Et ça continue encore et encore
c'est pas que le début,
d'accord, d'accord...
Le clown qui est en moi ne trouve plus les ressources suffisantes pour tourner en dérision l'incapacité de nos élus et responsables politiques devant les drames sociaux qui ne cessent de se succèder.
Trois jours à peine après avoir découvert le sort intolérable réservé à Dominique, ce travailleur intérimaire de 50 ans qui logeait dans une cage de 1,56 m carré pour 330 euros par mois, leparisien.fr nous informe qu'une mère célibataire âgée d'une trentaine d'années qui élevait seule son enfant de moins d'un an dans un logement illégal de 4m² et pour lequel elle n'arrivait plus à payer depuis trois mois les 200 euros mensuels que lui escroquait son ignoble "geôlière", a été expulsée en pleine trève hivernale dans Paris par un froid glacial et sous la neige !
Après trois mois d'impayés et une plainte de la locataire auprès de la Fondation Abbé Pierre, la propriétaire a décidé d'expulser la mère célibataire, avant de changer la serrure et de déposer ses affaires dans des sacs poubelles dans le couloir de l'immeuble. « La propriétaire a fait changer la serrure mercredi, elle a vidé les affaires de la chambre et elle a mis les affaires dehors. Elle a envoyé un sms en disant : "j'ai changé la serrure, j'ai mis vos affaires à la porte, vous avez 24 heures pour venir les chercher » selon les déclarations de Patrick Doutreligne, délégué Général de la Fondation Abbé Pierre, sur Europe 1.
Le commissariat de l’arrondissement, mis au courant de cette indélicatesse, a estimé qu’ « il s'agissait d'une violation de domicile et qu’elle était en droit de faire venir un serrurier pour réintégrer les lieux ». Dans la mesure où aucun juge n'avait au préalable autorisé l'expulsion. Après s’être rendue sur place, accompagnée d’un adjoint au maire du 14ème, la Fondation explique avoir fait remplacer à son tour la serrure, de manière à ce qu’elle puisse au moins y "sécuriser ses affaires". En attendant, la locataire est hébergée avec son fils par son oncle, et devrait y rester car elle a peur de réintégrer le logement.
La situation de cette mère célibataire était connue depuis le mois de juin 2012 par la Préfecture de police et la Fondation Abbé Pierre. Mais l'arrêté interdisant à la propriétaire de le louer n'est pas encore entré en vigueur. « La préfecture a mis sept mois à réagir après que nous l'avons prévenue », déplore encore Patrick Doutreligne au Parisien. La propriétaire risque désormais des poursuites pour "hébergement incompatible avec la dignité humaine".
Le gouvernement se serait emparer du dossier, pour preuve il réfléchirait à sanctionner d'emblée, sans attendre des procédures judiciaires, les propriétaires indélicats louant des logements à la superficie illégale. C'est en tout cas ce qu'aurait indiqué aujourd'hui Najat Vallaud-Belkacem sur RTL. La ministre a assuré qu'il y aurait "évidemment" des suites judiciaires et a indiqué que le gouvernement réfléchissait à durcir la lutte contre ces abus : « la sanction des propriétaires indélicats pourrait intervenir dès la constatation de l'infraction », avant l'aboutissement des développements judiciaires.
Voilà ce que propose le gouvernement face à la pénurie de logement généralisée dans notre pays : sanctionner les "propriétaires indélicats" ! Mais aucune solution pour lutter concrétement sur le véritable fond du problème qui est des plus urgents.
La solution de la "peur du gendarme", bravo, avec ça on est bien avancé...
Sources : LeParisien.fr, LaVieImmo.fr, RTL.fr