Le 30 Octobre 1980, Coluche convoque une centaine de journalistes au théâtre du Gymnase où il se produit tous les soirs.
Il déclare être candidat car trop de gens ne sont pas représentés par la classe politique. Il lance même cette phrase audacieuse : « Ils nous prennent pour des imbéciles alors votons pour un imbécile ! ».
Coluche amuse. Un journaliste déclarera même : « Depuis De Gaule, c'est la première fois qu'on se marre à une conférence de presse ! ». Les politiques ne le prennent pas plus au sérieux. Pour eux ce n'est qu'un coup médiatique.
C'en était un. Seulement, un sondage va complètement changer les intentions de Coluche...
14 Décembre 1980. Un sondage paru dans le Journal du Dimanche crédite Coluche de 16% d'intentions de votes. Ce qui n'était pour l'humoriste qu'une farce va se transformer en un enjeu crucial.
Malgré la censure, la popularité de Coluche se confirme
Valery Giscard d'Estaing aurait alors confié, via M. Christian Bonnet (son Ministre de l'Intérieur) une mission : "détruire politiquement" Coluche.
Pendant des mois, un groupe des Renseignements Généraux, le groupe Dauvé aurait épié le comique. Filatures, écoutes téléphoniques...
Romain Goupil témoigne : « Un camion avec des fenêtres et des rideaux qui reste stationné dans une rue de Paris pendant 4 mois sans avoir de contravention, c'est louche ! ».
Mais ce n'est pas tout. Les R.G. auraient transmis à la presse des dossiers sur les "erreurs de jeunesse" de Coluche. Ainsi, l'Express du 27 Décembre 1980 publie "La vraie nature de Coluche", un article révélant que celui-ci a été condamné à 3000 francs d'amende pour outrages à agent de la force publique !
Un événement va précipiter la descente de Coluche
La police retrouve le cadavre de René Gorlin, régisseur de Coluche depuis plus de 6 ans, abattu de 2 balles dans la nuque.
L'enquête conduira à un crime passionnel. La police n'a-t-elle rien dit à Coluche, le laissant supposer que cet assassinat était directement lié à sa candidature ?
2 jours plus tard, Coluche reçoit une lettre anonyme dont les mots ont été découpés dans un journal. Le texte est édifiant : "COLUCHE : ATTENTION A LA MORT !"
Il reçoit également des appels téléphoniques dont un qui fait froid dans le dos puisque l'interlocuteur lui dit que "SA PASSION POUR LES DEUX-ROUES POURRAIT LUI ÊTRE FATALE" et que "IL POURRAIT DÉRAPER MÊME SUR CHAUSSÉE SÈCHE".
Malheureusement, la coïncidence fera que, 5 ans plus tard, il décédera d'un accident de moto...
Écœuré par les pressions exercées, Coluche réunit une centaine de journalistes le 6 avril 1981, à un mois du scrutin, pour leur annoncer qu'il se retire car "il ne trouve plus ça drôle alors s'il n'en rit plus, comment va-t-il faire pour faire rire les autres ?"
Je ne suis plus candidat. J'ai voulu remuer la merde politique dans laquelle on est, je n'en supporte plus l'odeur. J'ai voulu m'amuser et amuser les autres dans une période d'une très grande tristesse et d'un grand sérieux. C'est le sérieux qui vient de gagner.
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1ère partie
2ème partie
3ème partie
Source : toutsur-coluche.fr.st
Sur une idée de Dany et de Cyril Lazaro