Le film crade du samedi soir sur Anal+
Suite au fiasco de Toulouse le monarque revêt son uniforme de candidat et repart au "front". Pour son retour certains partisans l'attendaient logiquement au pied des banlieues, avec l'espoir non dissimulé de le contempler anéantir le terrorisme, armé de son Kärcher. Fort des récents sondages, montés de toutes pièces par l'ardent Buisson (son directeur de campagne et PDG de la société Publifact Études), de l'IFOP dont l'actionnaire principal n'est autre que Laurence Parisot (l'actuellle présidente du Medef), du CSA-TM détenu à 100% par Vincent Bolloré (l'ami très proche du monarque), voici que l'imposteur se trouve à faire jeu égal voire dépasser François Hollande dans cette compétition propagandiste des sondages. Le stratagème de Toulouse aurait-il foiré ?
En lieu et place de l'affrontement tant espéré par ses troupes, nous avons retrouvé un monarque qui s'est immédiatement retranché dans son fief aryen de Strasbourg, dernier bastion de la droite, pour prononcer son premier discours officiel après la tragédie de Toulouse. Ce grand moment "historique" fera l'objet d'un prochain billet, car il est nécessaire de rester concentré sur le sujet principal de cet article qui concerne les sondages d'intention de vote.
Jamais une campagne électorale n'aura été autant instrumentalisée par ces moyens de propagande telle que nous le décrivait déjà Pierre Bourdieu en 1973 (lire l'étude de Catherine Panassier ci-dessous).
Bien plus qu'une instrumentalisation nous pouvons afirmer qu'il s'agit bien de manipulation. Dernièrement, Nathalie Nathalie Kosciusko-Morizet, la porte-parole du candidat du peuple en a fait les frais, se faisant souffler dans les essegourdes de la bouche même de son chef de file : « Le second tour se jouera entre Hollande et moi ».
Sur quels critères le monarque-candidat peut-il se baser pour annoncer l'issue du premier tour des élections présidentielles alors que les français ne se sont pas encore exprimés ?
Les sondages ! Encore et toujours ces fameux sondages qui nous matraquent à longueur de journée cette volonté du monarque qui ne souhaite surtout pas en découdre avec un autre candidat que François Hollande.
Le "champion en titre" a déjà choisi son challenger...
Vous pouvez bien entendu m'opposer que ce scénario est impossible, la France est un pays "démocratique"...
Je vous répondrais simplement ceci : « Démocratique n'est pas français ! »
Commençons par nous poser cette première question : Pour quelle raison nous indique-t-on des estimations de sondages au second tour opposant uniquement Sarközy à Hollande ?
N'existent-il pas d'autres hypothèses ? Les autres candidats seraient-ils de simples figurants ?
La vérité est toute autre... Tous les cas de figure ont été minutieusement décortiqués et analysés aussi bien par l'UMP que le PS avec la même consigne pour tous : motus et bouche cousue !
Interdiction formelle aux journalistes de publier et commenter publiquement d'autres estimations sur le second tour qui pourrait faire obstacle à la bipolarisation.
Les "seconds couteaux" sont d'ores et déjà les premières victimes d'un duel voulu et imposé par le monarque sortant, preuve en est, l'extrait de l'émission "Entre les lignes" diffusée sur LCP, qui réunit les rédacteurs en chef du Point, Le Figaro Mag, Marianne et Le Nouvels Obs.
Voilà déjà un premier élément de réponse à notre fameuse question qui devrait vous interpeler sérieusement.
La seconde raison, certainement la plus rationnelle, est que les conseillers de campagne du monarque-candidat ne sont tout simplement pas préparés à affronter un autre scénario que celui qu'ils ont élaboré. Ce dédain affiché encore une fois envers les citoyens français écarte toute possibilité de défaite de Sarközy dès le pemier tour des élections, ce qui est en réalité sa plus grande crainte et qui explique la surmédiatisation de chacun de ses déplacements.
En conclusion, de deux choses l'une, soit les médias publient et commentent d'autres hypothèses de rencontres au second tour entre les candidats, soit le législateur intervient pour interdire toute publication de sondage à partir du lancement officiel de la campagne des présidentielles afin de ne pas manipuler le vote des électeurs qui doit être libre et réfléchit.
Le Papy Mouzeot