Au moment où la justice s’apprête à auditionner François Léotard, l’ancien ministre de la Défense, dans l’affaire Karachi, Eva Joly dénonce "les entraves" de la justice parce que cette enquête "concerne aussi Nicolas Sarkozy". Le chef de l’Etat cherche à "reprendre le contrôle", poursuit la possible candidate d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle de 2012.
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L’ancien ministre de la Défense François Léotard est auditionné aujourd’hui par le juge Trévidic, en charge de l’instruction sur l’attentat de 2002 à Karachi.
François Léotard "est au centre" de l’affaire des rétro-commissions, affirme Eva Joly. "Il y a une crainte à ce que le juge Van Ruymbeke arrive à remonter les montants et la distribution des rétro-commissions qui sont revenues en France, et qui ont bénéficié (...) aux forces politiques françaises", explique l’ancienne magistrate spécialiste des délits financiers.
"Je n’ai pas arrêté de dénoncer les entraves de la justice dans l’affaire Karachi. Lorsque Nicolas Sarkozy voulait supprimer le juge d’instruction, j’avais dit que c’était l’enquête Karachi qui lui faisait peur et qu’il était urgent pour lui de reprendre le contrôle", poursuit Eva Joly.
"Est-ce qu’il y a eu des rétro-commissions, de quel montant et qui a pu en bénéficier ? Nous voyons bien que la justice essaye d’arrêter cette enquête parce qu’elle concerne, pas seulement Léotard, mais aussi Nicolas Sarkozy", martèle Eva Joly.
Source : Gilles Halais / France Info