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Fleur Pellerin, Ministre déléguée aux PME, à l'Innovation et à l'Économie numérique |
Le cartel français de la téléphonie (FFT : Orange-SFR-Bouygues Telecom + Free telecom) ont été reçu mardi 17 juillet pendant deux heures par les ministres Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin sur fond de chantage à l'emploi. Autour de la table, on retrouvera notamment Xavier Niel, le fondateur de Free; Martin Bouygues, le patron de la maison mère de Bouygues Télécom et grand ami de Nicolas Sarkozy; et Stéphane Richard, le président de France Télécom, et ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde quand elle dirigeait Bercy.
SFR et Bouygues Telecom, qui emploient chacun 10.000 salariés, ont tous deux annoncé des plans de départs volontaires visant à "sauvegarder leur compétitivité" face à la théorie de l'arrivée fracassante de Free Mobile sur le marché de la téléphonie mobile. Si le nombre de postes visés chez SFR sera dévoilé à l'automne, Bouygues Telecom a annoncé que son plan concerne 556 postes. Les syndicats de ces deux groupes, reçus vendredi dernier à Bercy, se sont déclarés satisfaits, Arnaud Montebourg s'étant selon eux montré "ferme" sur l'emploi, même s'ils attendent encore "des actes".
Selon le ministre du "redressement productif", les télécoms sont un secteur « administré, non mondialisé, qui utilise le domaine public hertzien, donc un bien public, qui ne subit pas d'autre concurrence que la concurrence que nous-mêmes décidons de susciter ». Pour parer aux risques de destruction d'emplois de la filière, Arnaud Montebourg avait demandé aux opérateurs dans quelle mesure ils pouvaient rapatrier en France leurs centres d'appel (hotlines), délocalisés pour bon nombre au Maghreb pour des raisons de coûts, et qui emploient des milliers de personnes en contrats précaires.
Mardi, selon des sources proches du dossier, les ministres pourraient notamment proposer aux opérateurs la possibilité de rendre payant pour les abonnés le temps d'attente précédant l'assistance téléphonique si ce service répond à plusieurs critères, comme par exemple l'implantation en France du centre d'appel en question. Actuellement, grâce à la loi Chatel datant de 2008, le temps d'attente avant la mise en relation avec les services après vente, l'assistance technique et les services liés aux réclamations, est gratuit si l'abonné appelle depuis une ligne gérée par son opérateur. L'appel devient ensuite selon les opérateurs soit payant (au tarif local) soit reste gratuit s'il est passé depuis "certaines" box.
Une autre piste envisagée est pour le gouvernement de revenir sur un autre aspect de la loi Chatel, permettant à un abonné engagé pour 24 mois chez un opérateur de se désengager au bout d'une année et de partir en ne payant que 25% du montant encore dû. Les opérateurs estiment qu'avec l'arrivée de Free Mobile et de ses forfaits sans engagement sur la durée, cette loi n'est plus d'actualité. Reste à savoir comment ces mesures, en particulier celle supprimant la gratuité du temps d'attente des hotlines, seront prises par les associations de défense des consommateurs, qui risquent de les considérer comme un "cadeau" aux opérateurs.
« La réunion a été très fructueuse, nous avons mis à plat les enjeux économiques et sociaux », a pour sa part résumé Stéphane Roussel, qui a pris la tête de SFR (Vivendi) fin juin après le départ de son patron Jean-Bernard Lévy, et grâce à la non-arrivée, initialement prévue pour août, de l'actuel numéro deux de Vodafone Michel Combes. « Cette rencontre a été très utile, sérieuse et ouverte, nous ne sommes pas dans une situation bloquée ».
Si toi y'en a pas comprendre tout ce charabia, moi y'en va tout t'expliquer.
Toi y'en a mieux comprendre maintenant ?
Sources : LCI-TF1 (Bouygues), l'Expansion