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  • : Le blog satirique du Papy Mouzeot
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Erick Bernard

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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 23:16

http://blog.francetv.fr/nng_images.php?img=/Sarkozy-photos/files/S/a/r/Sarkozy-photos/images/NicolasSarkozydansunecelluledelaprisondeCapTown.jpgCe projet de loi s'est vu attribuer le numéro 3071. A première vue, rien d'extraordinaire: sept petits articles, signés du Garde des Sceaux. Mais ce texte, visiblement, brûle les doigts: son passage en conseil des ministres a été calé un mercredi 22 décembre, en pleine trêve des confiseurs et des journalistes politiques; c'est François Fillon, en personne, qui s'est chargé de sa présentation devant Nicolas Sarkozy; pour en récupérer une version, mercredi, c'était le parcours du combattant.
D'habitude, à l'issue du conseil des ministres, il suffit à la presse de passer un coup de fil. Cette fois, le porte-parole du ministre de la Justice, Michel Mercier, esquivait: «Voyez à Matignon». Le service presse du Premier ministre répondait: «Euh, appelez chez Ollier (ministre des relations avec le Parlement)». Et chez Patrick Ollier: «Euh, demandez à l'Elysée!» Au moins, on sait qui supervise le dossier... Mediapart a donc attendu sagement que le projet de loi N°3071 soit publié sur le site internet de l'Assemblée nationale, mercredi dans la soirée, pour mettre la main dessus. Jamais un texte n'aura été manipulé avec autant de pincettes! Son objet? La procédure de destitution du Président de la République, mise à disposition des parlementaires «en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat».

 

Celle-ci avait été introduite dans la Constitution en février 2007, comme une contrepartie à la nouvelle immunité pénale accordée à l'hôte de l'Elysée pour tout son mandat. Depuis, il manquait une loi organique, qui fixe les détails et la rende «opérationnelle».

 

Ce droit à destituer avait été pensé en 2007 comme une soupape de sécurité, qui permette au Parlement de se débarrasser d'un chef de l'Etat qui aurait commis un crime grave (tel un meurtre) ou manqué à ses devoirs constitutionnels (en refusant par exemple de promulguer une loi).

 

De la procédure, on connaissait l'essentiel, prévu à l'article 68 de la Constitution: le Président peut être destitué par la Haute Cour (soit la réunion de l'Assemblée nationale et du Sénat); cette Haute Cour est convoquée après le vote d'une résolution par chacune des deux chambres; enfin, toutes ces décisions sont prises à la majorité des deux tiers.

 

Le projet de loi organique vient mettre fin au suspens qui portait sur des éléments «secondaires», en particulier sur l'ampleur des garde-fous imaginés pour éviter les démarches politiciennes: combien de signatures de députés (ou de sénateurs) exigées au bas d'une résolution pour enclencher la procédure? Combien de cartouches pour un même parlementaire au court de son mandat ? Etc...

 

Sur l'essentiel, le gouvernement a suivi les recommandations de la commission Avril, qui avait pensé la révision constitutionnelle de 2007. Ainsi, la signature d'un dixième des membres d'une chambre suffira au départ, et les parlementaires pourront dégainer autant de fois qu'ils le souhaitent... Mais l'exécutif a fait preuve d'une imagination débridée en prévoyant qu'une résolution -une fois paraphée- ne pourrait être examinée en séance, et donc soumise au vote de l'Assemblée ou du Sénat, qu'avec l'accord préalable de la commission des Lois.

 

http://www.bibear.com/blog/wp-content/uploads/2010/08/FAUT-PAS-REVER.jpg

Celle-ci «s'assure que la proposition n'est pas dénuée de tout caractère sérieux, dit le texte. A défaut, la proposition ne peut être mise en discussion.» Fermez le ban! C'est un sacré filtre, susceptible de tuer la procédure dans l'œuf avant même que le moindre débat public ait eu lieu dans l'hémicycle !

Cette idée n'a jamais été suggérée par la commission Avril, qui préconisait tout l'inverse, à savoir une «inscription obligatoire à l'ordre du jour». De même, lors du débat sur la révision constitutionnelle de 2007, l'UMP n'a jamais plaidé pour une solution pareille. Alors ?

 

Matignon justifie son choix dans l'exposé des motifs: le filtrage de la commission des lois «vise à prévenir le risque de procédures dilatoires ou abusives, perturbant le fonctionnement normal des institutions. (...) La procédure de destitution du Président de la République ne peut être regardée comme un droit collectif de nature politique ouvert aux groupes minoritaires». Ni comme un moyen de «rendre celui-ci responsable devant le Parlement.»

 

«Ce bémol gâche un texte que j'étais heureux de voir enfin arriver, réagit le sénateur socialiste François Patriat (qui avait défendu une proposition de loi de son cru début 2010, illico balayée par l'UMP). Le caractère "sérieux" de la résolution est laissé à l'appréciation de la commission des lois, où joue le fait majoritaire. Celle-ci peut tout enterrer, et Nicolas Sarkozy se retrouve hyperprotégé.» François Patriat se montre donc cinglant: «Ce texte vient dénaturer la révision constitutionnelle de 2007.»

 

Son collègue député Jean-Jacques Urvoas (PS) se montre moins sévère : «J'aurais préféré qu'on respecte l'esprit du constituant, déclare-t-il. Que la majorité puisse décider seule de l'engagement ou non d'une procédure de destitution, personne ne l'avait imaginé ces dernières années, ni chez les parlementaires, ni parmi les constitutionnalistes. Mais je n'aime pas faire de procès d'intention, alors je parlerais plutôt d'une inélégance.»

 

Cette iniative de l'exécutif s'avère d'autant plus gênante que Nicolas Sarkozy a rompu, par ailleurs, avec la tradition républicaine qui veut que les présidents en exercice -inattaquables en justice- n'attaquent jamais eux-mêmes. Or, depuis son arrivée à l'Elysée, le chef de l'Etat s'est porté partie civile à de nombreuses reprises, contre un fabricant de poupées vaudoues (à son effigie), contre l'ancien directeur des RG Yves Bertrand, contre les «pirates» de son compte bancaire... Il a, en plus, réactivé le délit d'offense au chef de l'Etat.

Où est l'égalité des armes ?

http://idata.over-blog.com/3/08/59/14/Illustrations-articles-2/sarkface.jpg

 

Par Mathilde Mathieu / Mediapart

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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 21:30

 

Le fondateur de WikiLeaks a déclaré qu'il avait "de fortes chances" d'être tué dans une prison américaine s'il venait à être extradé aux Etats-Unis pour espionnage.

 

Clint-Assange.jpg

Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a déclaré qu'il avait "de fortes chances" d'être tué dans une prison américaine s'il venait à être extradé aux Etats-Unis pour espionnage, dans un entretien accordé au Guardian paru vendredi 24 décembre.
Assange a estimé que si les Etats-Unis parvenaient à le faire extrader outre-Atlantique pour l'emprisonner, il avait "de fortes chances" d'y être assassiné, "comme Jack Ruby" l'avait été en 1967.
Ruby assassina Lee Harvey Oswald le 24 novembre 1963, deux jours après qu'Oswald eut été arrêté pour l'assassinat du Président Kennedy.

 

L’Australien, qui bénéficie actuellement d’un régime de liberté conditionnelle en Grande-Bretagne, est sous le coup d’une extradition vers la Suède pour « agressions sexuelles ». De son côté, Washington envisagerait de le poursuivre pour espionnage après la diffusion sur WikiLeaks de milliers de notes diplomatiques américaines.

Arrêté le 7 décembre à Londres en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par les autorités suédoises, Julian Assange a passé au total neuf jours sous les verrous. L’audience sur son éventuelle extradition vers la Suède débutera le 7 février. Mais celle-ci pourrait prendre plusieurs mois, en raison des nombreux appels possibles.

Tenu de résider en attendant dans le manoir d’Ellingham Hall où l’accueille l’un de ses amis, il est soumis à un couvre-feu et porte un bracelet électronique.

 

Source : LeSoir.be

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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 19:12

 

Smic, RSA, prime à la casse, impôts, facture d'électricité, les nouveautés de l'année 2011.

 

http://img4.hostingpics.net/pics/2065992012.jpg

Smic

Il passe de 8,86 à 9 euros bruts l'heure pour atteindre 1.365 euros pour 35 heures hebdomadaires, soit environ 1.073 euros nets par mois.

 

RSA (Revenu de solidarité active)

Il sera revalorisé de 1,5% (inflation prévue en 2011) pour atteindre 466,99 euros par mois pour une personne seule sans enfant, 700,49 euros pour un couple sans enfant ou une personne seule avec un enfant.

 

Allocations familiales

Revalorisation de 1,5% : 126,38 euros pour deux enfants (avant CRDS), 288,38 euros pour trois enfants, 430,55 euros pour quatre enfants. S'ajoutent des majorations selon les âges.

 

Médecins et médicaments

La consultation chez les médecins généralistes passe à 23 euros.

Les médicaments remboursés à 35% ne le seront plus qu'à 30%.

 

Prime à la casse automobile et bonus écologique

Fin de la prime à la casse (500 euros) le 1er janvier. Elle sera versée aux acheteurs si la voiture a été commandée avant le 31 décembre même si elle est livrée début 2011.

Les bonus-malus écologiques en vigueur s'appliqueront si le véhicule est commandé avant la fin du mois, même s'il n'est livré qu'en 2011.

En revanche, pour les voitures commandées en 2011, le montant des bonus sera réduit et les seuils à partir desquels ils sont versés seront relevés. Le bonus de 100 euros pour l'achat de voitures émettant entre 116 et 125 grammes de CO2/km sera supprimé.

Celui de 500 euros pour les voitures émettant de 96 à 115 g passera à 400 euros. La prime de 1.000 euros pour les véhicules émettant de 61 et 95 g sera réduite à 800 euros. Le bonus spécifique GPL (de 2.000 euros ndlr) sera supprimé et celui pour les hybrides durci.

 

Fiscalité

Emploi à domicile: suppression de l'abattement de 15 points sur les cotisations patronales proposé aux ménages déclarant leur employé au salaire réel.

 Suppression des déclarations de revenus multiples l'année du mariage, du pacs ou du divorce, qui permettait dans certains cas de réduire ses impôts.

 La tranche la plus élevée d'impôt sur le revenu est relevée de 40% à 41%, pour financer la réforme des retraites.

Niches fiscales : coup de rabot de 10% sur des niches permettant de réduire l'impôt sur le revenu en faisant un choix d'investissement. Sont par exemple concernés le crédit d'impôt sur les équipements en faveur du développement durable, la réduction d'impôt au titre de certains investissements outre-mer ou de l'investissement locatif dans le neuf (dispositif "Scellier").

Réduction d'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ramenée de 75 à 50% pour l'investissement direct ou indirect d'un particulier dans une PME, dans la limite de 45.000 euros.

 

Assurances

Relèvement généralisé des tarifs, compris entre 2,5% et 4,5% en automobile, entre 3% et près de 8% en habitation, et entre 5,3% et 8,5% en santé. En auto et en habitation, les hausses répercutent l'impact des événements climatiques de l'année (Xynthia, Var ...) et la hausse du coût des réparations. En santé, la hausse répercute les déremboursements et l'introduction d'une taxe de 3,5% sur les contrats d'assurance dits responsables.

 

Energie

Hausse de 3% de la facture, due à une hausse de la contribution au service public de l'électricité (CSPE), qui finance notamment le rachat des énergies renouvelables.

Electricité : Le tarif social, rabais octroyé aux foyers les plus modestes (625.000), devrait varier entre 40 et 60% contre 30 à 50% aujourd'hui.

 

 

Source : NouvelObs

 


 

Allons-nous attendre patiemment 2012 pour réagir ?

L'exploitation des travailleurs a suffisamment duré.

Les limites de l'inacceptable sont franchies, soit nous entrons dans une ère d'escalavage volontaire soit nous nous révoltons.

 

"Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre coeur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde. C'est la plus belle qualité d'un révolutionnaire."

Ernesto Che Guevara

 

 

Le Papy vous souhaite de profiter pleinement de ces quelques jours de fin d'année 2010.

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 12:27

http://farm1.static.flickr.com/38/123373747_644cfcd598.jpg

Nous avons appris dans l’après midi du 23 décembre 2010 la plainte du ministre de l’intérieur Brice Hortefeux contre la diffusion des policiers en civil en photo. Comme cadeau de noël, quoi de plus beau. Brice Hortefeux est -il encore ministre de l’intérieur ou soutient-il les actes violents et mensongers de certains policiers ? En tout cas, il aura fallut qu’Alliance fasse un vœu pour qu’Hortefeux l’exauce. Un piège a été tendu et c’est tout le ministère de l’intérieur et alliance qui sautent pieds joints dedans. Après avoir fait autant de pub sur le copwatching, mode d’action maintenant criminalisé et consideré comme anti-flics, c’est un effet de prolifération qui risque d’entrainer d’autres publications dans d’autres villes. De plus, le fait de porter plainte pour du vent sur un acte que nous avons le droit de faire est assez extraordinaire et mènera à une nouvelle défaite judiciaire pour les plaignants.

http://paris.indymedia.org/IMG/jpg/5203822474_4dd0cb8a47_z.jpg

 

Pour rappel :

Voici la saisine numéro 2005-29 concernant les photographies

Avis de recommandations de la commission nationale de déontologie a la suite de la saisine le 23 mars 2005 par Mme Marie Christine Blandin, Sénatrice du Nord

Recommandations

Il parait opportun qu’il soit rappelé aux force d’intervention notamment aux Crs qu’elles doivent considérer comme normale l’attention que des citoyens peuvent porter à leur mode d’action , le fait pour les policier ou les crs d’êtres photographiés ou filmés durant leur intervention, ne peut constituer aucune gêne pour des policiers soucieux du respect des règles déontologiques.

les journalistes et particuliers ont le droit de photographier et de diffuser des photos des forces de l’ordre si elles ne portent pas atteinte à la liberté de la personne ou au secret de l’instruction. Ces mêmes forces de l’ordre ne peuvent pas s’opposer à l’enregistrement de leur image ni confisquer les appareils ayant servi à cet enregistrement. Les seules exceptions sont les forces de l’ordre affectées dans des services d’intervention (Raid, GIGN, GIPN, BRI, sécurité du Président…), à la lutte anti-terrorisme ou au contre-espionnage, en vertu de l’arrêté du 27 juin 2008

Depuis 4 ans, à Lille des photos de policiers en civil sont diffusées de manière régulière. Depuis 4 ans, jamais une plainte n’a été recensée et depuis 4 ans, jamais un flic n’a été agressé. Visiblement, Paris est une enclave ou les fascistes peuvent tenir un colloque international sur l’islamisation mais ou la prise de policiers en photo dans l’exercixe de leur fonction est criminalisée.

En ces circonstances, il est impossible pour nous, en tous cas à Lille de cesser nos diffusions photographiques de policiers dans l’exercice de leur fonction ainsi que leur identification. Nous les accentueront. Lille tout comme Calais , Paris et d’autres villes de France ne tomberont pas sous le joug d’une police placée au rang de religion.

Que 1000 indymédia paris naissent...

 

A lire aussi : Lyon, paris, chambéry, lille, la bac infiltre, la bac casse...

 

 

Source : Indymédia

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 17:22

http://autumn1608.a.u.pic.centerblog.net/wr5cb4f1.gif

Le Papy vous souhaite un

JOYEUX NOËL À TOUS

 

Bah, nop, y'aura pas de Père Noël chez le Papy Mouzeot ! Faudrait pas déconner, vous croyez que le Papy Mouzeot y croit encore au Père Noël ?

Pas question d'inviter ce symbole du capitalisme chez moi même s'il est costumé de rouge... Grmmbl !

Mais que cette période de fin d'année vous apporte paix et bonheur, qu'elle permette à chacun de vous d'oublier cette triste année et de profiter tous de ces moments de joie en famille.

 

Pour ma part je serais absent, je dois passer sur le billard dès demain matin...

Et vu comme ça se présente ça risque de me prendre plusieurs jours !

http://img.thesun.co.uk/multimedia/archive/01151/slide1_1151582a.jpg

 

 

Amitiés à tous, en espérant partager de meilleurs Noël avec vous...

Le Papy Mouzeot "Ça sent l'sapin tellement que j'ai les boules !"

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 16:16
http://www.productionmyarts.com/Images/georges-de-la-tour/tricheur-as-de-carreau-1635.jpg
Le Tricheur à l'as de carreau - Huile sur toile de Georges de La Tour (1635)

 

Le JDD d'hier ouvre sa rubrique "Economie" avec ce titre : "L'impôt de chagrin"...

 

A l'heure où notre bon président clame sur tous les toits que chacun doit faire des efforts dans cette période de crise, à l'heure de chasse déclarée aux niches fiscales (emplois à domicile, réduction d'abattements en tous genres...), on en apprend de belles sur "l'effort" fourni par les entreprises du CAC40, avec un manque à gagner d'au moins 70 milliards.

 

Savez-vous, par exemple, que Total ne paie pas d'impôts sur ses bénéfices en France ? Pas plus d'ailleurs, que Danone, Suez Environnement, Essilor, St-Gobain, Schneider ou Arcilor Mittal ! Et ce n'est pas faute de réaliser des bénéfices ! Ah, ça vous en mastique une fissure, hein !

Et pourquoi donc qu'ils ne payent pas "ces braves gens" ? Tout simplement parce que l'Etat leur a concocté une petite liste de dérogations aux petits oignons. Voyez plutôt !

 

Bon, à défaut du chien, voyons les niches !

 

1- Le report illimité des pertes : les pertes réalisées une année peuvent être déduites des bénéfices imposables réalisées les années suivantes... sans limite dans le temps ! Moins 20 % en moyenne...

 

2- Les gains et pertes des filiales françaises sont consolidées à la la maison mère. Plusieurs filiales du même groupe peuvent ainsi réaliser des bénéfices, si une seule filiale accuse un déficit, c'est l'ensemble qui peut échapper à l'impôt ! Coût estimé par le Trésor : 19, 5 milliards d'euros !

 

3- Les intérêts d'emprunt pour investissement sont déductibles des impôts. L'astuce ? Brider les fonds propres d'une filiale qui sera contrainte de s'endetter. Les intérêts sont artificiellement élevés... et les împôts sont réduits d'autant !

 

4- Une niche qu'ils appellent "le régime fille-mère" : une société peut déduire les dividendes versés par ses filiales, y compris celles situées à l'étranger : cette plaisanterie est estimée à 35 milliards d'euros par an !

 

5- La niche Copé : elle éxonère les cessions de participations à long terme. Je ne comprends pas bien le truc, mais cela coûte 8 milliards par an !

 

6- Le crédit impôt-recherche : on voit bien ce que c'est même si son contenu ne semble pas si clair. Coût pour l'année : 4,2 milliards d'euros !

 

Bon, si on fait l'addition, ce sont environ 70 milliards d'euros dûs par les entreprises à l'Etat. Tiens, ça pourrait aider la Sécurité Sociale ou la formation des professeurs ou le maintien des petits hôpitaux... Enfin, je dis cà, moi, c'est une idée, hein ! En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il s'agit là d'un hold-up organisé et légalisé.

 

Les abonnés absents.

 

Certaines multinationales ont, parait-il, refusé de répondre. Il s'agit de : Accor, BNP Paribas, Crédit Agricole, L'Oréal, Lafarge, LVMH, Michelin, Pernod, PPR, Publicis, Renault, Sanofi, Société Générale, Technip, Vallourec, STMicro... Un avocat fiscaliste, amusé, déclare :" Si elles ne répondent pas, c'est qu'elles ne paient grand-chose" !

 

8%, c'est pas cher et ça rapporte gros... aux actionnaires !

 

Les avantages fiscaux profitent surtout aux grandes entreprises. Alors que le taux d'impôt est de 33%, les sociétés du CAC40 seraient taxées à 8% en moyenne, sachant qu'une sur quatre ne paye rien. Ca va faire plaisir aux patrons de PME, qui eux, cèdent 22% de leur bénéfice à l'Etat. Pourquoi ? Parce qu'ils sont moins bien armés pour utiliser toutes les subtilités du Code des impôts ! Le Medef se rassure en déclarant :" Mais il y a tellement d'autres taxes" ! On aurait bien versé une petite larme, mais il va falloir payer les mouchoirs...

 

Je suis sûr que de nombreux collègues auront à coeur de donner leur avis de contribuable sur la question !

 

(Sources : JDD, Libé, Figaro, blogs)

Article reprit du blog de Philippe Méoule

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 14:19
... pendant ce temps en Chine, c'est la ruée vers l'or !

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Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mardi avoir achevé la vente d'une importante quantité de sa réserve d'or entamée il y a un an, ce qui devrait mettre fin à plusieurs décennies de désinvestissement du secteur public sous la forme de lingots.

L'annonce n'a eu que peu d'impact sur le prix du métal précieux, le FMI ayant vendu plus de 90% du total des 403,3 tonnes d'or à la fin octobre.

Mais cela marque une étape importante pour ce marché qui s'est orienté à la hausse cette année, poussé par la perspective de nouveaux achats de la part de banques centrales.

Le FMI n'a pas fourni de détails sur ces ventes qui avaient commencé en septembre 2009 et avaient trouvé rapidement des acquéreurs parmi les banques centrales de pays d'Asie dont le Bangladesh, le Sri Lanka ou l'Inde, qui en a acquis plus de la moitié.(1)

Le FMI a annoncé dans un communiqué "la conclusion" de ce programme, sans préciser quels avaient été les derniers acheteurs, ni le profit réalisé.

Le processus avait été lancé par les États membres en avril 2008, à une époque où les finances de l'organisation paraissaient fragiles, face au déclin de son activité de prêts. Les ventes avaient commencé en octobre 2009, avec la vente de 200 tonnes à l'Inde. Puis le FMI avait vendu 2 tonnes à l'île Maurice, 10 au Sri Lanka et 10 au Bangladesh. Ces transactions avaient rapporté quelque 7,6 milliards de dollars. Les autres transactions n'ont pas été rendues publiques.

Le produit de ces ventes doit être réinvesti dans des actifs financiers sûrs, principalement des obligations d'État, qui doivent permettre au Fonds d'en tirer des revenus réguliers. "Ces ventes sont un élément central du nouveau modèle de revenus pour le FMI qui a été approuvé par le conseil d'administration en avril 2008. Elles accroîtront également la capacité du Fonds à soutenir les pays à bas revenus", a rappelé le Fonds. Le quotidien britannique The Guardian affirmait, dimanche, que le FMI souhaitait consacrer une partie de cet argent à la rénovation de son siège à Washington, bâti il y a une quarantaine d'années.(2)

 

Strauss-Kahn s'est félicité de cette concession faite aux pays les plus pauvres

"Je suis ravi que le conseil d'administration ait donné un accord écrasant pour permettre une vente strictement encadrée d'or du Fonds pour donner une base saine à long terme au financement du FMI, et nous permettre d'accélérer les indispensables prêts concessionnels aux pays les plus pauvres", a déclaré le directeur général du Fonds, Dominique Strauss-Kahn.

 

La Chine et la Russie sur les rangs des pays les plus pauvres ? 

La Chine et la Russie possèdent toutes deux d'importantes réserves en dollars, et souhaitent se débarasser d'une partie de ces réserves en achetant des actifs plus sûrs. En raison de la faiblesse des taux d'intérêt et de la politique monétaire pratiquée actuellement par la Réserve Fédérale américaine, le dollar est en effet susceptible de connaître une forte dépréciation; la Chine et la Russie ne souhaitent pas payer les dettes de l'Amérique par ce mécanisme de dépréciation du dollar lié à l'inflation. La Chine a importé 209,7 tonnes d'or au cours des dix premiers mois de l'année 2010, soit cinq fois plus d'or qu'au cours des dix premiers mois de 2009.

 

La Russie et la Chine attaquent le monopole du billet vert

Révolution silencieuse, l’Eurasie est en train de s’organiser contre le monopole finissant du dollar. La Chine et la Russie ont convenu de bannir le dollar de leurs échanges. Une véritable déclaration de guerre. Inutile de dire en la circonstance que l’action nord coréenne n’est ni plus ni moins qu’un test chinois pour impliquer toujours plus l’armée américaine de par le monde afin d’accélérer la chute du titan.

“Le Premier ministre chinois Wen Jiabao et son homologue Vladimir Poutine ont annoncé, à l’issue de leur rencontre du 23 septembre à Saint-Pétersbourg, que le dollar n’est désormais plus la monnaie utilisée pour leurs échanges commerciaux bilatéraux.

C’est la première fois que le dollar est ainsi déréférencé par deux puissances économiques majeures. La première fois, mais peut-être pas la dernière …Alors que les Etats-Unis, noyés dans les déficits, tentent de relancer leur économie et que la Fed révise à la baisse ses prévisions de croissance.

Le rouble et le yuan servent maintenant à régler les échanges commerciaux bilatéraux, se substituant au dollar, utilisé par la Russie et la Chine à ce jour. Le Premier ministre russe le confirme : « Le rouble et le yuan ont déjà commencé à se négocier sur les marchés interbancaires des deux pays. Dans une étape ultérieure, le renminbi sera lui aussi utilisé ». Et le ministre russe des Finances Alexeï Koudrine, d’enfoncer le clou : « Le yuan pourrait devenir une monnaie de réserve au cours des dix prochaines années ».

Les deux pays ont également signé un accord pour renforcer leur coopération dans les secteurs de l’aviation, de la construction ferroviaire, de l’énergie y compris le nucléaire. Le document couvre également les questions douanières et de propriété intellectuelle. Wen Jiabao a salué cet accord, déclarant que « le partenariat stratégique entre les deux nations avait atteint un niveau sans précédent ».” (3)

 

Pourquoi cette hausse spectaculaire ?

• L'offre des mines est très inférieure à la demande (industrie, bijouterie,investisseurs...).

• L'or progresse toujours lorsque les taux sont bas (c'est le cas dans la plupart des pays). Pour soutenir la croissance américaine, la FED est obligée de maintenir les taux au plus bas. Idem pour la BCE en Europe.

• Les crises financières ou géopolitiques sont actuellement vecteurs de la hausse de l'or

• Depuis 2002, le Dollar ne cesse de perdre de sa valeur face aux autres devises. Les possesseurs de Dollars perdent de leur pouvoir d'achat, les possesseurs d'or, non.

• Les pays de la zone BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) ont accumulé une trésorerie abondante. Pour mettre leur fortune à l'abri, ils souhaitent convertir leurs devises en or.

• L'or est côté en dollar, donc, mécaniquement, si le dollar perd de sa valeur, l'or prend de la valeur. En outre, tout le monde sait que le dollar est adossé à une dette abyssale du trésor américain !(4)
 

 

Les établissements financiers cherchent par tous les moyens à améliorer leur bilan. Ils ont vendu 346 tonnes d'or à la Banque des Règlements internationaux (BRI) entre mars 2009 et 2010, d'après le rapport annuel de la banque centrale des banques centrales.

Ces opérations, appelées "swaps", consistent à céder pour une durée déterminée un stock de métal jaune à la BIS, qui l'échange contre du cash. D'après le Financial Times, jamais l'institution n'avait mentionné de telles interventions ces dernières années.

 

Depuis janvier 2005, les cours de l'or ne s'arrêtent pas de grimper (presque 400 % d'augmentation à Paris). Or, le 15 juin 2010, Evy Hambro titre sur les Echos "Le véritable cycle haussier de l'or commence maintenant"

Evy Hambro est le gérant vedette des deux fonds les plus capitalisés au monde investis dans les mines et sociétés aurifères.

 

La Chine est en train d'acheter de l'or à un rythme effreiné, considérant, tout comme les Russes, que le métal précieux est un bon investissement en temps de crise. Ces trois grands bénéficiaires (avec l'Inde) de ce plan initialement conçu "pour accélérer des prêts concessionnels aux pays les plus pauvres" (dixit Dominique Strauss-Khan) seraient-ils au sein d'un gigantesque délit d'initiés ?

 

Serait-ce les prémices d'un effondrement voulu du dollar US tel qu'il existe afin de permettre à certains capitalistes américains d'imposer leur monnaie unique au Canada et à l'Amérique du Sud (j'ai lu quelque part un sujet traitant de l'Amero ou d'AM-Euro mais je n'ai aucune exactitude sur ce sujet) ?

 

Quelles sont les véritables motivations de cette ruée vers l'or lorsqu'on découvre que le FMI souhaite consacrer une partie de cet argent à la rénovation de son siège à Washington comme nous en a informé The Guardian ?

 

Devons-nous plutôt nous attendre à un effondrement financier global tel que le prévoient tant d'économistes entraînant avec lui la chutte de la monnaie-papier ?

 

Tant de questions qui restent sans réponses pour l'instant mais qui ne peuvent se soustraire à notre interrogation envers cette ruée vers l'or.

 

 

Sources :

- NouvelObs.com(1)

- LePoint.fr(2)

- Gilles Naudy pour le moci.com (3) 

- Suite101.fr(4)

 

 


Mise à jour du 25/12/2010

« Mener grand bruit à l’est
 pour attaquer à l’ouest »
http://www.moneyweek.fr/files/userphoto/camille-yihuachen.jpg

Par Camille-Yihua Chen

Money Week

Voilà ce que les Chinois appellent « Mener grand bruit à l’est pour attaquer à l’ouest », stratégie prônée dans L’Art de la guerre de Sun Zi (VIe siècle av. J.-C.). L’objectif est de tromper l’adversaire en lui faisant croire le contraire de ses desseins, pour l’attaquer par surprise et ainsi remporter la victoire.

209,7 tonnes supplémentaires en 2010
Sur le marché international de l’or, la Chine vient de gagner une « attaque surprise », en annonçant avoir importé, entre janvier et octobre, 209,7 tonnes d’or, soit 480% de plus que l’an dernier ! « Cela porte à plus de 1 260 tonnes les réserves d’or détenues par la Banque centrale chinoise », nous confie un expert chinois.

Or depuis 2009, les autorités chinoises n’avaient cessé de déclarer qu’elles n’avaient pas l’intention d’acheter de l’or, laissant entendre que, en plus de la volatilité de son cours, ce métal ne rapporte rien. Mais à MoneyWeek, nous nous sommes toujours méfiés des déclarations officielles de la Chine. Il y a quelque temps, alors que l’or poursuivait son ascension, nous avons tiré la conclusion suivante : la Banque centrale chinoise était déjà passée à l’achat, mais elle attendait le moment opportun pour le faire savoir, afin d’éviter de provoquer l’envolée du cours.

La Chine devrait continuer à étoffer son stock d’or, notamment pour diversifier ses réserves de change (2 650 milliards de dollars) et s’affranchir ainsi peu à peu de sa dépendance au dollar. Le métal jaune n’a donc as finir de voir son cours monter, malgré d’éventuelles phases de correction. C’est pourquoi nous continuons à vous conseiller de glisser quelques onces d’or dans votre portefeuille.

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 11:57

FaceBook.jpg


Il sera de moins en moins facile de garder l’anonymat sur le réseau social. Pour "faciliter la vie" de ses 500 millions de membres, Facebook va activer d’ici à quelques semaines une fonction automatique de reconnaissance faciale. Le site ne se contentera plus d'autoriser l'identification des personnes figurant sur des images, il suggèrera lui-même les noms des individus qu’il aura reconnus.
Sur son blog, Facebook indique : « Quand vous ou un ami uploadez de nouvelles photographies, nous utilisons un logiciel de reconnaissance faciale – équivalent à ceux que vous trouvez dans de nombreux outils de retouche d’images – pour faire coïncider vos nouvelles photos avec celles que vous avez précédemment taguées. »


Peu d'enthousiasme chez les utilisateurs


Cette fonction sera activée par défaut. Les utilisateurs qui ne souhaitent pas être identifiés devront se rendre dans les paramètres de sécurité. « Cliquez juste sur “personnaliser mes paramètres, puis sur “suggérer des photos de moi à mes amis”. Votre nom ne sera plus suggéré pour taguer des photos », indique le réseau social.
La reconnaissance faciale sera d’abord disponible sur les profils des internautes américains avant d’être étendue aux autres pays. Mais déjà les utilisateurs marquent leur désapprobation. « Facebook sait qui vous êtes, où vous êtes, ce que vous faites », note celle-ci. Une autre indique qu’elle préférerait que les utilisateurs aient la possibilité de refuser d’être marqués dans une photo. L'un conseille aux équipes de se concentrer plutôt sur les virus qui « pullulent sur le réseau social ». Enfin, certains font état de cas particuliers comme les jumeaux ou les personnes décédées.


Source : 01net.com - Illustr. Papy Mouzeot
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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 11:29

http://medias.lepost.fr/ill/2008/07/06/h-4-1208097-1215347574.jpg

"Pourquoi de tels chiffres ? Hein, je vais vous le dire...
Laissez-moi étrangler tous ces misérables et les sondages me donneront à nouveau raison !"

 

Seuls 25% des Français sont satisfaits des décisions du gouvernement en la matière, et c'est l'emploi qui cristallise toutes les préoccupations.


Seul un Français sur quatre se dit actuellement satisfait de la politique économique du gouvernement. En décembre, c'est donc un record historique (25%) d'impopularité qui est battu en la matière, d'après le baromètre BVA, créé en 1997, et réalisé ce mois-ci pour Absoluce, France Info et Les Echos.

"La baisse est particulièrement forte à droite (-15 points), surtout parmi les sympathisants des autres composantes que l'UMP (Nouveau Centre et FN)", précise l'institut de sondage. Les personnes interrogées qui se disent plus proches des idées de gauche sont 87% à se dire insatisfaites.

D'ici la fin de son mandat, les sondés demandent plus particulièrement des actions à Nicolas Sarkozy sur l'emploi, le pouvoir d'achat, et la réduction des inégalités, "les domaines sur lesquels il est souvent le plus mal jugé". D'après BVA, les Français pensent notamment "que sa politique a un impact négatif sur la situation de l'emploi sont désormais deux fois plus nombreux que ceux qui estiment qu'elle a un impact positif."

 

Source : Le JDD.fr 

 

 


 

Voilà une nouvelle qui tombe un peu comme un joli cadeau de Noël !

 

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 01:36

http://www.ledevoir.com/images_galerie/d_44791_59225/raul-castro.jpg...  Je le redis : Telle est la grande utilité de l’analyse profonde des erreurs, ce qui doit finir par devenir une norme de conduite permanente de tous les dirigeants, à toutes les instances, à tous les niveaux. Celui qui ne le fait pas viole son principal devoir de dirigeant.

La réalité des chiffres dépasse toutes nos aspirations et tous nos désirs. L’arithmétique la plus élémentaire nous apprend que deux et deux font quatre, pas cinq ni six, comme je l’ai dit une fois ici. Il n’y a pas besoin d’être économiste pour le comprendre. Et cette fois-là, j’ai ajouté : « mais parfois, à cause de nos déficiences, deux et deux font trois. » Ainsi donc, si à un moment donné nous voulons faire en matière économique et sociale quelque chose qui dépasse les ressources disponibles, sachons d’avance les conséquences et soyons conscients que les faits s’imposeront irrémédiablement à la fin dans toute leur brutalité, malgré toutes nos bonnes intentions.

Cuba compte des dizaines de milliers de diplômés en économie, comptabilité et finances, pour ne citer que ces professions, et nous n’avons pas su les utiliser dûment pour développer notre nation dans l’ordre.

Nous possédons le plus valable – le compañero Fidel en a parlé bien des fois - le capital humain, que nous devons utiliser avec le concours de l’Association nationale des économistes et comptables (ANEC) afin d’éduquer dans ce domaine, d’une manière constante et systématique, notre peuple instruit et ses dirigeants à tous les niveaux. Une forte représentation du Comité national de l’ANEC a participé – avec nous et plusieurs des dirigeants présents, et la totalité ou presque du Conseil des ministres -  aux premiers séminaires sur les Orientations que nous avons organisés, et nombre de ses membres sont fortement impliqués dans les discussions en cours. La direction nationale au complet a assisté à ces séminaires, et ensuite les autres se sont incorporés à cette activité dans les provinces et les communes, directement, avec les militants du parti et la population.

Il faut souligner dans ce sens la contribution décisive apportée par des milliers de comptables afin que la comptabilité retrouve la place qu’il lui correspond – vous savez de quoi je parle, vous savez comment va la comptabilité dans notre pays, dans presque toutes les entreprises – dans la direction de l’activité économique qui, comme nous le savons, est une condition indispensable au succès ordonné de tout ce que nous nous proposons.

Dans ces circonstances, nul ne peut oublier l’importance qu’il y a de maintenir une approche différenciée de la jeunesse – j’aborde un autre point, celui des diplômés universitaires et des techniciens du secondaire, comme cela apparaît dans la première résolution du ministère du Travail - et, par conséquent, je dois souligner la décision d’exclure du processus de mise en disponibilité les jeunes diplômés durant leur époque de service social. Sinon, ils seront les premiers sacrifiés.

Il ne s’agit pas de les situer à des postes sans rapport avec leurs études, comme cela est arrivé par le passé – au point que certains se retrouvaient portiers, indépendamment de leurs titres ou de leurs connaissances théoriques – parce que cette période du service social est conçue justement pour les former directement sur les lieux de production et de services, pour compléter dans la pratique la formation reçue sur les bancs de l’école et cultiver en eux l’amour du travail. Si nous ne faisons pas comme ça, nous sacrifions l’avenir immédiat, car ce sont nos successeurs.

Non moins importante est la tâche des cadres et spécialistes impliqués dans la mise au point et la révision des documents légaux en rapport avec les modifications introduites peu à peu. Ainsi, rien que pour assurer la couverture légale – car on ne peut faire un seul pas sans en donner d’abord le fondement juridique – de deux Orientations (158 et 159), concernant l’exercice du travail à son compte, de son régime fiscal et du processus de mise en disponibilité, il a fallu émettre presque trente dispositions entre décrets-lois – nous avons adopté ici aujourd’hui ceux qui ont été promulgués durant cette période - accords du gouvernement et résolutions de ministères et d’instituts nationaux.

Voilà juste quelques jours – voyez cet exemple - une résolution du ministère des Finances modifiant le prix d’achat au producteur d’une série de produits agricoles a entraîné l’invalidation de trente-six autres résolutions antérieures de cet organisme, et toujours en vigueur. Qui peut donc maîtriser une activité de ce genre, la fixation des prix des produits agricoles non vendus selon la loi de l’offre et de la demande, s’il doit recourir à trente-six documents ! Vous avez beau avoir des ordinateurs, c’est impossible. Et ainsi, vous avez de nombreuses décisions qui viennent remplacer les précédentes, comme ça, etc… Une seule décision en a remplacé trente-six toujours en vigueur !

Ceci vous donne une idée du travail qui nous attend encore en matière de restructuration juridique afin de renforcer l’institutionnalisation du pays – non parce que nous adorons les papiers, mais parce que toute activité doit être régulée par un document adopté officiellement - et d’éliminer tant de prohibitions irrationnelles que nous avons maintenues pendant des années sans tenir compte des circonstances, ce qui a créé le bouillon de culture idéal à de nombreux agissements en marge de la loi et provoqué fréquemment la corruption à différents niveaux. La vie nous conduit à cette conclusion : les prohibitions irrationnelles favorisent les violations, ce qui conduit à la corruption et à l’impunité. La population a donc tout à fait raison d’exprimer ses préoccupations – et elle l’a fait dès l’analyse de mon discours de 2007, qui n’était pas un discours qu’il valait la peine de discuter avec la population, mais de toute façon, on a dit aux gens : « Bon, d’accord, discutez-en », et j’ai moi-même rendu compte ici des résultats de cette enquête ; ça a servi en plus à tirer des leçons et des expériences pour tout ce que nous sommes en train de faire maintenant, et nombre des prises de position de ce moment-là apparaissent dans les Orientations dont nous discutons aujourd’hui, c’est donc un processus de plusieurs années - devant les démarches tracassières relatives au logement et à la vente-achat de véhicules entre personnes, pour ne citer que deux exemples de situations dont la solution ordonnée fait l’objet d’étude.

Car, et Marino le rappelait hier, l’Etat réglemente ses relations avec l’individu, mais il n’a pas à se mêler des relations entre deux individus et à vouloir les réglementer. Si j’ai une voiture et qu’elle est à moi, j’ai le droit de la vendre à qui je veux, pourvu que je respecte les normes relatives au registre de la propriété.

Il faut par ailleurs simplifier et regrouper la législation en général trop dispersée. Les documents clefs sont émis pour être appliqués par les responsables correspondants, et non pour végéter dans un tiroir. Il faut donc éduquer tous les cadres et exiger qu’ils travaillent à partir des dispositions légales qui régissent leurs fonctions et faire en sorte que leur respect soit une condition requise pour occuper un poste donné. Hier ou avant-hier, on a cité un exemple d’un fait concret qui était un dénominateur commun dans toutes les provinces. Il était devenu normal de mettre les documents dans un tiroir, tandis que la vie suit son cours.

http://static.lexpress.fr/medias/31/raul-castro_479.jpg

Il vaut la peine de rappeler une fois de plus que nul n’est censé ignorer la loi et que, selon la Constitution, tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Quiconque commet un délit, indépendamment de son poste, devra donc en payer les conséquences et sentir le poids de la justice.

Je passe à un autre point, qui apparaît aussi dans les Orientations : comme on l’a informé ici – on a retiré du plan de l’année prochaine soixante-huit investissements importants pour le pays parce qu’ils ne remplissent pas les conditions requises, entre autres la détermination du financement, la préparation technique et des projets, la définition des forces de constructeurs capables de s’en acquitter dans les délais fixés et l’évaluation des études de faisabilité. Nous ne permettrons pas que les ressources assignées aux investissements soient gaspillées par spontanéisme, improvisation et superficialité, tous facteurs qui ont caractérisé bien souvent les investissements. Tout ceci a été discuté au Conseil des ministres, et beaucoup de vous le savent : quiconque viole cette norme doit en subir les conséquences, quelles qu’elles soient.

Sur ce point, je tiens à souligner le rôle déterminant que doivent jouer les cadres du parti, de l’Etat, du gouvernement, des organisations de masse et de jeunes dans la conduite coordonnée et harmonieuse de l’actualisation du modèle économique cubain.

Nous avons maintenant un champ de bataille spécial et bien délimité pour prouver que tout ceci peut se faire et se faire bien, sans en faire pas assez ou trop, comme disait le Généralissime.

Compte de la décentralisation graduelle en cours, nous avons adopté des mesures pour élever l’autorité des dirigeants administratifs et d’entreprises auxquels nous continuerons de déléguer des facultés. Nous avons, parallèlement, perfectionné les procédés de contrôle et renforcé l’exigence face à la négligence, à l’indolence et à d’autres conduites incompatibles avec l’exercice de fonctions publiques.

http://www.radionuevitas.icrt.cu/ingles/images/stories/noticias/gladys-maria-bejerano-contralora.jpgLa vice-présidente du Conseil d’Etat, Gladys Bejerano, qui, vous le savez, dirige avec efficacité la Cour des comptes, est assise là, au premier rang.

Gladys Berejano dirigeait avant le ministère de l’Audit et du Contrôle, le MAC, qui ne pouvait pas faire grand-chose parce que les gens trouvaient toujours des justifications et qu’apparaissait toujours un parrain, etc., et la compañera n’était pas bien vue par certains. Quand elle contrôlait, aussitôt les lamentations tombaient : « Non, ça n’aide pas », ou « Ça démoralise » - pensez un peu ! – ou « Elle dit des choses très dures, elle est très dure ». Justement, c’est bien ça que nous voulons, et c’est ce que j’exige d’elle constamment, maintenant qu’elle dirige la Cour des comptes, qui dépend du Conseil d’Etat et dont je suis personnellement le fonctionnement jour après jour, ainsi que le procureur général de la République, auxquels je confie des tâches.

A un moment donné – je n’avais pas encore cette responsabilité – j’ai dit : « Je crois que nous devrions dissoudre ce ministère. » J’ai vu des visages s’épanouir, sauf celui de Gladys, qui faisait triste mine parce qu’elle pensait qu’on méprisait son travail si important. J’ai laissé s’écouler une minute, et j’ai ajouté : « Nous allons dissoudre ce ministère, qui a la même hiérarchie que les autres, et nous allons créer la Cour des comptes subordonnée au Conseil d’Etat, et elle, nous allons la nommer vice-présidente. »  J’ai vu les visages s’assombrir à nouveau, et le sien s’épanouir (rires). Ce n’est pas de la blague ce que je vous raconte, ce n’est pas de la blague (applaudissements).

Autrement dit, les dirigeants administratifs, les ministres, les administrations provinciales et municipales vont recevoir des facultés accrues, nous allons les appuyer, nous allons décentraliser des facultés d’en-haut.

Nous avons dit que l’administration municipale doit avoir des facultés et des ressources, et nous avons parlé de la façon de les obtenir, et nous allons continuer de déléguer des facultés. Je répète : Nous avons, parallèlement, perfectionné les procédés de contrôle et renforcé l’exigence face à la négligence, à l’indolence et à d’autres conduites incompatibles avec l’exercice de fonctions publiques.

Nous sommes aussi tout à fait conscients du dommage que le phénomène de la « pyramide inversée » a causé durant des années à la politique des cadres, autrement dit le fait que les salaires ne correspondent pas à l’importance et à la hiérarchie des postes de direction, et qu’il n’existe pas de différenciations adéquates entre les uns et les autres, ce qui freine la promotion des plus capables aux responsabilités supérieures dans les entreprises et les ministères. C’est là une question fondamentale qu’il faut régler en fonction des Orientations 156 et 161 concernant la politique salariale.

Le 6e Congrès du parti sera forcément, selon la loi de la vie, – ne l’oubliez jamais – le dernier pour la plupart de ceux qui constituent, comme nous, la « génération historique ». Il nous reste peu de temps,  la tâche est gigantesque, et je pense, sans vouloir faire preuve d’immodestie ou de vanité personnelle, ou de sentimentalisme, que nous avons l’obligation de profiter de l’autorité morale que nous avons devant le peuple pour tracer la route à suivre et laisser quelques autres questions importantes résolues (applaudissements).

Nous ne nous croyons pas plus intelligents ni plus capables que d’autres, tant s’en faut, mais nous sommes convaincus en tout cas que notre devoir élémentaire est de corriger les erreurs que nous avons commises durant ces cinquante ans de construction du socialisme à Cuba. Nous emploierons dans ce but toutes les énergies qu’il nous reste et qui, heureusement, sont encore robustes (applaudissements).

Nous redoublerons de constance et d’intransigeance face à ce qui est mal fait. Les ministres et les autres dirigeants politiques et administratifs savent qu’ils peuvent compter sur tout notre appui quand, dans l’exercice de leurs fonctions, ils éduqueront leurs subordonnés et seront exigeants envers eux, et qu’ils n’auront pas peur de se mouiller. En règle générale, personne ne veut s’attirer des ennuis. Eh bien, n’ayez pas peur de vous en attirer en faisant face à la gabegie. Se mouiller pour contrer ce qui est mal fait, c’est en ce moment une de nos tâches principales pour surmonter toutes ces déficiences dont nous avons parlé.

Qu’il soit aussi clair pour tout le monde que nous ne sommes plus au début de la Révolution, en 1959, dans les premiers mois, quand certains de ceux qui occupaient des postes au gouvernement – en particulier au premier gouvernement qu’avait nommé Urrutia, exception faite de la Défense et de l’Agriculture… En effet, on lui avait dit : « Laissez ça tranquille », parce qu’on pensait à la réforme agraire et aux armements qu’il fallait acquérir. Je vous parle du 2 janvier 1959. Après avoir parlé à la population sur la place Céspedes, Fidel s’était rendu au quartier général de l’ennemi pour inviter les soldats à se joindre à nous, parce qu’il y avait eu un coup d’Etat dans la capitale, et que nous ne savions pas conduire les chars, manier l’artillerie et les autres moyens sur place. Et on avait laissé Urrutia et d’autres compagnons dirigeants du 26-Juillet à l’Université de Santiago de Cuba, pour qu’ils nomment le gouvernement.

J’ai fait transmettre ce message à Urrutia, le 2 janvier au petit matin, car le meeting sur la place avait fini après minuit : « On vous recommande de ne pas toucher aux ministères de l’Agriculture et de la Défense. » C’est tout ce qu’on lui a dit. Et quand je lui ai fait savoir de la part de Fidel qu’il devait nommer le colonel Rego Rubido, qui venait juste de se rendre à Fidel aux hauts d’Escandel, le 1er janvier, eh bien, mon Urrutia est venu me trouver dans le garage de la villa de Vista Alegre, tandis qu’une foule entourait l’endroit pour venir saluer. Urrutia se promenait de long en large dans le garage, et la discussion a duré un bon moment. Il me disait : « Je ne peux pas nommer un casquito chef de l’Armée rebelle ! » Je lui disais : « Ecoutez, président, Fidel sait ce qu’il fait. Il y a eu un coup d’Etat à La Havane, il est parti à Bayamo parler aux soldats de Batista… »  Justement les soldats qui l’ont rejoint ensuite en route et l’ont accompagné jusqu'à La Havane. Le trajet a duré une semaine, et les poils de la barbe avaient même commencé à pousser quand ils sont arrivés à Columbia.  Guillermo était avec Fidel, et d’autres qui sont ici présents : Colomé, Ramiro, lui, est venu avec le Che, Polito avec Fidel. Alvaro, je ne sais pas ce qu’il a fait, il avait quinze ans. Tu es resté là-bas ou tu es venu aussi ? (Il dit être resté à Santiago.) Tu es resté à Santiago, tu as bien fait, tu es de là-bas.

Il y avait cinq mille soldats ennemis dans la ville, et je n’avais que deux ou trois escortes avec moi. Nous avons créé quelques colonnes, parce que nous avons préparé à Fidel une bonne force. Lusson, qui était le chef d’une colonne plus puissante, dont faisait partie Colomé ; Belarmino était dans l’autre colonne ; Efigenio, on l’a monté à bord de quelques vieux avions saisis à Batista, pour qu’il aille à La Havane se charger de la police. Efigenio Ameijeiras était le chef de la VIe colonne, devant Guantanamo, et je l’avais nommé chef des trois colonnes qui encerclaient la ville et que nous pensions occuper le 2 janvier, après la trahison du général Cantillo.

Pour ma part, je suis entré dans le bureau même de Chaviano, justement le bureau où on m’avait interrogé lors de l’attaque de la Moncada. Je suis entré par cette même porte.

J’ai été fait prisonnier, heureusement, bien des jours après que la répression et le massacre de nos compagnons de la Moncada avaient cessé, et on ne m’a pas tapé dessus, je n’ai pas connu cette expérience. Mais j’avais décidé de me porter dignement, sans insolence, et on m’a fait passer au milieu d’une rangée de soldats qui m’insultaient, et le capitaine et les officiers le lui demandaient : « Laissez-le-moi, mon capitaine, pour faire justice. »

Cinq ans, cinq mois et cinq jours après, le 1er janvier 1959, nous sommes entrés dans Santiago de Cuba. Je me suis rendu à la caserne Moncada pour parler à toute la garnison, et j’y suis entré cette fois-ci au milieu des vivats, et je n’avais qu’un soldat avec moi comme escorte, et je leur ai parlé.  Ma mission était de réunir tous les officiers et de les conduire à l’Escandel, du côté du Caney, pour rencontrer Fidel. Je n’ai pas pu ressortir de la Moncada, une foule de soldats et de sergents m’a conduit en poids à leur quartier, à côté de la caserne, et on m’a donné du café, je ne pouvais plus repartir… (Quelqu’un lui dit quelque chose.)  Comment ? Ah oui, le « gerolan » ! Bon, je suis en train de m’adresser aux soldats, et eux de scander: « Gerolan ! Gerolan ! » Alors, je demande aux officiers de Batista: « C’est quoi, le gerolan ? » Personne ne me répondait, et les autres de scander : « Gerolan, gerolan ! » J’étais en train de m’égosiller à leur parler depuis un balcon, et pas moyen, il n’y en avait que pour ce gerolan… Le soldat rebelle qui m’accompagnait ne savait pas non plus, jusqu’à ce qu’un officier, un lieutenant ou un sous-lieutenant, un comptable, je crois, de la logistique, s’approche de moi et me dit : « Commandant, le gerolan, c’est la paie supplémentaire qu’on leur verse quand ils sont en campagne. » Je lui demande : « On ne la leur a pas versée ? » Il me dit : « Non, parce qu’ici les chefs n’informaient même pas des morts pour pouvoir empocher l’argent. » Je dis alors : « Demain, après avoir occupé la forteresse, du gerolan pour tout le monde ! »  Vous auriez dû voir ça ! Du délire ! Je me suis dit : « Une sacrée troupe que j’ai en face!  » (Rires.) On a demandé un crédit à une banque et on leur a payé le gerolan… Ces pauvres soldats n’avaient pas… Voilà ce que Guillermo voulait rappeler.

Ah oui, qu’est-ce que c’était que ce gerolan ? C’était une espèce de potion qui avait censément des propriétés spéciales, un truc de charlatan (rires).

Je disais donc que nous ne sommes plus dans les premières années de la Révolution…

Ah oui, je n’ai pas terminé l’histoire d’Urrutia… Melba Hernandez – qui n’est pas avec nous aujourd’hui – en est témoin. Je ne l’avais plus revue depuis l’époque du Mexique, et après elle a pu rejoindre le 3e front d’Almeida. Comme ces villas de Vista Alegre possèdent un garage qui donne directement sur la cuisine par un escalier, elle était dans la cuisine et attendait que notre dispute se termine. Je lui avais fait signe d’attendre. Donc, mon Urrutia se promenait de long en large, les mains dans le dos. Le temps passait. Alors, mes origines de Galicien ont apparemment pris le dessus et je lui ai lancé une bordée de gros mots que je ne peux pas répéter ici. Et je lui dis : « Ecoutez, ça fait sept ans que je me bats contre Batista, j’ai été de tous les combats, la prison, l’exil, etc., et vous croyez que ça ne me fait pas mal au cœur de voir un casquito commander l’armée ? Mais ce type-là, en fait, il ne commande rien, il doit me consulter sur tout, et je le tiens dans le bureau du chef du régiment. »  Et le premier ordre que j’ai donné, c’est pour faire partir tous les soldats qui étaient là. Comme les ponts avaient été dynamités et que je ne voulais qu’ils rencontrent Fidel en chemin, même s’ils étaient désarmés, j’ai réquisitionné les trois frégates de la marine de guerre de Batista et je les ai utilisées pour les renvoyer, par groupe de cinq cents, dans le centre et l’Ouest du pays où ils vivaient.

J’ai lâché un certain nombre de choses à Urrutia. Je lui ai parlé dur : « Fidel sait ce qu’il fait, et moi, j’obéis à Fidel ! » Et lui continuait de déambuler : « Bon, commandant, on va trouver une solution, je crois que c’est raisonnable, n’est-ce pas ? » Je lui dis : « Oui, je crois que ça l’est. » « Alors, d’accord. » Après ça, j’ai embrassé Melba et je suis parti faire mon devoir.

A Santiago, Fidel m’avait laissé à la tête des provinces de l’Est. Je ne suis pas allé à la prise de possession, je suis allé à l’Université de Santiago…

Vous avez vu comment se tiennent nos réunions, n’est-ce pas ?

Juste quand je pars,  le vieil Urrutia m’appelle et me dit : « Commandant, il faut que vous ne nommiez un aide-de-camp, un commandant. » Je lui dis : « Je vous l’envoie, président. » Je me dis : « Diable, qui donc puis-je nommer là ? » Je devinais déjà les problèmes que ce type-là allait nous causer. On était début janvier. A peine cinq mois plus tard… bon, vous connaissez l’histoire. Sur ce, je croise Machado Ventura (rires). Il avait déjà une Thompson à la main, il était commandant, et je lui dis : « Dis donc, Machado… – je ne veux pas lui raconter cet incident, que j’ai raconté uniquement à Fidel quand je suis allé à La Havane en février – dis donc, Machado, le président m’a demandé ceci et cela, et il me semble que tu es la personne indiquée… » « Non, non, non ! Pas question, je vais chercher un travail comme médecin… » Je lui dis : « Laisse tomber ce travail, c’est maintenant que tout commence. » Et il a fini par accepter.

Urrutia va donc à la Havane, et moi, je reste à Santiago. Quand je vais a La Havane, en février, le mois où commencent pour de bon les problèmes avec Urrutia, des choses dont on n’a pas beaucoup parlé, les mesures qu’il prend, les trucs absolument irrationnels qu’il décide, et même son attitude comme personne… La première chose qu’il a faite, c’est conserver pour lui le salaire de Batista et avec tous les frais de représentation. Bien entendu, il s’est acheté une « petite chaumière » tout comme Grau San Martin, qui doit toujours être là…  Alors, je me dis : « Parfait, je vais appeler mon ami Machado pour voir de quoi il retourne. » Je téléphone au Palais présidentiel, et on me dit : « Non, Machado est parti d’ici depuis quelque temps. » Je me dis : « Où s’est-il fourré ? » Et je le retrouve finalement en train d’exercer comme médecin à La Havane. C’est bien ça, n’est-ce pas ? (Machado répond affirmativement.) Autant dire que je l’ai taxé de premier déserteur des Forces armées révolutionnaires modernes ! (Rires.)  Heureusement qu’après, par son travail, il a lavé cette offense !

Après cette petite diversion aux dépens de mon ami Machado, je poursuis. Ou plutôt, je reprends.

Qu’il soit aussi clair pour tout le monde que nous ne sommes plus au début de la Révolution, en 1959, quand certains de ceux qui occupaient des postes au gouvernement – d’où mon anecdote sur ce gouvernement d’alors – y renoncèrent pour protester contre les premières mesures radicales prises par la Révolution, surtout la réforme agraire, la première, le 17 mai 1959, et que l’on avait qualifiés à juste titre de contre-révolutionnaires. Autrement dit, ils démissionnaient pour prouver leur opposition aux mesures radicales, on les taxait de contre-révolutionnaires et on acceptait leur démission. Aujourd’hui, être vraiment révolutionnaire et honnête pour un cadre, c’est à l’envers : quand un cadre se sent fatigué ou incapable d’occuper vraiment son poste, ou d’appliquer les nouvelles orientations que nous prenons, il est correct qu’il présente sa démission, dignement et sans crainte, ce qui sera toujours préférable à la destitution.

A ce sujet, je dois évoquer trois compagnons qui ont occupé d’importantes responsabilités à la direction du parti et du gouvernement et auxquels, compte tenu des fautes commises, le Bureau politique a demandé de renoncer à leur condition de membres de cet organisme de direction, du Comité central et de député de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire.

Il s’agit de Jorge Luis Sierra Cruz, de Yadira Garcia Vera et de Pedro Saez Montejo. Les deux premiers ont été par ailleurs destitués comme ministre du Transport  et de vice-président du gouvernement, et ministre de l’Industrie lourde, respectivement. Sierra, pour s’être attribué des facultés qui n’étaient pas de son ressort et qui l’ont conduit à commettre de graves erreurs que nous payons encore. Yadira Garcia pour son très mauvais travail à la tête d’un ministère aussi important, qui couvre le pétrole, les mines, etc., notamment par le faible contrôle qu’elle a exercé sur les ressource destinées aux investissements, ce qui a favorisé leur gaspillage, comme on a pu le constater dans le projet d’agrandissement de l’entreprise de nickel Pedro Sotto Alba, à Moa, province d’Holguin. Ces deux compagnons ont été vertement critiqués au cours de deux réunions conjointes de la commission du Bureau politique et du Comité exécutif du Conseil des ministres.

De son côté, Pedro Saez Montejo, faisant preuve d’une superficialité incompatible avec son poste de premier secrétaire du parti à La Havane, a violé dans son travail des normes du parti, ce dont une commission du Bureau politique que j’ai présidée et dont faisaient partie Machado Ventura et Esteban Lazo a discuté avec lui.

Il est juste de signaler que tous trois ont reconnu leurs erreurs et ont réagi correctement, si bien que la commission du Bureau politique a décidé de leur laisser la condition de militant du parti et a jugé bon de les situer dans des travaux en rapport avec leurs spécialités respectives, certains à la base, d’autres, comme Sierra, qui est ingénieur mécanicien, dans un petit atelier d’une base de réparations générales de chars, un atelier de onze ou quatorze compagnons qui fabrique des pièces et qu’il dirige donc.

Sur le plan personnel, tous trois resteront mes amis, mais je n’ai d’engagement que vis-à-vis du peuple et, en particulier, de ceux qui sont tombés durant ces cinquante-huit ans de lutte ininterrompue depuis le coup d’Etat de 1952. Nous avons agi ainsi envers ces trois hauts dirigeants du parti et du gouvernement, mais sachez que c’est là la ligne que le parti et le gouvernement suivront envers tous les cadres.  Nous serons toujours plus exigeants, et nous mettrons en garde et adopterons des mesures disciplinaires en cas de transgressions des normes établies.

Selon la loi modifiant la division administrative, deux nouvelles provinces seront constituées, Artemisa et Mayabeque, dont les organes de direction fonctionneront à partir de nouvelles conceptions organisationnelles et structurelles bien plus rationnelles que celles qui existaient dans la province actuelle de La Havane-Grande Banlieue.

On a défini leurs fonctions, leurs structures et leurs personnels. On travaille à définir leurs attributions, ainsi que leurs relations avec les organismes de l’administration centrale de l’Etat, les entreprises nationales et les organisations politiques et les organisations de masse. Nous suivrons de très près cette expérience afin de la généraliser peu à peu aux autres organes d’administration locale, autrement à tout le pays, dans les cinq prochaines années. Nous sommes partisans de renforcer graduellement l’autorité des administrations provinciales et municipales et de les doter de plus de facultés dans la gestion des budgets locaux auxquels sera destinée une partie des impôts générés par l’activité économique afin de contribuer à leur développement.

Les relations avec les peuples et les gouvernements de presque tous les pays progressent au milieu d’une situation internationale agitée.

Le monde a lu avec étonnement les révélations scandaleuses contenues dans des centaines de milliers de documents secrets du gouvernement étasunien, dont une partie très récente sur les guerres en Irak et en Afghanistan, ainsi que sur les questions les plus variées de ses relations avec des dizaines d’Etats.

Bien que tout le monde se demande ce qu’il se passe vraiment en son sein et comment on peut relier tout ça avec les coulisses de la politique étasunienne, ce que l’on sait pour l’instant prouve que les USA, tout en se dissimulant sous une rhétorique aimable, poursuivent leurs politiques de toujours et agissent comme un gendarme mondial.

On ne constate pas la moindre volonté de leur part de rectifier leur politique envers Cuba, même pas pour en éliminer les aspects les plus irrationnels. Il est évident que, dans ce domaine, une puissante minorité réactionnaire qui sert d’appui à la mafia anticubaine continue de prédominer.

L’administration étasunienne, non contente de mépriser la volonté absolument majoritaire de l’ONU, où cent quatre-vingt-sept Etats membres réclament la levée du blocus économique, commercial et financier appliqué à notre pays, l’a durci en 2010 et a continué d’inclure Cuba sur ses listes illégitimes par lesquelles elle s’arroge le droit de qualifier et de diffamer des Etats souverains pour  justifier des actions punitives, voire des actes d’agression.

La politique étasunienne contre Cuba n’étant absolument pas crédible, il ne lui reste plus qu’à recourir aux mensonges et à ressasser des accusations dont le comble, par leur fausseté scandaleuse, est qu’on puisse nous qualifier de pays qui favorise le terrorisme international, qui est tolérant avec la traite intérieure d’enfants et de femmes à des fins d’exploitation sexuelle, qui viole d’une manière flagrante les droits humains et qui restreint significativement les libertés religieuses.

L’administration étasunienne prétend camoufler ses propres fautes et éluder sa responsabilité devant l’impunité dont jouissent dans ce pays des terroristes internationaux avérés que réclame la justice de plusieurs pays, tout en continuant d’imposer une prison injuste à nos cinq frères qui se battaient contre le terrorisme.

Dans leurs campagnes calomnieuses contre  Cuba au sujet des droits humains, les USA ont agi de connivence avec des pays européens qui ont été complices des vols secrets de la CIA et de la création de centres de détention et de torture, et qui n’hésitent pas à faire retomber les effets de la crise économique sur les travailleurs les plus mal payés, à réprimer violemment les manifestants et à instaurer des politiques discriminatoire envers les émigrés et les minorités.

Nous continuerons de lutter aux côtés des pays frères d’Amérique latine pour une intégration libératrice, et, dans le cadre de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique, nous travaillerons à consolider la solidarité et l’unité qui nous renforcera tous toujours plus.

Nous continuerons d’aider le pays frère d’Haïti, où nos personnels de santé, de pair avec des médecins latino-américains et haïtiens formés à Cuba, combattent avec abnégation, et d’une manière désintéressée et humanitaire, l’épidémie de choléra, les dommages causés par le séisme et les séquelles de siècles d’exploitation et de pillage de ce  noble peuple qui a besoin que la communauté internationale lui fournisse des ressources pour la reconstruction et en particulier pour le développement durable.

L’occasion est aussi propice pour adresser depuis cette Assemblée nationale, au nom de tous les Cubains, un message d’encouragement et de solidarité au peuple vénézuélien frère, victime de pluies torrentielles qui ont causé de lourdes pertes en vies humaines et en biens matériels. Les dizaines de milliers de coopérants cubains dans ce pays ont reçu très tôt des instructions de se mettre au service des Vénézuéliens et du président Chavez pour tout ce qu’il faudrait.

Avril prochain marquera le cinquantième anniversaire de la proclamation du caractère socialiste de notre Révolution. C’est sur les sables de Playa Giron que nos forces se sont battues pour la première fois en faveur du socialisme, au point de liquider en moins de soixante-douze heures, sous la conduite personnelle du commandant en chef, l’invasion mercenaire parrainée par le gouvernement étasunien.

Pour fêter un événement si important, nous organiserons le 16 avril un défilé militaire de troupes et de moyens de combat, auquel assisteront les délégués au 6e Congrès du parti qui, l’après-midi même, ouvriront leurs travaux dont la conclusion est prévue le 19, jour de la victoire de Playa Giron. Nous commençons donc par fêter la proclamation du caractère socialiste de notre révolution, annoncée par Fidel  à l’enterrement des victimes des bombardements qui ont précédé le jour de l’attaque de Playa Giron, et nous conclurons la journée de la victoire. Le défilé sera clos par plusieurs dizaines de milliers de jeunes en représentation des nouvelles générations qui constituent le garant de la continuité de la Révolution.

Cette commémoration sera consacrée à notre jeunesse qui n’a jamais failli à la Révolution :

Ce sont des jeunes qui sont tombés dans l’attaque de la caserne Moncada et de celle de Bayamo.

Ce sont des jeunes qui se sont soulevés à Santiago de Cuba sous la direction de Frank Pais.

Ce sont des jeunes qui étaient les expéditionnaires du Granma, qui, après la débâcle d’Alegria de Pio, ont formé l’Armée rebelle, renforcée par des vagues de jeunes en provenance des campagnes et des villes, et tout d’abord par le renfort organisé et envoyé personnellement de Santiago par Frank Pais.

Ce sont des jeunes qui constituaient le puissant mouvement clandestin.

Ce sont des jeunes qui, le 13 mars 1957, ont attaqué vaillamment le Palais présidentiel et la station Radio Reloj sous la conduite de José Antonio Echeverria.

Ce sont des jeunes qui ont combattu héroïquement à Playa Giron.

Ce sont des jeunes et des adolescents qui ont rejoint, voilà cinquante ans, la Campagne d’alphabétisation.

Ce sont des jeunes  qui se sont battus en majorité contre les bandes mercenaires organisées par la CIA, et ce jusqu’en 1965.

Ce sont des jeunes qui ont écrit de belles pages de courage et de stoïcisme au cours de missions internationalistes dans plusieurs pays,  notamment pour aider les mouvements de libération en Afrique.

Ce sont des jeunes, nos Cinq Héros qui ont risqué leur vie pour lutter contre le terrorisme et qui sont cruellement incarcérés depuis plus de douze ans (applaudissements).

Ce sont des jeunes pour la plupart les milliers et milliers de coopérants qui défendent la vie humaine, soignant des maladies déjà éradiquées à Cuba, qui soutiennent des programmes d’alphabétisation, qui divulguent la culture et la pratique des sports auprès de jeunes et d’adultes dans le monde entier.

Cette Révolution-ci est l’œuvre du sacrifice et des luttes de la jeunesse cubaine – ouvriers, paysans, étudiants, intellectuels, militaires – de tous les jeunes de toutes les époques.

Cette Révolution-ci sera poursuivie par des jeunes pleins d’optimisme et ayant une confiance inébranlable dans la victoire.

Grands ont été les défis et aussi les dangers depuis le triomphe de la Révolution, surtout depuis Playa Giron, mais aucune difficulté ne nous a fait plier. Nous sommes ici et nous y resterons grâce à la dignité, à l’intégrité, au courage, à la fermeté idéologique et à l’esprit de sacrifice révolutionnaire du peuple cubain qui a intégré depuis longtemps l’idée que le socialisme est la seule garantie pour lui de rester libre et indépendant.

 

Je vous remercie.

 

http://lilymilani.com/files/u2/cuban-face2.jpg

 

 


 

(Traduction ESTI) •  Publié par
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Mise en page : Le Papy Mouzeot


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