Dans quelques heures le monde entier s'apercevra que tout ce qui a pu être dit sur Bugarach n'est qu'une vaste fumisterie. Cette petite commune de l'Aude est actuellement plus peuplée par les gendarmes et les journalistes que par ses propres habitants ou bien encore par les fuyards de la fin du monde.
Alors la fin du monde n'aura pas lieu ?
Rien n'est moins sûr. Bien au contraire, la fin du monde telle qu'elle existe dans notre inconscient collectif est déjà en route...
Le jeune réalisateur Jeff Orlowski et une petite équipe ont suivi James Balog, ancien photographe du National Geographic alors qu'il plaçait plus de 20 caméras time-lapse dans des zones reculées autour de l'Alaska, du Montana, du Népal, de l'Islande et du Groenland pour capturer des images de glaciers en train de fondre. Le photographe, qui est le sujet du film, affirme que lorsque le public a pris conscience du réchauffement climatique il y a 25 ans, il était d'abord sceptique, mais que maintenant, les preuves sont indiscutables.
Les images qui suivent ont été enregistrées lors du tournage de Chasing Ice, un film documentaire destiné à mettre en lumière les manifestations et conséquences des changements climatiques sur la planète.
Durant le tournage du film, James Balog et son équipe ont assisté au détachement d’un iceberg au Groenland. Il s’agit de la plus grosse rupture portée à l'écran jusqu’à présent.
Positionnée sur le glacier Ilulissat, l’équipe a assisté au détachement particulièrement impressionnant d’un iceberg grand de 7,4 kilomètres cubes. On voit ainsi la glace commencer peu à peu à bouger avant que des pans entiers ne s'effondrent. Puis vient la réelle séparation qui fait plonger d'énormes blocs de glace dans l'océan.
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James Balog |
« L'histoire est fondamentalement irréfutable. C'est nous qui sommes allés là-bas, nous avons risqué nos vies, nous avons mis le pied là-bas, nous avons regardé vers l'inconnu et nous avons rapporté une preuve visuelle. Maintenant, quelqu'un de Fox News qui a toujours refusé la réalité peut regarder cela et il peut concocter une histoire différente de la réalité, mais ce que cela signifie, c'est que la réalité est bien là, devant nos yeux. Notre histoire est authentique, valable et incontestable ».
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Jeff Orlowski |
« Il y a eu un phénomène de vêlage qui a duré 75 minutes et que nous avons condensé en une scène de deux minutes et demie. C'est exactement la même durée que le film si vous le regardez tout entier. Et heureusement nous avions un tas de caméras et nous avons pu le filmer à merveille. Quand Adam et moi étions là-bas, je pense que l'expérience la plus intéressante était le fait que nous étions les seuls à pouvoir contempler cet événement monumental et personne d'autre n'était là pour l'observer. Et nous nous sommes sentis très privilégiés d'avoir été là, au bon endroit, au bon moment, avec le bon équipement pour capter ces images et les conserver ».
Pour se faire une idée de l'ampleur de la manifestation, l'un des chercheurs témoins de la scène a expliqué que c'était comme si tous les bâtiments composant Manhattan, à New-York, s'écroulaient d'un seul coup : « La totalité de cette ville massive qui se brise en morceaux devant vos yeux ». En temps réel, la naissance de cet iceberg a duré 75 minutes.
La fonte des glaces ne cesse de préoccuper les spécialistes et les derniers rapports ne présagent rien de bon en ce qui concerne l’avenir de la banquise. Celle-ci perd aujourd'hui de plus en plus de terrain avec la fonte.. quand ce n'est pas de gigantesques morceaux de glace qui se détachent.
Ce glacier est un des plus grands fournisseurs d’iceberg de l’hémisphère nord. En effet, celui-ci fond à un rythme moyen de 20 à 35 mètres par jour. Il en résulte une production annuelle de 20 milliards de tonnes d’icebergs dont certains mesurent plus de 1 000 m de hauteur.
Selon une étude publiée il y a quelques semaines dans la revue Science, la fonte observée au Groenland et dans l’Antarctique durant les deux dernières décennies, s’élèverait à 4.000 milliards de tonnes de glace. Cette proportion a par ailleurs engendré une hausse de 11 millimètres du niveau moyen des océans.
Sources : ChasingIce.com, guardian.co.uk