Les dix années qui viennent de s'écouler et surtout les cinq dernières auront vues la mise à sac de notre système de protection sociale qui bascule inéxorablement dans le secteur "privé" de la santé, réservé aux plus favorisés. Derrière des prétextes fallacieux, les laboratoires pharmaceutiques amassent de véritables fortunes. Quelques pharmaciens peu scrupuleux se transforment en véritables grandes surfaces de ces laboratoires à l'image de cette "pharmacie discount" de Roissy-en-Brie qui triple amplement sa superficie de vente, passant de 300 à 1000 mètres carrés pour devenir la plus grande officine de France (voir l'article du Parisien).
Le cœur de cible visé dans un premier temps est celui de l'auto-médication, à savoir l'accès aux soins sans avis d'un professionnel de la santé donc sans ordonnance. Les "petits bobos" de la vie quotidienne des français répresentent un énorme potentiel commercial pour les laboratoires pharmaceutiques et le législateur semble peu regardant sur les pratiques encouragées par le lobby de l'industrie chimique. Les publicités incitant à l'auto-médication ne cessent d'envahir nos écrans de télévision.
Cette ouverture sur l'auto-médication est très éloignée de la vente d'un simple flacon de Mercurochrome disponible en grande surface. Le caractère très sérieux et professionnel du pharmacien est exploité pour devenir une façade qui cache des intérêts commerciaux gigantesques. Tous les professionnels de la santé s'accordent à dire que l'auto-médication n'est pas sans danger. Pour devenir pharmacien cela nécessite entre 6 et 9 années d'études en pharmacologie avec obtention de la thèse, ce que le "consommateur" lamba ne détient certainement pas.
L'association UFC-Que Choisir vient de publier un communiqué sur son site à l'attention du public et met en garde contre les dangers de l'auto-médication.
Communiqué
Alors que l’automédication -l’ensemble des médicaments vendus sans ordonnance- représente un tiers des dépenses de médicaments des consommateurs et que les pharmacies bénéficient d’un monopole sur ce marché, l’UFC-Que Choisir rend publics aujourd’hui les résultats inquiétants de la réactualisation de son enquête de 2009 auprès des officines et interpelle les pouvoirs publics pour une automédication moins chère et de meilleure qualité. |
L'association UFC-Que Choisir ne s'est pas arrêtée au stade du communiqué, elle a mené son enquête en caméra cachée. Le résultat est sans appel.