Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog satirique du Papy Mouzeot
  • Contact

Recherche

The Wall

Archives

Erick Bernard

http://img15.hostingpics.net/pics/375556MTSN.png

12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 18:11

http://www.bakchich.info/squelettes/pics/logo-Bakchich.gif

 

Grmmbl di Nandidjûûûûû di Rôgntudjûûûû de Crévindjûûûûû !

Le Papy l'avait annoncé, cette année 2011 est une "foutue année du pire" !

Elle commence vraiment pas bien avec la fin annoncée de Bakchich l'hebdo satirique "qui gratouille là où ça picotte". Ce vendredi verra la sortie du dernier numéro papier mais les sites devraient être maintenus dans la mesure du possible. Alors voila, qui de mieux que Nicolas Beau le directeur de la rédaction (ancien du Canard) de cette bande de journaleux vraiment pas comme les autres...

 

 

http://www.bakchich.info/local/cache-vignettes/L460xH516/jpg_Marat_Bakchich-f3a00.jpgUne page se tourne. Bakchich va fermer ses portes fin janvier. L’hebdo de vendredi sera le dernier, et nous maintiendrons les sites web en activité autant que possible. Retour sur nos chemins de traverse.

Nous sommes comme les chats qui meurent lorsqu’on les empêche de rêver. Notre utopie aura été de livrer, pendant les quinze mois qu’a duré l’aventure de cet hebdomadaire, une information libre et jubilatoire. « La lecture de Bakchich est rafraîchissante », nous avait écrit dans son premier message notre actionnaire Xavier Niel. Que notre généreux mécène soit ici remercié, ainsi que les quelque vingt bienveillants actionnaires, petits et grands, qui ont accompagné notre projet de journal. Notre gratitude va également à nos fidèles compagnons de route, notamment Isabelle Adjani, présidente du Club des amis de Bakchich – soit une centaine de lecteurs actionnaires charitables et dévoués qui nous ont financièrement soutenus. Sans oublier notre imprimeur, Gilbert Caron, un amoureux de la presse comme on les aime.

Bakchich Hebdo n’a pas été lancé, voici quinze mois, après une étude de marché. Notre journal est né d’un besoin irrépressible d’écrire libres et sans entraves. Et de l’espoir, aussi, que le champ de plus en plus exigu des libertés médiatiques laissait une étroite porte ouverte à un assaut de reconquête, fut-il désespéré. Comme dans les films d’Hollywood, quand la musique de fin étire tout le crin de l’archet sur les violons, nous disparaissons aujourd’hui avec un petit souffle de certitude  : avoir tenté de changer une poussière d’histoire, avoir parfois allumé un briquet dans la caverne des illusions.

Gratter là où ça fait mal

Avec quelques moyens supplémentaires pour promouvoir le titre, surveiller la distribution et agiter les réseaux médiatiques, le pari était jouable. Mais la cohorte est restée trop mince  : 10 000 lecteurs qui nous ont fait l’honneur de nous lire chaque semaine. Leurs témoignages d’amitié nous ont toujours encouragés à poursuivre encore et encore, jusqu’au dernier râle, jusqu’à ce dernier numéro. Réconfortant que le partage de cette folie.

Le nez dans le guidon, nous n’avons sans doute pas pris suffisamment le temps de lever la tête pour prendre le vent, cibler la mode, humer l’info affriolante – tout ce qui attire le lecteur au kiosque comme l’abeille à la ruche. Un peu primaire, notre manière de faire est simple, sans raffinement ni malice. La mission est de découvrir la face cachée de l’information, de gratter là où cela fait mal, d’apparaître là où on ne nous attend pas. Chercher, vérifier, interroger, déchirer le rideau des apparences. Atteindre, enfin, la réalité qui mord et qui résiste. Notre plaisir, chaque vendredi, était de dévoiler ce monde parallèle à nos lecteurs, d’éclairer les coulisses des pouvoirs, de tous les pouvoirs. Et cela dans une langue épicée et satirique, avec bonne humeur et impertinence, grâce à l’aide de ces dessins de presse qui en disent plus long que bien des éditoriaux.

Refus du manichéisme

Les corbeaux de gauche comme de droite qui ont affirmé voir dans certains de nos articles la main de Lucifer se sont trompés. Le diable n’existe pas. Mais nous les comprenons  : lire un journal libre, inattendu, n’est pas toujours un travail reposant.

Ainsi, nos amis de gauche ont été plus d’une fois ulcérés que Bakchich ne serre pas les rangs autour d’eux, au nom de lendemains communs et qui déchantent. Il n’y a pas grande raison de ne pas égratigner les socialistes lorsqu’ils se montrent timorés pour dénoncer le pouvoir sanglant d’un Ben Ali en Tunisie, un joli paradis pour les vacances de nos élites politiques.

Nos grandes consciences de gauche auraient dû y regarder de plus près.

À Bakchich, nous avons toujours lutté contre la précarité  ; les quinze salariés, dont quatre anciens stagiaires, sont tous sous contrat. Pas de stagiaires longue durée ni de bénévolat. Dans une extrême transparence, la grille de salaire au sein de l’équipe a toujours été très resserrée, de un à deux. Autant de pratiques plus progressistes que celles de beaucoup de médias dits « de gauche ».

À droite, où l’on craignait le pire, beaucoup ont été surpris par notre refus de tout manichéisme. Dans des dossiers comme celui de Karachi, qui mettait en cause le pouvoir sarkozyste, Bakchich s’en est tenu aux faits, rien qu’aux faits, qui ne faisaient pas du chef de l’État le responsable de la disparition tragique de onze Français en 2002…

Les chemins de traverse que nous aimons ne nous ont pas toujours ouvert grandes les portes des revues de presse. Les « grands » médias nous ont ignorés, sauf au moment de piller nos informations. Les juges nous ont tant aimés qu’ils viennent de lancer une dernière salve, un dommage de 40 000 euros accordé au député UMP David Douillet, un honnête homme.

Dans vingt ou trente ans, des thésards plongeront dans les archives et décrieront les dernières traces de cet artisanat délicat que fut le métier de journaliste indépendant. De l’hebdo de Bakchich, ils diront que ce fut une belle histoire. 

 

par Nicolas Beau directeur de la rédaction de Bakchich

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
<br /> <br /> Oui, Bakchich n'est en rien lié au FN sur le plan des idées, et on pourrait simplement penser :"à cheval donné, on ne regarde pas la bride", mais cette histoire me désole malgré tout.<br /> <br /> <br /> Ce même Caron a aidé Siné Hebdo. Dans les deux cas, il s'agit d'un acte militant. Il soutenait ces journaux parce qu'il aimait les idées qu'ils défendaient ? Parce qu'il est pour la liberté de la<br /> presse ? Pour s'enrichir ? Pour ma part, je pense que son but était que trois journaux entrent en concurrence afin qu'aucun ne survive : Charlie Hebdo, Siné Hebdo et Bakchich. Deux sont morts, le<br /> 3e est mal en point.<br /> <br /> <br /> Je regrette le temps où Siné écrivait dans Charlie. Je regrette que certains talents qui s'exprimaient dans Bakchich ne puissent plus le faire. Je crains que Charlie disparaisse.<br /> <br /> <br /> Pour Xavier Niel, je ne connais pas ses intérêts. Je me souviens surtout de ça :<br /> <br /> <br /> http://www.liberation.fr/medias/0101269634-un-ex-pdg-de-liberation-brutalement-interpelle-a-son-domicile<br />  <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Le pognon mon cher Marsile, tu le sais bien, c'est cette merde qui est le nerf de la guerre aujourd'hui tant que nous ne nous libérerons pas de ce carcan du capitalisme. Je partage entièrement<br /> tes avis sur une "manipulation" plus que probable destinée à l'extermination des papiers "gauchistes" ou tout simplement contestataires mais certainement pas complices d'un gouvernement qui<br /> usurpe sans vergogne les sacro-saints droits de l'homme. Nicolas Beau a peut-être ouvert une voie sans le vouloir, mais tant que nous pourrons nous opposer aux lois bidonnées de l'Hadopi et<br /> Loppsi 2, nous pourrons continuer à nous exprimer librement comme tu le fais ici. Et même si le http se retrouve fliqué par autant de radars qu'en comportent nos voies d'accès terrestres, il nous<br /> reste bien d'autres galeries sous-terraines pour rester en contact et nous organiser pour combattre ce système. Tant que l'homme se battra pour défendre ses idéaux il restera toujours un espoir<br /> pour sortir de la dictature.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Amitiés fraternelles du Papy Mouzeot<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Bakchich remercie "Gilbert Caron, un amoureux de la presse comme on les aime". Incidemment un des mécènes du FN mais quand on est amoureux ...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Merci pour ton intervention mon cher Marsille. Tu abordes là un sujet qui lie directement l'imprimerie (et non la presse même si celle-ci est rotative) au journalisme. Effectivement l'un ne va<br /> pas sans l'autre dans notre système économique. Je pense que tu dois certainement savoir que la "liberté de la presse" est totalement muselée par le capital qui détient les moyens de diffusion de<br /> la pensée dans notre pays. Le Caron dont tu nous parle est un des plus grands barons de l'imprimerie de notre pays qui s'enrichit sur du papier imprimé qu'il ne vendrait certainement pas s'il<br /> n'existait de quoi remplir les formats. Tu aurais pu aussi nous citer Xavier Niel (l'un des confondateurs de Free) ou bien Marc Simoncini (Meetic), Jean-Pierre Brunois (ex-propriétaire de<br /> France-Soir) ainsi qu'Alexandre Allard (propriétaire du Royal Monceau) et Fabien Baussart (l'éditeurs de lettres confidentielles) tous membres du conseil d'aministration de Bakchich.<br /> <br /> <br /> Vois-tu les intérêts financiers dépassent les idéaux politiques dans certaines sphères, alors de là à faire un amalgame entre Bakchich et le Front National il y a une limite, tu ne crois pas ?<br /> <br /> <br /> Pour reprendre tes propres termes que je respecte, le Papy aurait plutôt dit : Quand on compte on aime pas.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Amitiés du Papy qui ne défend par les vendeurs d'encre pas sympathique !<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> <br /> Un vrai et grand média tire sa révérence<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Oui je suis très attristé car Bakchich c'est un esprit totalement différent qui ne fait pas de courbettes ni de détours pour traiter l'information, c'est d'ailleurs pour ces raisons que Bakchich<br /> a été boycotté par les grands médias à mon humble avis. Je crains que ce dernier numéro ne sonne le glas du journalisme indépendant.<br /> <br /> <br /> <br />

Résistance

http://img15.hostingpics.net/pics/536082PartiPirate.gif

 

http://img15.hostingpics.net/pics/276086Anticor.gif

 

Soutenez la Quadrature du Net

 

Les Fakes de Grats

 

http://francismizio.net/ftp/jesuispartoutgif.gif

 

Diablo

 

Coco Magnanville

 

Goolgueule