Les vautours commencent déjà à décrire quelques cercles autour de ce qui se présente comme la future carcasse de l'ex-patron de l'UMP.
Jusqu'à présent François Fillon s'était plutôt manifesté par un soutien assez modéré envers son président de candidat. Ses quelques allusions sur son désaccord avec la stratégie de campagne menée tambours battants par l'extrême droitisation mise en place par Partick Buisson, avaient été rapidement recadrées par le monarque en personne.
Ce matin sur RTL, l'actuel premier ministre pour encore quelques jours, a donc décidé de rompre avec l'UMPFN en se positionnant vers la droite modérée de l'UMP : « Nous devrions éviter toutes les remarques désagréables à propos des syndicats [...]. Je n'aime pas qu'on critique les syndicats en tant que tels ».
En réponse à son intervieweur qui lui faisait bien sûr remarquer que ces propos seraient lus comme une critique du positionnement président sortant, il a très tranquillement ajouté: « C’est mon opinion et je l’ai toujours défendue. Personne ne sera surpris que je la défende à nouveau ».
En adressant ce message à l'attention de "Nous", François Fillon s'inscrit déjà dans une logique de défaite et envisage l'après présidentielle en marquant clairement sa différence avec la dérive populiste de Sarközy apportant ainsi de l'eau au moulin de Hollande, à deux jours du débat qui va opposer les deux candidats finalistes.
C'est aussi un signal lancé à son concurrent Jean-François Copé car en cas de défaite, la droite modérée de l'UMP cherchera à condamner les responsables de la dérive de cette campagne qui patauge dans l'idéal du Front national.