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Le blog satirique du Papy Mouzeot

Nucléaire : ignorer le risque, c'est se mettre la tête sous l'aile

La question qui tue !

 

Suite au sujet "Le courant ne passe plus entre l'ex-miss Areva et Sarközy" où nous pouvions entendre Anne Lauvergeon faire la promotion d'un nucléaire "haut de gamme" et dénoncer par la même occasion le commerce au rabais de l'énergie nucléaire entrepris par Henri Proglio, PDG d'EDF, et son ami Sarközy, président sortant, j'ai été interpellé par quelques commentaires dont celui de Lady Gaga, une papynaute en colère. Le nucléaire propre n'existe pas.

S'il y a bien une question qui ne fait pas débat dans le déroulement de cette campagne présidentielle c'est bien celle des enjeux du nucléaire. Mis à part la candidate écologiste Éva Joly, dont c'est le fond de commerce, mais qui reconnait un total échec de sa propre campagne électorale et les quelques ouvertures du candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, la menace latente des 19 centrales et des 58 réacteurs qui s'étendent sur notre territoire ne semble pas préoccuper les autres candidats ainsi que les citoyens-électeurs.

J'ai donc entrepris de m'intéresser d'un peu plus près sur le côté obscur de cette énergie. La chance était avec moi car cette semaine, France 5 diffusait à une heure de grande écoute le documentaire d'Elsa Fayner, intitulé "Nucléaire, La bombe humaine".

 

Avant de voir ce documentaire j'étais loin de m'imaginer que les propos d'Éva Joly cités par notre fameuse Lady Gaga pouvaient être aussi "percutants" : « Il y a tous les dix ans une probabilité sur six d'accident en France, c'est comme si vous mettiez six balles dans le revolver et que tous les dix ans vous tiriez une balle. en ignorer le risque, c'est se mettre la tête sous l'aile ».

 

Pour ceux qui ne le savent pas encore vous aller découvrir que près de 80% des salariés chargés de la maintenance dans les centrales nucléaires françaises sont des sous-traitants. Ces 20 000 "nomades du nucléaires" sont de plus en plus nombreux à dénoncer leurs conditions de travail et à s’inquiéter pour la sécurité des centrales. La journaliste, spécialiste du travail, Elsa Fayner a donc enquêté pour comprendre les conséquences de cette organisation du travail sur la gestion du risque nucléaire.

 

 

Ce documentaire est aussi visible en replay sur pluzz en cliquant ici et sera rediffusé sur France 5 le 20 avril à 00h30.

 

 

 

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Communiqué de presse du 13/04/2012

 

Accident de Penly : grave minimisation des faits par EDF

 

 

Suivi du dossier

Le 5 avril 2012 à 12 h 20, un départ de feu a eu lieu sur une des pompes du circuit primaire du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Penly, suivi quelques heures après d'une fuite d'eau de plusieurs mètres cubes du circuit primaire suite à un défaut sur un joint. La lettre de suite d'inspection de l'ASN relative à cet accident, parue le jeudi 12 avril, fait entrevoir la gravité des événements. Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l'opacité d'EDF et rappelle la nécessité d'une sortie du nucléaire au plus vite, avant que de tels accidents ne conduisent à l'irréversible.

Quand "deux petites flaques d'huile" masquent une fuite importante

Selon EDF, le départ de feu à l'origine de l'"incident" de Penly serait lié à "deux petites flaques d'huile" qui se seraient enflammées. Pourtant, la lettre de suivi d'inspection de l'Autorité de Sûreté Nucléaire fait état de "la présence d’huile sur différents équipements (calorifuges, tuyauteries, etc.), planchers et charpentes métalliques", et évoque même "une perte importante d’huile du système de lubrification du moteur électrique de la pompe primaire n° 1" !

EDF occulte les pertes de contrôle

En évoquant une situation sous contrôle, EDF passe sous silence les imprévus survenus lors d'une tentative pour limiter la sollicitation de la pompe fuyarde en faisant appel à deux vannes qui ont refusé d’obéir. Il apparaît en effet que la manipulation d'une vanne pour maîtriser la fuite a déclenché "de manière inattendue" sa refermeture automatique, ainsi que la fermeture d'une autre vanne. Des explications sur les raisons de cette réaction inattendue (cause mécanique, électrique, automatisme, logicielle...) doivent être apportées.


Quelles conséquences pour les travailleurs ?

Par ailleurs, aucune donnée n'a été publiée sur l'exposition des travailleurs et des pompiers, et sur l'irradiation externe qu'ils ont pu subir. Rappelons que plusieurs milliers de litres d'eau ont fuit depuis le circuit primaire, une eau chargée en éléments radioactifs provenant de l'usure du combustible. Et qu'en est-il du salarié brûlé ?

Un symptôme inquiétant de l'état de sûreté du parc nucléaire

Cet accident survient sur une centrale relativement récente et censée avoir passé avec succès l'épreuve des "stress tests". Est-il dû, comme l’évoquent certains spécialistes, à une anomalie sur les joints des pompes, susceptible de se retrouver sur tous les réacteurs du parc ("défaut générique") ? À un défaut de maintenance lié à la dégradation des conditions de travail des sous-traitants ? À une usure accélérée du parc nucléaire due à des impératifs de productivité ?

Quoi qu'il en soit, ce problème, qui a fait l’objet d’un courrier de l’ASN au premier ministre et à deux ministères, est révélateur d'un état de sûreté dégradé qui dépasse probablement le seul réacteur n°2 de Penly. Il y a tout lieu de penser que les coûts d’entretien et de prolongation des réacteurs français sont appelés à monter en flèche dans les années à venir, engloutissant des sommes qui seraient bien plus utiles au développement des alternatives énergétiques.

Candidats aux élections présidentielles : qui assumera d'être le Président de l'accident ?

Les candidats à la présidentielle ne peuvent plus décemment continuer à faire comme si tout allait pour le mieux, sous peine de devoir prochainement gérer un accident d'une gravité supérieure, auquel personne ne peut se préparer.
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", il est inacceptable que les politiques restent passifs alors que les avertissements s'accumulent. N'attendons pas un accident plus grave pour envisager enfin un changement de politique énergétique !

NB : L'étendue réelle de l'accident reste encore inconnue. Les informations publiées jusqu'ici restent encore insuffisantes pour comprendre l'origine et les conséquences réelles de ce qui s'est passé à Penly. Le Réseau "Sortir du nucléaire" et le Collectif "Stop EPR - ni à Penly ni ailleurs" demandent que toute la lumière soit faite sur les causes réelles de l’accident. Ils restent en alerte, et vont interpeller dans les prochains jours les responsables de la gestion de crise.

 

 

Contacts :

Réseau « Sortir du nucléaire » :
• Marc Saint Aroman - 05 61 35 11 06
• Charlotte Mijeon – 06 75 36 20 20

 

Collectif « Stop EPR – ni à Penly ni ailleurs » :
• Alain Correa – 06 70 39 97 45
• Guillaume Blavette – 06 62 29 50 48

 

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A propos de la journaliste-réalisatrice Elsa Fayner

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 Elsa Fayner
Crédit photo : Axelle de Russé

Journaliste pigiste dans la presse spécialisée (ASH, Santé & Travail, Miroir social…) et généraliste (Maxi, Géo, Figaro magazine…). Elle s'est progressivement spécialisée dans les thématiques liées à l’emploi. Diplômée de Sciences Po Paris et de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, à l’issue de laquelle elle a effectué un stage au magazine Le Point. Elle a également passé une année en Australie.

Je suis journaliste indépendante depuis dix ans, et je me suis spécialisée dans le monde du travail à la suite d’un reportage de trois mois, mené en 2007, en immersion dans le quotidien des travailleurs précaires: je me suis fait recruter dans trois entreprises pour observer les conditions de travail.

Un livre en est né « Et pourtant, je me suis levée tôt… ».

http://img11.hostingpics.net/pics/646207livreelsafayner.jpgSurtout, ce passage de l’autre côté des murs de l’entreprise m’a donné envie de poursuivre mon enquête.
 
Je collabore maintenant à plusieurs magazines sur le travail (Santé & Travail, Miroir social, etc.), j’ai réalisé deux documentaires TV (Travailleurs à bas prix , 52’ mn, France 2, 2009 ; Call centers : les nouveaux prolétaires, Envoyé Spécial, 2010), et depuis janvier 2009, j’anime mon blog journalistique Et voilà le travail, chroniques de l’humain en entreprise.
 
J’aimerais qu’il soit un carrefour, entre les témoignages de salariés, de managers, d’employeurs, et les analyses des médecins, sociologues, économistes, pour avancer quelques éléments de compréhension du monde du travail d’aujourd’hui.

 

 

Suivre Elsa Fayner sur son blog : http://voila-le-travail.fr/

 

 

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