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  • : Le blog satirique du Papy Mouzeot
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Erick Bernard

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 21:56

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Comme il était prévu dans le scénario, les partis démocratiques cherchaient désespérément hier des arguments pour justifier leurs peurs face à la possibilité que le nouveau parti abertzale (indépendantiste de gauche) SORTU puisse se présenter aux élections en mai. Le PSOE ne peut toujours pas se défaire de sa terreur face au harcèlement du Partido Popular. Et le PP insiste pour que les mots ne soient pas pris en considération alors que la Loi des Partis n'exige de SORTU que des mots, des mots répudiant la « violence  terroriste » comme méthode de combat politique (…).

Le prohibitionniste le plus strict et le plus enthousiaste est le PP, promoteur en son temps de la Loi du Point Final (ley de punto final) connue aujourd'hui sous le nom de Loi d'Amnistie qui a couvert d'une chape de plomb les responsabilités des collaborateurs du régime franquiste intégrés dans les rangs du PP afin d'éviter une accusation plus que probable de délits de crimes contre l'humanité, ceux qui ne sont jamais prescrits. Ce parti dont le président d'honneur actuel est Manuel Fraga (ex ministre du dictateur Franco) a non seulement refusé de condamner le franquisme, avec ses centaines de milliers de torturés, assassinés et disparus, mais a réussi à porter aux nues cette Espagne de la terreur fasciste. Pour le député européen du PP Mayor Oreja ce régime dictatorial était d'une « extrême tranquillité » et pour Fraga « le franquisme a posé les bases d'une Espagne où l'ordre règne mieux ».

Si en Allemagne, aujourd'hui, quelqu'un se réfère avec autant de condescendance au régime nazi il se retrouve derrière des barreaux. Ici, par contre, non seulement on n'exige pas du PP qu'il condamne la terreur franquiste afin de ne pas être illégalisé ipso facto mais, de plus, nous lui permettons d'imposer ses critères sur la façon dont les autres doivent renoncer publiquement aux « méthodes terroristes ». On aura tout vu, tout entendu.

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Source : Xarlo / Manolo Saco – Publico.ES – 9-02-2011 – traduit par Ursoa Parot

 


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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 18:40

Aurore-Martin.jpg

Ce que nous enseigne le courage d’Aurore Martin

La liberté d’Aurore Martin est suspendue désormais aux aléas juridiques de ses prochains recours devant les institutions européennes afin obtenir l’annulation du Mandat d’Arrêt Européen (MAE), prononcé à son encontre. Aurore Martin peut-elle espérer obtenir gain de cause devant des juridictions supranationales dont les décisions s’imposent, en principe, aux Etats membres ?

 

Il va falloir qu’elle s’attache les services d’un éminent spécialiste en droit communautaire car notre maquis juridique européen nécessite une expertise reconnue. Pour la militante basque, l’issue est plus qu’incertaine, notamment devant la Cour Européenne des droits de l’homme. Pour jouir à nouveau de son libre droit de circulation sur le sol européen, Aurore Martin devra agir auprès de nombreuses institutions, sans déserter l’arène  politique qui s’est mobilisée  avec ferveur. En arrière plan de ce combat âpre, se dessinent les modalités futures de nos libertés d’expression et d’association en France, mais également, sur l’ensemble du territoire de l’Union Européenne.

 

Pour bien mesurer les enjeux qui se cachent derrière la procédure engagée par l’Etat Espagnol, il est didactique de recontextualiser la mise en œuvre du dispositif concernant le Mandat d’Arrêt Européen, dont l’objet est de renforcer la coopération judiciaire entre les Etats membres, à la suite des attentats du 11 septembre 2001.

 

Auparavant, il existait une procédure d’extradition lourde, longue et discrétionnaire qui freinait la comparution des personnes suspectes et leur condamnation éventuelle. Dans une Union fondée sur des valeurs communes, et sanctuarisées par la Charte des droits fondamentaux, il est apparu comme opportun de procéder à un simple transfèrement des personnes poursuivies ou recherchées, entre les autorités judiciaires des Etats membres. Le MAE est un acte de procédure où seule la forme est prise en compte ; il n’y a pas de débat sur le fond puisque ce dernier est assuré, en principe, par l’Etat de droit Européen qui garantit un procès juste et équitable.

 

Lors des travaux préparatoires pour définir le dispositif du MAE, il avait été retenu que « Les personnes susceptibles de faire l’objet d’un MAE devaient remplir plusieurs conditions dont, notamment, celles d’avoir participé à des actes de terrorisme, de traite d’êtres humains, de corruption, de participation à une organisation criminelle, de faux monnayage, d'homicide, de racisme et de xénophobie, de viol, de trafic de véhicules volés, de fraude, y compris la fraude aux intérêts financiers communautaires ».
En France, il s’était alors posé la question à savoir, si un état pouvait refuser l’extradition d’un de ses ressortissants dès lors que le motif invoqué était de nature à se heurter à des principes de valeurs constitutionnelles. En effet, le dispositif législatif européen envisagé  interdisait à un Etat de refuser l’extradition au motif que l’infraction incriminée puisse être la conséquence d’une action politique, constitutionnellement garantie dans cet Etat, comme la liberté d’expression ou d’association.

Saisi par le chef du gouvernement de l’époque, pour avis, le Conseil d’Etat Français avait estimé que le MAE  était conforme à nos principes constitutionnels, à une seule réserve : il avait en effet considéré que la transposition de la décision-cadre conduisait à écarter le principe selon lequel l'Etat devait se réserver le droit de refuser l'extradition pour les infractions qu'il considérait comme des infractions à caractère politique, garanties par nos valeurs constitutionnelles (Préambule de la Constitution de 1946).

 

La problématique posée par le Premier ministre était bien celle de notre sujet qui a conduit Aurore Martin a opté pour la clandestinité.

Le 26 septembre 2002, le conseil d’Etat répondait à Jean Pierre Raffarin en concluant son avis par l’attendu suivant: « Il résulte de ce qui précède que la transposition en droit français de la décision-cadre du 13 juin 2002 relative au mandat d’arrêt européen et aux procédures de remise entre États membres nécessite, au préalable, une modification de la Constitution. »

 

Le 25 Mars 2003, la France modifiait, donc, sa constitution et intégrait un troisième alinéa 88-2 mentionnant explicitement le mandat d’arrêt européen. Désormais la loi fixerait les règles relatives au mandat d'arrêt européen en application des actes pris par les institutions de l'Union Européenne.

 

Le 9 mars 2004, la loi Perben II introduisait le mandat d’arrêt européen dans le code de procédure pénale aux articles 695 alinéa 11 à 55. Préservant l’essence même de nos valeurs constitutionnelles, et prenant en compte l’avis du Conseil d’Etat, les députés rédigeaient  l’article 695-23 du NCP qui énonce explicitement que : « L'exécution d'un mandat d'arrêt européen est également refusée si le fait faisant l'objet dudit mandat d'arrêt ne constitue pas une infraction au regard de la loi française ». En clair, La loi  Française s’oppose expressément à l’esprit de la décision cadre concernant le MAE puisqu’elle interdisait à un Etat de refuser l’extradition au motif que l’infraction incriminée puisse être la conséquence d’une action politique.

 

Alors que reproche-ton à Aurore Martin ? Pour quelles raisons les juges d’appel et de cassation ont décidé de ne pas tenir compte de cette disposition substantielle qui aurait pu servir de fondement à leur motivation ? Existerait-il dans ce dossier des griefs aux preuves accablantes et secrètes qui justifieraient l’extradition et dont personne n’aurait connaissance ?  A défaut de rendre ces éléments publics qui remettraient en cause ce point de vue, toute cette agitation ressemble à s’y méprendre à un abus de droit réprimandable par le droit Français et Européen.

 

Le  principal grief reproché à Aurore martin semble être celui d’être représentante en France du parti indépendantiste Batasuna, légal en France mais illicite en Espagne et d’avoir participé à des réunions publiques ou privées prohibées en Espagne.

 

Dans la péninsule Ibérique, Batasuna est interdit car l’association se livre à des « activités portant atteinte aux principes démocratiques ou aux droits fondamentaux des citoyens »(CEDH – 30 juin 2009) . « A l’aide d’une longue série d’indices, les plus hautes juridictions espagnoles - le Tribunal suprême et le Tribunal constitutionnel - ont en effet estimé que le parti Batasuna (et Herri Batasuna) était lié à l’organisation terroriste ETA et était en quelque sorte sa “vitrine légale” dans l’espace politique. (Le monde 4 juillet 2009)». De ce fait, l’appartenance d’Aurore Martin à Batasuna motive  la demande d’extradition Espagnole. Toutes les réunions de Batasuna en Espagne sont qualifiées par l’Etat Espagnol  de  clandestines et sont interdites. L’adhésion d’Aurore Martin à cette organisation et ses participations à des réunions publiques illicites justifient pour les juges Espagnols, la validité du MAE lancé à son encontre.

 

En France, Batasuna est autorisée et toutes les réunions et expressions relèvent de droits constitutionnellement garantis. Ici, en Terre Basque, les agissements d’Aurore Martin sont légaux et aucun élément probant ne démontre une activité terroriste.

 

Les faits reprochés à Aurore Martin ne constituent  pas une infraction au regard de la loi Française et donc sur le fondement de la constitution Française, des articles du code de procédure pénale, mais également selon les articles 10 et 11 de la charte des droits fondamentaux Européens,  le MAE aurait du être jugé comme irrecevable.

 

Tel fut le cas, lorsque les premiers juges du fonds ont rejeté la demande de l’Etat Espagnol en précisant que les motifs évoqués étaient «peu clairs et imprécis».

 

D’une manière générale, en France, les juridictions « demandent beaucoup d'informations complémentaires avant de se plier à l'exécution du mandat ». L’état espagnol a donc fait appel et a corrigé sérieusement sa copie pour obtenir gain de cause. L’arrêt de la Cour d’appel de Pau, qui a dédaigné le premier alinéa de l’article 695-23 du NCP,  a été fatal à Aurore Martin.

 

L’ultime recours devant la Cour de Cassation est apparu comme celui de la dernière chance à moins qu’il n’ait été qu’une simple mesure dilatoire, la messe étant dite ! Cette juridiction qui ne contrôle, en principe,  que la conformité d’une procédure aux règles de droit ne pouvait que valider un Mandat dont la forme avait été sérieusement revue pour éviter un second camouflet . Il semble acquis que le second alinéa de l’article 695-23 a été déterminant pour la cour suprême : elle s’est refusée à retenir que les agissements politiques d’Aurore en France sont autorisés. La Haute Cour a préféré privilégier le syllogisme hispanique: Aurore Martin fait partie de Batasuna, Batasuna est une organisation terroriste donc Aurore Martin est une terroriste, nonobstant le fait que Batasuna est une organisation légale en France. En pays basque nord, le syllogisme s’inverse aisément :  Aurore Martin fait partie de Batasuna, Batasuna est une organisation non terroriste donc Aurore Martin n’est pas une terroriste.

 

Ce qui est surprenant dans nos Etats de droits est que d’éminents magistrats, "fleurons de l’élite", sont capables de rendre des avis  complètement divergents au vu du même dossier et des mêmes pièces. Un jour, vous êtes coupable, le lendemain, vous êtes innocent. Il est évident que dans de tels dossiers les éléments qui nous échappent et qui modifient les attendus, ce sont ceux qui se gèrent discrètement dans les salons calfeutrés des chancelleries.

 

Il arrive assez souvent qu’un requérant obtienne gain de cause devant la CEDH alors qu’il a été débouté, au minimum, en dernier ressort, sur le territoire national d’origine. Comment peut-on, nous citoyens, adhérer à des décisions de justice qui au regard des différents tribunaux et magistrats qui la composent ressemblent, le plus souvent, à une partie de poker ?

 

Le dossier d’Aurore Martin est symptomatique d’une Europe qui idéalise son droit et radicalise ses administrations. Il y a le Droit avec un grand D, beau, lisse et merveilleux appris sur les bancs durs de la Faculté et le droit de tous les jours qui se joue dans des salles de spectacle où tout le monde connaît son rôle, sauf l’accusé. L’accès au droit est si coûteux, si complexe, tellement ésotérique, que le jour où vous  avez le malheur d’être introduit dans l’engrenage judiciaire, même si vous obtenez gain de cause, vous en sortez meurtri, sali et détruit. Le droit de tous les jours, parce qu’il est à l’image de notre société, permet à ceux qui ont le pouvoir et l’argent d’obtenir gain de cause. Le droit rendu par les juridictions est devenu, à moins qu’il ne l’ait toujours été, la forme qui déforme le fond ! Le MAE est un exemple édifiant qui illustre, avec acuité, la formule.
L’Europe n’est elle pas en train de se transformer en packaging démocratique ? Le paquet est reluisant, l’intérieur insignifiant, insipide, inique ? Les Etats Européens, dont notamment la France, ne cessent de dénoncer les atteintes aux droits de l’homme dans le monde, alors que ces droits sont insidieusement remis en cause dans une France de plus en plus sécuritaire et formatée.

 

Il est limpide qu’aucun mandat européen ne devrait être recevable (article 695- du NCP) dès lors que les chefs d’incriminations ne le sont pas dans le pays européen à qui est demandée l’extradition. A travers ce litige, se pose la question de la suprématie du droit communautaire et de sa pleine cohérence. La démocratie européenne permettrait-elle plusieurs interprétations de la notion de l’Etat de droit ?

 

Comment peut-on accepter qu’un état qualifie unilatéralement une association  de terroriste sans qu’il existe une institution souveraine européenne pour affirmer ou infirmer cette qualification? Comment peut-on se prévaloir d’une qualification unilatérale pour exiger la mise en œuvre d’une procédure multinationale obtenue à la majorité qualifiée? A moins que l’arrêt rendu le 30 juin 2009 contre Batasuna par la CEDH pallie cette carence et lie tacitement les juges Français. En l’espèce, les motivations de cet arrêt s’imposent-elles au-delà de la décision de rendre Batasuna illégale en Espagne et motive, par amalgame,  le MAE prononcé à l’encontre d’Aurore Martin par la Cour d’Appel de Pau? Si tel est le cas la militante souletine peut être très inquiète à la lecture de cet arrêt. Il n’en demeure pas moins et ce jusqu’à preuve du contraire, que la CEDH n’est pas une institution de l’Union européenne ; les hommes politiques qui soutiennent Aurore Martin doivent dénoncer énergiquement cette insécurité juridique  et demander au parlement européen de clarifier une situation préjudiciable pour de nombreux militants politiques européens. Il n’est plus extravagant d’anticiper qu’ un militant pourrait se voir refuser un séjour dans un pays de la communauté au motif que l’association à laquelle il a adhéré, bien que licite dans son pays d’origine,  est illégale dans un des pays de l’Union. Un tel argument remet en cause le principe fondamental de la libre circulation des personnes.

 

Concrètement, si Batasuna est considérée par les juridictions espagnoles comme une  organisation terroriste compte tenu de ces liens étroits avec ETA, et comme le confirme l’arrêt de la CEDH en approuvant sa dissolution, et que ses adhérents par voie de conséquence sont des terroristes en Espagne, pourquoi ne le sont-ils pas en France ? Aurore Martin agissait de bonne foi en militant au sein de Batasuna en France. Aucun texte de loi  ne l’empêchait d’agir et selon le principe fondamental : « Nullum crimen nulla poena sine lege », pas d’infraction sans texte, pas de peines sans loi, elle ne pouvait être poursuivie en France, ni extradée.  Juridiquement elle a, certes, commis une imprudence voire un délit d’opinion, en agissant sur le sol basque Espagnol, mais elle n’a commis aucun crime, sanctionné par l’Etat français,  inventorié dans l’alinéa 2 et s de l’article 695-23 du NPC.

C’est de bon droit que des députés Européens apportent leur soutien à Aurore Martin en énonçant  : « Le mandat d’arrêt européen n’est pourtant pas encore applicable au délit d’opinion ! Accepter ce mandat européen serait donc la porte ouverte à la restriction de la liberté d’opinion et d’expression ». Demain, au vu des circonstances, tout membre de batasuna est transférable : il suffit qu’il franchisse la frontière (ou pas ?) et participe à une action revendicative basque alors que le traité de Lisbonne lui garantit, en principe, une libre circulation au sein de l’Union, la liberté d’expression et d’association. Ces derniers jours, l’action confuse et avortée à l’encontre de Xarlo Etxezaharretea laisse envisager une rafale prochaine de MAE à la demande de l’Etat Espagnol.

 

Le pays basque est une région d’Europe dont la frontière culturelle, politique et linguistique n’est pas étanche. Les échanges entre les basques du sud et du nord sont quotidiens. Suite à la dissolution de Batasuna en Espagne, la France a fauté. Comme nous l’avons vu précédemment, elle se devait d’agir politiquement pour encourager l’Union à créer une instance indépendante à qui il aurait appartenu de qualifier, de manière générale, une organisation comme terroriste ou non.

 

Sans cette estampille, aucun MAE ne devrait être recevable. La France, les députés, les hommes politiques locaux n’ont pas pris conscience du problème ou alors, ils ont péché par omission. En autorisant l’organisation Batasuna à  mener ses activités, sans garantir à ses membres une protection juridique légitime par la constitution, la France a trahi ses propres fondamentaux. La soi-disante nation des droits de l’homme pratique une sordide duplicité, une sorte de guet-apens politique machiavélique qui consiste à laisser les membres de Batasuna s’exprimer et circuler librement pour mieux les identifier, permettant ainsi  à l’Etat Espagnol d’en demander l’extradition, alors qu’aucun crime, ni délit n’ont été commis.

 

Aurore Martin doit saisir la Commission Européenne pour l’inciter à engager un recours devant la Cour de justice européenne contre la France pour « manquement ». Elle peut  également saisir directement la CJCE en contestant la légalité du MAE. (Articles 263 et 264 TFUE) Ce sont deux premières possibilités d’action qui s’offrent à elle, plus prometteuses que celle qu’elle engagera devant la CEDH.
Mais prenons garde, à ce niveau juridique, l’exception et la complexité de la procédure juridique européenne peuvent subtilement, par leurs méandres, écarter le principe de droit qui définit la règle ; d’où la nécessité de mener le combat judiciaire avec une pointure du barreau ou un loup bourré de talents.

 

Si Aurore Martin se présente devant la CEDH, sur le fondement des articles 11 et 12 de la convention des droits de l’homme, elle pourra évoquer le premier alinéa de l’article 11 qui énonce que : « Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontières ».

 

Sauf que la CEDH pourra rétorquer sur le fondement du 2ème alinéa que : « L'exercice de ces droits ne peut faire l'objet d'autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à la sûreté publique, à la défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d'autrui. Le présent article n'interdit pas que des restrictions légitimes soient imposées à l'exercice de ces droits par les membres des forces armées, de la police ou de l'administration de l'Etat ».

 

La CEDH  pourra s’appuyer sur sa propre jurisprudence en évoquant les motivations de son arrêt rendu le 30 juin 2009 (Batasuna et Herri Batasuna  contre Espagne) :  «un parti politique dont les responsables incitent à recourir à la violence, ou proposent un projet politique qui ne respecte pas une ou plusieurs règles de la démocratie ou qui vise la destruction de celle-ci ainsi que la méconnaissance des droits et libertés qu’elle reconnaît, ne peut se prévaloir de la protection de la Convention ».

 

« Circulez, il n’y a plus rien à voir ! ». Si la charte des droits fondamentaux (traité de Lisbonne) ou la convention des droits de l’homme donnent d’une main ce qu’elles retirent de l’autre (exemple article 10 et 52 pour la charte et 11 et 12 pour la CEDH), un revirement jurisprudentiel, même partiel, peut être néanmoins obtenu. Sur quel fondement ?

 

Premièrement la liberté d’expression, d’association et de libre circulation n’était restreinte par aucune loi (alinéa 2 de l’article 11) en ce qui concerne Aurore Martin en France et deuxièmement, la Charte stipule que : l’ « Union contribue à la préservation et au développement de ces valeurs communes dans le respect de la diversité des cultures et des traditions des peuples de l'Europe et que toute limitation de l'exercice des droits et libertés reconnus par la présente Charte doit être prévue par la loi et respecter le contenu essentiel desdits droits et libertés. Dans le respect du principe de proportionnalité, des limitations ne peuvent être apportées que si elles sont nécessaires et répondent effectivement à des objectifs d'intérêt général reconnus par l'Union ou au besoin de protection des droits et libertés d'autrui.

 

On peut légitimement se poser cette question : en quoi l’arrestation d’Aurore Martin répond-elle, à ce jour, à un objectif d’intérêt général reconnu par l’Union, qui ne dispose pas d’une instance capable de reconnaître ou non l’illégalité de Batasuna, au regard des principes fondamentaux qu’elle défend ?

 

Dans tous les cas, Aurore Martin devra multiplier les actions sur tous les fronts institutionnels pour envisager de sortir de sa cachette. Mais elle doit, davantage, privilégier le combat politique afin que les élus, les organisations partisanes, les associations de défense des droits de l’homme  et les citoyens prennent le relais pour exiger le retrait d’une procédure qui menace nos libertés individuelles.  Aujourd’hui, il faut reconnaître la clairvoyance politique des  Eurosceptiques prédisant que le traité de Lisbonne serait un recul manifeste pour nos démocraties.

 

Par Euroaginduari EZ - Publié dans : Prentsa

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 12:41

Suleiman-Flag.jpg

"Il n’y a pas de doutes
qu’Israël se sent mieux
avec la perspective
d’Omar Suleiman"

 

Des informations révélées par Wikileaks font savoir que des fonctionnaires israéliens voulaient depuis bien longtemps qu’Omar Suleiman succède à Hosni Moubarak.
Dans une dépêche datée d’août 2008, un diplomate étasunien disait : “Il n’y a pas de doutes qu’Israël se sent mieux avec la perspective d’Omar Suleiman”.
Le rapport révèle que les délégués de Suleiman ont eu des conversations avec des militaires israéliens plusieurs fois par jour.
Selon les dépêches rendues publiques Suleiman pense "qu’il faudrait isoler le mouvement Hamas et qu’il faut faire souffrir Gaza de faim, mais pas trop ”.

 

 

Sources : RHC, AIN, GRANMA, TRABAJADORES, JUVENTUD REBELDE, PL, REUTER, EFE, IPS, ANSA, AFP, XINHUA, TASS, DPA, AP.

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 15:17

http://img10.hostingpics.net/pics/828317radar.jpg 

"Pour réduite le nombre de morts sur les routes..."

http://img10.hostingpics.net/pics/510141banditmanchot.jpgRéagir vite après les mauvais chiffres de la mortalité sur les routes de janvier. En déplacement jeudiaprès-midi au péage de Saint-Arnoult (Yvelines), le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a annoncé un plan de lutte contre l’insécurité routière, axé principalement sur la répression. Mesure phare: 1.000 nouveaux radars seront installés d’ici à 2012, dont certains des modèles les plus sophistiqués. Ainsi, «dès 2011, 100 radars tronçons (contrôlant la vitesse moyenne sur plusieurs kilomètres) seront déployés ainsi que 90 radars discriminants (distinguant poids lourds et véhicules légers) et les premiers radars de passage à niveau», a détaillé Brice Hortefeux. Les policiers et les gendarmes seront aussi dotés de 1800 nouveaux éthylomètres embarqués et utiliseront aussi plus souvent des véhicules banalisés pour effectuer des contrôles incognito. Les procès verbaux électroniques seront aussi généralisés dans les prochaines années. Le ministre souhaite aussi diagnostiquer les lieux les plus dangereux afin de «mieux cibler les actions».

Renforcer la formation

Autre volet de ce plan : la formation des conducteurs de tous âges. Un module de sécurité routière sera ainsi mis en place au lycée dès la rentrée 2011, la formation des conducteurs de motocyclettes légères passera de 3 à 7  heures et des formations complémentaires pour les personnes âgées seront bientôt mises en place «en liaison avec les assureurs», a précisé le ministre.

Eteindre la polémique

Le ministre en a également profité pour revenir sur la polémique opposant le gouvernement aux associations de sécurité routière. Ces dernières ont accusé hier, l’assouplissement du permis à points (qui sera mis en œuvre dans le cadre de la Loppsi 2) d’être à l’origine de l’augmentation du nombre de morts sur les routes au mois de janvier dernier. «On ne laissera pas 4 semaines de hausse remettre en cause près de 10 ans d’efforts», a-t-il déclaré, refusant de croire à un relâchement du comportement des conducteurs due à la possibilité qui leur sera bientôt donnée de récupérer leurs points plus rapidement.

 

 

Source : 20 minutes.fr


http://media.paperblog.fr/i/258/2585816/images-insolites-vol-35-L-9.jpeg

 



L'avis du Papy : ***

 

Extrait d'un reportage saisissant

 

Excès de vitesse : APPELEZ SARKOZY !



Excès de vitesse - Abus de pouvoir
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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 20:49

moubarak-family


La fortune de Bill Gates est estimée à 41 milliards d'euros, c'est déjà pas mal, me direz-vous, oui mais, il y a mieux, il y a plus fort, et c'est le Guardians qui le dit, aujourd'hui la famille la plus riche du monde, c'est la famille Moubarak.

 Entre 40 et 70 milliards de dollars.

Rappelons que 80 milliards de dollars suffiraient, parait-il à éradiquer la faim dans le monde. Les égyptiens manifestent pour du social, un peu de richesse, des conditions de vie un peu meilleures et réclament le départ de leur dictateur ? Moubarak leur oppose une fin de non recevoir, et des promesses qui comme partout n'engagent que ceux qui y croient.

Pourtant l'homme pourrait prendre une retraite dorée, et dormir sur son matelas, tel Picsou, matelas d'or composé en plusieurs décennies d'un règne sans partage, et de relations fructueuses et de beaucoup, beaucoup de profits.

L'ironie de l'histoire étant que la fortune du fils cadet de Moubarak a démarré quand celui-ci a spéculé sur le marché financier international sur la dette de son propre pays.

Un homme riche, une famille en or, des gens à ménager, sans aucun doute.

Une des raisons pour laquelle la France aurait été si généreuse et tolérante à l'égard de ce régime ?

Combien sont-ils les Ben Ali, les Mubarak, les Bongo, le kadhafi, les Taylor et autres, tous ces dictateurs qui ont pillé leurs pays et leurs peuples tandis que l'occident ne se contentait pas de détourner les yeux mais collaborait et collabore toujours étroitement avec eux ?

Tiens d'ailleurs, en parlant de collaboration étroite, ne nous étonnons pas que MAM la gaffeuse n'ait pas proposé l'aide logistique de la France à l'Egypte, de coopération sécuritaire entre les deux pays, ce n'était pas nécessaire, l'offre avait déjà été faite et acceptée.

Comme on peut le lire sur le site de l'ambassade d'Egypte, celle-ci a demandé à la france de lui faire part de son expérience en matière de gestion des foules et des grands événements, formation dispensée du 10 au 16 octobre 2010 par la police française.

Une formation articulée autour des règles déontologiques, les règlements d’emploi, l’examen de cas pratiques, l’organisation des services d’ordre et de rétablissement de l’ordre, les équipements.

L'ONU craint plus de 300 morts en Egypte depuis le début des événements, c'est ce qu'on peut appeler une gestion des foules et des grands événements drôlement efficace.

 

 

Source : Le Post.fr

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 17:42

http://dynamicpatents.com/blog/wp-content/uploads/eli_lilly_co.jpg

Le laboratoire pharmaceutique Lilly, qui distribue notamment le Prozac, se serait bien passé de cette nouvelle fuite. Cinq jours après qu'une première vidéo interne s'est retrouvée en ligne, le site Internet de L'Express diffuse lundi 7 février deux autres montages destinés à promouvoir les médicaments du groupe auprès des salariés et des visiteurs médicaux, de manière prétendument humoristique.

Libération avait mis en ligne mercredi 2 février un détournement d'une publicité pour Orangina, par ailleurs interdite en France, par des employés du groupe. On y voyait un médecin, entièrement nu, se faire imposer par un commercial armé d'un fouet la prescription du Zypadhera, une molécule distribuée par le laboratoire pour traiter la schizophrénie.


Une parodie d'un goût douteux, surtout à l'heure où l'image des laboratoires pharmaceutiques est écornée par le scandale du Mediator.

Lilly avait alors immédiatement condamné le contenu de la vidéo, expliquant qu'il s'agissait d'une "initiative individuelle d'un collaborateur [...] qui pensait pouvoir détendre les réunions internes". Le laboratoire avait même publié un communiqué (PDF) dans lequel il tenait à "présenter toutes ses excuses aux personnes qui ont vu cette vidéo, en particulier aux médecins qui ont pu en prendre connaissance sur Internet et être légitimement choqués par son contenu". Ce mea culpa n'avait alors pas convaincu les syndicats du groupe, qui avaient dénoncé un "laxisme" de la direction.

Le SNICIC-CGT, qui représente notamment les visiteurs médicaux, indiquait le lendemain envisager des poursuites contre Lilly. "Cette vidéo a un caractère incontestablement sexiste à tendance sadomasochiste et relève d’un harcèlement moral caractérisé et diffamatoire envers les médecins et les visiteurs médicaux", explique le syndicat dans un communiqué.

 

 

Source : LeMonde.fr

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 21:10

http://newsimg.bbc.co.uk/media/images/45361000/jpg/_45361731_006696997-1.jpg

http://blog.culturemobile.net/images/technofolies/topsecret.jpgNe nous y trompons pas ! Le retournement de la situation en Égypte, au cours de ces dernières heures, où on a vu des populations « civiles » venir soutenir le président Moubarak et son régime, procède d’une partition de haute facture, composée par ceux qui tiennent le monde entre leurs mains, et jouée par des virtuoses de la manipulation planétaire.

Il y a quelques heures seulement, pour tous les observateurs politiques, la chute et le départ du président egyptien n’était plus qu’une question de jours, voire d’heures.

Le sursaut stupéfiant du peuple égyptien n’a laissé aucun doute sur la suite des évènements, y compris parmi les chefs d’état des grandes puissances eux-mêmes.

Mais c’était oublier les immenses répercussions, au niveau régional, et même mondial, que cette révolution aurait provoquées, s’il elle avait été menée jusqu’à son aboutissement.

Les Forces noires occupées à leurs calculs, ont été prises au dépourvu...

Tout le monde, et particulièrement nous, les peuples arabes et musulmans, ou les deux à la fois, savions que la chute de Moubarak aurait entraîné, à terme, plus ou moins court, celle de tous les despotes arabes, sans aucune exception, et l’avènement, pour nous, d’une ère nouvelle, non pas de régression obscurantiste, comme le rabâchent sans discontinuer tous ceux qui utilisent cet épouvantail, pour une raison ou une autre, mais enfin la renaissance tant attendue, un éveil des masses, pour une réelle démocratie, dans de véritables États de Droit, des républiques sociales, ou des monarchies réellement parlementaires.

Mais cela aurait été aussi, pour Israël, non seulement la perte d’une carte maîtresse, dans sa politique régionale et arabe, et surtout pour son principal objectif de ses futures frontières, une vraie catastrophe, et un avenir incertain, pour cet État, qui a bâti sa présence sur la manipulation et le complot permanent.

http://admi.net/world/ps/mur-palestine.jpgIsraël prépare, en effet, depuis des années, en douceur lorsque cela est destiné à la consommation occidentale, et avec une extrême brutalité pour ce qui concerne les Palestiniens, son projet, qui n’en est plus qu’à ses dernières finitions, d’un État avec des frontières définitives. Non pas celles des lignes de 1967, mais du mur qu’il est en train d’achever.

Toutes les vaines tractations, et autres négociations toutes vouées à l’échec avant même qu’elles ne soient entamées, n’avait pour seul but que de faire illusion, jusqu’au fait accompli, jusqu’à l’achèvement du mur, et le ralliement des quelques gouvernements occidentaux qui renâclent encore, bien timidement il faut croire, à cette monstrueuse idée.

http://gulf2000.columbia.edu/images/maps/IraqKurdistan_2003-2005_sm.gifUn autre projet secret d’Israël, ou censé l’être, et qui changera notablement la donne stratégique dans toute la région du Moyen-Orient sera la séparation définitive, et consacrée, du Kurdistan irakien du reste de l’Irak. Un futur Kurdistan souverain, qui s’accaparera de larges territoires pétrolifères, en plus du fait que la plus grosse réserve prouvée en Irak, se trouve entre Irbil et Halabja, en plein Kurdistan.

Des milliers d’ experts israéliens se trouvent déjà au Kurdistan, depuis des années, dont la vraie mission est de préparer le séparatisme, et l’avènement d’un Etat kurde totalement inféodé à Israël.

Ce sont ces "experts" qui ont encadré les opérations d’exploitation et d’exportation de pétrole kurde, contre la volonté du gouvernement irakien.

Des milliers de Kurdes se trouvent, en ce moment même en Israël, sous divers motifs, mais qui, dans la réalité, sont préparés pour l’opération de démembrement de l’Irak.

http://www.maroc212.com/IMG/arton61.jpgEt dans ces deux grands projets d’Israël, ainsi que dans une politique globale de contrôle de la situation, le Président Moubarak était une pièce maitresse, avec le Roi d’Arabie Saoudite, le Roi de Jordanie, en plus des nombreux figurants que sont presque tous les autres rois et présidents des pays arabes.

C’est pour cela, malgré l’exécrable publicité qu’ils lui avaient faite en s’exprimant contre son départ, qu’Israël n’a pu s’empêcher de jeter des cris d’orfraie, à l’idée que Moubarak puisse être éjecté, ainsi, avant la mise en place d’un plan B. Parce que cela aurait eu un effet dominos, sur tous les alliés d’Israël, qui tiennent d’une main de fer tous leurs peuples. Et il ne faut pas être particulièrement perspicace, lorsqu’on connait, un tant soit peu, le monde arabe, pour savoir que la chute de Moubarak aurait été d’une gravité incalculable pour Israël, puisqu’elle aura perdu, en une seule fois, tous ses gardes-chiourme.

Pendant ces journées héroïques, de la révolution de Jasmin, puis de la révolution du « million », puisque c’est ainsi que les Égyptiens ont qualifié leur propre soulèvement, sans doute en comparaison avec la révolution algérienne, dont ils disent qu’elle est la révolution du million de martyrs, tous les peuples arabes, les peuples qui leur sont apparentés, même s’ils ne sont pas arabes, comme les berbères d’Afrique du Nord, et les peuples musulmans, chiites ou sunnites, attendaient tous la chute du tyran égyptien, pour se lever simultanément, en une sorte de déferlante, pour balayer leurs régimes corrompus et criminels.

Effet dominos...

En Algérie, tout particulièrement, une lourde ambiance de révolution imminente a vissé tous les gens, jusqu’aux enfants, devant leur poste télé. Le compte à rebours avait commencé, en réalité, partout où les peuples de cette grande région subissaient le joug d’oligarchies brutales et voraces. Même en Lybie, où le « Guide » avait mis en place un vaste plan mi-corruption des masses, mi-représsion préventive, un vent de liberté avait commencé à soulever le sable du désert. Au point où ce président échappé d’un cirque avait imposé un couvre-feu, et procédé à des dizaines d’arrestations spectaculaires, au même moment où il tentait de relancer une contre-révolution en Tunisie. Un autre rôle du Président égyptien, d’une extrême importance, aurait fait défaut à la stratégie des « Forces noires », si ce dernier était tombé.

 

http://img4.hostingpics.net/pics/768329alazharmosque.jpgCe rôle, où il était un acteur de premier plan, notamment grâce à la prestigieuse institution islamique « El Azhar », liée intimement au pouvoir égyptien, consistait à attiser la haine entre musulmans sunnites et chiites. Le besoin de maintenir vivace, et mortelle, la haine séculaire entre les musulmans orthodoxes, et les musulmans dits schismatiques, a été très payant non seulement pour les monarchies du golfe, qui ont pu ainsi occuper leurs sujets dans la haine irraisonnée du « mécréant » qu’était le chiite, et de se prémunir ainsi de la contagion révolutionnaire iranienne, mais surtout pour les Forces noires qui ont pompé sans aucun problème, des décennies durant, des fortunes inestimables de cette région. Au moment où les peuples musulmans des deux bords se perdaient en malédictions mutuelles, les uns contre les autres.

Lorsque le besoin s’est fait ressentir d’attiser ces braises qui commençaient à se refroidir, et presque à s’éteindre, du conflit sanglant entre ces deux grands courants de l’Islam, les « Forces noires » n’ont pas hésité à créer une grosse farce sunnite, si elle n’était tragique, qui s’appelle « Al Qaida », et dont la mission principale, en plus d’aviver la vindicte contre les Chiites, était de faire le plus de victimes possible parmi eux. Simple à vérifier, il suffit de faire la comptabilité meurtrière d’Al Qaida, pour découvrir que les trois-quarts de ses victimes sont des musulmans Chiites. Les attaques contre les « mécréants » et les « croisés » sont destinés à noyer la baleine.

J’ai voulu revenir, de façon presque anecdotique, sur ces quelques données souterraines de la stratégie des « Forces noires », pour permettre à ceux qui n’en ont pas connaissance, de faire une lecture plus appropriée des évènements qui se déroulent, en ce moment même en Égypte, et où va se jouer la suite de la partition qui a été écrite pour étouffer les cris de colère de peuples entiers.

Comment s’est passée la réaction ?

Rarement dans l’histoire des peuples, le mot « réactionnaire », aura été investi, avec un tel réalisme, de son véritable sens.

http://fonzibrain.files.wordpress.com/2010/02/zionist_gamble_by_the-siamese-twins-cia-mossad-osp-dia-mi6.jpgLa révolution de Jasmin et celle du « million », quoiqu’en disent les observateurs politiques qui se spécialisent dans la lecture de l’après coup, pour pontifier avec des airs de Monsieur Sait-tout, ont pris de court tous les gouvernements, et toutes les officines, y compris le plus redoutable et le plus informé d’entre eux tous, l’un des principaux outils des « forces noires », le Mossad.

Personne ne s’attendait, même si une vague impression de catastrophe flottait dans l’air, que des peuples aussi paisibles, et qu’ils croyaient définitivement soumis, au point où en Tunisie, le Président Benali préparait sa propre succession par son épouse, et que le Président Moubarak avait quasiment désigné son fils pour lui succéder, allaient se soulever contre les deux régimes parmi les plus policiers, et les plus brutaux de monde.

Puis, après l’immolation par le feu d’un citoyen tunisien, presque un fait divers pour le régime, mais qui a été ressenti jusqu’aux tréfonds du peuple tunisien, parce qu’il exprimait tout le désespoir de ce peuples opprimé, ce fut une colère de la rue tunisienne qu’on n’avait jamais connue, qui allait monter crescendo, jusqu’à arriver à son paroxysme. Jusqu’à une implication de tout un peuple. On dit aujourd’hui que ce sont les Américains qui avaient demandé à l’armée tunisienne de ne pas ouvrir le feu sur les manifestants. Cela est possible. Mais rien ne dit que si cela n’avait pas été le cas, l’armée tunisienne ne se serait pas rangée du côté de son peuple. Et rien ne nous dit que l’attitude des Américains n’avait pas été dictée par des considérations purement stratégiques. Il n’en demeure pas moins que le peuple tunisien s’est libéré sans l’aide de personne, si ce n’est celle de toute l’opinion publique mondiale, qui a beaucoup compté, puisqu’elle a empêché le bain de sang.

Ce fut le signal pour tous les peuples qui vivaient dans des conditions similaires. C’est à dire tout le Maghreb, et tous les pays Arabes. Le président libyen ne s’y est pas trompé, lui qui a condamné le soulèvement populaire en Tunisie, et qui a tenté de le contrecarrer, avec une promptitude qui en dit long sur son inquiétude.

Israël, la face visible des Forces noires...

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c6/BenjaminNetanyahu.jpgAlerté par ses mentors israéliens, le président égyptien tenta de prendre les devants, en s’assurant de la fidélité de l’armée, et du soutien des Américains, mais aussi de toutes les démocraties occidentales.

Les premiers à lui apporter leur soutien, parce que la rue égyptienne, et internet surtout, donnaient des signes d’énervement au sein de leurs propres populations, furent l’Algérie et la Lybie, qui voulaient exorciser la menace, et toutes les monarchies du Golfe, qui offrirent leurs bons services, les seuls qu’ils peuvent rendre, en arguments sonnants et trébuchants.

Israël, comme à son habitude, dont l’efficacité et certains moyens de persuasion ne sont plus à démontrer, se fit un devoir d’infléchir la position américaine, par trop laxiste, à son goût, et qui faisait la part trop belle aux peuples arabes, au détriment de leurs gardes-chiourme.

On ne sait pas comment les choses se sont faites, mais il ne fait plus de doute que le président américain a reçu des injonctions, voire une sommation, de revoir sa copie. Et il a obtempéré.

http://31.img.v4.skyrock.net/317/01020304dadadada050607/pics/2250753347_small_1.jpgPour Israël, ne serait-ce qu’à court-terme, il n’était pas question que Moubarak soit jeté comme un malpropre, à l’instar de Benali. Cela aurait eu un effet immédiat sur tous les pays « amis », dont nul n’ignore que les peuples haïssent profondément Israël, pour tout ce qu’il a fait subir au peuple palestinien.

Israël a exprimé, presque publiquement, son intention d’empêcher que de nouvelles situations, qui menaceraient sa « stabilité », puissent s’installer dans la région. Sans que les « Forces noires » puissent en contrôler le déroulé. Et il ne faut pas être particulièrement perspicace pour imaginer que toutes les monarchies arabes, ainsi que la Lybie, l’Algérie et le Maroc, ont dû peser de tout leur poids, avec leur ami israélien, pour contraindre le Président Obama à mettre un bémol à son enthousiasme. Et comme de bien entendu, qui dit pression d’Israël, lorsqu’elle est majeure et intransigeante, dit aussi celle des lobbies américains les plus puissants, ceux qui sont le fondement même des « Forces noires », avec Israël.

http://blog.cleveland.com/world_impact/2008/11/medium_Barack-Obama_PhoningIsrael-Nov6-08Meye.JPGLe fait que le président américain soit resté plus de trente minutes avec Moubarak laisse comprendre qu’il n’était plus question de préparer un départ imminent, mais de gérer une prise en main adéquate de la révolution, pour la neutraliser, et avoir le temps de dévier le cours de la contestation vers un exutoire contrôler. Un « statu quo ante », pour le moins.

Le fait d’avoir préparé Souleiman à la succession de Moubarak, un homme très « sûr « , un pro-israélien pur beurre, le grand patron des services secrets égyptiens, qui n’a jamais déçu Israël, ni encore moins représenté la moindre menace pour lui, n’était plus une garantie suffisante.

Trop d’inconnues subsistaient, trop d’impondérables, notamment celle d’un El Baradei dont on avait appris qu’il avait eu des contacts avec les Frères musulmans, et l’intrusion soudaine de ceux-ci sur la scène, après qu’ils aient observé une réserve très prudente, trop prudente pour Israël, qui voyaient en eux, les organisateurs souterrains de la révolte. Et donc, au moment où la suite des évènements ne faisait plus de doute, la contre-révolution se mit en place, en un temps record. A la veille de la manifestation annoncée par l’opposition, qui appelait à un rassemblement d’un million de manifestants sur la place au nom prédestiné de « Libération »(Ettahrir), tous les trains, les autobus et les taxis collectifs, à destination du Caire et d’Alexandrie, furent immobilisés. Pour empêcher ce rassemblement, et le tourner en dérision, puisque tout a été fait pour qu’il ne dépasse pas le nombre de quelques milliers. Malgré cela, et malgré toutes les autres méthodes pour empêcher le succès de cette manifestation, l’objectif des organisateurs fut largement dépassé, puisque le nombre d’un million aurait été largement dépassé.


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La contre manifestation « spontané » pour le « Raïs » bien-aimé...

Puis, avant même que le « Raïs » ne fasse son discours, la machine se mit en branle. Tous les transports publics furent mobilisés, pour aller racoler, souvent avec des promesses mirifiques, mais aussi avec de petites sommes d’argent, dans toute la campagne environnante, des ouvriers agricoles journaliers, qui chômaient bien plus qu’ils ne travaillaient, dont personne ne s’était soucié auparavant, et qui végétaient dans des conditions infra-humaines, puis, dans tous les quartiers misérables de la ville, des chômeurs de toute sorte, des chiffonniers, qui se comptent en dizaines de milliers dans la seule ville du Caire, et tous les laissés-pour compte, complètement ahuris que les représentants de l’Etat lui même, viennent leur demander de soutenir le Pharaon en personne, contre les « ennemis du peuple égyptien », qui voulaient vendre le pays à Israël. Rien que cela !

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Et bien sûr, pour encadrer toutes ces malheureuses victimes du régime égyptien, et qui allaient affronter leurs frères d’infortune, pour voler au secours de leur propre bourreau, les services qui ont été chargé de lancer la contre-révolution firent appel aux agents des sinistres « Moukhabarates », les services secrets égyptiens, dont la mission était de chauffer à blanc ces foules hébétées, à qui des portraits du Raïs et des drapeaux égyptiens avaient été distribués. Il faut savoir que les effectifs des Moukhabarates, permanents ou agents infiltrés parmi la population, sont plus de 500 000, pour la seule ville du Caire. Une ville peuplée de 17 millions d’habitants, sans compter tous ceux qui s’y rendent pour la journée, avant de rentrer dans leurs villages. Ce sont des dizaines de milliers de ces agents des Moukhabarates qui ont manifesté leur soutien au « Raïs » On rapporte même une scène de ces zélateurs du régime, et donc d’Israël, qui ont brûlé le drapeau d’Israël sur la place « Ettahrir ». Une grossière manipulation, pour tromper le petit peuple égyptien. Ou plutôt pour tenter de la tromper.

Et ainsi, de façon fulgurante, quelques heures seulement après le discours du Raïs, le monde entier, qui suivait la Révolution égyptienne en temps réel, fut-il surpris de voir surgir du néant, des milliers de contre-manifestants, qui étaient venus, selon la télévision égyptienne, de façon « spontanée », défendre leur « Raïs et leur pays, contre l’ « ennemi de l’extérieur », contre les « fanatiques islamistes », et même contre l’ « ennemi sioniste ». Des contre-manifestants tellement spontanés, qu’ils portaient tous les mêmes portraits, les mêmes drapeaux, qu’ils hurlaient les mêmes slogans.

http://www.radioalgerie.dz/fr/images/stories/egypte-presse.jpgDes manifestants tellement spontanés qu’ils s’attaquèrent violemment à tous les journalistes qui tentaient de les filmer ou de les prendre en photo. Parce que la pire chose qui pourrait gripper la machine de la contre-révolution, serait que les agents des Moukhabarates, que la population connait très bien, malgré leur statut d’agents secrets, soient reconnus dans les photos ou les reportages filmés des télévisions étrangères. Et que ces manifestants « spontanés » pour leur Raïs bien-aimé, s’avèrent ce qu’ils sont en réalité, des agents des Moukhabarates.

C’est pour cela que toutes les équipes de télés, et les photographes de presse ont été empêchés de faire leur travail, et qu’ils ont été contraints de se confiner dans leurs hôtels. C’est pour cela aussi, que parmi la foule des contre-manifestants, il y a de nombreux hommes masqués.

Algérie, Libye, petits trucs de compères...

La « Réaction » ne se sera donc pas faite attendre...

Logique, serait-on tentés de dire. Les « Forces noires » n’allaient pas accepter que la situation échappe à leur contrôle. Et leurs gardes-chiourmes qui se vautrent sur leurs trônes d’infamie, et qui saignent à blanc le bétail qui leur sert de peuple, avaient compris, avec la révolution de Jasmin, que s’ils ne réagissaient pas vite, très vite, ils seraient faits comme des rats, et très vite contraints d’aller rejoindre leur compère Benali, dans ce repaire de despotes déchus qu’est devenue l’Arabie Saoudite, jusqu’au jour, peut-être, où le peuple saoudien se lèvera aussi. Quand il comprendra enfin que sa servilité a été acheté, en bons dollars, comme on achète du bétail au souk du coin.

En Lybie, les milices de Khadafi sont en train de procéder à l’arrestation des tous les opposants potentiels, et le « Guide » a décidé, pour une énième fois, d’une distribution de grosses sommes d’argent aux populations. En veux-tu, en voilà ! Tant que tu courbes l’échine, et que tu baisses les yeux.

http://lh5.ggpht.com/_onVdt24pCwM/S0KLtDUSc4I/AAAAAAAAeVI/-NOcDw_2MlY/portrait-sarkozy-bouteflika.jpgEn Algérie, les généraux du DRS et les détenteurs des plus grosses fortunes, acquises à la faveur d’une incroyable gabegie, tentent de convaincre le Président Bouteflika de démissionner, pour raisons de santé. Une sorte de fusible qui arrêterait la propagation de la colère, serait-ce pour quelques mois, le temps de remettre des choses en ordre, de neutraliser les forces qui s’étaient organisées ces derniers mois, et qui menacent de constituer des centres de ralliement, pour des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer, dans ce pays où tous les partis qui ont une existence officielle mangent au râtelier du régime, à l’exeption d’un seul parmi-eux, qui ne s’est pas compromis, mais qui été complètement neutralisé, « ghettoïsé » dans une seule région du pays, sérieusement infiltré.

Cette dernière trouvaille de pousser le président Bouteflika à une démission en douce, pour raisons de santé, devrait, selon les concepteurs de cette idée, dégonfler la colère populaire qui couve, et qui attend d’exploser, du jour au lendemain. Elle aurait le mérite, en plus de gagner quelques mois, de permettre à la famille Bouteflika de pouvoir partir paisiblement, ou de rester en Algérie, et de pouvoir jouir, sans être inquiétée, du butin faramineux qu’elle s’est constituée, depuis que le grand frère préside aux destinées de cette foule, ce ghachi, comme le président Bouteflika lui-même appelle le peuple algérien.

Et cette démission, aurait le mérite, par ailleurs, et surtout, de ne pas déranger la « grande bouffe » qui se prépare, pour le plan quinquennal qui va être lancé incessamment, et dont l’enveloppe est de 300 milliards de dollars.

Tout comme elle permettrait aux « Forces noires » de garder l’Algérie, cet important allié, dans le pré-carré des gardes-chiourmes. A fortiori que ce sont les généraux algériens qui gèrent la carte de l’AQMI, donc de la future politique américaine du Sahel, et de l’endiguement de la Chine, pour l’empêcher d’y prendre pied d’une façon qui menacerait les intérêts bien compris de qui on sait, et pour ne pas nous répéter indéfiniment.

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Vers la naissance d’un Peuple du Monde...

Les mécanismes de la contre-révolution ont été activés. Ils sont multiples et complexes. Mais ils tendent tous vers un même objectif. Empêcher, coûte que coûte, les peuples arabes et musulmans d’entrer dans des logiques révolutionnaires. Et empêcher, par les mêmes mécanismes, une prise de conscience planétaire, des peuples du monde, sur la vraie nature des Forces noires, ces énergies mauvaises, occultes et toutes puissantes, dont les seules représentations visibles sont Israël, les grands groupes financiers multinationaux, et les cercles qui dirigent en sous-ordre les grandes « institutions » financières internationales, comme la http://a10.idata.over-blog.com/300x251/2/86/54/31/FMI-img.php.jpgBanque Mondiale, le FMI et l’OMC, les grandes banques de financement, entre bien d’autres.

Toutes ces constructions financières, et autres grands trusts qui ont fait main basse sur les méga industries, comme celles de l’armement, du pétrole et de ses dérivés, de l’industrie nucléaire, du médicament, des biotechnologies végétales et de tout ce qui représente le Grand Capital et le contrôle politique des populations, s’emboitent les unes dans les autres, pour former un ensemble monstrueux,, sous la direction de milieux occultes, qui décident de tout ce qui doit être, ou ne pas être, à une échelle planétaire. Ce sont ce que j’appelle les Forces noires.

http://www.elconfidencial.com/fotos/enimagenes/2008110982fmi_t_g.jpgCe sont ces milieux qui ont décidé de siffler la fin de la partie en Égypte, et qui vont certainement mettre en branle tout un dispositif de réaménagements stratégiques.

Il ne leur coûte absolument rien de changer le personnel politique de leurs gardes-chiourmes. Il vont entreprendre des actions qui vont faire illusion, et qui vont faire croire aux peuples opprimés que des changements inespérés se sont produits dans leurs pays. Le personnel va être remplacé par un autre, plus présentable, moins brutal, dont le discours aura des intonations révolutionnaires, voire anti-impérialistes. Des grands leaders vont naître du néant, qui vont même s’attaquer à l’hégémonie des Américains, voire même à l’intransigeance d’Israël, mais qui seront, en réalité, les plus sûrs alliés des uns et de l’autre.

Mais tant va la cruche à l’eau...

http://www.reopen911.info/News/wp-content/uploads/logo_wikileaks.pngAujourd’hui, un autre contexte s’est mis en place. En lançant internet, ou du moins en acceptant qu’il soit vulgarisé à toute la planète, les Forces noires ne savaient pas qu’il allait devenir ce qu’ils est devenu aujourd’hui. Des effets « pervers » ont dévié la grosse manipulation de ses objectifs initiaux.

Et il n’est plus possible de faire marche arrière. Les peuples prennent conscience, chaque jour, que leurs intérêts sont intimement liés, où qu’ils se trouvent dans ce monde devenu trop étroit.

Ce n’est pas pour rien que Finkielkraut, pour ne pas le nommer, a qualifié Internet de « Grande poubelle ». Parce que ce moyen est celui qui va accélérer la libération des peuples, et qui va éclairer l’humanité entière, sur la vraie nature des Forces noires.

C’est pour cela, qu’instinctivement, dans le monde entier, hormis dans les castes qui se sustentent du sang de leurs semblables, où des os que leurs maîtres leur jettent, un formidable élan de sympathie est allé au peuple égyptien. Parce que nous commençons à apprendre, en marchant, que l’union entre tous les peuples de la terre sera notre seule planche de salut.

Soutenir le peuple égyptien, contre les Forces noires qui tentent de le réduire, et de le renvoyer à son statut d’esclave, est un acte de résistance.

C’est le moment, pour le peuple mondial de jouer pleinement son rôle.

L’heure a sonné, pour la Révolution de l’Homme, contre le Mal absolu.

 

 

Djameleddine Benchenouf pour Elwatan-Alhabib

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 19:15

http://s2.lemde.fr/image/2011/01/29/540x270/1472661_3_2b5d_hosni-moubarak-et-omar-souleiman-en-decembre.jpg

Les Etats-Unis connaissent depuis 2007 l’existence d’un pacte secret entre Moubarak et Suleiman en vue de diriger ensemble l’Egypte


Unis par une promesse occulte. Le chef de l’Etat égyptien, Hosni Moubarak, et Omar Suleiman, son nouveau vice-président, avaient secrètement envisagé de gouverner en tandem depuis plusieurs années. C’est ce que révèlent des documents confidentiels, issus de l’ambassade américaine du Caire et dévoilés par Wikileaks.

 

http://www.reuters.com/resources/r/?m=02&d=20110129&t=2&i=321296760&w=320&fh=&fw=&ll=&pl=&r=img-2011-01-29T214847Z_01_NOOTR_RTRMDNC_0_India-545046-1Les diplomates américains basés en Egypte avaient anticipé la restauration du poste de vice-président et la nomination d’Omar Suleiman, chef des services secrets, dès l’année 2005 : c’est ce qui ressort d’un télégramme confidentiel, publié aujourd’hui par le site Wikileaks. Une anticipation clairvoyante qui sera partiellement renforcée, deux ans plus tard, lorsque les Américains du Caire apprendront également l’existence d’un accord secret entre le chef de l’Etat et l’ancien général : Hosni Moubarak aurait en effet promis à Omar Suleiman, bien avant 2005, de le nommer à ses côtés au poste de la vice-présidence. Cette fonction, vacante depuis 1981 et l’arrivée au pouvoir de l’actuel président égyptien, désigne implicitement l’homme consacré pour reprendre le pouvoir. C’est ainsi que, sur les trois dirigeants que l’Egypte a connu depuis 1952, deux d’entre eux – Anouar Al Sadate et Hosni Moubarak- ont accédé à la fonction suprême. Samedi, au lendemain d’une insurrection populaire qui a notamment gagné la jeunesse égyptienne, Omar Suleiman est parvenu à l’antichambre du pouvoir en prêtant serment pour devenir, à son tour, le vice-président.

La perspective des diplomates américains en 2005 se basait initialement sur un scoop publié alors par le Financial Times  : selon le quotidien britannique, le porte-parole du président égyptien aurait laissé entendre, lors d’un dîner privé, qu’Hosni Moubarak voudrait restaurer le poste de vice-président juste après les élections présidentielles qui devaient se tenir en fin d’année. Après vérification auprès de plusieurs sources locales, l’ambassade américaine a recoupé favorablement l’information en considérant dans le même temps que l’homme de la situation serait vraisemblablement Omar Suleiman.

Rancœur du loyaliste
http://img.timeinc.net/time/2009/time_100_walkup/gamal_mubarak.jpg
 Gamal Moubarak

En 2007, un informateur de l’ambassade des Etats-Unis informa par ailleurs les Américains du ressentiment personnel du chef des services secrets égyptiens à l’endroit de Hosni Moubarak : selon ce télégramme, Suleiman serait « profondément blessé » par le « reniement » de la promesse, tenue « plusieurs années auparavant » par le chef de l’Etat, de le nommer vice-président. Le dirigeant du Renseignement égyptien serait en outre particulièrement hostile au fils du président, Gamal Moubarak, au point de « détester l’idée » de son accession au pouvoir. Un mépris réciproque, si l’on en juge par un autre télégramme confidentiel de l’ambassade faisant état de la perception du fils Moubarak à propos de Suleiman, envisagé comme une « menace ».

Jadis, les tactiques pour conquérir le pouvoir, et notamment à travers la passerelle de la vice-présidence, n’ont pas été indispensables pour Hosni Moubarak. Dans un ancien entretien accordé au journaliste Christian Malard, le président racontait comment sa nomination, en 1975, au poste de vice-président l’avait alors pris au dépourvu : « Un jour, le Président Sadate m’appelle et me demande de venir le voir, ce que je fais. À vrai dire, je ne m’attendais à rien de précis. Ma femme et moi devions dîner chez des amis, c’était un jeudi soir après la Guerre d’Octobre, le climat était détendu… Donc, je suis allé le voir comme convenu vers 18h. Il m’a gardé jusqu’à 20h. Il a commencé par évoquer l’Histoire du pays, à raconter diverses anecdotes… Puis, il me dit qu’il réfléchissait, qu’il voulait nommer un vice-président et qu’il avait pensé à certaines personnes pour ce poste… Je n’ai pas imaginé une seule seconde qu’il pensait à moi ! Je n’étais pas candidat à cette fonction. Et finalement, lorsqu’il m’a annoncé qu’il me nommait, là, je suis tombé de haut ! Je lui ai même demandé si ce n’était pas un peu prématuré. Il m’a alors répondu : « Non, vous commencez la semaine prochaine ». Je me suis alors dit que ce devait être mon destin ».

The show must go on

Un fatalisme qui n’est pas sans évoquer celui de l’ambassadeur américain : dans un télégramme de 2007 consacré à la succession présidentielle, le diplomate développa une analyse particulièrement cynique en envisageant la nécessité d’un futur président qui soit perçu, par l’opinion publique, comme un « anti-Américain » afin de « prouver sa fibre nationaliste à la rue égyptienne ». Le disciple probable de Machiavel rajouta même que,« pour coopter une potentielle opposition et galvaniser sa popularité », le nouveau dirigeant devra tendre la main « aux Frères musulmans, comme l’ont fait Gamal Abdel Nasser, Anouar Al Sadate et Hosni Moubarak au tout début de leurs mandats ». A la fois dictature militaire et Etat policier, l’Egypte semble ici renouer avec son passé tumultueux, fait d’intrigues de palais, de convoitises par l’étranger et de révoltes populaires. La dramaturgie étant en place, tous les acteurs peuvent dorénavant entrer sur scène.

 

 

par Hicham Hamza sur Oumma.com

 

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 12:56

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En 2008, « le président Ben Ali a décoré M. Dominique Strauss-Khan des insignes de Grand officier de l’ordre de la République en considération pour ses qualités intellectuelles et ses contributions au renforcement du développement économique à l’échelle mondiale et notamment celles appelant à une meilleure intégration dans le bassin méditerranéen et la prise en compte des aspirations des peuples à la stabilité, la paix et la prospérité.»

Source InfoTunisie.com

 

Ben Ali-JailLes médias occidentaux proclament, en chœur, que le général Zine el-Abidine Ben Ali, ancien président déchu de la Tunisie, est un dictateur.

Le mouvement de protestation tunisien est simplement décrit comme la conséquence d’un régime antidémocratique et autoritaire défiant les normes de la « communauté internationale ».

 

Toutefois, Ben Ali était plus un escroc qu'un dictateur. Les dictateurs décident et dictent. Ben Ali était un serviteur des intérêts économiques occidentaux, un pantin fidèle qui obéissait aux ordres, avec l’appui soutenu de la communauté internationale.

 

L’interférence étrangère dans les affaires intérieures de la Tunisie n’est pas mentionnée dans les reportages médiatiques. Les hausses de prix de la nourriture n’ont pas été « dictées » par le gouvernement Ben Ali, mais imposées par Wall Street et le Fonds monétaire international (FMI).

 

Le rôle du gouvernement Ben Ali a été d’appliquer la médecine économique mortelle du FMI, laquelle, sur une période de plus de 20 ans, a servi à déstabiliser l’économie nationale et à appauvrir la population tunisienne.

 

En tant que chef d’État, Ben Ali n’a pas pris de décision importante. La souveraineté nationale était un souvenir. En 1987, au plus fort de la crise de la dette, le gouvernement nationaliste de gauche d’Habib Bourguiba a été remplacé par un nouveau régime, fermement engagé à adopter des réformes du « marché libre ».

 

La gestion macro-économique sous le commandement du FMI était aux mains des créanciers extérieurs de la Tunisie. Au cours des 23 dernières années, la politique sociale et économique du pays a été dictée par le consensus de Washington.

 

Ben Ali est demeuré au pouvoir, car son gouvernement a obéi et appliqué efficacement les dictats du FMI, tout en servant à la fois les intérêts des États-Unis et ceux de l’Union européenne.

 

Ce système a été implanté dans de nombreux pays.

 

La continuité des réformes fatales du FMI requiert un « changement de régime ». La mise en place d’une marionnette politique assure l’application du programme néolibéral, tout en créant des conditions propices à l’effondrement éventuel d’un gouvernement corrompu et impopulaire ayant servi à appauvrir une population entière.

 

Le mouvement de protestation

 

Ce ne sont pas Wall Street et les institutions financières internationales situées à Washington qui sont la cible directe du mouvement de protestation. L’implosion sociale a été dirigée contre un gouvernement plutôt que contre l’interférence des puissances étrangères dans l’orientation de la politique gouvernementale.

 

Au début, les protestations n’étaient pas le résultat d’un mouvement politique organisé et dirigé contre l’imposition des réformes néolibérales.

 

De plus, des indications laissent croire que le mouvement de protestation a été manipulé dans le but de créer un chaos social, ainsi que d’assurer une continuité politique. Des reportages non corroborés révèlent des actes de répression et d’intimidation par des milices armées dans de grandes zones urbaines.

 

La question qui importe est comment la crise évoluera-t-elle? Comment la question plus large de l’interférence étrangère sera-t-elle abordée par le peuple tunisien?

 

Du point de vue de Washington et de Bruxelles, on prévoit le remplacement d’un régime impopulaire et autoritaire par un nouveau gouvernement fantoche. Des élections sont envisagées sous la supervision de la soi-disant communauté internationale, auquel cas des candidats seraient présélectionnés et approuvés.

 

Si ce processus de changement de régime devait être mis en œuvre pour le compte d’intérêts étrangers, le nouveau gouvernement mandataire assurerait sans doute la continuité du programme politique néolibéral ayant servi à appauvrir la population tunisienne.

 

Le gouvernement transitoire mené par le président intérimaire Fouad Mebazza se trouve actuellement dans une impasse, avec une opposition féroce émanant du mouvement syndical (UGTT). Mebazza a promis de « rompre avec le passé » sans toutefois spécifier si cela signifie l’annulation des réformes économiques néolibérales.

 

Aperçu historique

 

En chœur, les médias ont présenté la crise en Tunisie comme une question de politique intérieure, sans offrir de perspective historique. La présomption veut qu’avec la déposition du « dictateur » et l’installation d’un gouvernement dûment élu, la crise sociale se résoudra tôt ou tard.

 

Les premières « émeutes du pain » en Tunisie remontent à 1984. Le mouvement de protestation de janvier 1984 a été causé par une hausse de 100 pour cent des prix du pain. Cette augmentation a été exigée par le FMI dans le cadre du programme d’ajustement structurel tunisien (PAS). L’élimination de subventions alimentaires était une condition de facto de l’accord de prêt avec le FMI.

 

Le président Habib Bourguiba, qui a joué un rôle historique dans la libération de la Tunisie du colonialisme français, a déclaré un état d’urgence en réaction aux émeutes :

Alors que les tirs retentissaient, la police et les troupes d’armée en jeeps et en véhicules blindés de transport de troupes se sont déployées à travers la ville pour réprimer l’« émeute du pain ». La démonstration de force a finalement amené un calme inquiétant, mais seulement après que plus de 50 manifestants et passants furent tués. Ensuite, dans une émission dramatique de cinq minutes diffusée à la radio et à la télévision, Bourguiba a annoncé qu’il annulait la hausse de prix. (Tunisia: Bourguiba Lets Them Eat Bread - TIME, janvier 1984)


Après le désaveu du président Bourguiba, la hausse de prix du pain a été annulée. Bourguiba a congédié son ministre de l’Intérieur et a refusé de se conformer aux demandes du consensus de Washington.

 

Le programme néolibéral avait tout de même été établi et avait mené à une inflation galopante et au chômage de masse. Trois ans plus tard, Bourguiba et son gouvernement ont été chassés dans un coup d’État sans effusion de sang, « en raison d’incompétence ». Cela a conduit à l’installation du général Zine el-Abidine Ben Ali comme président en novembre 1987. Ce coup ne visait pas Bourguiba : il était largement destiné à démanteler de façon permanente la structure politique nationaliste établie initialement au milieu des années 1950, tout en privatisant les avoirs de l’État.

 

Le coup militaire a non seulement marqué la fin du nationalisme postcolonial mené par Bourguiba, il a également contribué à affaiblir le rôle de la France. Le gouvernement Ben Ali s’est fermement aligné sur Washington plutôt que Paris.

 

À peine quelques mois après l’installation de Ben Ali comme président en novembre 1987, un accord majeur a été signé avec le FMI. Un accord avait également été conclu avec Bruxelles concernant l’établissement d’un régime de libre-échange avec l’Union européenne. Un programme de privatisation massive sous la supervision du FMI et de la Banque mondiale a aussi été lancé. Avec des salaires horaires de l'ordre de 0,75 euro, la Tunisie était par ailleurs devenue un paradis de main d’œuvre bon marché pour l’Union européenne.

 

Qui est le dictateur ?

http://www.ps-blog.fr/wp-content/uploads/DSK-Parti-socialiste.jpgUn examen des documents du FMI suggère que depuis l’inauguration de Ben Ali en 1987 jusqu’à aujourd’hui, son gouvernement s’était fidèlement conformé aux conditionnalités du FMI et de la Banque mondiale, incluant le congédiement de travailleurs du secteur public, l’élimination du contrôle des prix de biens essentiels à la consommation et l’implantation d’un programme de privatisation radical. L’abolition des barrières commerciales ordonnée par la Banque mondiale a favorisé le déclenchement d’une vague de faillites.

 

À la suite de ces bouleversements de l’économie nationale, les remises en espèces provenant des travailleurs tunisiens dans l’Union européenne sont devenues une source de plus en plus importante de recettes en devises.

 

Environ 65 000 Tunisiens vivent à l’étranger. En 2010, le montant total des remises en espèces étaient de l'ordre de 1,960 milliards de dollars, une hausse de 57 % par rapport à 2003. Une grande part de ces remises en devises sera affectée au service de la dette extérieure.

 

L’augmentation spéculative des prix de la nourriture dans le monde

 

En septembre 2010, un accord a été conclu entre Tunis et le FMI, lequel recommandait l’annulation des subventions restantes comme moyen d’atteindre un équilibre fiscal.

La prudence fiscale demeure une priorité très importante pour les autorités [tunisiennes], qui, dans l’environnement international actuel, voient également la nécessité de maintenir en 2010 une politique budgétaire d’un grand secours. Au cours de la dernière décennie, les efforts visant à réduire significativement le ratio d’endettement public ne devraient pas être compromis par un politique budgétaire trop laxiste. Les autorités sont engagées à contrôler fermement les dépenses actuelles, incluant les subventions […] (IMF  Tunisia: 2010 Article IV Consultation - Staff Report; Public Information Notice on the Executive Board Discussion; and Statement by the Executive Director for Tunisia)

 

Il convient de noter que l’insistance du FMI relativement à l’austérité budgétaire et à l’abolition des subventions coïncide chronologiquement avec une nouvelle augmentation des prix des aliments de base aux bourses de marchandise de London, New York et Chicago. Ces hausses de prix sont en grande partie le résultat des spéculations pratiquées par d’importants intérêts financiers et commerciaux de l’industrie agricole.

 

Ces augmentations des prix des aliments, résultant d’une manipulation pure et simple (plutôt que de la rareté), ont servi à appauvrir des populations partout dans le monde. Ces hausses constituent une nouvelle étape dans le processus d’appauvrissement mondial.

 

« Les médias ont simplement induit l’opinion publique en erreur en ce qui concerne les causes de ces augmentations de prix, en se concentrant presque exclusivement sur les questions des coûts de production, du climat et d’autres facteurs entraînant la réduction des réserves et pouvant contribuer à l’augmentation du prix des produits essentiels. Bien que ces facteurs puissent entrer en jeu, leur pertinence est limitée dans l’explication de la hausse impressionnante et dramatique des prix des produits de base.

La montée en flèche des prix des aliments est largement due à la manipulation des marchés. Elle est attribuable aux transactions spéculatives sur les marchés des produits de base. Les prix du grain sont augmentés artificiellement par des opérations spéculatives de grande envergure aux Bourses mercantiles de New York et de Chicago.

Les transactions spéculatives sur le blé, le riz ou le maïs peuvent avoir lieu sans qu’il y ait de transactions réelles sur marchandises. Les institutions qui spéculent sur le marché de grains ne sont pas nécessairement impliquées dans la vente et la livraison réelles du grain.

Les transactions peuvent utiliser des fonds de l’Index des marchandises, lesquels sont des paris sur le mouvement général à la hausse ou à la baisse des prix des produits de base. Une « option de vente » est un pari que le prix diminuera, une « option d’achat » un pari que le prix augmentera. Par une manipulation concertée, les négociateurs institutionnels et les institutions financières font monter le prix et ensuite placent leurs paris sur un mouvement à la hausse des prix d’un produit en particulier.

La spéculation génère de la volatilité sur les marchés. En retour, l’instabilité qui en résulte encourage davantage d’activité spéculative.

Les gains sont réalisés lorsque les prix augmentent. Inversement, si le spéculateur vent à découvert, les gains seront enregistrés lors de la chute des prix.

Cette récente hausse spéculative du prix des aliments a favorisé un processus mondial de création de la famine d’une ampleur sans précédent. » (Michel Chossudovsky, Global Famine, Global Research, 2 mai 2008)

 

Il y a eu, de 2006 à 2008, une hausse dramatique des prix de tous les produits essentiels, dont le riz, le blé et le maïs. Le prix du riz a triplé en cinq ans, passant d’environ 600 $ la tonne en 2003 à plus de 1800 $ la tonne en mai 2008.

 

(Michel Chossudovsky. Pour plus de détails voir Michel Chossudovsky, chapitre 7, Global Poverty and the Economic Crisis dans Michel Chossudovsky et Andrew Gavin Marshall, éditeurs, The Global Economic Crisis, The Great Depression of the XXI Century, Global Research, Montréal 2010).

 

L’augmentation récente du prix du grain est caractérisée par un bond de 32 % enregistré durant la deuxième moitié de 2010 dans l’indice composite des prix alimentaires.

La forte hausse des prix du sucre, des céréales et des oléagineux a conduit les prix alimentaires mondiaux à un record en décembre, dépassant les coûts de 2008, lesquels avaient déclenché des émeutes à travers le monde, et suscitant des mises en garde à l’effet que les prix s’aventuraient en terrain dangereux.

En décembre, un indice compilé mensuellement par les Nations Unies a battu son record de juin 2008 pour atteindre le niveau le plus élevé depuis la création des registres en 1990. Publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (ONUAA) située à Rome, l’indice, qui suit les prix d’un panier de céréales, des oléagineux, des produits laitiers, de la viande et du sucre, a augmenté pendant six mois consécutifs. (Jill Treanor, World food prices enter 'danger territory' to reach record high, The Guardian, 5 janvier 2011)

 

Amère ironie : avec une augmentation du prix des aliments en arrière-plan, le FMI recommande l’annulation des subventions dans le but d’atteindre l’objectif d’austérité budgétaire.

 

Manipulation des données sur la pauvreté et le chômage

 

Il règne un climat de désespoir social, les vies sont brisées.

 

Alors que le mouvement de protestation en Tunisie est visiblement le résultat d’un processus d’appauvrissement de masse, la Banque mondiale soutient que les niveaux de pauvreté ont été réduits grâce aux réformes de libre-marché adoptées par le gouvernement Ben Ali.

 

Selon le rapport de la Banque mondiale sur la Tunisie, le gouvernement tunisien (avec l’appui des institutions de Bretton Woods) a contribué à réduire les niveaux de pauvreté à 7 % (des niveaux nettement plus bas que ceux enregistrés aux États-Unis et dans l’Union européenne).

La Tunisie a enregistré des progrès remarquables en matière de croissance équitable, de lutte contre la pauvreté et d’indicateurs sociaux. Son taux de croissance s’est maintenu à 5 % en moyenne au cours des vingt dernières années, avec une progression régulière du revenu par habitant et une augmentation parallèle du bien-être de sa population mise en évidence par un taux de pauvreté qui est parmi les plus bas de la région (7 %).

La réduction de la pauvreté est attribuable principalement à la progression régulière du revenu par habitant […] L’amélioration du réseau routier rural a joué un rôle particulièrement important en permettant aux populations pauvres vivant dans les campagnes d’accéder aux marchés et aux services urbains. Les programmes de logement ont amélioré les conditions de vie des populations pauvres et permis de dégager des revenus et de l’épargne pour financer des dépenses alimentaires et non alimentaires, ce qui a contribué également à agir favorablement sur l’allégement de la pauvreté. Les subventions alimentaires, qui étaient destinées aux pauvres, quoiqu’elles n’aient pas fonctionné de façon optimale, ont également aidé les habitants pauvres des villes. (Banque mondiale, Note de présentation de la Tunisie)

 

Ces chiffres sur la pauvreté sont de pures fabrications, sans compter l’« analyse » économique et sociale sous-jacente. Ils présentent le libre-marché comme le moteur de réduction de la pauvreté. Le cadre analytique de la Banque mondiale est utilisé pour justifier un processus de « répression économique » appliqué dans plus de 150 pays en développement à travers le monde.

 

Comme seulement 7 % de la population vit dans la pauvreté (comme le suggère l’« estimation » de la Banque mondiale) et que 93 % arrive à satisfaire ses besoins fondamentaux en termes de nourriture, de logement, de santé et d’éducation, il n’y aurait pas de crise en Tunisie.

 

La Banque mondiale participe activement à la manipulation de données et à la déformation de la détresse des Tunisiens. Le taux de chômage officiel est de 14 % et le niveau réel de chômage est beaucoup plus élevé. Le taux de chômage enregistré chez les jeunes est de l’ordre de 30 %. Les services sociaux, dont la santé et l’éducation, se sont effondrés sous le poids des mesures d’austérité économique du FMI et de la Banque mondiale.

 

La Tunisie et le monde

 

Ce qui arrive en Tunisie relève d’un processus économique mondial qui détruit la vie des gens par la manipulation délibérée des forces du marché.

 

De manière plu générale, « les dures réalités économiques et sociales sous-jacentes aux interventions du FMI sont la forte hausse du prix des denrées alimentaires, des famines au niveau local, des mises à pieds massives de travailleurs urbains et de fonctionnaires, ainsi que la destruction des programmes sociaux. Le pouvoir d’achat à l’échelle nationale s’est effondré, des cliniques médicales et des écoles ont été fermées, et des centaines de millions d’enfants sont privés de leur droit à un enseignement primaire ». 

Il est nécessaire de diriger le mouvement de protestation non seulement contre le gouvernement mais aussi contre l’ambassade étasunienne, la délégation de l’Union européenne et les missions du FMI et de la Banque mondiale en Tunisie.

 

Article original en anglais : Tunisia and the IMF's Diktats: How Macro-Economic Policy Triggers Worldwide Poverty and Unemployment, publié le 20 janvier 2011.

Traduit par Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.

 

 

Source : Xarlo EtCHEzaharreta

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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 14:10

http://www.france-info.com/local/cache-vignettes/L900xH600/bus_dcn_karachi-900-bf552.jpg

Au moment où la justice s’apprête à auditionner François Léotard, l’ancien ministre de la Défense, dans l’affaire Karachi, Eva Joly dénonce "les entraves" de la justice parce que cette enquête "concerne aussi Nicolas Sarkozy". Le chef de l’Etat cherche à "reprendre le contrôle", poursuit la possible candidate d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle de 2012.

Cliquez sur le portrait pour écouter l’intégralité de l’entretien d’Eva Jolyau micro France Info de Raphaëlle Duchemin  


L’ancien ministre de la Défense François Léotard est auditionné aujourd’hui par le juge Trévidic, en charge de l’instruction sur l’attentat de 2002 à Karachi.

François Léotard "est au centre" de l’affaire des rétro-commissions, affirme Eva Joly. "Il y a une crainte à ce que le juge Van Ruymbeke arrive à remonter les montants et la distribution des rétro-commissions qui sont revenues en France, et qui ont bénéficié (...) aux forces politiques françaises", explique l’ancienne magistrate spécialiste des délits financiers.

"Je n’ai pas arrêté de dénoncer les entraves de la justice dans l’affaire Karachi. Lorsque Nicolas Sarkozy voulait supprimer le juge d’instruction, j’avais dit que c’était l’enquête Karachi qui lui faisait peur et qu’il était urgent pour lui de reprendre le contrôle", poursuit Eva Joly.
"Est-ce qu’il y a eu des rétro-commissions, de quel montant et qui a pu en bénéficier ? Nous voyons bien que la justice essaye d’arrêter cette enquête parce qu’elle concerne, pas seulement Léotard, mais aussi Nicolas Sarkozy", martèle Eva Joly.

 

 

 

Source : Gilles Halais / France Info 

 

http://www.delitdimages.org/wp-content/uploads/2010/11/karachi-fillon-sarko©eloi.jpg

[…]

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