Vous savez ce que je pense des sociétés privées de sondage, ce sujet a été suffisament traité sur ce beulogue, mais il n'en demeure pas moins que les récents chiffres annoncés me réjouissent (en partie) et me donne l'occasion de m'adonner au plaisir de réaliser une nouvelle "papyrodie".
Nicolas Sarkozy est entré dans les eaux profondes des sondages. Sa cote de popularité est en berne et, sur ce terrain-là, il est en train de battre tous les records de la Ve République. Mais voilà qu’aujourd’hui il plonge aussi dans les intentions de vote au premier tour de la présidentielle. Le sondage TNS-Sofres, réalisé pour "le Nouvel Observateur" en partenariat avec i>Télé, constitue un tournant dans la campagne qui s’engage, à plus d’un an des échéances électorales. Lors d’une précédente enquête, fin août 2010, le président obtenait, en fonction des hypothèses de candidature socialiste, entre 26% et 29%. Trois mois plus tard, il variait entre 26% et 24%. Désormais son score oscille entre 21% et 25% (Sondage réalisé du 18 au 19 février 2011 par téléphone auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus).
Ce décrochage est d’autant plus spectaculaire que Nicolas Sarkozy réalise sa plus piètre performance face à celui qui reste le plus probable de ses compétiteurs, côté PS, c'est-à-dire Dominique Strauss-Kahn. Dans cette hypothèse, le président ne devance plus que de 4 points Marine Le Pen qui, depuis l’enquête Sofres de fin novembre, progresse de 3,5 à 4,5 points et réalise ainsi une performance très supérieure à celle de son père dans les enquêtes d’opinion. Le paysage de la prochaine présidentielle, progressivement, se dirige vers les abysses. Il est désormais tripolaire. D’un point de vue stratégique, c’est la pire des configurations pour un président sortant qui voit toutes ses prédictions battues en brèche. Il jurait, il y a encore peu de temps, que le phénomène Marine Le Pen était une pure émulsion médiatique. Il se disait convaincu que la poussée de l’extrême-gauche, même désunie, qui totalise entre 14,5% et 16,5%, se ferait immanquablement aux dépens des candidats socialistes. Or il n’en est rien. Pis, Nicolas Sarkozy se retrouve aujourd’hui dans une impasse stratégique qui rend désormais sa réélection extrêmement compliquée. Le président a toujours expliqué que, pour créer l’élan de la victoire au second tour de la présidentielle, il devait sortir au plus haut, comme en 2007 (31,2%), du tour initial de la compétition. D’où sa volonté de réduire au maximum l’offre, au sein de la majorité sortante. Dans notre sondage Sofres, le recul des autres candidats de droite ou de centre-droit (Jean-Louis Borloo, Dominique de Villepin et même François Bayrou) ne freine pourtant en rien le décrochage de Nicolas Sarkozy. Pour ce dernier, l’absence de compétiteur dans son propre camp, au premier tour, n’est plus une condition de la victoire finale mais un impératif, s’il veut rester dans la compétition. Le risque d’un 21 avril sarkozyste n’est plus désormais une hypothèse folle.
Dans ce schéma, l’organisation du second tour devient pour le président un véritable casse-tête. Sans réserves ni alliés, il est balayé par les principaux candidats socialistes – DSK, François Hollande et Martine Aubry – qui obtiennent entre 56% et 63% des voix et continuent à progresser par rapport à notre enquête de novembre dernier. Ces scores, à plus d’un an de la présidentielle, sont inédits sous la Ve République. Ils sont l’expression d’un rejet que Nicolas Sarkozy ne parvient plus à surmonter. On voit mal ce qui pourrait modifier cette donnée structurante de la compétition élyséenne de 2012. Le président, du fait du quinquennat et de ses pratiques institutionnelles, porte seul tout le poids de son bilan, dans un contexte de crise économique et sociale. Il n’a ni paratonnerre ni contrepoids. Or sous la Ve République, jamais un président sortant n’a été réélu sans avoir traversé, auparavant, le sas décontaminant d’une cohabitation. Le dernier qui ait tenté cette opération est Valéry Giscard d’Estaing, en 1981. Avec le résultat que l’on sait. Pour le moment, Nicolas Sarkozy tient bon ce qui reste de l’électorat UMP. Il n’y a pas d’alternative crédible et affichée, à droite ou au centre-droit. Dominique de Villepin reste une simple force de destruction, Jean-Louis Borloo une belle apparence et François Bayrou un zombie. Si des sondages aussi catastrophiques devaient se reproduire – ou s’amplifier –, nul doute, pourtant, qu’au sein même de l’UMP l’hypothèse d’une substitution de candidature ferait son chemin. Dans le système hypercentralisé du sarkozysme présidentiel, tout cela relève aujourd’hui du fantasme. Mais rien ne garantit qu’un mouvement de panique qui saisirait la droite et ses parlementaires, après l’été, ne vienne déstabiliser encore davantage un président sortant jugé battu d’avance. Aujourd’hui, on n’en est pas encore là. L’impossibilité, pour la droite, de faire émerger un leader de substitution au sein même du dispositif sarkozyste, dès lors que Fillon ne peut pas et que Copé ne veut pas (encore), renforce d’ailleurs un sentiment de crise propice à toutes les improvisations politiques ou idéologiques. Selon les récentes déclarations de plusieurs ténors de l'UMP qui ont encensé l'œuvre du patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn se présenterait comme le candidat idéal de l'UMP.
Selon les derniers sondages de l'IFOP et du CSA de février 2011 Sarkozy serait à 22%, DSK (s'il se présente) serait à 26-27%, Marine le Pen serait à 17 ou 19%.
Un autre sondage commandité par Le Monde indique des résultats très surprenant :
• 1 : Eva Joly : 65% de personnes l’estiment sincères
• 2 : Dominique Strauss-Kahn : 52%
• 3 : François Bayrou : 46%
• 4 : Jean-Luc Mélenchon : 39%
• 5 : Marine Le Pen : 36%
• 6 : Nicolas Sarkozy : 30%
La sincérité ne serait donc pas un critère essentiel dans le choix ultime des français s'exprimant devant les urnes !
Sources : NouvelObs.com, LePost.fr,
Mise à jour du 4 mars 2011
75% des Français ne font pas confiance au chef de l'Etat et 3% sont sans opinion selon un sondage de TNS Sofrès.La cote de confiance du chef de l'Etat, à 22%, est au plus bas depuis son élection en mai 2007, selon un sondage de TNS Sofrès à paraître samedi dans le Figaro Magazine. Le chef de l'Etat perd deux points par rapport au même baromètre du mois précédent. Au total, 75% des Français ne lui font pas confiance et 3% sont sans opinion. De son côté le Premier ministre François Fillon accuse lui aussi une légère baisse (-1 point), avec une cote de confiance à 33%. Le sondage a été réalisé auprès d'un échantillon national de 1.000 personnes entre le 25 et le 28 février, alors que s'annonçait un remaniement ministériel qui allait voir l'éviction de la chef de la diplomatie Michèle Alliot-Marie. La ministre a payé le prix de déclarations dénoncées comme scandaleuses par l'opposition, notamment pour avoir proposé le "savoir-faire" des policiers français à l'ancien régime tunisien, puis pour ses liens avec un grand patron tunisien en affaires avec le clan du président déchu Ben Ali. Le président cherchait alors à reprendre la main à un peu plus d'un an de la présidentielle, après les errements d'une diplomatie incapable de prendre la mesure du vent de liberté traversant le monde arabe. Selon ce même sondage TNS Sofrès, le directeur général du FMI et adversaire socialiste potentiel du président Sarkozy, Dominique Strauss Kahn, reste en tête des personnalités que les Français souhaitent voir jouer un rôle dans les mois qui viennent, avec 45% (+3). Il devance une autre socialiste, la patronne du PS Martine Aubry (39%, +2). |
Source : L'Express.fr
Allez encore un petit effort de 5% et notre cher "Jacques Mayol" atteindra le cap des 80% d'insatisfaits ! Encourageons notre champion de l'impopularité, il parviendra peut-être à atteindre un nouveau record et nous assisterons prochainement à un nouveau mini-remaniement dont il a le secret !
Cette fois ce sera qui la faute de quel ministre ?
(Vous pouvez effectuer jusqu'à cinq choix)