Sus aux journalistes !
Qu'arrive-t-il aux militants de l'UMPFN pour qu'ils s'en prennent à ce point aux journalistes ?
Suivraient-ils des consignes de leur candidat qui manifeste une telle arrogance envers certains professionnels de la presse qui n'ont pas soutenu sa campagne tel que cela avait été le cas en 2007 ?
4 agressions dans la même semaine !
Mardi 1er mai c'était Marine Turchi, journaliste à Mediapart que se faisait malmener et insulter alors qu'elle couvrait le rassemblement du Trocadéro.
Ces faits sont d'une gravité autrement symbolique, relevant d'une attaque à la liberté fondamentale, celle de la presse. Ils dénoncent un climat de violence inhabituel dans les rassemblements de l'ex-droite républicaine, une agressivité inédite à l'égard des journalistes des médias indépendants du pouvoir, une hystérie jamais vue qui libère des pulsions hier réservées à l'extrême droite. Il faut croire que la droite extrême de Nicolas Sarkozy n'aime pas plus la liberté que l'extrême droite qu'elle copie désormais.
Le témoignage de Marine Turchi :
« Je suis journaliste pour Mediapart et ce jour alors que je me trouvais au meeting de Monsieur Sarkozy, j'ai été pris à parti par des personnes venues assiter au meeting. En effet, dans un premier temps, alors que je me trouvais sur le rond-point et plus précisement sur le terre plein central, prenant des photos, j'ai été repérée par une huitaine de militants UMP qui sont venus vers moi et ont commencé à hurler: "Aaaaaah! il y a Mediapart !" « J'ai réussi à plus ou moins calmer la situation mais, sentant qu'il y avait quand même une certaine tension, j'ai voulu sortir de ce terre plein. J'ai, pour ce faire, enjambé la délimitation extérieure du rond-point pour rejoindre la chaussée, mais de nombreuses personnes étaient arrivées entre temps et il était très difficile de traverser la foule. « Après avoir passé cette délimitation, un homme d'une soixantaine d'années a saisi mon bagde de jounaliste qui était attaché à mon cou et l'a levé au ciel en criant: "C'est Mediapart !". Ce badge était attaché à un cordon autour de mon cou, avec également mon appareil photo. Après cela, il a arraché ce dit badge et l'a jeté au sol. « Entre temps, les gens autour de nous se sont retournés vers moi et j'ai été insultée notamment de "sale gauchiste" et ce à plusieurs reprises. Cet homme m'a également insultée de la sorte et disait avec les autres militants : "Ils sont là!, ils sont là!". Comme je sentais monter un énervement contre moi, je l'ai pris en photo afin qu'il cesse de me bousculer. « J'ai réussi à quitter la foule en laissant au sol mon badge professionnel car je ne pouvais pas le récupérer. J'ai été extrèmement choquée par cette situation car j'ai été secouée lors de mon passage à travers la foule. Je ne suis pas blessée et ne désire pas me rendre aux urgences-médico-judiciaire. « Après ces faits je suis allée rejoindre le responsable de la sécurité de l'UMP qui m'a invitée à me rendre auprès de la Police afin de relater les faits, car j'étais sous le choc et en larmes. Je vous envoie par mail la photographie de l'individu responsable de ces violences. « Je dépose plainte contre X pour les faits relatés. « Je prends acte que vous me remettez un récépissé de dépôt de plainte . « Je prends acte que je serai avisée par le Parquet territorialement compétent des suites de l'enquête.» |
Jeudi soir, peu après 19h, la chaîne d'information BFMTV a du interrompre son direct avec Ruth Elkrief lorsqu'un incident s'est produit après le meeting de Sarközy à Toulon. La journaliste et son collègue Thierry Arnaud, alors à l'antenne avec l'un des présentateurs de BFMTV, ont été violemment chahutés par les électeurs du candidat de l'UMP : « On nous a traités de vendus, de collabos, il y a eu des crachats, qu'un disait "On est de droite et fiers de l'être". Des militants autour de nous nous agressent, nous prennent à partie, et sont assez méchants », a-t-elle raconté. Les électeurs du président sortant, visiblement très violents depuis ces derniers jours, ont également jeté des bouteilles d'eau pleines sur les deux journalistes, ce qui a nécessité l'intervention de la sécurité. Quelques minutes plus tard, elle a expliqué son agression et a affirmé qu'ils ont reçu « quelques mots assez durs, et quelques jets de projectiles, des bouteilles ».
Vendredi c'est aux Sables d'Olonne que le président sortant s'en prenait à un journaliste de TF1 réalisait un duplex pour le journal de 13 heures de Jean-Pierre Pernaut.
Alors qu'il était en direct sur TF1, le président candidat lâche : « Si notre ami qui fait un direct en me tournant le dos pouvait s'arrêter, ça m'arrangerait ». L'assistance se retourne alors vers lui et le hue. Le malaise est perceptible sur le visage de Philippe Morand. Sarközy en profite pour livrer une nouvelle charge contre les médias. « Qui sont-ils pour oser dire qu'on ne doit ne pas parler à 6,5 millions de Français. Quelles sont leurs titres de gloire ? Quelle autorité morale les porte ? ». Visés, les journalistes, « qui n'ont cessé d'inviter Madame Le Pen lorsque elle disait du mal de moi pour m'interdire de parler aux électeurs de Madame Le Pen ». Puis il précise sa pensée : « Je n'ai jamais vu une émission, un journal avec un bandeau où il y aurait écrit toute personne ayant voté pour le FN ne doit pas nous regarder ».
Sources : Mediapart, BFMtv, TF1