 

UNE LOI BIEN CONTROVERSÉE

La loi sur les paris sportifs promulguée le 13 mai 2010, préparée sous la houlette d'Eric Wœrth, alors ministre du budget, a été instruite dans l'urgence pour être prête pour la Coupe du monde de football censée provoquer un afflux de paris. L'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) a été immédiatement constituée pour délivrer les premiers agréments. Aujourd'hui, elle en a attribué 40 (21 pour le poker, 12 pour les paris sportifs et 7 pour les paris hippiques) répartis entre 30 opérateurs. Ainsi, la société Mangas Gaming, codétenue par Stéphane Courbit et la Société des Bains de mer, en détient quatre : trois au titre de BetClic et un au titre d'Everest Poker. De son côté, Bwin en a décroché quatre, deux sous son nom et deux avec Sajoo la société dont elle détient 45 % du capital, le solde appartenant au groupe Amaury, éditeur de L'Equipe. Enfin, le PMU et EurosportBet, filiale de TF1, en possèdent trois. L'Arjel a aussi prononcé quelques dizaines de mises en demeure de sites illégaux.

 

Mangas Gaming est aux avant-postes des sociétés qui jugent le cadre réglementaire insatisfaisant. "Il faut que l'ensemble du spectre des jeux soit ouvert. Il faut finir le travail et autoriser les jeux de casinos, de grattage et les loteries en ligne", affirme Nicolas Béraud, directeur général de Mangas Gaming avant d'ajouter : "Aujourd'hui il est structurellement impossible de gagner de l'argent en France." Une position partagée par Carlo Costanzia, patron de Bwin en France qui met en cause "le taux de retour au joueur fixé à 85 %, la fiscalité mais aussi le droit au pari".

 

"Avant de critiquer la loi, il faut d'abord l'appliquer. Certains ne l'ont pas respectée. Dans la loi, il y avait obligation pour les sites illégaux d'effacer leur base de données de clients. Or, nous avons constaté qu'elles ont été réactivées automatiquement ou quasi automatiquement. Il y a donc eu distorsion de concurrence. Ce ne sont pas de nouveaux entrants", affirme Philippe Germond, PDG du PMU.

 

Source : LeMonde.fr

 


L'avis du Papy : ***

 

L'objectif de Nicolas Sarkozy n'était visiblement pas de lutter contre la corruption, bien au contraire...

L'empressement qu'il a manifesté pour que cette loi soit en place avant la Coupe de Monde de football en 2010 démontre un certain intérêt à partager un gâteau de plusieurs milliards d'euros avec des opérateurs triés dans son répertoire personnel frappé des lettres d'or Fouquet's... un bien mauvais pari !

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